la croix de Foilé (Majlad & Matylda)

Ça devenait quelque peu complexe, et en même temps elle ne s'attendait pas à pouvoir obtenir un artéfact en ayant juste à se baisser pour le ramasser. Elle ne s'attendait toutefois pas à ne pas être la seule à le convoiter, du moins dans l'immédiat. Ce qui en principe ne l'arrange pas. Elle déplore l'absence de Chance retenu quelques jours de chevauchée plus loin alors que jusque là ils ne se sont pas quittés d'une semelle. Elle pourrait clairement l'attendre pour y aller, mais craint que l'artefact ne lui passe sous le nez et qu'il soit d'autant plus difficile d'accès ensuite. Magicienne ou pas elle sait qu'elle ne doit pas prendre certains risques, elle risquerait de ne pas pouvoir réaliser tous les projets qu'elle a en tête pour de l'orgueil mal placé. Elle se cantonne alors, observe ce groupe veiller la porte scellée qu'elle voulait aller inspecter. Semblerait il protégée d'un sort, elle pourrait peut être le décrypter mais n'a pas la moindre envie d'aller à la rencontre de ces silhouettes et au vu de la manière dont le garde a été sauvagement assassiné elle sait qu'on lui réserverait le même sort si elle ose se mettre en travers de leurs plans.

Elle ne s'est pas posé la question à savoir si elle a envie d'abandonner le caprice qui lui est survenu de posséder la croix de Foilé, cette dernière pourrait lui donner accès à bien des connaissances de la Goetia et c'est actuellement tout ce qui l'intéresse. Elle est frustrée de constater qu'elle est arrivée trop tard et qu'il soit possible qu'elle ne puisse jamais l'avoir entre les mains. Matylda retient son soupire d'exaspération, la tension palpable et lé nécessité pour elle de ne pas se faire remarquer est actuellement plus important que tout. Elle observe, en retenant presque son souffle au moindre mouvement, à chaque fois qu'elle pense avoir été repérée. Elle ne sait pas qui sont ces personnes mais ils parlent au nom d'une, sans doute leur chef qui visiblement sait comment annuler le sort de protection. Peut être qu'en ayant gardé en vie le garde ils auraient pu le savoir. Ils s'en vont, en emportant le cadavre alors qu'elle aurait bien aimé l'examiner, le fouiller. Le silence revient, Matylda prend la décision d'aller loger dans l'auberge du village jouxtant la forêt dans le but d'être à l'abri pour la nuit et avoir suffisamment de confort afin de réfléchir aux éventuelles solutions qui s'offriraient à elle. Elle observe la Lune, elle est censé retrouver Chance dans deux nuits et d'ici là l'artéfact lui aura été retiré. Si elle trouve le moyen d'ouvrir cette porte elle pourrait leur passer devant, mais il lui faut être maline. Elle pousse la porte de la chambre qu'elle loue la nuit, retire sa cape et vient poser ses mains sur le bord de la fenêtre, penchée, l'esprit inondé de tout un tas de pensées.

Elle se force à penser, la magie qui permet de créer des sceaux est assez vaste et propre à chacun, tout comme le fait de mettre en place un mot de passe, un code secret, le déchiffrer est difficile mais concernant la magie cela peut être d'autant plus compliqué. Elle se demande qui a apposé ce sceau et pourquoi. Craignait il la venue de ces hommes ? Ou alors désirait il empêcher les mages d'en avoir usage pour de la magie démonique ? Quoi qu'il en soit, les deux cas sont présents. Trois coups secs à sa porte, Matylda se redresse et fronce les sourcils. Un frisson d'horreur la prend. Chance n'est pas ici, personne n'oserait venir lui rendre visite. Alors pourquoi tape t-on à sa porte ? Matylda approche de la porte, espère qu'il ne s'agit pas d'un de ces hommes encapuchonnés qui se tenait devant la porte scellée et qui l'aurait repérée. Elle pose l'oreille sur le bois, si elle devait être chassée il n'y aurait plus de bavardages des clients en bas de l'auberge. Elle ouvre doucement la porte juste pour passer un œil dans l'embrasure et découvre alors Majlad avec surprise. Elle ne l'attendait pas ici, pas maintenant, que fait il là ? Comment a t-il fait pour la retrouver ? Matylda ouvre alors plus grand la porte, heureuse de le voir, presque à croire qu'il n'est pas réel tellement cela est inattendu. Elle vient alors instinctivement se blottir dans ses bras, passant les siens à ses épaules pour le saluer avec tendresse.

« Que fais tu ici ? »

Elle lui prend la main pour qu'il entre, s'il est venu ici il n'est pas question de le laisser sur le pas de la porte. Son cœur tambourine, il apparaît à point nommé, et elle le connaît, elle sait que cela n'est pas lié au hasard.