Coracium & Ellébore

Mar 24 Déc - 1:58

Mab avait entrepris son voyage vers Mettina depuis quelques jours maintenant et ne s’était que très peu rapproché des populations locales sur son chemin. Mais il avait néanmoins entendu parler des troubles grandissant. Le Nord et le Sud voulaient-ils encore se faire la guerre ? Peu lui importait. Il répondait à la demande d’aide d’une jeune châtelaine en Mettina et s’il pouvait aider les populations sur son chemin il le ferait avec la même dévotion qui l’habitait depuis son arrivée sur le continent.

Il avait traversé dans la nuit la Yaruga en évitant Scala et Spalla, il avait marché dans discontinuer toute la journée et était désormais bien enfoncé dans la vallée d’Angren. Il voyait au loin la forteresse de Gwendeith. Il y’a quelques mois, il avait rencontré des elfes libres au pied de la forteresse et avait pu passer sans encombre. Il espérait le même sort cette fois-ci encore.

Avant d’arriver en contrebas de l’antique forteresse elfe, il devait passer par cette forêt qui l’accueillait actuellement. Il était étonné du peu de bruit de cette dernière. La faune semblait se faire la plus discrète possible comme perturbée par les exactions humaines. Mab se dit que cela n’était pas prêt de s’arrêter en si mauvais chemin, l’avidité et le bellicisme humain auraient raison du règne animal un jour ou l’autre.

Il lui fallu quelques mètres pour repérer les traces de sang. Il ne fit dans un premier temps pas attention à ces flaques répétés de ce sang rouge foncé mais l’odeur de ce dernier l’inquiéta immédiatement ! Il s’approcha délicatement d’une des flaques qui jonchaient le chemin et sans le toucher huma le plus proche possible le sang vital lâché sur les feuilles mortes au sol. Il plissa le nez instantanément ! De l’ellébore ! La créature vivante blessée l’avait été par une arme baignée au préalable dans de l’ellébore.

Ce puissant et vicieux poison était obtenu en écrasant les pétales et la racine de cette plante assez commune. Selon sa maturité le poison pouvait entraîner des maux bien différents … Mais jamais rien qui pouvait s’assimiler à une partie de plaisir. Dans le meilleur des cas, des vomissements répétés et une colique de tous les diables. Dans le pire une mort atroce qui craquelée la peau par grande plaque rouge et noirâtre. Les utilisateurs de ce poison étaient des belles saloperies. Sans équivoque possible.
Une main humaine avait laissé une trace ensanglantée et infectée contre un arbre laissant une belle marque sur l’écorce qui y survivrait.

Mab eut peur d’arriver trop tard, ainsi il accéléra l’allure pour rattraper il espérait la personne qu’il pourrait aider à soigner. Il n’eut pas à franchir des lieux avant de la rattraper. C’était une femme. En armure. Tenant son arme ensanglantée à la main, elle ondulait d’un côté à l’autre se soutenant au tronc d’un grand chêne. Comment faisait-elle pour tenir encore debout ? Avec la quantité de sang qu’elle avait perdu et le poison dans ses veines, c’était un prodige qu’elle soit encore debout.

En s’approchant dans son axe de vision et en ne montrant aucun signe inquiétant, Mab se rapprocha de la guerrière et c’est là où il vit le médaillon. Sorceleur ! le regard de cette dernière se fit plus vitreux. Elle mit un genou à terre...

Mab se lança sur elle pour l’aider

Mer 25 Déc - 23:03

La lune avait déjà disparu lorsqu’un hurlement déchira le silence discret qui habitait la forêt. Un hurlement a vous glacer le sang, annonciateur du mal et de la douleur, du genre de ceux qu’une bête pousse. Pourtant, ce n’était pas une bête qui avait troublé la paisibilité des bois. Du moins, pas une bête ordinaire.

Mutant. Voilà un mot bien utile. A la fois si juste et si méprisant. Skadi avait l’habitude de ce sobriquet, mais elle n’a jamais eu le loisir de goûter à l’épreuve des herbes qui lui aurait permis d’accéder aux capacités fantastiques des sorceleurs d’autrefois. Bien sûr, on l’avait entrainée, on lui avait fait subir des mutations mineures, supportables pour une guerrière solide et déterminée. Son regard s’était aiguisé, ses capacités physiques augmentées. Elle n’attendrait néanmoins jamais le niveau de son maitre à moins de pouvoir subir cette fameuse épreuve des herbes.

Où en étions-nous ?

Le hurlement. Skadi avait attendu presque toute la nuit, que le spectre se manifeste près de la maison abandonnée, comme l’avait conseillé le marchand itinérant qui lui avait donné ce contrat à la récompense bien maigre. Elle avait passé des jours sur les routes et cruellement besoin de quelques sous pour se payer une nuit dans une auberge. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est que ce spectre serait si coriace.

Le temps passé à attendre l’apparition, elle l’avait mis à profit en enduisant son épée d’argent d’huile à base d’éllébore. Elle avait un bon effet sur les spectres, pour sûr, mais sur les humains, c’était une vraie saleté. Comment aurait-elle pu prévoir ce qui allait suivre ?

Le spectre fit son entrée, réveillant chez la sorceleuse une peur profonde, immense. Elle n’avait pas de problème pour se battre avec des créatures vivantes, mais les âmes damnées lui fichaient une frousse indéniable. Lorsque le spectre poussa un cri, celui de Skadi suivi instantanément. C’était une mauvaise idée de venir ici, la pire depuis un bon moment. Le combat fut difficile, assez pour quelle réussisse à se laisser acculer, la lame de son épée tenue dans l’autre main pour garder la créature à une distance acceptable. C’était comme ça qu’elle s’était coupée, et que l’éllébore pu attaquer son organisme. Puis le jour commença à illuminer le ciel, tandis que les cendres du spectre fumaient légèrement, avant de se disperser sous l’effet d’une légère brise qui fit bruisser les feuilles des arbres.

C’est là que la sorceleuse sentit les effets néfastes de l’huile. Ses doigts s’engourdissant, sa vision se troublant, elle fit quelques pas, s’appuya sur un arbre pour ne pas tomber. Elle leva les yeux et il était là. Si elle n’était pas en train de perdre pied sur la réalité, elle ne l’aurait jamais laissé s’approcher d’elle, mais le fait était qu’elle avait furieusement besoin d’aide. Son genou toucha le sol lourdement, puis le reste du corps suivi bien vite. « Mortecouille ! » La politesse n’a jamais été son fort. Enfin, il faut bien commencer quelque part, et c'était la seule entrée en matière qui lui venait à l'esprit en ces conditions.

Skadi / 512 mots / n.1
Août 1270

Jeu 2 Jan - 17:01

CORACIUM & ELLÉBORE

@Mad Brokvar & Skadi

Sous la forteresse de Gwendeith

Mortecouille ? Voilà qui était inattendu à entendre sortir de la bouche de cette blessée furibonde. Non pas le mot en soit, même si ce dernier n’était pas usuel. Non c’était surtout l’intonation, l’accent. Décidément cette jeune femme recelait de nombreuses surprises. Une femme en armure n’était pas la norme, le fait qu’elle soit sorceleuse était nettement plus unique… Mais en plus, il semblait à Mab qu’elle avait un léger accent de Skellige.

Sa curiosité devra attendre. Sans traitement elle n’en aura plus longtemps à vivre. S’il ne peut rien pour la perte de sang massive, il se sait apte à contrer les méfaits de l’ellébore. En effet, aussi proche de la jeune femme, il n'y a plus aucun doute possible tant l’odeur forte et caractéristique suintait d’elle.

Elle tourna de l’oeil à son contact. Il l’attrapa dans sa chute et la déposa avec il espérait le moins de rudesse possible contre le tronc ensanglanté. Il inspecta consciencieusement le corps de la guerrière afin de trouver les traces de plaies infectées et il tomba très rapidement sur la paume de sa main déjà glacée et gonflée par une cicatrice blanchâtre. Elle avait dû arrêter quelconque attaque empoisonnée avec sa main ouverte. Elle ne savait où pouvait bien être le coupable de cette vilaine blessure mais quand il voyait sa patiente, Mab se doutait que le coupable ne devait pas loin d’être mort lui aussi ! Car même si elle était indubitablement dans un sale état, il émanait d’elle une impression sauvage et viscéralement dangereuse. Il n’était pas certain d’avoir bien perçu son accent mais tout dans son attirail dépeignait une guerrière Skellige des plus féroces.

Le bras commençait lui aussi à être de plus en plus froid. Mab espérait pouvoir non seulement la sauver mais aussi sauver son bras. Il ne désirait définitivement pas être celui qui allait annoncer à cette sorceleuse qu’elle n’avait plus qu’un bras valide !

Par chance, cette forêt était, comme beaucoup d’entre elles sur le continent, un puit de ressource. Il n’eut pas à s’éloigner de sa patiente de quelques dizaines de mètres avant de tomber sur l’arbre dont il avait besoin. Un grand chêne ! Assez jeune pour produire une sève vigoureuse mais assez vieux pour avoir une écorce riche et solide. Mab sorti de sa besace son couteau pour commencer à couper un bout de cette peau de bois et après une rapide et précise incision assez profonde dans l’arbre, il étala ce sang végétal sur le bois fraîchement prélevé.

Il déposant sa précieuse récolte à côté de la jeune femme, ajustant son assise contre le tronc. Elle était à demi-consciente et il croyait entendre une logorrhée d’insulte et de menace à son encontre. Il n’y prêta aucune attention et commença plutôt la préparation d’un feu. Les premières flammes arrivèrent quelques minutes après. Faire chauffer les pierres sur ce feu de camps fut beaucoup plus long. Temps qu’il mit à profit pour cisailler l’écorce et la faire baigner généreusement dans la sève récoltée. Il laissa les bouts de bois collant monter en température sur les pierres bientôt incandescentes.
Laissant tout cela en place, il repartit à nouveau à la recherche du dernier élément primordiale pour sauver de l’empoisonnement à l’Ellébore. Il passa nettement plus de temps à trouver cette dernière pièce. Au point même qu’une pointe d’inquiétude s’approcha. Elle était néanmoins là. Cette banale plante des plus verte. Elle se trouvait à quelques pieds d’un affluent de la Yaruga : Du Coracium ! Il trancha quelques tiges pour récupérer suffisamment de feuilles. Elles n’étaient pas de première jeunesse mais elle ferait amplement l’affaire. Il profita pour prendre un peu d’eau dans son écuelle et y fit plonger les feuilles.

Revenus au chevet de la guerrière, il jeta les bouts d’écorce imbibés de sève dans l’eau qu’il positionna à son tour sur les pierres chaudes. Après quelques minutes, il obtint une mélasse en mélangeant avec le manche de son couteau.
Il en badigeonna la main meurtrie et recouvra cette dernière avec un bout de tissu relativement propre déchiré à même la tenue de sa patiente. Le reste de l’onguent dans le creux de sa propre main, Mab n’eut qu’à attendre la prochaine flopée d’insulte et autres menaces lui intimant de garder ses distances … Pour lui enfourner dans la bouche à moitié pour la faire taire, à moitié pour la guérir.

« Je vous dirais bien que je suis désolé hein... »

Elle sombra rapidement dans un sommeil. Mab aligna les pierres et alimenta le feu. Il plaça le bras blessé au plus près de la chaleur et la coucha enfin le long des pierres.

Il hésita à s’en aller. Il ne pouvait en effet plus rien de plus pour elle et il était de surcroît confiant qu’à son réveil, elle serait en pleine forme. Peut-être trop en forme ! Mais la raison l’emporta. Il ne pouvait la laisser sans protection pendant son sommeil.

Ainsi se cala-t-il contre un autre tronc… Un sang trace de sang et commença sa veille en empilant des petites pierres les unes au dessus des autres

Jeu 2 Jan - 18:36

Bien sûr que le processus de soin fut accompagné d’une litanie de jurons de la part de la sorceleuse, elle restait fidèle à elle-même. Elle n’en était pas moins reconnaissante et savait reconnaitre quelqu’un qui sait ce qu’il fait. Elle finit par sombrer dans un sommeil comme elle n’en avait pas eu depuis bien longtemps. Tout ce temps passé sur les routes, à dormir d’un seul œil, de peur d’être attaquée par des bandits a émoussé ses forces plus qu’elle ne voudra bien l’admettre. Il était encore trop tôt pour avoir l’assurance d’un sorceleur digne de ce nom, elle n’arpentait le continent que depuis moins d’une année, cherchant tant bien que mal à faire ses armes.

Il était dur pour ces sorceleurs comme elle de se faire un nom, ce n’était pas comme pour ceux qui avaient subi la formation d’antan, lorsque l’on torturait les gamins pour en faire des mutants assez puissants pour rivaliser avec les créatures qui faisaient trembler la populace. Son maitre n’avait cessé de lui dire que tuer un monstre ou une créature, c’est le libérer de ce monde pourri. Peut-être avait-il raison, mais pour la guerrière assoiffée d’aventure et de sang, ce n’était qu’un signe de vieillesse. L’empathie. Piège mortel pour celui qui croit avec imprudence ou par lassitude que les monstres peuvent ressentir autre chose que de la haine ou la soif du sang.

Ce fut le froid qui la tira de sa torpeur. Les dernières braises encore rougeoyantes du feu étaient en train de mourir doucement. Elle sentit immédiatement qu’elle allait bien mieux, son bras ayant retrouvé des sensations bien normales. Voilà qui était bon signe. Il lui fallu un petit peu de temps avant de se rendre compte qu’elle n’était pas seule, son sauveur du jour étant toujours là, appuyé contre un arbre. Devait-elle le remercier ? Voilà qui était loin d’être dans ses habitudes, à vrai dire. Elle n’était pas adepte des politesses.

La sorceleuse se redressa tant bien que mal, mit ses jambes en tailleur et entrepris de sortir sa pipe de sa sacoche, la bourra de tabac et se servit d’une poignée de brindilles pour l’allumer. Après une bouffée ou deux, sa tête se mit à tourner pendant quelques minutes, sûrement à cause de la fatigue.

« T’as rien à manger, par hasard, le druide ? »

Pour elle, pas de doute quant à l’occupation de son sauveur, car pour connaitre aussi bien les plantes et les remèdes, il ne pouvait être que druide. Pas mage. Les mages ne s’embêtent pas à emprunter les routes et n’oseraient certainement s’accoutrer de telles guenilles, non pas que la sorceleuse soit du genre à juger les gens sur pied. Elle était surtout emprunte d’un certain réalisme qui lui permettait de lire les gens comme un livre, la plupart du temps.

Skadi / 468 mots / -8h / n.2

- code par anouk -

Jeu 2 Jan - 19:12

CORACIUM & ELLÉBORE

@Mad Brokvar & Skadi

sous la forteresse de Gwendeith

Aucun doute n’était plus possible. C’était bien une enfant de Skellige ! Les tonalités ne laissaient eux aussi aucune place au doute mais c’est surtout cette attitude bravache qu’il avait si souvent vu transpirer de tout les pores de ses compatriotes. Elle était jeune. Du moins elle en avait l’air mais pouvait-on réellement savoir avec les sorceleurs ? Elle conservait cette attitude bouffie de confiance et de morgue mais Mab pouvait facilement voir derrière cette façade. Elle n’en menait pas large actuellement et même s’il pensait que la fatigue physique allait rapidement s’estomper avec le traitement qu’il lui avait inoculé, il pouvait percevoir un poids sur les épaules pourtant bien bâties de la guerrière.

Il ne cherchait aucun conflit avec cette femme, ni encore moins le moindre remerciement pour quelque chose qu’il avait accompli de façon toute naturelle. La forêt avait sauvé cette femme pas lui. Ainsi il n’eut pas le moindre signe d’agacement ou d’étonnement quand elle l’interpella sans tact. Peut-être que certaines personnes se considérant comme plus civilisées auraient trouvé à redire. Ils auraient attendu des remerciements ? Voir pire de la considération ? Les civilités sont tellement ennuyeuses et un telle perte de temps !

« Oh j’ai à manger mais je ne suis pas certain que tu apprécies mon régime »

Gardant son visage balafrée impassible, Mab s’amuse intérieurement de la situation. Il amena sa main dans sa vieille besace et en ressorti un linge usé. En ouvrant les différents plis, il fit apparaître des fines tranches tressées légèrement verte.

« Des algues de la côte témérienne. Séchés et fumés pendant six jours. Tu devrais essayer, il parait que cela rend aimable. J’en mange régulièrement »

Il lui tendit aussi un bol rempli de graine, noix et autres baies à la peau ferme.

« Je pense néanmoins qu’un peu de viande animale et de boisson te feront du bien avec tout le sang que tu as perdu. Mais mange tout ceci avant de te diriger vers la prochaine auberge.»

Il devait admettre qu’il avait un grand nombre de questions à poser à cette guerrière. C’était après tout la première enfant de Skellige qu’il croisait depuis son exil et la première Sorceleuse qu’il rencontrait… Néanmoins, il n’était pas dans ses habitudes de discuter de tout ceci. Voir … De discuter tout court !

Jeu 2 Jan - 22:43

Après un certain temps passée seule ou presque, sans dire grand mot, elle eut l’impression que la conversation avec le druide était digne d’une des plus grandes joutes verbales. Ou peut-être était-ce l’épuisement qui lui fait croire cela. Quoi qu’il en soit, elle était affamée, a un tel point que son estomac laissa échapper un grondement qui en aurait fait trembler plus d’un. Même les algues séchées luis semblent appétissantes, c’est peu dire !

« Sans façon … Etre aimable ne m’a jamais réussi, et ce n’est pas maintenant que je vais commencer ! »

Elle se saisit tout de même du bol dont elle commence à réduire le contenu à néant sans demander son reste.

« J’essaierai de chasser un peu dès que je me sentirai mieux. Voudrais-tu partager le fruit de ma chasse ou tu refuses de faire du mal aux créatures sans défense ? »

Oh bien sûr, elle aurait pu y mettre les formes, histoire de montrer qu’elle n’était pas non plus une sauvage, mais à quoi bon ? Peut-être devrait-elle ramper devant cet homme qui a eu la bonté de la sauver, comme le font les donzelles dans les ballades, pourquoi pas lui dévoiler sa gorge … L’idée de minauder la fit sourire, c’était plus fort qu’elle. Enfin, la voilà qui s’égare … Skadi laisse le silence s’installer, tout en contemplant la fumée de sa pipe dessiner des volutes qui se mélangent aux petites particules de cendre ardente qui s’élèvent sous le ciel étoilé. C’est une belle nuit qui est tombée sur cette forêt où elle avait eu le malheur de venir gagner son pain.
La soirée aurait pu être bien plus désagréable, oui. La compagnie du druide restait tout de même intrigante et Skadi se demandait bien quelle pouvait être son histoire. Quel chemin a-t-il emprunté pour devenir druide ? C’était sûrement une de ces histoires comme on en voit peu chez les gens ordinaires et la sorceleuse aimerait bien qu’il la lui conte.

« Quel est ton nom ? »

Skadi / 337 mots / -8h / n.2

- code par anouk -

Mar 7 Jan - 0:24

CORACIUM & ELLÉBORE

@Mad Brokvar & Skadi

« Écoute fillette, tu n’es pas en état d’aller bien loin de toute façon cette nuit alors cale-toi contre cet arbre et laisse moi répondre à ta question. Je ne suis clairement pas un conteur mais je vais te voir mâcher cette algue pendant quelques heures vu l’énergie que tu mets pour la finir … Alors autant utiliser ce temps pour assouvir cet élan de curiosité.

Je suis né à Grimcopper en Spikeroog. Et si mon oreille n’est pas trop rouillée et elle l’est moins que mon oeil gauche, tu n’es pas née très loin de là bas non plus. Grimcopper est un piteux village de pêcheur. Ou l’était vu qu’il l’a été saccagé par dans les sempiternelles guerre de clan en Skellige. J’ai fini pupille à la cour d’Udalryk Jarl du clan Brokvar qui après mes services rendus en son nom m’a autorisé à utiliser le sien.

On va dire que ma tête était bien faite à l’époque et que j’ai pu naviguer dans les méandres du pouvoir. Le fait de ne pas le vouloir a beaucoup joué dans mon élévation. Mes facultés et capacités ont attiré l’attention de Sac-à-Souris. Nom qui j’espère sonne à tes oreilles. De la façon dont il sonne peu m’importe mais en tout cas tu dois savoir qui il peut bien être. Il me pris pour un temps sous son aile et je devins membre permanent du cercle druidique de Skellige.

Et je vois que tu regardes avec insistance l’absence patente d’oeil gauche… Si c’est ta prochaine question, sache qu’il est parti en même temps que ma sagacité. A la mort de la reine Calanthe et celle de du roi Bran… J’ai été malavisé et intrigué sur le mauvais roi. J’ai tout perdu, sauf ma vie et mon oeil droit. Maintenant je soigne des jeunes guerrières dans les bois sous des forteresses elfes et les voit mâcher de très belle racines avec un oeil mauvais. Tu l’as bientôt fini d’ailleurs ! Avant de te reposer, tu vas peut-être m’expliquer comment devient-on sorceleuse ? Je ne savais pas la chose possible… Ou as-tu d’autres questions à mon égard ? Profite en car je n’ai pas prévu de parler autant pour toute l’année à venir… »

Il cacha son sourire en glissant une nouvelle bûche sur le feu… Il aimait bien cette bravache et impétueuse sorceleuse…

Lun 10 Fév - 22:54

Le silence s’était installé après que son compagnon du soir ait terminé son laïus. En voilà une histoire bien étrange, comme on en croise peu. La sorceleuse hésite pendant plusieurs minutes, le regard plongé dans la danse des flammes, avant de se décider à partager son histoire à son tour.

« Je ne sais pas vraiment où je suis née. Je n’y ai jamais accordé grande importance. Mon père m’a toujours dit que j’étais une fille de Skellige et que c’était tout ce qui importait. Mes pêcheurs de parents, après m'avoir donné le nom de Skadi, m’ont élevée comme ils ont pu et j’ai pris les armes très tôt, alors que je n’avais même pas encore saigné.

Tu sais qu’une femme armée ne choque pas sur nos îles, puisque tu viens de là-bas toi aussi. Ne va pas croire que nos origines communes font de nous des amis, vagabond. Quoi qu’il en soit, j’ai combattu des années durant au côté d’an Craite, sans me poser de questions sur l’avenir ou ma destinée. Ce n’est que lorsque j’ai quitté les rangs d’an Craite pour suivre le chemin de mon maitre sorceleur, en quête d’aventure, que ma mère m’a avoué qu’elle et moi devions la vie à un tueur de monstres qui invoqua alors le droit de surprise.

J’ai donc appris à tuer des créatures immondes, mais plus le temps passait, plus je me rendais compte que les seuls monstres qui foulent cette terre sont les hommes. Cela, j’imagine que je ne te l’apprends pas. Mon maitre me disait que nous ne faisions que libérer ces bêtes de leur souffrance en ce monde. Je commence à croire qu’il a raison. Je suivais ce chemin en quête de sang, aujourd’hui je le suis car je sais que c’est la voie la plus raisonnable lorsque l’on sait se servir d’une arme. J’espère ne pas me fourvoyer … mais cela n’a pas de grande importance.

Pourquoi mon maitre a accepté de former une femme, je ne le saurai peut-être jamais. Peut-être sait-il son espèce en voie de disparition et le sexe faible devient le seul moyen de faire perdurer la tradition … Mais je ne muterai jamais. Cette particularité ne me sera jamais destinée, bien que je lui aie demandé maintes fois. De toutes façons, je crois qu’ils ne savent plus comment le faire. Quant à celui qui a invoqué le droit de surprise … Il doit sans doute être mort à l’heure qu’il est car je ne l’ai jamais rencontré. »

Elle aussi n’avait pas autant parlé depuis bien longtemps.

Skadi / 420 mots / n.3

- code par anouk -

Sam 15 Fév - 15:40

Hormis leur archipel natal, le druide et la sorceleuse n’avaient rien en commun. Pourtant autour de ce faible feu, maigre repas et sombre nuit, ils s’étaient ouvert plus qu’ils ne l’avaient prévu.
Mab le savait : Il croiserai à nouveau la route de cette impertinente. Il n’avait aucun doute sur l’exactitude de ce don qu’il possédait. Dans une semaine ou plusieurs années, il n’était pas capable de le pressentir, mais il avait eu par le passé la preuve que cette vision s’était avéré exact. A chaque fois jusqu’à présent, cela avait été pour son plus grand malheur… Là pour une fois, il serait content de croiser Skadi.

Un silence s’était installé entre les deux, brisé uniquement par les craquements du feu que chacun son tour, alimentaient les deux enfants de Skellige. Ce feu aurait pu mourir et signifier le début du sommeil mais pour une raison inconnue, ils entretenaient le foyer et repoussaient la nuit encore un peu.

Le silence entre eux n’était en rien gênant, aucun malaise ne croupissait dans les ombres crées par les volutes. Ces deux personnes n’avaient pas pour l’habitude de discuter, Mab se sentit enfin calme. Il se rendit compte combien il ne l’avait pas été depuis de long mois. Tout aussi passionnant pu être le conte de Skadi, il ne lui vint pas à l’esprit la tentation de lui poser la moindre question. Comme elle ne l’avait pas fait une fois son récit conclut. Il eut la sensation qu’ils partagaient tout autant si ce n’est plus avec ce silence qu’avec les longs monologue qui avaient précédé.

Le sommeil attrapa en premier la jeune convalescente qui s'endormit paisiblement contre un tronc. Elle avait perdu beaucoup de sang et le traitement qu’elle avait pris était connu pour pomper l’énergie. Mab était étonné qu’elle resta si longtemps éveillée. Il s’occupa tout seul l’alimenter le feu en bois sec et comme il l’avait deviné depuis le début de la soirée, il ne dormirai pas cette nuit. Dans un sourire, il se dit que ce n’était pas tout les jours que cette redoutable guerrière avait besoin de protection. Cette dernière lui serait octroyé par un druide bien inoffensif qui s’était donné comme seul objectif de repousser les animaux et préparer la dernière partie du traitement.

Il n’eut pas à s’éloigner du campement imposé pour trouver les ingrédients du frugal petit déjeuner de Skadi qui bien évidemment voudra impérieusement le refuser. Il sentait néanmoins qu’elle le prendrait. A contre coeur mais elle le prendrait. Des graines, du liquide dans lequel trempe deux types de racine différentes et une compotée de fleurs sucrées ? Bien évidemment qu’elle allait râler !

Mab ne serait pas là pour le voir. Au premier signe annonciateur de l’arrivée de l’aube, il posa une dernière bûche dans l’âtre et quitta sans un mot le campement. Il avait purifié l’arme de la sorceleuse, n’avait rien touché à ses affaires et avait pris la route du Sud.

Des graines ? Bien évidemment qu’elle allait râler.
Mab ne prit pas la peine de cacher son sourire en quittant les bois.

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