| Lun 29 Avr - 23:01 L'épée ou la plume
juan aep deithdhu — brunhild de dorndal 22 février 1270 ; La musique battait son plein dans les tavernes de la cité alors qu’au dehors le rude hiver du nord avait depuis longtemps répandu sa toison blanche. Le sol pavé n’était qu’un mélange de boue et de neige fondue par endroit alors que les toits s’étaient couverts d’une pellicule blanche presque immaculée. Il n’y avait qu’au niveau des cheminés d’où s’échappait de la fumée que l’on devinait que le froid ne parvenait pas à prendre. Voilà qui plantait le décor d’un tableau aussi charmant que pittoresque. Cela ne donnait qu’une envie à Brunhild, se mettre au chaud et s’installer confortablement quelque part tandis que la nuit commençait à tomber.
Cela allait bientôt faire un an que son ami Björn était mort, un de plus parmi une liste qui allait s’allonger avec les années. Le chagrin était toujours là, caché dans l’un des recoins de son cœur. Par moment la nostalgie venait s’installer, comme une amie qui venait lui rendre visite pour lui rappeler les précieux moments qu’elle avait passé avec chacun de ses compagnons d’infortune. Même si certains avaient de bien sales trognes, elle les avait tous aimé à leur façon, parce qu’ils lui avaient fait confiance, lui avaient ouvert leurs cœurs. Qui avait-il de plus précieux que de voir un mortel se confier sur ses fêlures ? La magicienne avait les siennes même elle ne pouvait pas vraiment se plaindre en comparaison de sa propre vie.
Ses pas l’avaient porté jusqu’à cette taverne où elle était déjà venue plusieurs fois avec son ami de Skellig. Elle s’était glissée à l’intérieur sans se faire remarquer, mais très vite elle retrouva des visages connus. En un an certains avaient les traits plus tirés, d’autres n’avaient pas vraiment changé. Les rires et les accolades avaient fleuris sur son passage avant de se retrouver assise non loin du feu pour écouter de nouveaux récits d’aventures. Cette chaleur humaine lui avait un peu manqué, après tout avant Björn elle n’avait jamais été trop friande d’arpenter les tavernes et les auberges. Aujourd’hui c’était un peu différent, ça lui rappelait de bons souvenirs.
Tandis qu’elle écoutait une énième histoire du vieux Ourcq – qui racontait son naufrage depuis la dixième fois depuis qu’elle le connaissait – son regard divagua sur les autres clients de la taverne, dont certains écoutaient d’une oreille distraite les récits de l’ancien. D’autres au contraire avait l’air de faire fi de l’animation. Ce fut alors qu’elle remarqua une paire d’yeux sur elle. Brunhild n’aurait su dire s’ils étaient bleus ou gris, mais il y avait quelque chose de glacial. Sitôt elle détourna le regard, de peur de s’y perdre. Elle n’avait même pas pris le temps de détailler le visage auquel ils appartenaient. Elle avait l’impression de l’avoir déjà croisé par le passé… C’était étrange. La magicienne n’en montra rien et pourtant elle en était troublée. Ce déjà vu… C’était impossible.
Un peu plus discrètement cette fois, elle se tourna vers l’inconnu et s’attarda un peu plus sur son faciès cette fois. C’était un jeune homme dont la physionomie n’avait rien de celle des hommes du nord. Brunhild se figea l’espace d’un instant… Un nilfgaardien ?
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| Brunhild de Dorndal◮ L'Administratrice |