Keldran •

Premier paragraphe et voilà que nous avons déjà menti... Car Keldran, tout skelliger qu’il se sente, n’a foulé les terres de l’archipel qu’après plusieurs années de vie. Mais, ces quelques années comptent-elles réellement, alors que notre sorceleur n’en a que quelques souvenirs flous ? Des parents, une sœur, un massacre. Des chaînes passées à ses poignets.

La traversée fut longue, les quelques escales plus encore. Déjà, Keldran voyait se dessiner devant lui une vie de servitude en Nilfgaard... jusqu'à ce qu'un pavillon au drakkar argenté sur lit de sang n’interrompe ses tristes certitudes. Libéré, il atterrit bientôt dans les rues de Kaer Trolde, où l’attendaient faim et froid, tout aussi mordant l’un que l’autre.

Lui et les autres orphelins avaient décidé de suivre le sorceleur jusqu’à sa forteresse. Leurs vies consistaient déjà à se battre et à ne compter que sur leurs pairs. Là, ils trouvèrent figures paternelles, nourriture et chaleur. Ils ne furent que deux à survivre aux épreuves... mais auraient-ils survécu à la rudesse de l’île en dehors de ces fortifications ?

On dit des skelliger qu’ils sont un peuple fier et têtu. Fier de sa nation d’adoption, Keldran l’était suffisamment pour laisser ses propos perturber quelques royalistes dès sa première sortie hors des îles. C’est que, parler d’élire des chefs compétents plutôt que de se laisser gouverner par des consanguins, ça passe assez mal en fonction des milieux...

Après plusieurs passages en cellules pour diverses petites erreurs de ce genre, il avait paru évident qu’il lui faudrait dorénavant garder ses pensées pour soi. De même, apprendre quelques notions de crochetage pourrait lui être utile. Aussi, il lui fut tout naturel d’arrêter le premier voleur venu afin de lui demander assistance en la matière. Le pickpocket, passée sa première frayeur, sembla trouver cela fort drôle. S’il n’était pas plus versé que Keldran dans l’art du forçage de serrure, naquit néanmoins de cette aventure une amitié qui perdura des décennies durant. (pendant lesquelles notre sorceleur eut tôt fait de trouver quelqu’un d’autre pour lui apprendre, soit dit en passant)

Son expérience et le mépris de la populace autant que les enseignements de l’école du Griffon, illustrés par le célèbre George de Kagen, lui apprirent rapidement à se méfier de ceux qu’il vient pourtant aider. Ainsi est faite la vie que chacun ne pense qu’à ses propres intérêts.

La vie de Keldran, comme chaque sorceleur, se résume à des combats, des contrats, du sang, des marécages nauséabonds et à une certaine solitude. Il a vu ses compagnons mourir, fusse à ses côtés ou non. La forteresse est tombée sous les assauts du peuple et la plupart des siens avec elle. Même ceux qui semblaient invincibles, ceux qu’il avait toujours connus, ont fini par calancher à un moment ou un autre. Il sait bien que là aussi sera son destin, et plutôt tôt que tard.



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Keldran a pris l’habitude de vivre de chasses et de poses de pièges, ce qui lui attire de temps à autre quelques ennuis lorsque des seigneurs déclarent ces pratiques illégales sur leurs terres. • Il utilise souvent ses quelques florins et couronnes durement gagnés pour s’offrir quelques entrecuisses accueillantes, quand il ne les a pas perdus au poker de dés. • Il a arrêté de jouer au Gwynt de la plus simple des façons : il a jeté ses cartes. Plus de jeu, plus de jeu. • Il a une aversion toute particulière pour les sirènes, nombreuses dans son archipel de cœur. Il se racontait autrefois, parmi les sorceleurs de Skellige, que l’une d’elles l’avait jadis trahi. • Il donne à tous ses chevaux un nom en lien avec la couleur de leur robe. On ne compte ainsi pas le nombre de Noisette qui lui ont servi de monture. • Il s’est autrefois lié à une mage, allant jusqu’à lui apprendre à se défendre avant que leurs chemins ne se séparent • Il utilise assez peu les bombes dont la fabrication lui a été enseigné ; voir un de ses camarades se faire sauter les mains par accident n’a pas dû aider à apprécier ces instruments • Il maîtrise en revanche très bien les signes (les 5 signes basiques, mais également les plus rares Aagni et Héliotrope), qu’il a perfectionné au fil du temps. • Il n’affectionne guère l’alchimie, la cueillette d’herbes et le calcul des dosages le faisant royalement chier, mais il s’y plie néanmoins car il faut bien avouer que les potions et autres enduits de lames sont souvent utiles. • Il ne possède d’ailleurs pas la meilleure des tolérances à la consommation de potions, sans savoir si cela est partiellement dû ou non à son désamour de la discipline et à son peu d’entraînement en matière d’abus de potions alchimiques. • Il sait que les idées changent et les mots disparaissent, mais que les actions et leurs conséquences restent et façonnent le monde de demain. Il a tendance à agir plutôt qu’à expliquer, et à ne guère exprimer ses sentiments. • Contrairement à Geralt, sorceleur célèbre et célébré, Keldran préfère l'anonymat, quitte à secouer quelques bardes pour que son nom ne soit point chanté. Il estime que c’est moins d’emmerdes de cette façon. •

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