Le sorceleur et la magicienne » joachim b.

Le sorceleur et la magicienne

joachim bellegarde — brunhild de dorndal

10 juin 1251 ; Flotsam et ses alentours
Flotsam était humide. Là était un qualificatif plutôt bien trouvé, le seul même. Ce n'était ni un défaut, ni une qualité, c'était un fait. En cette saison, qui n'était pas encore l'été mais plus tout à fait le printemps, les insectes se donnaient à cœur joie, voletant dans tous les sens et surtout là où il ne fallait pas. Brunhild venait d'en écraser un nouveau sur son bras. Elle avait envie de tous les brûler dans un rayon d'au moins trois mètres autour d'elle. Hélas, ce serait se lancer dans une guerre qu'elle ne pourrait jamais gagner. Plutôt que de se battre contre un adversaire invincible et en supériorité numérique, elle préférait se concentrer sur autre chose.

Face à la magicienne, ce qui semblait être une grotte à flanc de colline, invisible aux yeux de ceux qui ne prenaient pas la peine de descendre en bas des formations rocheuses. Brunhild l'avait fait, avec un portail, s'évitant bien de la peine au vu de sa maladresse naturelle. Il devait y avoir bien peu de gens à s'aventurer par ici, Flotsam était une cité portuaire et chariait autant de gens que de marchandises, mais personne ne s'aventurait au delà des remparts et des routes. Les forêts aux alentours ne permettaient pas l'agriculture, à moins de se lancer dans le défrichage de parcelles mais… La faune locale n'était pas vraiment coopérative d'après ce qu'elle avait pu comprendre. Cependant, un détail architectural avait attiré l’œil de Brunhild tandis qu'elle s'était aventurée en dehors des faubourgs de la ville. Un détail peu visible depuis le port, même lorsque l'on prenait la peine de prêter attention : les ruines d'un ancien pont elfique qui enjambait le Pontar. Le relief rendait l'accès de ce pilier difficile. Il n'en restait plus grand-chose, mais c'était suffisant pour se rendre compte à quel point il était massif. Une colonie de trolls auraient largement pu s'y installer.

Il fallait en revenir à cette grotte non loin du pilier. Celle-ci n'avait rien de bien naturelle puisqu'en y regardant de plus près, il était possible de voir les arcs brisés d'une architecture typiquement elfique. Un escalier y descendait, mais bien vite les ténèbres laissaient peu de place pour distinguer le reste. Le réel problème était de savoir ce que l'on pouvait y trouver. Ce jour, si la magicienne avait quitté le confort des capitales pour s'aventurer dans ce lieu entre forêt et marais, ce n'était pas pour jouer dans la boue et batifoler avec les insectes. Elle en écrasa un nouveau sur sa joue, se donnant une claque au passage. Aouch. Elle se massa brièvement à l'endroit de la douleur qu'elle venait de s'infliger.

Malheureusement pour elle, la jeune femme avait été mise au défi de s'aventurer dans cet endroit. La faute à sa trop grande gueule et sa tendance à vouloir se battre avec quiconque. Ses sœurs magiciennes étant bien plus malignes que les hommes, elles l'avaient défié de rapporter une preuve significative de son passage dans les ruines elfiques de Flotsam, au grand damne de sa maîtresse. Jusqu'à présent, les dites ruines, qui n'étaient jusque là qu'une rumeur, étaient bien réelles. Aussi lui était-il impossible de renoncer. Hélas, deux fois hélas, il y avait aussi fort à parier qu'il pourrait s'y trouver là un golem, des insectoïdes et d'autres monstres encore. Or, elle ne pouvait se contenter d'aller chercher une pierre à l'entrée et repartir aussi sec à Aretuza. Il lui fallait réfléchir.

Aussitôt, elle retourna à la ville. Arpentant la chambre qu'elle avait loué à l'étage de l'auberge, il lui fallait trouver une idée, et surtout quelqu'un pour pouvoir l'aider dans cette aventure… Flotsam était un carrefour marchand important, qui brassait autant de marchandises que de gens. Après un temps de réflexion, elle décida de rédiger une annonce qu'elle irait mettre aussitôt sur le panneau d'affichage tout près de l'auberge.

A celui qui lira ce message,

Par la présente il me faut quérir l'aide de quelques lames habiles pour affronter le plus terrible des monstres, qui se terre là dans la forêt, au nord de la ville. La bête menace, ne traînons point.

A la clé, l'or des vainqueurs. Trouvez-moi à l'auberge de Flotsam.

Dame Brunhild

Ne restait plus qu'à attendre.

B.7 - 500 mots

Flotsam, niveau bled pourri on était à un bon niveau, il faut dire que le pauvre Joachim revenait tout juste de Toussaint, autant vous dire que le contraste était assez flagrant, si vous vous n'êtes pas mouiller la nuque au préalable, gare au choc. La présence des marécages rendait l'atmosphère très humide et guère agréable, les tissus collaient à la peau et des perles de sueur se formait peu à peu sur son front et ce même si les températures étaient loin d'être estivale. Bref, il fut heureux d'arriver enfin en ville, l'humidité y été moins oppressante. Premier réflexe du sorceleur, se diriger vers le tableau d'affichage pour voir s'il n'y avait pas du travail pour lui, même si les contrats se faisaient de plus en plus rare, il était toujours important d'y jeter un petit coup d’œil.

Il marcha dans les rues de la ville, comme il s'y attendait, il attirait l'attention, il y avait des regards intrigués, des regards noires et même des crachats dans son dos. Fort heureusement pour ces gueux, aujourd'hui Joachim était de bonne humeur, sinon nul doute qu'il aurait sorti son épée d'acier de son fourreau et menacer quelques-uns de ses pouilleux justes pour les voir de déféquer dessus. Bellegarde était du genre lunatique, cela était comme ça depuis l'épreuve des herbes, la rumeur court comme quoi l'épreuve de l'école du chat pour devenir sorceleur présenterait un défaut et rendrait ses sorceleurs un peu fou. Mais bon, ça Joachim s'en foutait royalement. Il arriva enfin au tableau d'affichage et commence à jeter des regards sur chacune des annonces présentes. Il y avait de tout, mais surtout rien du tout d’intéressant. Jusqu’à qu’il atteigne une annonce, bien écrite, de belles lettres, nul doute que celle-ci avait été rédigé par une personne haut placé. Il commence à la lire à voix haute :

"A celui qui lira ce message,

Par la présente il me faut quérir l'aide de quelques lames habiles pour affronter le plus terrible des monstres, qui se terre là dans la forêt, au nord de la ville. La bête menace, ne traînons point.

A la clé, l'or des vainqueurs. Trouvez-moi à l'auberge de Flotsam.

Dame Brunhild... Et ba voilà une mission pour moi, avec un peu de chance cette Dame Brunhild sera une charmante jeune femme." Dit-il en arrachant l'annonce avant de la rouler et de la mettre dans l'une de ses sacoches.

Il ne perd ensuite pas de temps et de dirige directement vers l'auberge de Flotsam qui n'était pas difficile de remarquer, c'était le seul endroit où l'on pouvait voir des ivrognes dormir dans la boue tel des porcs. "Charmant endroit" pensa Joachim avant de pénétrer dans la bâtisse. Ses yeux de chats scrutèrent l'auberge à la recherche de éventuelle cliente. Il ne tarda pas à la remarquer, c'était comme il l'avait prédit une ravissante jeune femme, tout du moins en apparence et c'était la seule habillé avec des effets de nobles. Joachim s'approcha de la jeune femme, sans prêter attention aux regards des autres. Il prit place aux côté de la jeune femme et passa une commande à l'aubergiste.

"Un bock de votre meilleur bière aubergiste !" Dit-il avec un ton enjoué avant de porter son attention sur la jeune femme. Il sortit l'annonce de sa sacoche et la mit sous le nez de la ravissante jeune femme. "Bonjour gente dame, j'ai vu votre annonce sur la tableau d'affichage en arrivant en ville, je pense pouvoir convenir à votre expédition, mais il me faudrait plus d'information." Il afficha sur son visage un sourire charmeur dont lui seul avait le secret.

L'esprit ailleurs et le sourire pourtant accroché sur le bout des lèvres, Brunhild regardait dans le vague. A Flotsam, il était aisé de perdre la notion du temps. Elle avait l'impression que cela faisait un mois qu'elle était arrivée dans cette ville humide qui sentait le moisi. Pourtant, cela faisant peu de temps que la magicienne y avait posé les pieds, moins d'un jour et demi tout au plus ? Ce matin encore, elle se revoyait mettre l'annonce sur le tableau d'affichage de la place principale. A présent, elle se faisait rêveuse dans l'auberge où elle séjournait. La douce poussa un léger soupire avant de laisser tomber son regard sur ce qui lui servait de récipient pour ce que l'on nommait de l'hydromel. Elle détestait parfaitement cela, mais boire de l'eau était complètement suicidaire. La prochaine fois elle penserait à prendre du cidre brute ou du lait de chèvre, avec un peu de miel.

Tandis qu'elle s'était encore perdue dans ses réflexions, quelqu'un vint s'asseoir à ses côtés. Il commanda la meilleure bière que pouvait posséder l'aubergiste. Il fallait espérer qu'il ne soit pas trop regardant sur la qualité, tantôt elle avait cru voir quelques rats se balader ça et là dans la réserve tandis que la porte était légèrement entre-ouverte. Brunhild se décida enfin à poser ses yeux de biche sur l’énergumène ayant pris place près d'elle tandis qu'il lui mettait, sans la moindre grâce, le papier de l'annonce sous son nez. Son regard fut bref, elle oublia bien vite l'annonce. La magicienne s'accouda à la table, posant sa tête contre son poing fermé, le buste à demi tourné vers l'inconnu. Elle parcourait le visage de celui qui était, à n'en point douter, un sorceleur. Elle avait le regard espiègle, le sourire malicieux. Derrière ses airs charmeurs, quelque chose lui laissait penser qu'il n'avait rien de la noblesse d'un chevalier. D'ailleurs, il semblait faire beaucoup d'efforts à l'attention de la jeune femme.

- Oh ! S'étonna-t-elle tout en continuant de lui sourire. Et qu'est-ce qui vous fait penser que vous pourriez convenir à cette… expédition ?

Sourcil arqué, la mine réjouit, elle avait envie de jouer un peu avec le sorceleur, cerner son personnage. Ce doutait-il seulement de la vérité qui se cachait dans cette annonce ? Brunhild devait surtout s'assurer qu'il était bon joueur, sinon il ferait un bien piètre candidat pour aller affronter les ruines elfiques, et ce qui s'y cachait par ailleurs.

A la façon d'une enfant curieuse, elle lui toucha le bras du bout de son index, comme pour jauger de sa force physique. Elle redressa la tête, tout en continuant de s'appuyer sur son bras. Peut-être aussi avait-elle l'hydromel qui avait tendance à lui monter à la tête. Pourtant elle n'avait pris qu'une choppe ! Elle regarda cette dernière qui était loin d'être vide. Non, elle n'était point pompette, elle était donc tout à fait normale  en la présence du sorceleur. Cela risquait de s'annoncer très cocasse. Enfin, il n'était pas encore engagé… Il devait encore prouver qu'il était le candidat idéal pour lui permettre de réaliser son défi ô combien puéril, c'était le mot.

B.2 - 500 mots

La jeune femme avait à peine réagi à l'arrivée du sorceleur, arrivée qui au passage manquait cruellement de délicatesse. Mais bon, on parle la de Joachim Bellegarde, le sorceleur de l'école du chat qui n'est pas du genre à faire dans la dentelle. Bref, Dame Brunhild porta son attention sur Joa et elle laissa exprimer un "oh" de surprise. Elle avait sur son visage quelque chose qui faisait penser qu'elle pouvait tout contrôler, le genre de chose qui plaisait beaucoup Joachim qui affichait toujours ce sourire con sur son visage, sourire qui ne marche qu'avec les jeunes paysannes. La mage y alla ensuite de sa question, probablement intrigué par les propos du sorceleur. Elle demanda en quoi Joachim Bellegarde était la personne la plus a même à l'aider dans cette expédition. Joachim adressa un sourire amusé, il attendait toujours son bock de bière qui arriva quelques secondes plus tard. Il but une gorgée avant de répondre :

"Déjà premièrement ! La pisse de noyeur est plus goutu que ce liquide immonde." Il reprend une gorgée. "Ensuite qu'est-ce qui me fait penser que je suis l'homme de la situation ? Mais vous pouvez regarder autour de vous gente dame, vous préférez peut-être vous faire escorter par cet homme la bas assis dans le fond, avec ses effets bien trop petit, on peut voir son bide dépasser avec un nombril sans fond. Ou alors cet homme juste là près de la fenêtre, il est tellement peu épais qu'il passerait derrière les affiches sans les décoller de leurs supports. Non soyons sérieux deux minutes très chères, vous ne trouverez pas mieux qu'un sorceleur pour votre mission, certes il faut y mettre le prix mais vous êtes au moins garantie du résultat." Dit-il avec un air vantard et un sourire en coin, il rebut une nouvelle gorgée de sa boisson avant d'adresser une grimace, il gueule alors. "Aubergiste !" L'homme porte son attention vers Joachim. "Vous êtes sûr que vous ne m'avez pas servis vos latrines ? Par Mélitele même mes potions de sorceleurs sont moins fortes !".

L'attention de toute l'auberge était portée sur Joachim et pourtant, le sorceleur en avait rien à faire, continuer d'afficher ce sourire béa. Il reporta de nouveau son attention sur la jeune femme, il avait sur son visage cet air si assuré, celui d'un jeune sorceleur d'une quarantaine d'année. Sorceleur de l'école du chat qui plus est, dans le genre un peu fou compliqué de faire pire.

" Alors ? Avez-vous fait votre choix ?" Dit-il avec ce sourire charmeur qu'il affectionnait tant.

Oppressant Joachim ? Nullement, il aimait beaucoup l'or mais il des testait cet endroit. Plus vite il aura terminé cette mission plus vite il pourra partir loin d'ici, peut-être partir vers Wyzima ? Ou Alors Novigrad ? Bref un lieu bien plus civiliser et moins nauséabond qu'ici, un lieu où les femmes de joies ne servent pas d'épouvantail aux corbeaux.

Brunhild était certaine, son instinct ne la trompait guère, elle était face à un phénomène. De son comportement, elle pouvait en déduire qu'il était assez jeune car le temps n'avait encore su calmer la fougue de la jeunesse. Ah… Ces sorceleurs. De par son médaillon, celui-ci était affilié à l'école du Chat. La magicienne ne savait trop s'il était de bon ton d'engager une tête brûlée qui avait suivit la formation du Chat. Les rumeurs allaient bon train sur ces hommes là. La réponse de ce dernier ne tarda pas à se faire entendre. Grossier, imbu de lui même, prompte à dénigrer les autres. La listes de ses défauts dépassait largement celle de ses qualités. Il allait s'en dire que celle des qualités… était un peu vide à cette heure, totalement inexistante. La douce conservait néanmoins son sourire, teinté d'espièglerie et d'autres choses indescriptibles. Elle jouait les étonnées, faussement naïve face à tout cet étalage de virilité mal placée. Il n'y avait bien que les filles de paysans pour se pâmer devant un tel énergumène. La plus part des étudiantes de Aretuza lui auraient ris au nez, quelques unes sans doute auraient souhaiter partager plus que des histoires. Pour Brunhild, il était le candidat parfait. S'il réussissait tant mieux, dans le cas contraire, il ne risquait pas de manquer à grand monde.

Tandis qu'il continuait de jacter avec verve, usant d'une palabre douteuse, aussi bon marché que la bière que l'aubergiste lui avait servis, la magicienne leva brièvement les yeux au ciel, observant une moue dubitative. Suite à quoi il lui offrit un sourire charmeur, du moins qu'il devait penser charmeur. Aux yeux de la brune, cela ne faisait que renforcer sa vulgarité derrière une image terriblement… il n'y avait pas de mot pour cela tant il respirait le pathétique. Elle répondit à son sourire en élargissant quelque peu le sien. Néanmoins, elle fit mine de prendre le temps de la réflexion. Jetant un regard à la populace autour avant de revenir sur le sorceleur. Là, elle se redressa avant de le saisir par la mâchoire. Elle inspecta sa dentition comme on le ferait avec un cheval. Une brossage ne ferait pas de mal, il devait avoir une haleine de poney cela dit en passant. Elle n'avait pas bien envie de le savoir. Du reste, au vu des épreuves qu'il avait du passer, une inspection ne pouvait s'imposer plus loin. Brunhild haussa les épaules après cela.

- C'est pas pire, finit-elle par dire.

Elle se leva et jeta quelques pièces sur la table à l'attention de l'aubergiste pour payer leurs consommations. La magicienne n'avait pas spécialement envie de rester bavarder par ici, surtout pour ce qu'elle avait à dire, moyennant une demi-vérité avec laquelle le sorceleur allait devoir s’accommoder, pour un temps.

- Allons-y, dit-elle en s'éloignant déjà de la table, ce n'est pas ici que vous pourrez trouvez une meilleure boisson de toute façon.

Elle se retrouva sur la place principale, observant autour d'elle, mais surtout prompte à partir en direction de la porte nord qui menait dans les faubourgs de Flotsam. Elle se retourna pour voir si le sorceleur suivait.

B.9 - 500 mots - 48h

Joachim n'était pas stupide en soit, pour tout vous dire il exagérait fortement certains traits histoire de paraitre plus con qu'il ne l'est. La raison à cela ? Il était rare de venir chercher des noises à un mec un peu fou, et la surprise était très souvent la meilleure des armes, Marek lui a enseigné ça lorsqu'il était encore un jeune sorceleur. Il n'y avait pas mieux que l'effet de surprise, bon certes Marek ne lui avait pas dit de passer pour un con dans partout mais ça c'est la libre interprétation de ce chers Joachim qui a toujours aimé se donner en spectacle, à croire qu'il aurait eu une carrière ne tant qu'acteur à Novigrad, ou bouffon, c'est selon. Bref, revenons donc à cette entrevu entre la magicienne et le sorceleur si vous le voulez bien. La jeune femme se leva et attrapa la mâchoire de Joachim sans aucune pression. Aussi surprenant que cela puisse paraitre Bellegarde se laissa faire, amusé par la situation quelque peu loufoque. Une fois qu'elle eut terminé l’auscultation sur Sorceleur elle lança une petite pique à Joa avant de lancer quelques pièces d'or sur la table pour payer l'aubergiste. Elle prit ensuite la direction de la sortie, apparemment Joachim était engagé et ce même sans connaitre les détails de la mission, une sorceleur normal aurait intercepté la jeune femme et lui aurait exigé plus d'information, sauf que Joachim n'est pas comme les autres, il se leva de son tabouret de bois et suivit la jeune femme à l'extérieur de la bâtisse, mais avant de prendre la sortir il cria à l'aubergiste.

" Mon ami, votre bière était la pire chose qu'il m'ait été donné de voir, vous pouvez être sûr que votre établissement restera à jamais gravé dans ma mémoire ! A très bientôt !" Dit-il en s'inclinent poliment avant de prendre la sortie.

Il se retrouva ensuite sur la place principale de Flotsam qui grouillait de monde, les gens vaquant à leurs diverses occupations. Joachim imagina la vie de certains, il se dit qu'il aurait pu être ce genre de personne, avoir une vie normale... Bref, il rejoint la jeune femme, tout sourire et lança sans même regarder Brunhild.

" Du coup que cherche une mage au nord de la ville ? " Il reporte ensuite son attention sur la jeune femme pour voir sa réaction. " Si mes souvenirs sont bons il y a des ruines elfiques là bas ? Ou alors elles sont au sud ? " Il tourne sur lui même pour trouver le nord, encore une fois il jouait a l'abrutis.

Oui, Joachim avait deviné que la jeune dame se trouvant juste en face de lui était une mage. Comment me diriez-vous ? Joachim avait simplement le sens de l'observation, sous ses airs d'ahuris gisait une personne très maline. L'effet de surprise comme dit un peu plus haut, encore et toujours. Bref, Joachim avait toujours une certaine appréhension avant de travailler pour un mage, ils étaient souvent perfides et ils restaient souvent évasif concernant certains détails qui peuvent être important par moment. Bellegarde se demandait bien ce que la mage voulait faire au nord de la ville, il savait pertinemment qu'elle ne lui dirait pas tout, seulement ce qu'il a besoin de savoir. Dans tous les cas le sorceleur allait accepter cette mission, déjà parce qu'il a besoin d'or et aussi parce que mine de rien, cette mission l'intriguait fortement. Le pauvre Joachim était loin de se douter de ce qu'il attendait.

A présent qu'elle l'avait regardé d'un peu trop près, Brunhild ne pouvait plus manquer le visage du sorceleur qui la suivait. Elle se donna encore un instant pour l'observer, l'air légèrement perplexe. Néanmoins elle se ravisa de dire quoi que ce soit, elle verra bien s'il était bon à son travail ou non, après tout il était encore vivant et il ne lui manquait ni bras, ni jambe. Il ne tarda pas à arriver à sa hauteur. Arborant une moue dubitative, elle écouta ce qu'il avait à dire. Elle ne s'étonna point de l'entendre dire qu'elle était mage, même si à l'oreille cela sonnait très mal, vraiment très mal. Mais… tant pis, elle n'avait pas le temps de lui faire son éducation en matière de grammaire. Monsieur continuait de jouer les idiots. Oui, c'était évident qu'il jouait les idiots, on faisait rarement long feu dans ce métier si l'on était bête comme ses pieds. Enfin, de ce qu'elle avait vu, un monstre, même sans la moindre éducation, était bien plus efficace qu'un benêt avec une hache.

- Oh, moi qui pensais les sorceleurs un peu plus physionomistes, capable de reconnaître une brouxe quand ils en croisent une, dit-elle en arborant un air déçu mais enfantin. Mais effectivement, et puis il a des arbres, des plantes et des cailloux. C'est merveilleux un caillou vous savez ? Certains roulent, d'autres font mal quand on les jette et d'autres encore sont recouverts de mousse et lichen.

Si elle était entrain de faire l'apologie des cailloux ? Oui, sans doute. Mais au regard de la magicienne, cela n'avait rien de véritablement étonnant. Aussi, elle fit volte face et, d'un pas léger, elle gagna la porte de service, accédant à une courette qui servait de sas entre les faubourgs et la ville. Elle prit garde à ce que la porte reste ouverte pour permettre le passage du sorceleur à son tour. Sitôt elle se dirigea vers l'autre porte, sous le regard des gardes en poste. Là, devant elle, cette forêt luxuriante et humide qu'elle avait eu grand plaisir à quitter. Il était temps, à présent, d'y retourner pour salir les pans de sa robe.

Brunhild longea le chemin qui menait vers la forêt et les faubourgs, ignora celui qui menait vers ces derniers et s'enfonça tranquillement dans la forêt en suivant le sentier pédestre. Au loin les rumeurs de la ville s'atténuèrent bien vite à cause de la végétation. Les arbres aux larges troncs étaient étaient légion, faisant oublier, au premier virage, que Flotsam se trouvait là, non loin. De la présence humaine, ne restait les sentiers et les chemins de terres battues qui sillonnaient l'endroit. Il ne fallait pas se tromper. A droite près la prochaine souche… Un chemin en pente qui montait à flanc de colline… La magicienne prenait garde à ne pas se tromper, pour ne pas les envoyer dans un marais proche ou dans un nid de monstres, car ces derniers étaient monnaie courante dans ce coin-ci de la Temeria. Puis, une fois qu'ils étaient hors de portée des hommes elle s'arrêta pour voir si le sorceleur était toujours là, avant de s'adresser à lui :

- Portail ou à pieds ? Demanda la douce.

B.4 - 500 mots - 48h

Bien qu'observateur, Joachim avait encore bien du mal avec la grammaire, ou alors avait-il fait exprès de faire cette erreur pour se montrer plus bête qu'il ne l'est ? C'est possible, lui seul connait la réponse, seul un fou oserait s'aventurer dans l'esprit du sorceleur. Une rumeur circule comme quoi un mage aurait tenté de lire les pensées d'un sorceleur issu de l'école du chat et qu'il en serait devenue fou. Ce n'est qu'une rumeur, qu'il a entendu par Marek qui lui-même l'avait entendu de ses aines lorsqu'il était encore un jeune sorceleur. Bref, des paroles pas forcément très fiable quand on connait le personnage mais ça avait au moins l’avantage de donner une certaine réputation à l'école du chat, très peu de gens osaient faire chier ces membres. Bref, Joachim rigola aux propos de la jeune magicienne, comme quoi il ne savait pas reconnaitre une brouxe.

" Si vous étiez une brouxe, vous n'auriez pas bu dans ce verre tout à l'heure." Dit-il avec un sourire amusé avant de réagir à la réflexion de la jeune magicienne à propos des cailloux. "J'ai tué un Nekker avec un caillou un jour, mon épée n'était plus à portée, j'ai donc fait avec ce que j'avais autour de moi, j'ai pris le cailloux et BIM dans son œil, il est tombé raide, ça marche bien les cailloux." Dit-il en opinant du chef, le regard dans le vide.

Puis le sorceleur suivit la jeune femme à travers différentes porte et avenues. Se laissant guider par sa désormais cliente du jour, mystérieuse cliente qui avait habilement réussi à esquiver les questions du sorceleur, enfin habilement est un maigre mot, on ne peut pas dire que ce chers Bellegarde avait insisté, ce léger mystère rendait cette mission des plus intéressante et en plus de ça la cliente était très jolie. Ouais non, il ne faut pas chercher plus loin, s'il a accepté ce contrat c'est uniquement pour les beaux yeux de la jeune femme. Après un peu de marche, ils quittèrent Flotsam, ce qui n'était pas pour déplaire à ce chers Joachim, il préférait très clairement la compagnie de la nature et ce même si celle-ci était dangereuse et imprévisible, encore plus ici à Flotsam ou la Scoiatel avait élu pour domicile cette forêt. Après s'être enfonce assez profondément dans la forêt, la magicienne se tourna vers Joachim pour lui demander s'il préférait prendre un portail ou y aller à pied. Joachim était indécis, on pouvait très clairement le notifier à son visage, il voulait être prudent, il répond alors sans hésitation :

" Portail ! " Dit-il avec un sourire enfantin, je vous ai déjà dit que Joachim était un peu fou ? Le sorceleur se frottait les mains rien qu'à l'idée de traverser un portail.

L'inconnu ne faisait clairement pas peur à Bellegarde et ce même s'il faisait partie de ces sorceleur qui préparaient longuement un affrontement. Il avait cette manie à vouloir garder son visage intact, comme il le dit si bien, sa belle gueule pouvait lui permettre d'avoir des sous en plus et en bonus de pouvoir culbuter quelques clientes, ce n’était pas de refus. Les sorceleurs avaient la réputation d'être des chauds lapins, Joachim ne dérogeait pas à la règles, pire même il a toujours été charmeur et ce même enfant. Bref, il était stupide de dire que Joachim avait changé après l’épreuve des herbes car au final, il a toujours été plus ou moins fou.

Petite créature espiègle dont l'instinct ne saurait la tromper, Brunhild avait décidé de s'embarquer dans une aventure dont elle ne connaissait pas encore la fin. Ainsi était la magicienne, intuitive et confiante tout en sachant qu'il pourrait lui arriver bien des malheurs. Hors à ce jour, en dehors de quelques ecchymoses, elle n'avait aucun doute quant à la poursuite de cette quête folle dans laquelle elle avait à présent embarqué un sorceleur. Si elle se faisait moqueuse, le prenait pour plus idiot qu'il ne l'était, c’était avec la certitude que chacune de ses réactions serait un indice de plus sur sa nature véritable. La plus part des hommes étaient de nature fière et orgueilleuse. Mais celui-ci… Et bien celui-ci avait du répondant et de humour, chose qui était fort appréciable. La brune s'en trouvait ravis.

- Allons-y pour un portail ! Fit-elle avec un sourire radieux peint sur le bord de ses lèvres.

C'était comme voir deux enfants qui se préparaient à aller affronter des créatures imaginaires pour vivre une aventure comme eux seuls avaient le secret. Peut-être y avait-il beaucoup d'inconscience chez les deux jeunes gens face à l'inconnu, mais à présent il n'était plus temps de faire demi-tour.

La magicienne récita la formule, exécutant les gestes qui incombaient à la création d'un portail qui saurait les guider vers l'entrée qui donnait sur les tréfonds de ce monde souterrain. Un éclat de lumière vint scintiller avec ardeur entre la végétation proche. Brunhild passa la première, espérant sincèrement que le sorceleur allait la suivre, après tout elle n'avait qu'une confiance mesurer en lui. Ni l'un ni l'autre ne savait s'il pouvait placer sa vie entre des mains inconnues. Mais c'était un risque à prendre, elle l'avait accepté dès lors qu'ils avaient quittés. Sitôt elle se retrouva face à l'entrée cachée dans les flancs de la falaise. L'architecture elfe était semblable à nul autre. Les courbures élégantes n'avaient cure des affres du temps, seul le lierre grimpant était là pour rappeler que ces lieux étaient plus anciens que tout ce que les hommes avaient pu bâtir depuis leur arrivée sur le continent.

Sitôt qu'elle entendit le portail se refermer derrière elle, la magicienne se retourna pour voir si le sorceleur avait suivis ses traces. Un sourire s'esquissa encore à la vu de ce dernier. La jeune espiègle était une enfant joyeuse bien trop ravis d'avoir trouvé un camarade de jeu. Après tout n'était-ce pas cela ? Elle était, plus que jamais, persuadée qu'ils étaient deux garnements que rien ne saurait arrêter tant les histoires et les aventures n'étaient point faite pour n'être que raconté, pour eux, elles se devaient d'être vécu.

- Me feriez-vous l'illustre honneur d'ouvrir la voie très cher sorceleur ? Demanda-t-elle en lui indiquant la piste à suivre, écartant le lierre qui cachait l'entrée.

Il n'y avait là qu'un abysse de ténèbres d'où s'échappait un léger courant d'air frais et une frêle odeur d'humidité mêlé à la moisissure. Un sifflement et rien d'autre, comme s'il n'y avait rien à attendre de cet endroit alors même qu'elle se doutait bien qu'il recelait bien des trésors.

B.7 - 500 mots

Bon nombre de gens redoutaient de passer au travers d'un portail, il faut dire qu’on entend bon nombre d'histoire concernant des voyages en portail qui se sont mal passés mais cela n'effrayait nullement notre sorceleur Joachim qui tel un enfant était excité à l'idée d'être téléporté à un endroit se trouvant à des lieux d'ici. Adressant un sourire amusé à la charmante magicienne, il la laissa accomplir le rituel nécessaire au portail puis elle s'y engouffra la première suivit par Joachim. Quelques secondes plus tard il se retrouvèrent sur les flancs d'une falaise face à une architecture elfique. Le regard du sorceleur se porte tout autour de lui, le regard sérieux cette fois et ses sens en alertes mais aucun danger perceptible à l'horizon. Le vent soufflait fortement sur les deux explorateurs et cela contrastait énormément avec l'ambiance humide et étouffante de Flotsam, ce qui n'était pas pour déplaire à Bellegarde. Brunhild parla ensuite, invitant Joachim à s'engager le premier dans les ruines elfiques, faire ce pourquoi il avait été recruté. Toujours fidèle à lui-même, arborant ce sourire nié qui le définissait tant, il sortit sa lame d'argent de son fourreau avant de dire :

"Mais avec grand plaisir !" Dit-il en mimant une reverence et en exécutant un moulinet avec son épée.

Il s’engagea ensuite dans les ruines, de l'intérieur se dégageait une odeur de moisissure commune a ce genre de lieu. Les sens du sorceleur étaient aux aguets, cette fois-ci Brunhild n'avait plus à faire à Joachim le clown mais bel et bien Joachim le sorceleur, un tout autre homme.

"Ça sent aussi bon que dans l'entrejambe de la femme du tavernier ma parole !"

Ouais en fait non, c'est toujours Joachim le clown.

Le sorceleur marche avec prudence dans les ruines, il s'engage dans un escalier qui descend dans les profondeurs. Son épée était parallèle à lui, Brunhild s'occupait de l'éclairage via sa magie, pas plus mal car même avec sa vision de sorceleur, il était compliqué de s'y retrouver en ce lieu. Le regard se Joachim analysait tous les éléments qui se présentaient à lui. Des inscriptions se trouvant sur les murs aux divers objets sans valeurs se trouvant sur les marches. Après quelques minutes ils se retrouvent enfin dans une immense salle, qui avait subi un peu les émoluments du temps et les dégâts de l'humidités et pourtant les infrastructures étaient toujours là, solide, prêt à encaisser encore quelques siècles. Joachim renifle, il détecte quelque chose malgré cette forte odeur de moisissure qui régnait en maître en ce lieu.

"Nous ne sommes pas seuls dans ces ruines." Dit-il avec un ton sérieux, rare pour le souligner. "Ne vous éloignez pas trop." Dit-il en regardant derrière lui pour voir si la magicienne le suivait toujours.

La moiteur de juin avait laissé place à la fraîcheur caverneuse des ruines elfiques. A aucun moment Brunhild n'était entrain de se dire qu'elle était entrain de réaliser la pire idée de sa vie, sans doute parce qu'au fond d'elle-même, la magicienne savait qu'elle en aurait des bien pires et des meilleures dans les années à venir. Sans ce soucis de savoir si c'était peut-être la dernière fois qu'elle voyait la lumière du jour. Mais avec un sorceleur, elle avait toute les chances à ses côtés pour mener à bien ce défis puéril qu'elle s'était jurée de réussir pour son honneur et surtout pour clouer le bec des étudiantes d'Aretuza.

Le chasseur de monstre était ainsi passé en tête de ce duo improbable et la magicienne avait suivis sans omettre le moindre commentaire. Il était certain qu'elle ne pourrait pas faire mieux que lui dès lors qu'ils avaient pénétré dans le couloir qui servait de premier accès vers le monde d'en dessous. Quoi que, c'était encore à voir. Brunhild haussa les épaules, elle ne passait pas vraiment son temps à mettre sa tête dans des endroits improbables, encore moins l'entrejambe d'une femme, ni même celui d'un homme. La magicienne ne voyait pas vraiment l'intérêt de faire ce genre de chose. En faite, elle ne comprenait pas non plus l'intérêt des plaisirs charnels, mais ça c'était une autre histoire qui n'avait pas sa place ici-bas. La jeune femme était un spécimen unique.

Rêveuse, elle sortie de son esprit lorsque l'homme lui dit avec sérieux qu'ils n'étaient pas seuls dans ces ruines. Ah. Oui, bon en même temps c'était un peu pour cela qu'elle l'avait recruté. A cette époque là elle n'était pas encore vraiment très prompte à faire exploser les monstres, surtout les insectoïdes. Personnellement, elle pariait sur la présence d'un golem, ce qui l'ennuyait profondément parce que même s'ils étaient à deux pour l'affronter, cela n'était pas de tout repos. Non, à la rigueur quelques gros cafards et des nekkers n'étaient pas pour lui faire peur. Mais s'il y avait bien une chose qu'il lui fallait apprendre, c'était bel et bien qu'on ne tombait jamais sur les adversaires que l'on souhaitait, le hasard avait tout d'une coureuse de rempart, adapte des coups de putes. Brunhidl avait joué au Gwynt avec une tenancière de bordel, aujourd'hui elle savait la signification de l'expression « coup de pute ». Ils débouchèrent sur une première grande salle, entre roche et pierres de taille.

- Je me fie à votre jugement, répondit-elle simplement tandis que son regard se baladait sur les murs de la structure.

Elle cherchait surtout à voir s'il n'y avait pas quelque chose d'assez intéressant à ramasser pour prouver qu'elle était bel et bien allée dans les ruines elfiques de Flotsam. Pour l'heure, à part des poteries, elle ne voyait rien de bien transcendant. Ils allaient devoir poursuivre leur progression et elle ne comptait pas ramener une tête de monstre, ça on pouvait en trouver partout à travers les Royaumes du Nord. Non, il fallait quelque chose de plus… Elfique ? Flotsam ? Bon sang, elle ne savait vraiment pas quel genre de preuve elle allait pouvoir ramener à ses sœurs magiciennes.

- A votre avis, qu'est-ce qu'on peut trouver dans ce genre d'endroit ? Hormis des monstres, cela s'entend, demanda-t-elle sous le coup de la réflexion.

B.1 - 500 mots

Les sens du sorceleurs étaient aux aguets, ses yeux de chat et son ouïe fine lui permettait (en théorie) de voir arriver le danger avant qu'il ne soit trop tard. Et pour le moment aucun danger en vue, seulement des ruines, des ruines et encore des ruines. Ce petit voyage qui promettait des découverte incroyable s'avère pour le moment être une franche déception. Joachim se dit que ce sentiment devait être accentué du côté de la magicienne qui semblait en attendre tellement. Le rapport qu'a Bellegarde avec les mage est très particulier, pour le peu qu'il a déjà croiser dans sa jeune vie de sorceleur, ça c'est très rarement bien passé. Mais cette magicienne, Brunhild semblait différente de ses comparses, Joachim le ressentait. Était-ce parce qu'il avait envie de la mettre dans son lit ? Très probablement mais il y avait aussi autre chose.

Les deux aventuriers continués leurs exploration des ruines elfiques, la magicienne posa alors une question toute bête, probablement pour faire la conversation ou alors pour tenter de se rassurer dans cette exploration qui ne semble pas porter ses fruits.

"Toutes sortes de chose... A la vue des états du lieu, très peu de gens ont pénétrés en ces lieux depuis leurs abandons." Dit-il tout en continuant d'avancer. "L'un de mes frères sorceleurs a déjà eu l'occasion d'explorer ce genre d'endroit, c'est très souvent truffés de pièges et de sort, c'est très souvent du suicide de s'aventurer dans ce genre de lieu." Dit-il sereinement. "Je pars du principe que plus c'est dangereux, plus la chose au bout est intéressante, c'est ce que disait aussi mon frère sorceleur, paix à son âme."

Puis un bruit se fit entendre non loin de leur position, Joachim s'empara de sa lame d’argent, prêt à intervenir.

Qu’est-ce qu’on pouvait trouver dans ce genre d’endroit ? Tout et rien à la fois, voilà ce à quoi il fallait s’attendre dans le fond. Souvent on se retrouvait à quelque chose auquel on ne s’attendait pas. Brunhild ne sachant pas à quoi s’attendre, elle avait cru bon de poser la question au sorceleur. La réponse était-elle satisfaisante ? Difficile à dire. En tout cas, si l’on suivait le résonnement du mutant, ils allaient du devant des problèmes. Bah, de toute façon et même s’ils avaient tendance à avoir une vie plus longue que la moyenne, ils finiraient bien par mourir un jour ou l’autre. Si la magicienne périssait dans ces ruines, ce serait bien fait pour elle et sa trop grande bouche. Ses sœurs l’avaient prévenu, en plus de l’avoir mise au défi. Mais c’était mal connaître la brune que de croire qu’elle se refuserait à honorer un défi, aussi dangereux pouvait-il être. Et puis de toute façon elle s’était pris une assurance réussite en engageant un sorceleur. S’il était encore vivant à ce jour, c’était qu’il ne devait pas être trop mauvais. Donc les chances de réussir son entreprise, aussi hasardeuse pouvait-elle être, ne pouvaient être que bonnes !

- Hmm, je vois, fit-elle en guise de toute réponse dans un premier temps.

Alors qu’elle allait enchaînée, elle vit le sorceleur sortir son épée en argent. Ah ? Qu’avait-il entendu ou vu ? Après tout il avait des sens bien plus aiguisés qu’elle. Sans compter qu’en terme de magie, elle avait toujours été très mauvaise avec l’énergie de la terre, alors il ne fallait pas compter sur elle pour lancer un sort quelconque. Bon sang pourquoi avoir choisi des ruines sous la terre ? Maintenant qu’elle y pensait, c’était vraiment une mauvaise idée, mais il était trop tard pour revenir en arrière. N’est-ce pas ?

- Qui y a-t-il ? murmura-t-elle dans le dos du sorceleur.

S’il avait l’allure d’un guerrier de pas ses armes et sa prestance, Brunhild avait tout d’une biche effarouchée, attendant de voir le chasseur. Si c’était un golem, ils étaient dans de beaux draps… Et pas des draps de soie. Cruelle diablerie, elle aurait bien voulu savoir à quel genre de créature ils allaient avoir affaire. N’avait-elle pas un sortilège quelconque qui pourrait l’aider en ça ? Non, rien ne lui venait à l’esprit pour l’heure. Voilà à quoi ressemblait la réalité une fois que l’on quittait le confort d’Aretuza, il n’y avait plus de maîtresse pour lui dire ce qu’il fallait faire. Surtout, elle ne voulait pas faire quelque chose qui pourrait porter préjudice au sorceleur, après tout il était sa seule assurance pour pouvoir explorer ces ruines elfiques.

L’esprit de la magicienne était agité. Que dire ? Et surtout que faire ? Elle s’en voulait de ne savoir comment réagir en cet instant. Brunhild voulait aider mais comment ? En restant bien sagement derrière lui pour commencer, au moins cela évitait les bêtises et les mises en danger inutile, question de ne pas être dans les pattes de l’homme s’il lui fallait agir prestement.

B.5 - 500 mots

Une chose approchait, lentement mais surement de leurs positions. Joachim était aux aguets, ses sens en éveils, il renifla en direction de la chose et il sentit une puanteur encore plus putride que celle de Flotsam. Rare étaient les créatures à dégager une telle odeur, la conclusion de Joachim arriva très vite, c'était un noyeur. La créature bleuté fonça sur Joachim qui d'une frappe décapita l'amphibie qui tomba au sol, son sang aspergeant le sorceleur qui ne réagissait même plus, tellement habitué à nettoyer ses effets du sang de créature.

"Pas d’inquiétude, très chère magicienne, c'était juste un noyeur, seul ce n'est pas bien dangereux." Dit-il avec un sourire de benêt. Puis de nombreux cris se firent entendre, d'autres noyeur arrivèrent, bien plus nombreux. "Ah... Bon, là on peut s'inquiéter."

D'un coup sec, il découpa un noyeur qui fonçait droit sur lui, plus deux autres arrivèrent, le mutant fit un signe d'Aard pour les expulser plus loin, mais d'autres arrivèrent encore, c'était sans fin, faire face était clairement du suicide.

"COUREZ !" Ordonna t-il à la magicienne tandis qu'il restait a ses talons, pour protéger ses arrières car après tout c'était sa cliente et il était payé pour ça.

Ils prirent la fuite parmi les ruines elfes, ne faisant pas gaffe à là ou ils allaient. En tout cas pour sûr il n'allait pas en direction de la sortie. Très rapidement ils se retrouvèrent piéger dans un cul de sac. Joachim se tourna pour faire face à la horde de noyeur qui arrivèrent en trombe, prêt à se délecter de la chair d'un sorceleur ainsi que d'une magicienne. Joachim fit face, tuant le plus de noyeur possible mais il commença peu à peu à fatiguer et ce même s'il avait bu une potion. Leurs chances de survie commençait à aménuiser et c'est alors que Joachim fit quelque chose, de stupide mais qui peut se révéler être du génie. Il fit le signe d'Aard sur la voûte au dessus de leurs tête qui s’effondra sur eux mais aussi sur les créatures, avant de se recevoir les premières pierres en pleine face, Joachim se porta aux côté de la jeune femme avant d’exécuter le signe de Quen. Puis le sol se mit a trembler et à s'effondrer. Nul ne sait de combien ils sont tombés de haut, en tout cas il n'y avait plus de noyeurs vivant et Joachim gisait au sol, inerte.

Les premiers mots qu’il lui répondit avait l’air d’être plutôt rassurant. Un noyeur, un simple noyeur. Il aurait tôt fait de l’occire de sa lame d’argent et ils pourraient de nouveau progresser dans ce labyrinthe ancien. Enfin un noyeur, cette créature restait laide quoi que l’on en dise. La nature était bien curieuse d’avoir fait pareil monstre. A quoi servait-il ? Sans fallait-il poser la question à un druide, selon eux toutes créatures avaient son utilité dans ce bas monde. Bien que Brunhild en doutait parfois. Ce n’était rien qu’un nécrophage dont on pouvait se passer… Enfin, elle n’était pas druide et la jeunesse lui empêchait, pour l’heure, de trouver un noyeur intéressant en dehors des ingrédients qu’il pouvait offrir.

Hélas, la suite de la conversation en fut quelque peu ternie lorsque le sorceleur lui fit part qu’en réalité il y avait plus d’un noyeur. Maudites créatures… Elle avait bien envie de leur brûler la face. Malheureusement elle était une bien piètre magicienne lorsqu’il s’agissait de tirer le pouvoir de la terre. Alors, sur le conseil avisé du sorceleur, elle se mit à courir dans le sens inverse de leur progression. Ainsi s’évita-t-elle de recevoir une première giclée de sang lorsque la lame arriva au contact de la chair de la bête. Bon sang, ce qu’ils pouvaient puer ces monstres ! La magicienne ne fit pas attention qu’en réalité, au lieu de retourner sur le pas, ils avaient pris un autre chemin qui n’était, bien sûr, pas le bon. Cela aurait été trop simple autrement. Les cris des noyeurs lui cassaient les tympans, lui glaçait le sang tout à la fois, elle n’avait qu’une envie, que cela cesse.

Quant à la suite, Brunhild ne comprit pas vraiment ce qui était entrain de se passer. Le chaos, les bruits, celui d’une lame qui tranche la chair. Puis un bruit assourdissant, comme si le ciel leur tombait sur la tête. A la vérité qu’il s’agissait de la voute au-dessus de leurs têtes. De la poussière, beaucoup de poussière, celle là même qui avait plutôt tendance à vous coller aux bronches à cause de l’humidité ambiante. Et le sol qui se dérobait sous ses pieds. La magicienne n’avait pas pris le temps de comprendre ce qui était entrain de se passer mais soudain se fut le calme, les ténèbres. Il lui sembla qu’une éternité s’était écoulée avant que la respiration ne lui revienne, comme après avoir cessé de vivre un long moment. Le souffle fut difficile à trouver.

La magicienne usa d’un peu de magie pour fabriquer un orbe lumineux pour éclairer les lieux. Une odeur nauséabonde les enveloppait, de quoi lui donner envie de vomir mais il fallait se retenir. Pas deux fois elle manqua de rendre son repas mais elle tenue bon en plaquant sa main sur la bouche. Du regard elle cherchait le sorceleur, s’inquiétant de ne point l’entendre respirer. Là, sous ses yeux, le cadavre d’un noyeur. La puanteur venait sans doute de là. L’orbe se balada encore avant de tomber sur le corps du sorceleur. Elle s’approcha de lui avec hâte pour s’agenouiller à ses côtés. D’une main délicate elle effleura le visage du mutant pour voir s’il réagissait, avant de lui mettre une belle claque.

- Réveillez-vous ! s’exclama-t-elle avec une voix légèrement chevrotante.

B.10 - 500 mots