[quête] Le sang des chiens

Note : • Il vous est demandé de faire des réponses entre 300 et 500 mots grand maximum. Le but du jeu est de vous permettre d'avancer vite dans la quête sans vous encombrez de trop de mots.
• Suivant votre avancée, le PNJ postera une intervention au minimum toutes les deux semaines pour aider à faire avancer la quête. Vous pouvez néanmoins posez vos questions aux personnages non-joueurs, vous obtiendrez alors les réponses de la part du PNJ.
• Le MJ s'adaptera à votre rythme.
• CONVERSATION DE QUÊTE

L’aube était à peine levée que Skadi avait déjà quitté la couchette putride dans laquelle elle avait tenté de dormir un peu. Les auberges de qualité qui acceptent d’accueillir des voyageurs douteux comme elle se font bien rares depuis un certain temps. Les villageois se méfient, car la mort rôde partout, et la chaleur écrasante des derniers mois n’a pas aidé à adoucir les caractères et les mœurs. Après avoir avalé une pomme et un morceau de pain, sans oublier d’arroser ça avec une rasade de gnôle épicée pour réchauffer l’âme et le corps, la jeune femme sortit, enfourcha sa monture et se mit en route vers Hautbreuil.

Comme elle s’en doutait, un homme semblait attendre à l’entrée du village. « Vous êtes pas du coin vous, j'me trompe ? » Nul doute, c’était l’homme qui avait laissé le message sur quelques panneaux d’affichage dans la région. « Sans blague. J’ai pas de temps à perdre, ils sont où ces chiens ? » Avant que l'homme n'ait eu le temps de répondre, Skadi sentit qu'ils n'étaient pas seuls. Elle se retourna et grogna à la vue de la personne qui se tenait non loin d'eux. « Encore lui. »

Les rayons de l’aube lui caressaient le visage tandis qu’il chevauchait en direction de Hautbreuil. Chance avait dormi trois jours de suite dans l’écurie de Perchefreux, faute de pouvoir payer davantage pour une chambre des plus modestes. Il avait tenté, pourtant, de négocier un prix raisonnable en fonction de ses économies mais sa bourse, après le long voyage depuis le sud de la Téméria, avait fini par s’aplatir tristement. C’était ce qui l’avait décidé à prendre son cheval pour se mettre en quête d’un travail qui pourrait payer ses prochains repas et une nuit de repos avec un vrai toit au-dessus de la tête. Il avait quitté Brunhild il y a de cela quelques temps et la nostalgie d’une compagnie plaisante se faisait ressentir tandis que sa monture trottait dans le silence de la nature. Au loin, cependant, il pouvait discerner le sifflement matinal des oiseaux. Peut-être le hurlement d’un loup, ou d’un chien, peu importe. Son moral n’en pâtissait pas pour autant. Bientôt il aurait de nouveaux de l’argent en poche, prêt à mettre le cap sur Novigrad.

Le soleil, dans son dos, commençait à réchauffer la cuirasse de cuir bouilli qui lui recouvrait tout le torse en épargnant des bras pâles, striés de cicatrices. Au loin se dessinait les abords du village, tout au bout de la route de terre sèche, entourée de la forêt sauvage où se terraient les créatures les plus hideuses. A son passage, deux enfants s’écartèrent en riant, puis il mit pied à terre lorsqu’il atteignit quelques mètres. Son regard se posa sur deux individus, dont une silhouette qu’il connaissait bien. Cette femme, il l’aurait reconnue entre mille. Évidemment, qu’elle serait là. Ils se croisaient partout, pour les raisons les plus inexplicables. Sans doute les dieux étaient-ils taquins. Sans nul doute qu’elle était là pour le même contrat. Soupçons qui se renforcèrent lorsqu’elle l’accueillit chaleureusement comme elle savait si bien le faire, après qu’il ait eu vent du début de sa conversation avec l’échevin du village. « Encore moi. » Fit-il avec un sourire qui traversait toute la largeur de son visage. « Je n’ai rien manqué, j’espère ? » Cette fois il s’était tourné vers l’échevin qui patientait assis. « Ce doit être de sacrés monstres vos bestioles pour qu’une sorceleuse nous fasse honneur de sa présence. » Ajouta-t-il légèrement sur un ton qui évoquait la plaisanterie.

Il n’allait pas mentir, il n’était pas complètement mécontent de la retrouver là. Très vite, il se souvint des longues lettres échangées, avant qu’il ne fuit Skellige pour ne pas y retourner. Un sourire narquois se dessina sur ses lèvres, tandis qu’il sentait monter l’hilarité en se souvenant des piques qu’il avait lancé à la Sorceleuse. « - Bon, ils vous intéressent ces corniauds ou pas ? Vous croyez que j'ai bien qu'ça à faire d'écouter vos chicanes ? Soit vous décidez qui prend, soit vous y allez à deux, peu m'importe, la récompense sera la même. » Chance fronça les sourcils, interrompu dans ses bons souvenirs. Quoi, parce qu’ils devaient se départager la prime ? Voilà qui était embêtant … Connaissant un peu Skadi, sans nul doute qu’elle voudrait travailler seule, mais il était absolument hors de question qu’il ne loupe cette occasion en or. Et c’était cas de le dire.

« Bon, écoutez vieillard, moi non plus j’ai pas ça à faire. J’ai voyagé jusqu’ici pour ce travail et j’ai besoin de ce salaire. » Il se retourna vers Skadi avec le même visage contrarié, celui qu’il n’offrait qu’en de rares occasions, celui qui signifie je suis de fort mauvaise humeur. Il espérait qu’elle comprendrait, que les temps étaient compliqués pour tout le monde, lui comme elle. « Accepte-tu de partager la prime ? Je te revaudrais ça, c’est une promesse. » Mais comme disait l’échevin, ils n’avaient pas toute la journée, et Chance espérait promptement que Skadi n’allait pas prendre son temps à négocier. C’est qu’ils avaient un troupeau de corniauds à abattre et Chance n’était pas un grand fan de la chasse. Et puis ça lui rappelait sa rencontre avec la Sorceleuse.

« Accepte-tu de partager la prime ? Je te revaudrais ça, c’est une promesse. » Partager la prime ? Voilà qui ne plaisait guère à la sorceleuse, qui en plus se méfiait des promesses. Ce ne sont souvent que des paroles en l’air. Elle n’était pas non plus sur la paille, mais quelques pièces en plus n’étaient pas de refus … Bah ! Ils auraient bien le temps de se chamailler pour l’or une fois les bêtes refroidies. Tout mercenaire qu'il était, il ne lui faisait pas peur pour un sou. « Peu m’importe, j’ai pas tout mon temps. T’as pas intérêt à me trainer dans les pattes. »

Elle ne pouvait s’empêcher de se remémorer leur première rencontre, où Chance avait mis un point d’honneur à la sauver d’une horde de chiens sauvages qu’elle tenait pourtant en respect – du moins c’est ce qu’elle avait toujours affirmé. Elle ne pu non plus s’empêcher de remarquer que le mercenaire n’avait pas changé, pour le plus grand plaisir des yeux de la jeune femme. Reprends-toi Skadi, tu as juré de le détester ! Il valait mieux rester concentrée pour ne pas donner une nouvelle occasion à Chance de lui donner raison quant à sa capacité à combattre.

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« Je persiste toujours à te dire que j’avais la situation sous contrôle avec ces foutus chiens de malheur ! » Tout en se chamaillant ils s’étaient enfoncés dans la végétation, et les sens aiguisés de la sorceleuse la mirent en alerte lorsque des bruissements se firent entendre autour d’eux. Ils n’étaient que de sombres idiots, pourquoi fallait-il qu’ils se laissent distraire par leur petite rixe de gamins comme ça ? Elle porta la main à son épée d’acier, qu’elle dégaina sans plus attendre. Pas question de se laisser crever ici, surtout pas avec Chance. Ça serait trop humiliant et trop ironique.

La première bête surgit d’un gros buisson juste sur la droite de la jeune femme qui recula d’un pas pour lui trancher la tête d’un coup net et puissant. Joli réflexe, mais pas suffisant, car un autre chien la suivait de près et la percuta de plein fouet, la jetant déjà à terre. Elle grogna en tombant et effectua une roulade en arrière pour revenir sur ses pieds. Skadi avait toujours été apte aux galipettes dans les feuilles mortes, ça oui, mais le partenaire du jour n’était pas très appétissant, avec sa gueule dégoulinante de bave qui se rapprochait dangereusement d’elle. La bête n’eut pas le temps de voir la lame qu’elle se faisait déjà pourfendre par celle-ci. Le sang éclaboussa le visage de Skadi sur lequel un léger rictus se dessinait.

Elle jeta un œil du côté du mercenaire ...

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« Tu me l’as déjà dis des centaines de fois, et je t’ai répété encore et encore que tu pouvais penser ce qui te plaisait, grand bien m’en fasse ! » La querelle ne faisait que ressortir à chaque fois qu’ils se recroisaient et Chance n’avait de cesse d’apaiser la colère de la sorceleuse. Il avait cru bon à l’époque de lui venir en aide, à l’instant même où il avait vu la meute se jeter sur elle. Femme ou homme, le détail n’importait que très peu ; il aidait toujours, qu’importe qui en avait besoin. Ce n’était pas son genre de jouer les preux chevaliers. Si c’était ce qu’il voulait faire de sa vie, il n’aurait pas quitté le confort de Novigrad. Et sa fiancée … Qu’importe, il se retrouvait à nouveau en Téméria, avec pour claire intention de rentrer en Rédanie, faire table rase du passé et clore pour de vrai sa relation perdue avec la fille de son passé, qu’il n’escomptait pas épouser. Ni demain, ni jamais.

Tandis que le duo improbable s’avançait dans les fourrés, ils continuaient de se disputer à grands éclats de voix. Si Chance n’était pas quelqu’un de prudent par nature, la présence de Skadi n’arrangeait rien à son insouciance. Cette dernière le fit stopper tout mouvement, et d’un œil acéré, Chance l’observa dégainer une de ses épée. Il fit de même, empoignant l’arme à deux mains, prêt à trancher le premier cabot qui essayerait de se jeter sur lui. Mais c’est sur la Sorceleuse que le premier se jeta ; il finit sa chute dans la terre, sans tête. Un second fit chavirer la jeune femme, cependant elle se débrouillait très bien. Chance, de son côté, fit face à deux molosses qui avançaient vers lui, grondant férocement. Ils lui tournèrent autour pour une fraction de seconde, durant laquelle Chance choisit le premier sur lequel se jeter. Dans un cri de rage, il donna un violent coup de pied pour repousser le premier afin de s’attaquer au second sans être dérangé. Sa lame trancha dans la chaire, pas assez cependant pour tuer la bête. Cette dernière poussa une plainte avant de reculer, mais c’était sans compter sur son congénère qui, s’étant relevé, sauta sur Chance en grognant.

Le mercenaire, prit au dépourvu, leva son épée juste à temps pour recevoir le chien, et sentir sa lame s’enfoncer dans le crâne canin, provoquant un craquement et le dégoulinement soudain du sang chaud contre ses mains. Il retira son épée, se retournant à nouveau vers la bête blessée.

« À nous deux ... »

La bête face à lui débordait d’une rage animale peu commune. Les babines retroussées, l’écume baveuse suintant de ses crocs acérés, rien dans son énorme tête trapue ne laissait croire qu’une même bête aurait pu être le compagnon d’un homme. Chance fronça les sourcils, fixa la bête sans ciller, pour ne pas risquer de manquer d’attention. Une seconde de loupée et il était plus que mort. Il comptait bien vivre encore plusieurs années. Alors quand la bête, en grognant, martela le sol en soulevant des mottes de terre, accourant brutalement vers le mercenaire, ce dernier se tint près. Il plaça un pied derrière lui pour prendre appui, les deux mains sur la garde de son épée, puis détendit ses épaules pour prendre de l’élan et … La pointe de l’épée creusa son chemin dans le ventre de l’animal, créant une brèche dans la chaire, laissant libre passage au sang chaud qui aspergea les mains crispées de Chance. Ce dernier poussa un juron furieux avant de reculer encore d’un pas lorsque deux molosses à l’aspect semblable. Ils avaient ce même vilain museau retroussé, surmonté d’une vilaine cicatrice.

Il fit un nouveau pas en arrière en réfléchissant à son prochain mouvement, lorsqu’il rencontra le dos de Skadi. Pour une fraction de seconde, il jeta un coup d’œil derrière lui, mais elle semblait se porter plutôt bien, compte tenu de la situation. Il regarda à nouveau droit devant lui ; les deux chiens avaient disparu. A leur place tournaient autour d’eux trois autres bêtes. Chance se tenait prêt pour la prochaine attaque, peu importe le côté d’où elle viendrait. L’un d’eux tenta une percée en essayant de se jeter sur ses jambes mais il fut plus rapide : la lame fouetta l’air et percuta brutalement la gueule béante de l’animale, tranchant la peau, découpant un morceau de la mâchoire inférieure qui tomba à terre dans un bruissement étouffé. Cela ne suffit cependant pas à le tuer. L’animal, le regard fou, parut se battre avec un ennemi invisible en poussant des couinements de douleur. Chance l’acheva rapidement ; il n’aimait pas faire souffrir inutilement un animal, fusse-t-il une bête sauvage qui voudrait sa peau.

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Encore quelques coups d’épée et le dernier des chiens fila la queue entre les pattes. En profita pour lâcher un soupir soulagé ; ça aurait pu être pire, ça aurait pu être mieux. Il n’allait pas s’en plaindre, au moins étaient-ils encore tous les deux en un seul morceau. Chance se tourna vers Skadi, jetant un coup d’oeil en biais en l’observant quelques instant, puis se tourna à nouveau pour scruter les bois. Il ne vint pas d’autres chiens ; c’était préférable. Puis son épée toujours en main, il essuya celle-ci contre la fourrure d’un des cadavres frais. Puis la voix de Skadi trancha l’air comme une lame. « On ferait mieux de retourner au village, je ne voudrais pas que tu te fasses attaquer par un papillon. » Il ne releva pas, mais un sourire amusé vint éclairer son visage tandis qu’il la suivait sur le chemin du retour.

« Oh, j’en ai oublié mes bonne manières avec toute cette histoire ! » Finit-il par dire au bout d’un temps ou deux de marche silencieuse. « Comment vas-tu depuis la dernière fois ? Voilà longtemps que je n’ai pas entendu parler de toi, c’est un sacré hasard de se croiser ici, au beau milieu de nulle part. » Elle lui répondrait sûrement par une insulte ou une réprimande, mais qu’importe, il tenait à son montrer civilisé.