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L'aube au-dessus des morts + Azémar

 :: Royaumes du Nord :: Autres royaumes :: Brugge
Ven 16 Oct - 17:14




L'aube au-dessus des morts



☾☾

Sa traque avait prit fin, et désormais elle errait sans but.
Asmodée était toujours vêtue de la robe pourpre qu’elle avait dérobé à cette couturière imprudente, et drapée dans un tissu bien trop cher pour une créature comme elle, l’enfant avait déambulé dans la campagne sans savoir où ses pas la mèneraient. Elle avait vu Chan’i – pour la dernière fois peut-être – et lorsqu’il avait été temps de lui dire au-revoir, elle n’avait pas regardé en arrière. Elles se recroiseraient sans doute, car ainsi était le destin et le leur était profondément lié. Peu de gens avaient croisé le chemin d’Asmodée et en étaient ressortis vivants, l’exception étant un sorceleur qui naguère avait tenté de la pourfendre – en vain. Elle était condamnée à une vie solitaire.

Aujourd’hui elle vivait encore, si le mot était un tant soit peu approprié, et elle continuait de faire le mal, bien qu’il soit plus discret, moins bestial. Elle s’était lassée de ses méfaits les plus brutaux, et désormais elle se contentait de tourmenter brièvement, de maudire, de laisser derrière elle des gens torturés plutôt que des cadavres à perte de vue. Ainsi était-elle devenue – était-ce ce que sa créatrice aurait voulu ? Aurait-elle préféré qu’elle la venge de cette manière, d’une façon plus balancée, plus objective ? Massacrer et détruire et ravager, c’était là le lot des êtres humains, des armées qui un jour avait instigué sans le savoir la création d’Asmodée. Elle était née de leur méfaits, de leur vices, de leur péchés. Elle était née dans le sang et les cendres et les os des soldats vaincus. Elle était née des forêts brûlées, saccagées, réduites à des no-man’s land désolés où ne restaient que des troncs découpés et carbonisés. Un paysage d’horreur qui avait blessé sa créatrice si profondément qu’elle en avait créé une entité vengeresse pour accomplir ses desseins. Mais maintenant qu’elle était partie, que restait-il à Asmodée sinon une soif de sang qui n’avait plus de sens ?

Asmodée était perdue. Pas seulement physiquement, parce qu’elle estimait que le destin guidait ses pas, mais plutôt intérieurement, là où le conflit primaire opérait en silence. Peut-être existerait-elle tant que la guerre continuerait d’opérer, songeait-elle parfois lors des nuits solitaires – et celles-ci étaient nombreuses. Peut-être qu’elle était destinée à vagabonder pour l’éternité sans pouvoir trouver le repos. Parfois elle se laissait surprendre par le souhait d’être humaine. Parfois. Et parfois elle s’imaginait semer le chaos le plus cruel dans son sillage, pour apaiser l’appel monstrueux qui sommeillait au fond d’elle. Elle était une dualité constante : l’enfant et la bête. Elle était un monstre à visage angélique, à l’âme aussi sombre que l’étaient ses yeux parfois. Peut-être qu’elle se sentait seule, l’enfant, et que c’était là la raison pour laquelle elle s’était raccrochée à la magicienne qui était à la fois elfe et humaine, parce qu’elle était aussi double qu’Asmodée l’était. Elle avait fait ressortir son humanité lorsque pendant tant de temps le monstre avait été aux commandes. Et désormais, que lui restait-il, sinon la sagesse d’une vie trop longue et des pulsions qui lui semblaient souvent étrangères ?

Asmodée avait fini par quitter l’ombre du Nilfgaard et de ses armées. Elle en avait eu assez de leur guerre futile ; et lorsqu’elle regardait les soldats elle ne ressentait que la haine profonde de sa mère. Leur guerre ne changeait jamais : elle s’opérait toujours d’une manière similaire, et c’était toujours la nature qui subissait, qui brûlait, qui était détruite jusqu’à ses fondements. Elle se souvenait des armées qui brûlaient la terre et répandait le sel derrière elles. Elle se souvenait des forêts saccagées pour construire palissades, béliers, trébuchets et autres instruments de guerre. Elle se souvenait de tout – ou bien étaient-ce les souvenirs de celle qui lui avait donné vie ? Asmodée l’ignorait. Elle ignorait même si sa colère était vraiment la sienne. Voilà trop de temps qu’elle avait perdu ce qu’elle avait un jour été, que sa fonction première avait été oubliée. Désormais elle n’était plus qu’une enfant monstrueuse qui répandait le mal autant que les armées dont elle était censée se venger.

Après Chan’i, elle avait marché de longues heures durant, suivant des chemins effacées par la verdure. Elle avait suivit l’odeur âcre du sang, qui l’appelait comme un écho lointain. Elle savait ce qui l’attendait. Elle avait peut-être quitté sa traque, mais la guerre, elle ne la lâcherait jamais. Elle marchait droit dans les restes des combats.

Asmodée avait vu bien des charniers, et pas seulement après les batailles. Elle avait été le témoin des pestes ravageuses dont elle s’était délectée presque autant que lorsqu’elle était celle-ci qui créait autant de désolation. Elle avait vu les fosses créées dans le seul but de jeter loin des vivants les cadavres infectés, et elle s’était demandé si cela avait été le résultat d’une quelconque malédiction, la création d’une créature aussi ancienne que sa mère, qui un jour avait décidé de se débarrasser des parasites qu’étaient les humains. C’était la première fois qu’elle avait vu autant de victimes en si peu de temps. Et ça n’avait rien à voir avec les massacres ordinaires : c’était quelque chose de plus terrible, de plus répugnant. Elle n’oublierait jamais l’odeur.

Les charniers de guerre n’étaient pas très différents, pensait Asmodée lorsqu’elle en voyait parfois. Rien qu’une tombe à ciel ouvert pour des cadavres à perte de vue. Celui dans lequel elle avait atterri ne dérogeait pas à la règle. La terre putride et boueuse, rougie par le sang versé, se mariait presque à la perfection avec le ciel grisâtre où volaient en cercle une armée de corbeaux. Les anthropophages se régalaient déjà au loin, leur silhouette osseuse se confondant parfois avec les morts en armures. C’était la dernière bataille en date, avait supposé Asmodée en parcourant la scène d’un seul regard. Mais dans les nombreux visages sans vie, un seul se démarquait du lot. Quelqu’un était vivant et se tenait non loin, comme s’il observait le tableau de la même manière que le faisait Asmodée. Sa présence piqua à vif sa curiosité, car d’ordinaire personne ne s’approchait des charniers. Personne de censée, en tout cas. Ils craignaient tous qu’une goule les confondent avec les morts.

L’enfant finit par s’avancer en direction de l’homme qui était toujours posté au loin. Le bas de sa robe écarlate avait fini, avec le voyage, par se teinter du brun de la terre et se déchirer petit à petit. Elle était pieds nus, ses longs cheveux blonds détachés et lâchés sur ses épaules. On aurait pu la prendre pour le fantôme d’une morte – et peut-être ne serait-ce pas là une pensée si insensée. L’enfant se posta à côté de l’homme solitaire, droite et fière. Son regard s’était posé sur l’horizon rougeoyant. L’aube se levait.

- J’ai toujours aimé les charognards, commença-t-elle doucement, car ce sont là des créatures fascinantes à observer.

L’homme à ses côtés était tout son contraire : grand, les cheveux sombres et bouclés, et il portait les vêtements d’un homme qui se préparait au combat. Avait-il guerroyé ici, au milieu de tous ceux qui étaient tombés ? Connaissait-il leur nom, d’où ils venaient ? Ou n’était-il qu’un simple spectateur, tout comme elle l’était ?

- Les bardes ne chantent jamais toute l’horreur de la guerre, continua Asmodée. Ils ne décrivent que ce qui leur plaît, l’héroïsme des armées, le fracas des armes, mais jamais de ce qui vient après. Ils ne parlent jamais des charniers.

Deux goules au loin se disputaient le cadavre d’un soldat à l’armure couverte de boue. Celle de droite l’emporta sur son adversaire, et retourna à son festin une fois qu’elle s’était assurée que l’autre s’était bel et bien éloignée. L’horizon s’était parée de ses plus belles couleurs automnales, et le ciel, comme pour atténuer le champs de bataille désolé, s’était dénudé de tous ses nuages grisonnants. Le soleil commençait à pointer tout au dessus de la cime des arbres qui avaient été épargnés. Asmodée se demandait qui avait gagné ; Nilfgaard ou Nordiens, comme si cela avait de l’importance. Elle pariait davantage sur les sudistes, car les rois du nord tombaient comme des mouches et il ne devait pas rester grand monde à la tête de tous ces pays désœuvrés. Bientôt la guerre remonterait et il ne resterait plus rien de ces royaumes déchirés.

Pour l’heure, les armées du Nilfgaard s’approchaient dangereusement de Brugge, et il ne faisait aucun doute que le pays tomberait sous leurs coups. Asmodée ignorait si elle souhaitait y assister ; les guerre étaient toujours les même après tout, et elle n’aurait rien à en tirer, sinon cette ancienne rancœur dont elle ne pouvait se débarrasser. Où irait-elle, à présent ? Vers quel but dériverait-elle, maintenant que sa traque avait prit fin ? Retournerait-elle à la solitude des longs jours d’hiver ? Elle se souvenait d’une discussion avec un troll sous un pont. Voilà tout ce qu’il lui restait : des conversations avec d’autres monstres. Peut-être même que l’homme qui tenait à côté d’elle n’était pas humain non plus. Elle n’aurait pas su dire.


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Asmodée Grzech
Sam 17 Oct - 12:39
- Allons, ne sois pas si médisant.

Les croassements du corbeau furent une réponse aux propos tenu par l’humanoïde. L’oiseau au plumage noir planait au-dessus du cavalier et sa monture, suivant allègrement le chemin sinueux qui se dessinait au-devant. L’aube n’était point encore sur l’horizon, ce qui ne semblait en rien déranger ces trois étranges compagnons de voyage. Le fond de l’air n’avait pas fraichi, la rosée qui s’en venait avec l’anjorner pouvait encore attendre. Tout voyageur craignant pour sa vie dirait qu’il est fou de venir par les routes à une telle heure et par temps de guerre. Pour cette dernière, elle était bien plus au Nord, au-delà de la Yaruga. L’empire avait repris la marche qu’il avait interrompu quelques années plus tôt. Les Royaumes du Nord s’étaient montrés naïf de croire que Nilfgaard renoncerait à la conquête.

La marche de l’équidé se faisait paisible, nulle urgence le jour d’hui, du moins point encore à cette date. Dans l’air pourtant, il y avait quelque chose d’étrange, une odeur déjà senti par le passé. Ces notes curieuses restaient lointaines, insaisissables. Elles intriguaient le cavalier qui avait sa petite idée. Qui avait-il au bout du chemin ? Voulait-il seulement imaginer ? Non.

Azémar de Flovive avait quitté la quiétude du Duché de Toussaint pour s’aventurer dans le Nord, pour fuir et protéger ses gens de sa nature vampirique, pour se protéger lui aussi et surtout. Ô bien sûr il reviendrait, il revenait toujours, mais point avant quelques années, le temps d’être oublié. Le temps que la mort face son œuvre. Le vicomte chevauchait à travers les royaumes du Nord depuis à peine une poignée de semaines, peut-être un peu plus de deux mois. Assurément aurait-il pu aller bien plus vite, à une allure surhumaine, mais pour quel but ? Personne ne l’attendait où que ce soit, point encore, mais bientôt. Le vampire supérieur restait dans le sillage de la guerre, à bonne distance des querelles des mortels.

La conversation entre vampire et corbeau se poursuivait comme s’il avait s’agit de deux vieux amis. Il n’y avait pas une âme pour les surprendre, la vie elle-même avait pris congé. Mais cela n’était point dû au fait de leur présence, l’odeur dans l’air se rapprochait inexorablement car le chemin les y menait.

C’était à la lueur d’une aube rouge que le paysage se déroula devant eux. La forêt s’arrêtait là où commençaient autrefois des prairies. Des herbages verdoyants ne restait plus que les ravages des combats qui avaient opposé le Nord et le Sud. La désolation avait pris place en ce lieu abandonné à la Mort. Il régnait un silence étrange. L’équidé fit quelques pas en avant mais l’odeur des cadavres n’était point pour lui plaire. Le corbeau s’était perché sur un amas de barricades qui avaient volé en éclat. Azémar parcourait le décor de son regard glacé, il n’éprouvait aucune peine. Ils avaient choisi leur destin, leur fin.

Le vampire supérieur fini par quitter le confort de sa scelle, laissant au cheval le plaisir de divaguer un peu et s’éloigner de la puanteur qui lui emplissait les naseaux. Le pas quelque peu alourdi par l’armure sombre qu’il avait revêtu, Azémar s’avança sur le champ de bataille pour écouter la mélodie qui était fredonnée par les morts. Le croassement des corbeaux, les grognements des charognards et des nécrophages, quelques chiens sauvages dans le lointain. Voilà tout ce qu’il restait, le temps finirait par effacer tout cela, la nature meurtrie reprendrait sa place. Après des décennies à arpenter les royaumes l’humanoïde n’avait point un seul doute à l’esprit à ce propos.

Bientôt il se retrouva debout au milieu de la ruine humaine, La rosée du matin avait recouvert les surfaces là où les bêtes n’avaient pas encore accédé. Cela offrait un spectacle inédit, l’horreur scintillait aux premières lueurs de l’astre solaire. Pour lui c’était comme être en plein jour déjà, mais pour le commun des mortels il faisait encore trop sombre à cette heure pour parvenir à distinguer nettement les alentours. Peut-être ne valait-il mieux pas. L’esprit humain était aussi violent que fragile.
Mais alors qu’il pensait être seul, une autre présence – bien vivante cette fois – se fit sentir non loin. Ce fut une jeune tête blonde qui vint à ses côtés sans qu’il ne sache s’il avait affaire à une humaine ou non. Lentement, Azémar porta son regard sur elle tandis qu’elle prenait la parole. Assurément elle n’était pas humaine, pas totalement du moins. Le regard froid de l’humanoïde la détaillait avec attention sans pour autant qu’il y ait eu le moindre jugement à traverser ses prunelles. Il tentait d’identifier la créature avec laquelle il allait converser.

- Les humains sont profondément ambivalents, capable du pire pour ne louer que la gloire qui en découle, répondit-il en reprenant son observation du champ de bataille. Ils sont l’ennemis des autres races tout autant qu’ils sont leur propre ennemi. Mais de cela personne n’en parle. La vérité est bien plus terrible encore. Les humains ont peur, ils sont terrifiés par ce qu’ils ne peuvent comprendre et de ce fait ils déploient une énergie et une violence incroyable pour éliminer la menace. Leur force, leur bravoure, l’honneur et la gloire ne sont que des masques. Ce sont des moutons habillés en loups.

Le vampire posa la main sur le pommeau de sa garde pour prendre un peu plus le temps de contempler le massacre de tant de vies. Le corbeau avec quitté les barricades pour voler au-dessus du champ de bataille, croassant de sa voix sinistre non loin de là. Une goule leva la tête pour observer l’oiseau de mauvais augure avant de reprendre sa besogne.

- Il n’est point à douter que Nilfgaard pourrait apporter la stabilité au Nord, mais celui-ci a vécu tant de siècles dans la sauvagerie des instincts cupides des humains qu’il est difficile à présent de le dompter, poursuivit le vampire tout en suivant du regard son compagnon à plumes.

Tous les habitants du Nord ne faisait point parti de ce constat, mais force était de reconnaître que le chaos satisfaisait les puissances et enchaînaient les pauvres à une vie de labeur. Au Sud de la Yaruga il existait encore bien des inégalités, mais l’empire apportait sécurité et cohérence malgré la sévérité dont il lui fallait parfois faire preuve. C’était étrange d’avoir cette conversation ici et maintenant.


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