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Tapis dans l'ombre » Willem R.

 :: Royaumes du Nord :: Redania :: Oxenfurt
Sam 20 Juin - 17:12


Tapis dans l'ombre

Oxenfurt, 3 janvier 1270 ;



De la chaleur suffocante de l’été, il n’en restait qu’un vague souvenir. Les peaux étaient devenues pâles sous le climat du Nord. Oxenfurt s’était vue drapé de neige en cette saison morte. Au dehors la tempête soufflait en violence jusqu’à secouer la neige fraîche tout juste tombée sur le sol. Les flocons se brisaient, s’éparpillaient pour s’écraser contre les volets clos. Une danse étourdissante qui aurait fait perdre halène à n’importe qui. Le froid semblait s’amuser à lancer des couteaux pour lacérer la peau à nue de ceux qui se risquaient à l’aventure dans les rues de la cité. Hélas, il était des pêchés brûlants que même la glace ne savait refroidir.

La Plume du Corbeau continuait d’accueillir les plus braves, ceux qui n’avaient à craindre de voir leurs extrémités diminuer avec le climat. Les hommes n’étaient que des hommes. Sans doute certains auraient très bientôt envie de goûter à la nouveauté, de faire glisser leurs doigts baladeurs sur une peau qui évoquait la chaleur brûlante du désert. En effet, une nouvelle tête n’avait pas manqué d’éveiller les conversations ne serait-ce qu’au sein des filles que comptait déjà la maison close. Voilà qui était pour dépeindre l’affaire pour ceux qui avaient un regard extérieur à l’histoire qui allait prendre forme entre ses murs. Ils n’y avaient que les initiés qui savaient réellement se qui se tramait ici bas et quelqu’un risquait de mettre tout cela à mal… Mais il n’est pas temps de tout révéler maintenant, ce serait gâcher le drame qui devait se jouer.

- Tu as vu cette grande perche ? Certain qu’elle a jamais branlé une queue de toute sa vie, murmura une des filles à l’oreille de sa collègue.

Une jalousie mal placée en voyant la brune qui avait rejoint les rangs de la Plume du Corbeau. Cette dernière était entrée dans le bureau du patron avec l’allure d’une fille ramassée sur le bord de la route, elle en étant ressorti un temps plus tard avec de nouveau habits et on l’avait confié au soin d’une des filles pour qu’elle lui expliquer comment se passait les choses ici. A présent elle arpentait les couloirs avec des affublements bien plus en adéquation avec les lieux. Fort heureusement pour elle, l’heure n’était point encore venu de recevoir les clients du soir. Malgré ce que l’on pouvait croire à cause du temps, il n’était que le milieu de l’après midi.

- Comment tu t’appelles ? Demanda l’une d’entre elle.
- Farah.
- Brrr… et il t’a donné quel nom ?
- Iris.

La fille de joie haussa les épaules en arborant une moue dubitative. Elle ne profita pour regarder la nouvellement nommée Iris de pied en cape. Une fois cela fait, elle croisa les bras en continuant d’arborer une attitude nonchalante.

- Mouais, ça devrait le faire. Moi c’est Agathe. Aller viens, je vais te présenter les filles.

Iris sentit un regard sur elle, lui faisant tourner la tête pour regarder derrière elle. Sitôt elle reconnu le visage qui l’observait dans un recoin. Elle lui adressa un signe de tête avant de suivre sa nouvelle collègue pour partir à la rencontre des autres. Pour l’heure, tout semblait se passer pour le mieux...

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Ven 7 Aoû - 17:56




Tapis dans l'ombre



☾☾  Willem pouvait observer le manteau blanc qui s’était déposé sur les allées d’Oxenfurt depuis sa fenêtre, comme un oiseau regardant le monde d’en bas. Souvent ses yeux se posaient sur les silhouettes sombres pataugeant dans la neige, comme lorsqu’il le faisait dans son enfance. Souvent sa mère le fait patienter à l’étage de l’échoppe, et il s’imaginait bien des histoires en regardant les gens se promener. Il se laissait bercer par les frappements répétés contre le fer des épées ; aujourd’hui c’était les murmures qui remplissaient la Plume du Corbeau. Il faisait souvent ça, de regarder les passants en contrebas lorsqu’il avait besoin de réfléchir. Et réfléchir, c’était devenu une activité constante ces derniers temps. Réfléchir, planifier, décortiquer. Et s’inquiéter, aussi. S’inquiéter énormément, surtout depuis qu’il avait découvert l’existence d’un traître au sein de son établissement. Un traître qui, en l’occurrence, faisait preuve d’une prudence toute particulière. C’était quelqu’un de malin, à n’en point douter, aussi n’avait-il pas pu découvrir son identité par lui-même. Il avait éliminé d’office le nom de Scylla sur sa liste, une question de bon sens. Mais il lui restait le reste de ses employés. Ils avaient eu besoin d’assistance.

Althéa avait déjà travaillé pour lui quelques fois. Il n’irait pas jusqu’à dire qu’il l’appréciait outre mesure, mais il pouvait au moins affirmer qu’il respectait cette mercenaire. Toujours professionnelle, toujours à faire un travail impeccable. C’était plus que ce qu’on lui avait toujours fourni. Willem aurait pu l’engager pour tous ses plans obscures, mais il n’était pas du genre à dépendre de qui que ce soit, qu’importe que les individus soient les plus efficaces possibles. Mais pour cette affaire-là, il n’y avait qu’à elle qu’il aurait pu possiblement s’adresser. Il avait besoin de la meilleure dans son domaine pour ce qu’il cherchait à accomplir. Et surtout, il pensait pouvoir lui faire confiance. Les informations de l’Empire étaient en jeu. Et sa tête aussi, par extension. Aussi avait-il décidé de placer Althéa sur l’échiquier ; elle se fondrait parmi les pions, invisible dans sa véritable nature. Willem avait informé Scylla que la Zérricane se fondrait parmi les filles de l’établissement, qu’elle serait l’une d’elles pour un temps, afin de découvrir leur cible. Il fallait que ce plan réussisse coûte que coûte.

« Tu veilleras à ce qu’elle parvienne à s’intégrer. Colle-là avec une fille sociable, le reste elle le connaît. »

Scylla avait hoché la tête, comme elle le faisait souvent. Ils étaient trois à savoir, trois à détenir la vérité. Le secret devait rester dans ce cercle restreint, sans quoi ils risquaient de tout gâcher. Willem comptait sur son épouse pour épauler leur infiltrée ; Scylla éveillerait moins de suspicion que Willem lui-même. Ce dernier ne communiquait que rarement avec les filles, et Althéa ne devait pas faire exception. Ils risquaient énormément avec cette affaire, et Willem détestait de devoir essuyer un échec. Aussi restait-il figé devant la large fenêtre de son bureau, mains croisés derrière son dos, à observer la vie là-dehors en imaginant les aboutissants de cette mission étrange. Il y avait encore tant à accomplir pour le compte du Nilfgaard, et ils ne pouvaient échouer.

« Je l’ai confiée à Agathe. » Était revenue l’informer Scylla entre temps avec dans les mains deux verres de vin chaud. « Tiens, je t’ai ramené ça. » Elle déposa l’un des verres sur son bureau. « Un de tes collaborateurs de Novigrad est là également pour s’entretenir avec toi. Il t’attend dans le vestibule. » Willem s’était détaché de la fenêtre, lâcha un soupir discret avant d’empoigner son verre et de quitter le bureau pour descendre. Il croisa deux gardes dans les escaliers, à qui il n’adressa pas un regard, puis s’arrêta à l’étage d’en-dessous  lorsqu’il entendit la conversation qui se profilait dans le couloir. Althéa – Iris – était là, accompagnée de la fille qu’avait choisi Scylla. Willem resta dans l’ombre, prêt à retourner dans les escaliers, or Althéa avait sans doute deviné sa présence car celle-ci se retourna vers lui. Ils échangèrent un signe de tête cordial avant que la jeune femme ne s’en aille et que Willem retourne à ce qu’il avait à faire.

Dans le vestibule patientait un marchand à qui il achetait parfois des pièces de tissus pour habiller les filles. Ils discutèrent durant une heure ou deux pendant laquelle Willem n’avait de cesse de songer à ce qui se tramait entre ses murs. Il n’avait plus que l’espoir de croire que tout rentrerait rapidement dans l’ordre.

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Willem Richter
Lun 31 Aoû - 19:05


Tapis dans l'ombre

Oxenfurt, 3 janvier 1270 ;

La peau dorée de la Zérikanienne était bien loin de la chaleur du soleil qui l’avait vu naître. Pour les natifs du Nord, royaume du froid, il était parfois difficile de comprendre pourquoi une enfant comme elle avait quitté les contrés du Sud, territoires de la Lionne. Le lionceau s’était allié au corbeau ici-bas, pour suivre un destin bien loin du temple de Sekhmet, la Mort toujours dans son sillage. Les griffes du fauve n’était jamais bien loin.

Pourtant ce jour elle était là, parmi les hyènes car il n’en fallait point douter, ces femmes étaient pareil à des charognards du désert. La moindre occasion était beaucoup pour se partager les restes d’une proie. L’assassin avait cette sensation enchaînée au corps tandis qu’elle avançait au milieu de la horde de femelles. Loin d’être intimidé, il y avait chez elle une forme de noblesse illusoire entremêlé d’un fragilité que les hommes aimaient à déceler chez une femme. Pour parfaire le fantasme, une mine lascive qui faisait oublier son allure de pauvresse ramassée dans les rues d’Oxenfurt. La jalousie, elle la sentait déjà glisser sur son corps pendant que les regards la scrutaient avec attention. Si elles savaient…

Agathe lui présenta les filles en récitant les prénoms appris par cœur mais qui étaient loin d’être les vrais. Quelle importance ? Althéa n’avait pas vocation à rester dans ce monde de luxure, cet univers du vide dans lequel se plongeant les hommes. Mais il lui fallu reprendre pied tandis que la présentation se finissait sur une demande d’Agathe de ne pas venir chercher de problèmes à la nouvelle. La demoiselle avait tout intérêt à ce qu’il n’arrive rien à Iris, après tout le gérant de l’établissement n’avait pas d’argent à perdre avec une fille qui allait lui durer seulement une nuit deux nuits. Cela ne pouvait empêcher certaines d’arborer des mines pleines d’animosité. La peur, sans doute, qu’on leur vole quelques clients et donc l’or qu’il allait avec. Une peur légitime. La vie ne tenait à pas grand-chose.

L’assassin prit place parmi les proies, quand bien même la plus part se pensaient prédatrices. L’observation allait pouvoir commencer, épousant un semblant de crainte pour ne pas laisser apparaître son assurance. Le balai des interactions entre les filles de joie était toujours intéressant, une façon d’en apprendre davantage sur les liens qu’elles pouvaient entretenir, celles qui s’appréciaient comme des sœurs là où d’autres n’avaient à offrir qu’un visage de froideurs. Althéa pourrait-elle jouer sur les rivalités au sein du bordel pour démasquer l’intruse ? Elle ne pourrait retourner voir Willem que lorsqu’elle aurait quelque chose d’intéressant à lui rapporter, quelque chose qu’il ne savait pas déjà. Quant à savoir comment elle pourrait lui faire son rapport… c’était une autre histoire. Quelques jours devaient passer, le temps que les filles lui fassent confiance et commence à lui faire quelques confidences. Althéa allait devoir se montrer patiente, la traque ne faisait que commencer.

Dehors, le monde s’était figé, arrêté dans les ténèbres d’un clair obscure ensommeillé où la neige n’avait de cesse de valser.

- astrithr -

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Dim 11 Oct - 18:15




Tapis dans l'ombre



☾☾  Les journées s’étaient raccourcies avec le changement de saisons, pourtant voilà que les journées paraissaient interminables à la Plume du Corbeau. Willem se réveillait inexplicablement avant même que l’aurore paraisse à l’horizon, traversait sa journée avec une humeur particulièrement sombre et ne parvenait pas à s’endormir avant plusieurs heures après le crépuscule. Il occupait désormais ses nuits à lire et relire toutes les informations qu’il détenait sur chacune de ses employées. Il vérifiait et mettait en lieu sûr chacun de ses documents confidentiels, par excès de prudence. Qui sait si l’espionne qu’ils avaient dans leur rang était capable de venir jusque dans les appartements des Richter pour y fourrer son nez. Voilà bien des choses auxquelles Willem songeait souvent.

*

- A quoi penses-tu ?
- Il a quelque chose qui nous échappe, Scylla. Trop d’indices que nous ne voyons pas.
- M’est avis, chez époux, que nous sommes encore loin de la vérité.

*

Il était devenu clair que la chasse qu’opérait Althéa n’était pas une mince affaire. Willem n’était pas quelqu’un de naïf ; il avait d’ores et déjà pris en compte la complexité de l’opération avant même d’engager l’assassin, et pourtant il se trouvait dans une situation délicate malgré toutes les possibilités qu’il avait déterminé. L’espionne avait-elle un cran d’avance à chacun de ses plans ? Il avait l’impression folle que la fille, qui qu’elle soit, se jouait de lui. Il avait l’impression de jouer aux échecs face à lui-même et de perdre malgré tout. Althéa devait réussir ; il en allait de son honneur, de se sa loyauté à l’Empire et de ce que ces informations volées représentait pour le Nilfgaard.

Qui pouvait bien être coupable ? Quel beau visage dans le rang de ses employées pouvait bien être celui d’un serpent ? Laquelle était la pie parmi les corbeaux ? Il avait beau les scruter avec attention du haut des escaliers qui descendaient au grand hall, il lui était impossible de déterminer avec exactitude quels gestes étaient suspects et quels regards étaient alarmés. La paranoïa n’avait pas tardé à le gagner. A chaque couloir, chaque dialogue, il prenait garde à ne jamais prononcer le mot de trop, à ne jamais être suivis. Il avait hurlé une fois sur une pauvre fille qui avait eu le malheur d’emprunter le même escalier que lui ; le manoir entier n’avait pas tardé à se faire des messes basses pour colporter le mot. Willem ne haussait jamais le ton. Dans aucune circonstance.

Bien sûr on avait interrogé la demoiselle à répétition, insistant sur les moindres détails pour comprendre toute l’affaire et de quoi il en avait retourné. Il était devenu plutôt clair que quelque chose affectait Willem Richter, aussi avait-il fallut à Scylla d’intervenir pour remettre les pendules à l’heure et réprimander les filles sur leur comportement puéril. Les quelques élues qui faisaient partie du groupe de chuchoteuses de secrets n’eurent pas été conviées à partager leurs découvertes auprès de Willem ; ce fut à Scylla qu’elles durent répondre. Inhabituel, mais rien dont elles s’inquiétèrent. A elles non-plus, Willem ne leur faisait pas confiance. Qu’importe qu’elles soient d’origine Nilfgaardienne.

Elle était finie, la confiance illusoire qu’ils s’étaient créé pour le bien d’un objectif commun. Willem avait déjà pris en compte cette possibilité, cette idée que ses filles, ses employées les plus fidèles et les plus malignes, puissent être des traîtresses. Il avait considéré l’hypothèse bien des fois, et à chacune d’entre elle il en avait été répugné. Pas par sentimentalisme ; il ne s’attachait jamais à celles qu’il accueillait entre ses portes. Par orgueil plutôt, l’égo de pouvoir se dire qu’il s’était construit le cercle parfait pour mettre à bien ses plans. Devoir trouver de nouvelles alliées n’était pas si simple que ça pouvait paraître. Et tant qu’à parler d’alliées …

*

- Ramène-moi la nouvelle, Iris. J’ai à lui parler, si elle n’est pas occupée avec un client.

Il lui arrivait parfois de convier les nouvelles têtes dans le bureau au dernier étage, pour discuter de leur intégration, de leurs performances. Pour jauger si elles étaient nécessaire à garder ou un poids à se débarrasser. Aussi la demande n’était-elle pas saugrenue … pas pour l’instant. C’était la fin de la semaine, vers le début de soirée où les clients commencent à affluer et où les employés, quels qu’ils soient, étaient trop occupés pour s’attarder sur les rendez-vous que pouvait avoir Willem. Le moment était bien choisi pour faire venir Althéa discrètement, tant qu’ils avaient encore une excuse. Après ça, il allait falloir faire preuve de créativité ; et Willem était plein de ressource.

Il n’avait pas fallut longtemps pour que le garde qu’il avait envoyé revienne avec l’infiltrée. Le jeune homme s’était confondu en excuse au-cas-où Willem serait encore de sale humeur, mais celui-ci l’avait à peine regardé et avait demandé à Althéa de rentrer et de fermer la porte derrière elle. Willem, pour être honnête, avait l’air plus fatigué qu’énervé. Une nuit écourtée en avait entraîné une autre et voilà le résultat déplorable.

- Vous pouvez vous asseoir, si vous le souhaitez, avait-il dit à l’attention de son invitée. Un verre ?

Il avait désigné les coupes qui reposaient avec une bouteille de vin de Toussaint qui reposaient sur un buffet. Il n’attendit pas qu’elle réponde pour lui verser un demi-verre et se servir lui-même, puis aller s’asseoir dans son fauteuil. Il se massa la tempe en scrutant Althéa avec un de ces regards acérés qu’il employait lorsqu’il cherchait à obtenir des réponses informulables. Il avait à cœur des nouvelles optimistes qu’elle pouvait lui rapporter.

- Comment se passe votre séjour ? Êtes-vous installée à votre convenance ?

Il n’oubliait pas qu’elle accomplissait-là un travail particulièrement complexe, alors aussi se permit-il un peu d’empathie, pour lui montrer qu’il se souciait au moins un peu de sa situation pour la moins unique. Mais ils n’étaient pas amis, et Willem n’était pas un homme de patience, aussi ne s’attarda-t-il pas sur les civilités.

- J’ose espérer au fond que vous avez avancé sur votre enquête, mais quelque chose me dit que la situation n’a guère évolué. Je me trompe ?

Une intuition sans doute. Il était loin d’être idiot, il n’ignorait pas que leur cible avait couvert ses traces avec une habilité presque exemplaire. Willem aurait eu de l’admiration pour cette espionne si tant n’étant en jeu.

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Willem Richter
Mer 14 Oct - 18:26


Tapis dans l'ombre

Oxenfurt, 3 janvier 1270 ;

Les rumeurs, les mensonges, qu’importe les noms qu’ils pouvaient avoir, ils étaient tous devenus pareils. Ce bordel, aussi sélecte pouvait-il être sous bien des aspects, avait revêtu un drapé monotone. Les jours se mirent à se suivre, se ressembler, devenir sans fin. Des murmures, des gloussements, la voix des femmes était tel un fantôme qui n’avait de cesse de venir tourmenter l’esprit. Ne pas pouvoir sortir, s’échapper de cet univers qui n’était pas le sien. La saison jouait aussi, l’impression que la nuit était infinie et le jour un mirage. Y avait-il seulement quelque chose de réel ? La chaleur du désert, le sable à perte de vu, voilà qui aurait été une bouffée d’être dans la maison close. Ironie. Pourtant il fallait tenir, continuer de porter le masque comme les autres filles savaient si bien le faire. Vérité ou mensonge, où était le vrai dans tout ce faux ?

Pourtant une semaine seulement s’était écoulée depuis qu’elle avait pénétrer dans cet univers spécial. La Plume du Corbeau était une alcôve particulière où les hommes étaient bien plus riches du fait des informations qu’ils détenaient que par l’or qu’ils pouvaient verser aux filles. L’assassin n’avait pas grandit dans ce genre d’endroit et à vrai dire, une fois que tout cela serait terminé, elle aurait grand plaisir à ne plus y mettre le pied à moins que cela ne soit pour tuer. Mais si le destin l’avait mise à cette mission, c’était sans doute pour une bonne raison.

Ce soir-là, le maître des lieux avait demandé à la voir. Jusque là rien de bien inquiétant pour la native de Zerricanie, elle était nouvelle, le patron voulait savoir si elle avait du potentiel. Pour l’heure il n’y avait rien pour éveiller les soupçons des autres filles quant à la véritable raison de sa présence ici.

Althéa avait pris place sur le siège indiqué, elle qui avait été drapé de soie et de dentelles comme une jolie poupée précieuse. La fille de Sekhmet n’avait plus rien d’une lionne, le souffle chaud de la guerre n’avait pas sa place ici. Elle arborait cette moue lascive qu’avaient les filles les soirs où il fallait appâter les clients dans le grand hall. Elle se souvenait encore du premier soir, les doigts désireux de ces hommes qui voulaient parcourir sa peau et plus encore, le réflexe de vouloir leur passer une lame au travers de la gorge. Hélas, il ne fallait pas donner la mort, pas encore. Aussi ce soir son attention s’était-elle portée sur Willem. Ce dernier arborait une mine bien étrange, morose et sombre tout à la fois. Il avait, dans le regard, cette attitude qu’elle avait déjà vu de bien nombreuses fois dans le regard des hommes, celle qui demandait des résultats. Qu’avait-elle appris ? Dans un premier temps, elle ne répondit pas, laissant le nilfgaardien parler. L’assassin de la guilde de Cerbin préférait prendre la température, dans quelle humeur était son client, mais celui-ci lui céda bien vite la parole.

- J’ose espérer au fond que vous avez avancé sur votre enquête, mais quelque chose me dit que la situation n’a guère évolué. Je me trompe ?
- On dirait que quelqu’un est assis sur votre épaule et vous murmure bien des choses à l’oreille, répondit-elle en prenant le verre qui lui avait été servis. Vous avez bâti un temple de secrets, des murmures qui parcours les couloirs sans que l’on sache d’où ils viennent. Les hommes sont bien peu de choses entre les mains ou les cuisses d’une femme. Et ça vos filles l’ont bien compris. Mais aussi malines soient-elles, il y en a une seule qui mène la danse.

Althéa porta le verre à son nez pour en sentir les effluves qui s’en échappaient avant de le poser sur la table à côté d’elle, sans en prendre une seule goutte. La zerricanienne était méfiante. Par la même occasion elle prenait une attitude plus guerrière dans sa posture, oubliant pour un temps le port altier et l’élégance de sa silhouette.

- Les filles ne le remarquent même pas et ne peuvent ainsi la craindre, poursuivit-elle, quelqu’un suggère avec plus ou moins de malice, parce que la confiance est de mise, et ainsi l’instigatrice de tout cela domine tout en restant dans l’ombre. Elle ne se montrer jamais, c’est un jeu de murmures. Parfois celle qui suggère ne fait que répéter l’idée qu’on lui a mis en tête. Il faut du charisme, du caractère et beaucoup d’intelligence pour parvenir à un tel niveau de duperie. Je crois qu’elles lui sont plus fidèles qu’à vous sans même s’en rendre compte. Elle a tissé une toile si complexe que l’on ne peut la voir.

Après une semaine, voilà ce qu’Althéa était capable d’en dire. Pour l’heure elle était encore la nouvelle, celle dont on ne pouvait savoir si l’on pouvait lui faire confiance ou la traiter en paria et précipiter sa chute. La position de la native du désert était délicate et demandait d’être souple sur les pattes arrière pour s’en sortir. Elle ne devait pas être découverte par l’autre tant qu’elle n’avait pas une idée de qui cela pouvait être. Althéa avait besoin de temps.

- Les filles ne sont pas dupes, elles ont vu que quelque chose n’allait pas. Ne vous laissez pas dominer par les affres de votre esprit ou elle en profitera davantage encore.

L’assassin avait tout intérêt à ce que son client ne sombre pas dans la paranoïa sinon cela pourrait se retourner contre elle. Non pas qu’elle avait l’habitude de jouer les espionnes, mais hélas elle avait pu constater qu’un tel comportement avait des conséquences souvent désastreuses. Combien de vie avait-elle ôté quand peur et paranoïa s’étaient unis pour le pire ? La cage dorée dans laquelle ils étaient enfermés risquait de les étouffer, des les broyer s’il laissait ses craintes prendre forme. Pour avoir déjà travaillé pour Willem par le passé, elle voyait comme le contexte actuel avait déjà commencé à le changer. Le danger courait à présent dans la maison close, il pouvait venir de ceux que l’on pensait nos alliés.

- astrithr -

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