[I.1 - Q.1] Le Conclave de Maribor

Au vu de l'expression du visage de Melka, j'avais bien compris qu'elle semblait très contente de me voir. J'observe l'homme qui accepta mon intervention, il nous demanda d'aller à la Tour afin de récolter des indices. Les mains derrière le dos, j'inclinais légèrement le corps, ainsi que la tête, sans pour autant le quitter des yeux. Accompagnée désormais de Melka, je laisse mes bras ballants, afin de nous diriger vers le lieu dit. Tandis que Melka regardait autour de nous, je jugeais la Tour de mon regard de Vipère. Assez simple à escalader. Je fronçais des sourcils, une pensée me vint en tête. Je n'aime décidément pas ce jour. J'ai un mauvais pressentiment. Restant là, à réfléchir, observer les alentours, Melka eut le bon réflexes d'observer avec plus d'attention. Je la regarde, tandis que je reste silencieuse, le visage toujours aussi fermé. Elle commence à s'élancer vers la Tour pour atteindre ladite pièce qui aurait pu être utilisée comme repère temporaire au tueur. j'aurais pu suivre le Chaton, mais j'ai décidé que j'allais utiliser mes compétences de Vipère. Je commence ainsi mon ascension, tout en ayant l'impression d'utiliser les mêmes mouvements que le Tueur. Deviendrais je folle ? Arrivée à la fenêtre, j'entre sans trop de difficultés, tandis que Melka arrive à son tour. Elle continue son inspection, mes pensées commencent à se mettre en place. Je n'aime vraiment pas ce genre de situation. Tout semble penser qu'une autre Vipère soit passée par là, mais peut être que mes conclusions sont trop hâtives. Mon regard se pose vers une plume noire, je la pointe du doigt « Là » annonce je tout en m'avançant vers elle, je la prends et m'avance vers le Chaton pour que l'on puisse l'observer ensemble. Mon regard en dit long, je regarde la jeune Sorceleuse « Une Vipère est passée par là » annonce je, grave et sûre de moi, mais j'attends tout de même qu'elle puisse ou que quelque chose puisse réfuter ce que je viens d'annoncer

- Je comprend Duc, répondit simplement Brunhild.

Si elle avait d’autres questions, pour l’heure elle avait surtout l’impression d’en avoir fait le tour. Sitôt qu’elle aurait l’occasion de croiser cet érudit elle lui rendrait compte de tout ce qu’elle avait appris auprès du seigneur des lieux. Son instinct lui laissait entendre que cette histoire d’assassin risquait de s’avérer véridique. Une mauvaise sensation venait se loger juste au niveau de son ventre, comme si ses organes étaient entrain de se nouer.

La magicienne espérait aussi avoir le temps de discuter avec Melka, prendre de ses nouvelles et lui faire part de ses inquiétudes. Savoir aussi ce que les deux sorceleuses avaient découvert là-haut dans la tour de garde. Après une révérence élégante, Brunhild remercia le Duc et pris congé. Les pans de sa robe volaient derrière elle tant le pas était rapide. Il y avait beaucoup d’inquiétudes dans son esprit, elle pensait à tous ceux qu’elle avait dans le cœur et à tous ceux qui l’avaient quitté. Au travers d’une fenêtre, furtivement, son regard se tourna vers le Sud. Des guerres, elle en avait connu d’autres, mais celle-ci avait quelque chose d’étrange car le chaos s’était annoncé dans les Royaumes du Nord et personne ne semblait vouloir reforger les alliances d’autrefois...

Avec toutes ses informations en mains, la magicienne avait décidé d'aller rendre compte à l'érudit, sans doute cela allait-il confirmer ou infirmer ses doutes et suspicions. La Douce déambula un temps dans les couloirs avant de pouvoir gagner l'office du médecin de la cour qui avait été reconverti en espace d'autopsie. Une odeur étrange flottait dans l'air au moment où elle ouvrit la porte. Sitôt elle vint à plaquer un mouchoir sur sa bouche et son nez. La médecine n'avait jamais vraiment été sa tasse de thé, son nez trop sensible aux odeurs lui jouait parfois des tours. On lui avait déjà dit qu'elle avait le flaire d'un chien de chasse mais n'avait jamais su si elle devait prendre bien ou mal le compliment.

N'écoutant que son courage et oubliant le mort sur la table, elle résuma se que le Duc lui avait confié, laissant entendre qu'il pouvait s'agir d'un meurtre et qu'un assassin pouvait rôder entre les murs de la citadelle de Maribor. Brunhild espérait que la chasse aux indices des deux sorceleuses s'était bien passé et qu'elles avaient trouvé quelque chose à se mettre sous la dent pour pouvoir compléter les investigations des autres. La magicienne fit bien attention de ne pas poser son regard sur le cadavre, préférant contempler la collection de livres qui trônaient sur quelques étagères. Bon sang, elle se serait bien passée de toutes ses histoires, mais la guerre n'épargnait personne même au-delà des champs de bataille...

Bras croisés contre son buste, la magicienne écoutait la réponse de Melka et les conclusions de l’érudit. L’ensemble n’était qu’un enchevêtrement de mauvaises nouvelles. Un assassin rôdait à Maribor et il y avait fort à parier qu’il n’allait pas s’arrêter là. Un frisson parcouru l’échine de Brunhild. A croire que les choses se passaient toujours mal lorsqu’elle prenait part à ce genre d’événement. Le dernier en date qui s’était déroulé à Thanedd avait causé la mort de bien des mages et aujourd’hui elle avait la désagréablement impression que cela allait recommencer…

Mais ce conclave était essentiel, voir même indispensable pour connaître la conduite à tenir avec la guerre qui se profilait aux frontières de la Témérie. Quelqu’un souhaitait saper le moindre effort qui pourrait constituer une quelconque force d’opposition à l’avancer de Nilfgaard dans le Nord. Seuls les Dieux savaient jusqu’où ce travail de sape pouvait aller mais il était certain que quelqu’un de puissant était derrière tout cela. L’indice qui étayait cette théorie ? Le fait que l’Ost du défunt roi Foltest n’avait toujours pas pris les armes pour marcher vers le Sud. Un autre encore ? L’ancienne alliance qui avait uni les Royaumes du Nord par le passé semblant être passé à la trappe depuis que Nilfgaard avait de nouveau franchis la Yaruga.

- Que faut-il faire ? demanda la magicienne. Le Duc avait raison de craindre la présence d’un assassin et personne ici n’est en mesure d’y faire face, surtout s’il s’agit de la guilde de Cerbin.

Brunhild n’y avait jamais réellement été confronté mais il existait bien des histoires à ce sujet. Son regard se porta sur Melka, inquiète pour la jeune apprentie de l’école du Chat. Elle avait à cœur de protéger la jeune femme qui n’était pas entraîné à traquer des assassins connus pour leur efficacité. Il fallait prendre un peu de recule par rapport à cette situation et peut-être penser à abandonner avait que tout ne devienne trop danger.

- Melka, sortons je t’en prie, laissons-le terminer son autopsie, dit-elle en arborant une mine inquiète et triste.

Tout cela lui rappelait de mauvais souvenirs qu’elle n’avait pas vraiment envie de revivre…

Au dehors l’air semblait bien meilleur, une note d’humidité planait au-dessus de leurs têtes mais c’était toujours plus appréciable que les relents de chair qui emplissaient à présent le cabinet du médecin de la cour. Bras toujours croisés contre sa poitrine, Brunhild observait un pas lent temps que Melka était à ses côtés pour converser sur ce sujet inquiétant. Elle entendait les dires de la jeune femme avec attention tout en gardant le regard baissé sur le pavé.

- Malheureusement si nous laissons cet assassin gagner, les Royaumes du Nord perdront peut-être la seule occasion de faire front commun contre Nilfgaard, répondit la magicienne.

Bien trop d’inquiétudes agitaient l’esprit de Brunhild à cette heure, à croire que le Destin ne voulait pas d’une réussite pour les habitants du Nord.

- Mais je crois que nous jouons contre des ennemis puissants, poursuivit-elle, et même si on en devine l’esquisse au loin, ils restent insaisissables.

Ils avaient beaucoup à perdre à laisser le Sud les vaincre aussi facilement, même s’il s’agissait d’un assassin de la guilde de Cerbin. La magicienne était partagée, sans doute avait-elle le pouvoir et les capacités magiques pour offrir quelques protections au Conclave.

- Je ne peux pas renoncer, pas maintenant. Si le Nord tombe, l’avenir risque d’être inexistant pour des personnes comme toi et moi. Qui nous dit que les sorceleurs et les mages auront encore une place ? Ou même le droit d’exercer sans être attacher au bout de la laisse d’Emhyr ? On doit essayer d'agir, je ne pourrais pas vivre en sachant que j'aurai pu faire quelque chose et qu'au final j'ai préféré baisser les bras.

La tristesse venait accabler Brunhild toujours un peu plus, elle ne voulait pas se laisser envahir par la peur. Elle était bien incapable de rester là à attendre de voir comment les choses allaient se passer. Ses bras se resserrèrent un peu plus contre elle tandis qu'un sanglot tentait de s'emparer de sa gorge.

Selon Melka, ce ne serait pas l'oeuvre d'une Vipère, mais j'en mettrais ma main à couper. Je ne vais pas parier à voix haute, dans l'éventualité que j'ai tord. Je ne voudrais pas perdre ma main. « Parce que c'est typique des Vipères. J'en suis une Melka, donc je ne serais pas étonnée de trouver un confrère ou une consœur dans les parages » lui répondis je gravement. Lui rendant la plume, nous marchons dans un silence de réflexion faire notre rapport. Tout ceci ne me dit rien qui vaille. Nous entrons dans une pièce sombre, mon regard froid balaya l'endroit et je fis fit de l'ambiance qui y régna. L'habitude et l'entraînement font beaucoup dans ce genre de circonstances. Melka posa nos investigations, je reste silencieuse, observant les alentours. Mon regard perçant observe l'homme qui prend alors la plume entre ses mains pour en faire sa propre déduction. Je ne dis rien. Nous avons fait chou blanc et je sens que mon intuition voit juste au fur et à mesure que j'écoute l'homme. Un assassinat. Une magicienne à la longue chevelure, semblant porter le nom de Brunhild semble inquiète. Qu'allons nous faire ? Retrouver ce bâtard pour lui demander pour quel compte il travail. Et tandis que Melka et cette dernier s'éclipse ensemble, je m'avance vers l'érudit « J'avais eu la même intuition, celle d'un assassin, bien que je fus plus du parti d'une Vipère » fis je alors « Je pensais jusqu'alors que cela aurait pu corroborer avec cette plume et le peu d'indices dans la tour » fis je alors avec un grand calme. Je me demande si mes déductions peuvent donner plus de possibilités à notre ennemi où si je suis beaucoup trop influencer par mes pairs ...