Sybil - he threw my heart into the sea

Au fil des générations et des années, attaquer les hommes est devenu instinctif. Une chaloupe, un navire, la moindre trace humaine à la surface les alertent, elles sortent, volent au dessus de l'ondée, monstrueuses, dents acérées, la peau rougeoyante de leurs muscles contractés au maximum. Leur cri perçant étourdit les marins, elles les attrapent et le noie au plus profond des eaux. Elle apparaissent parfois sous une autre forme, plus humaine, souvent dotées d'une beauté unique et de voix mélodieuses, c'est un leurre, cela n'est pas leur véritable visage. Dorcas a participé à bien des attaques, se nourrissant de chair humaine mais aussi trouvant satisfaction dans le simple fait d'attaquer. Elles ne sont pas agressives naturellement pourtant, fut un temps où elles vivaient en paix avec les hommes. Vivant en banc, le sien était alors situé près des côtes de Skellige. Le conflit avec les hommes de Skellige était particulièrement rude sur une période, il avait suffit que l'un d'eux en attrape une pour l'égorger devant ses sœurs et la colère avait fait bouillir l'océan. Parfois elles les laissent voguer sans rien faire, parfois c'est eux qui viennent les chercher dans leurs tanières. Dorcas et ses sœurs vivaient dans une grotte, ayant la capacité de se poser sur terre grâce aux larges ailes dont elles sont aussi dotées. Leurs chants résonnent dans les grottes, ils n'ont pas de mal à les repérer et elles se font alors attaquer de cette manière.

Après un énième massacre,  le banc de Dorcas a finalement migré vers les côtes de Témérie. Leur nombre réduit elles ont passé ici quelques années sans s'attaquer aux humains même quand ces derniers passaient tout près, plutôt dans la volonté de se dissimuler. Certains curieux qui s'approchaient se voyaient vite repoussés, il leur suffisait de hurler et de les effrayer. Le temps que leur banc se remplisse en nombre, elles vivaient dans une sérénité remarquable. Les habitants du village à quelques kilomètres étaient dérangés par leur présence puisqu'ils allaient pêcher leur poisson non loin de là où elles ont élu domicile. Tout le monde a fini par savoir qu'elles étaient là.  Des humains vinrent même tenter de les déloger. Une attaque s'en suivit, elles furent prises de court et Dorcas se retrouva au sol, blessée, une flèche plantée dans l'aile et la privant ainsi de tout mouvement. Vulnérable, et malgré les cris qu'elle poussait pour qu'on ne l'approche pas pour l'achever, c'est un mage qui s'occupa de son cas. Assommée, ligotée, elle fut alors arrachée des siens et menée dans un endroit qu'elle ne connaissait pas.

Pas de dialogue possible entre eux, quand Dorcas se réveilla elle tenta par tous les moyens de s'échapper et de faire du mal à son ravisseur. Mais il lui était bien supérieur et pas en force, mais en magie. Contrainte de rester elle fut ainsi l'objet de ses expériences. Elle ignorait ce qu'il cherchait à faire, la maintenait en vie en la nourrissant de viande fraîche. Prélèvements, sortilèges, il cherchait à la changer en humaine. Les sirènes peuvent avoir des jambes par un rituel long et pénible, ce que lui cherchait à faire visait plus dans la durée. Il la transforma nombreuses fois, parfois la poussant à bout de son énergie, jamais satisfait il ne se privait pas de recommencer. Depuis l’extérieur on pouvait entendre ses cris de douleur aigus. Jusqu'au moment où il la transforma une énième fois, après l'avoir longuement mutilée, et enfin elle découvrit avec horreur que le temps passait et elle ne reprenait pas sa forme originelle. Sa victoire cause son plus grand chagrin, elle entra dans une colère noire, hurla à lui en faire perdre connaissance et tenta de fuir. Elle fut cependant incapable de marcher et quand il reprit connaissance elle était toujours là, misérable naufragée.

Un jour l'ombre du destin entra dans sa hutte, ce fut si rapide que Dorcas n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il se passait, jamais elle n'avait vu un humain en tuer un autre et si chez elles cela est impensable, elle fut à la fois troublée et choquée. Althéa a justifié sa mort par le sort du destin, il devait mourir, c'est tout. Elle eu la gentillesse de ramener Dorcas en bord de mer où elle retrouva les siens. Un rituel pour la transformer elle fut soulagée de voir qu'il lui était possible de reprendre sa forme originelle. Enfin dans l'eau, dans l'air, elle prit le temps de savourer cet instant en croyant son calvaire terminé. Mais quelque chose n'allait pas, au bout de quelques heures elle reprit forme humaine. Le mage avait inversé sa nature, et c'était visiblement définitif. Elle fut rejetée du banc, devenue humaine elle n'avait plus rien à faire chez elles. Dorcas revint à la surface en nageant péniblement avec ses jambes, seule, abandonnée sur cette plage, elle ne réalisait pas ce qu'il était en train de se passer. Sa vie était finie, elle ne pourrait pas se mêler aux humains. Elle passa quelques jours sur les côtes, à errer tel un fantôme, elle fit la rencontre d'un pêcheur qui pensa qu'elle devait avoir eu un traumatisme si fort qu'elle avait oublié d'où elle venait et qui elle était. Il prit soin d'elle, lui offrit de la nourriture. Il faisait la conversation seul, elle comprenait ses mots mais ne trouvait pas intéressant d'y répondre. Elle demeura ainsi muette, bien que méfiante des humains elle fut touchée par la solidarité dont il fit preuve avec elle. Elle pensa a cette humaine qui l'avait sauvée, se souvenait alors qu'elle avait entendu un nom. Novigrad, ce fut le seul son qui sortit d'entre ses lèvres durant son séjour chez le pêcheur. Il lui proposa de l'y emmener, pensant qu'elle venait de là-bas.

Ils firent le trajet en charrette, elle eu alors l'occasion de détailler la faune et la flore terrestre. Riche, impressionnante, comment des êtres aussi cruels pouvaient ils vivre dans un endroit aussi beaux ? De leurs constructions elle ne connaissait que les navires, et là elle découvrit les maisonnettes, les châteaux, et la ville de Novigrad. Un nid d'humains à n'en point douter, et leur nombre l’impressionna. Elle erra dans les rues, à la recherche de sa sauveuse, ses pas la menèrent d'outre en outre de la ville, elle marcha ainsi pendant plusieurs heures à observer les différents lieux. Les couleurs, les images, les senteurs...Un nouvel univers s'offrait devant elle et cela lui donnait le vertige de penser qu'elle devrait sans doute apprendre à quoi servent toutes ces choses. Elle entra dans un lieu, l'odeur forte de nourriture l'avait appâtée,  les habitants étaient ainsi là attablés, parlaient, riaient, certains faisaient aussi de la musique. Elle prit place à une table, se servit dans l'assiette de quelqu'un, sans savoir comment on fonctionne ici. L'homme s'en rendit compte, lui décolla une gifle qui la fit tomber à la renverse. Sa vision se troubla et finalement devin plus claire sur un visage qu'elle connaissait. « Novigrad » Elle dit en la pointant du doigt comme cour lui faire comprendre que c'était elle qu'elle cherchait.

Le destin l'avait de nouveau menée à elle, Althéa la prit ainsi sous son aile. Elle dû lui faire son éducation, en plus de lui apprendre à se défendre. Elle lui enseignait aussi sa vision du monde et elle y adhéra facilement. Elle fut son élève, pendant plusieurs mois, Dorcas se renomma Sybil, pour oublier son passé et se tourner vers l'avenir et le destin. Elle apprenait assez vite, ayant plus de facilités sur le combat et l'agilité que la parole, la compréhension de la culture et des mœurs humaines. Elle rejoignit officiellement la guilde de Cerbin lorsqu'Althéa la jugea prête, Sybil embrasse ce nouveau chemin qu'elle prend, malgré la douleur d'avoir été rejetée, plus le temps passe et plus cela devient un souvenir, une autre vie qu'elle doit oublier car elle n'appartient plus à l'océan bien qu'ayant encore la capacité de se transformer avec un rituel douloureux. Désormais elle suit son mentor, partage les missions avec elle et sa nature peut être parfois un très grand atout.

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Comment as-tu connu le forum ? : je ne sais plus mais j'ai posé mes valises depuis un moment ! (TC)
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