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Matinée d'hiver || Juan & Adrianna

 :: Royaumes du Sud :: Empire du Nilfgaard
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Dim 20 Oct - 10:45

Février 1271 Metinna



La plume gratte le parchemin. Dans l'espace d'écriture quelque peu sombre de la bibliothèque, Adrianna aime s'y retrouver pour étudier. Passé l'âge des maîtres qui lui font des leçons sur l'histoire du monde, ce qu'elle vient faire c'est revoir en détail certaines batailles qui la passionnent. Parfois elle se demande ce qu'elle aurait fait si elle avait été un homme, probablement à la guerre, pour reprendre le chemin que commençait à tracer son père pour son frère aîné. Alors elle aurait eu plus de choses à dire, à préciser, elle aurait pu confirmer si ces faits se sont réellement déroulés si elle avait eu l'âge d'y participer. Alors elle se fait plutôt spectatrice, prend quelques notes, occupe sa mâtiné à vouloir rajouter les derniers événements à la frise chronologique qu'avait commencé son père il y a de cela quelques années. Du temps où il n'était pas qu'un seigneur sur ses terres, maintenant son regard commence à se stopper à leurs frontières. Pourtant il y a tout un monde au delà qu'il a vu, qu'il ne partage plus.

Et le son frénétique des sabots sur la caillasse de leur parvis attire son attention. Adrianna lève le nez et se redresse pour observer au travers de la petite fenêtre embuée de la bibliothèque pour voir de quelle visite il s'agit. Et la silhouette familière attise sa curiosité, l'allure droite sur son cheval, elle a l'impression d'entrevoir celle de Juan, le fiancé. Elle se décide à aller vérifier. Occupations laissées en plan, dès qu'elle se lève de son assise ses paumes attrapent les pans de sa robe afin qu'elle ne trébuche pas dedans alors qu'elle descend les escaliers. Regard jeté au travers d'une fenêtre de la tour durant sa descente et le champ de vision plus précis lui confirme qu'il s'agit bien de son fiancé venu jusqu'en Metinna. Fin sourire sur le visage d'Adrianna qui continue de descendre les marches de pierre jusqu'à parvenir dans le hall de la demeure. Le temps que les écuyers prennent en charge son cheval, Adrianna a le temps de le rejoindre dehors. L'air frais de la matinée d'hiver est presque agréable sur ses joues, tandis que l'une de ses domestiques peste contre elle parce qu'elle n'a rien pris pour se couvrir davantage. Ça ne durera que quelques minutes, elle n'en attrapera pas de fièvre. Les graviers crissent sous ses chausses, elle se présente alors devant Juan. « Bonjour Juan » Elle le salue d'un sourire et d'une révérence. « Je suis enchantée de recevoir votre visite. » Elle aurait du parler au nom de sa famille plutôt que de dire ce qu'elle ressent personnellement, sa mère aurait froncé les sourcils qu'elle ne fasse pas plus preuve de recul et de convenances. Adrianna n'est pas bonne élève, malgré son esprit, elle sait mais ne s'en accommode pas et doute que Juan soi très regardant et pointilleux sur la façon dont elle s'exprime – c'est du détail ennuyeux. Et puis cela fait maintenant quelques temps qu'ils ne se sont pas vus, elle sait que Juan est un homme sur les routes, voyage beaucoup dans l'empire et sans doute au delà. Elle prend garde à son allure, il n'a pas l'air blessé, ce qui la soulage. Le vent hivernal fouettant son visage durant ses chevauchées ont parsemé sa peau habituellement dorée de quelques traces rougeoyantes, mais il est debout et n'a pas l'air malade non plus, alors ce doit être une visite de courtoisie.

Son regard est attiré par sa monture, brave cheval aux jambes robustes. Main tendue vers l'encolure, elle le cajole de douces caresses. Adrianna aime monter à cheval, auparavant c'était avec son frère aîné qu'elle chevauchait dans la plaine ; maintenant ses promenades sont bien plus rares. Néanmoins elle tient à rendre visite à son cheval dans le pré bien assez souvent pour ne pas perdre ce lien, ces souvenirs. Désormais le sien sera chouchouté, nourri, brossé, il sera en forme pour le prochain voyage de son cavalier. Un écuyer s'avance, un geste de la tête et il prend les rênes de ce dernier pour l'emmener, laissant les fiancés sans compagnie. « Venez vous réchauffer dans le salon, je vous offrirai du vin chaud »
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Adrianna Trysfin
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Adrianna Trysfin
Lun 28 Oct - 21:56


L’allure de la monture de guerre se faisait irrégulière à l’approche des crêtes. C’était la première fois pour lui qu’il s’aventurait dans ce recoin de l’empire. La douce Métinna s’étendait sur l’horizon, un paysage que Juan avait l’impression de redécouvrir. Depuis quand n’était-il pas revenu dans cette contrée ? Bien trop longtemps à son goût. Peut-être plus rarement encore qu’à Toussaint pour aller visiter sa sœur.
Malgré le travaille qu’il avait à accomplir dans le Nord, il se devait également d’honorer ces engagements dans le Sud. Ainsi, le Capitaine Nilfgaardien avait-il entrepris de franchir les Mont Amell pour s’en aller retrouver sa promise.

Malgré son assurance, le cheval manquait quelque peu d’équilibre, glissant par moment sur les cailloux qui parsemaient le chemin. La rocaille, qui les cernait de part et d’autre, ne permettait pas de manœuvrer l’animal avec suffisamment d’aisance pour ne pas avoir l’impression de pouvoir de chuter au moindre accoue. Pourtant, le cavalier ne semblait pas y prêter la moindre attention. Sans doute même, ce moquait-il du danger qu’il courait en empruntant cette voie. Peu lui importait, il avait confiance en lui et en son cheval.

Si la nature humaine avait quelque chose de profondément hideux dans son cœur, la nature, elle, était bien plus belle. C’était le constat que le jeune homme s’était fait après un si long voyage à arpenter les routes des Royaumes du Nord et celle du Nilfgaard. Malgré tout, il lui avait fallu s’arrêter pour la nuit, loger dans une auberge à peu près correcte pour être sûr de pouvoir repartir le lendemain à l’aube.

Dans le ciel, les couleurs de l’aube, cette teinte mêlée de bleu et de rose dont on ne savait comment cela pouvait être possible. Enfin, les premiers rayons du soleil gravissaient non sans peine les reliefs escarpés qui se dessinaient à l’Est. Dans la fraîcheur de ces premiers heures du jour, Juan avait enfourché sa monture pour être sûr d’arriver chez sa belle dans la matinée, quelques heures de route tout au plus qu’il n’avait pu faire à la nuit tombée.

Les sabots battaient le pavé dans la cour du domaine Trysfin. Il régnait ici une atmosphère quelque peu étrange, le souvenir lointain d’une époque révolue, du temps où le maître des lieux faisait parti des conquérants de ce monde. Le Capitaine pouvait le sentir, c’était un sentiment palpable et inexplicable qu’il avait déjà senti par le passé, sans jamais l’avoir connu. Un jour peut-être, lui aussi, il pourrait comprendre, mais ce jour n’était pas encore arrivé, car ce jour serait sans doute la fin de sa vie.

Son regard bleu avait balayé l’endroit, un brin de malice dans le fond de ses prunelles sans qu’il puisse même s’en rendre compte. Ces iris magnétiques et captivantes. Il avait posé pied à terre, faisant voler dans les airs la cape qu’il avait sur les épaules. Ce fut-elle qu’il vit en premier tandis qu’on s’occupait déjà de venir prendre soin de son cheval. Un sourire s’esquissa à la commissure de ses lèvres en la voyant venir à sa hauteur. Lui même en profitait pour ôter les gants de cuir qu’il avait au main, enlevant chaque doigt l’un après l’autre pour qu’il puisse mieux s’enlever. Le geste était méthodique, calculé, pour lui laisser le temps de la voir marcher dans la cour, n’ayant revêtu nulle manteau ni cape pour affronter la fraîcheur de la saison.

- C’est toujours un plaisir de venir ici, répondit-il lorsqu’elle lui dit l’enchantement qu’elle avait à le voir.

Après quoi elle l’invita à venir se réchauffer à l’intérieur. Mais avant même d’accepter, il ôta sa cape pour la lui mettre sur les épaules, gage que lui aussi avait à cœur de prendre soin de sa santé.

- C’est avec un grand plaisir que je vous suis madame.

Il fallait néanmoins veiller à ce que son arrivée soit annoncé au maître des lieux, lui qui arrivait déjà sans prévenir. Ainsi était l’animal, prompte à surprendre et venir là où l’on ne l’attendait pas. Cependant, il était certain que sa fiancée devait l’attendre, ne s’était point vu depuis trop longtemps.  Il garda ses mains sur les épaules de la jeune femme pendant quelques secondes, serrant ces dernières avant douceur entre ses doigts pour lui marquer son attention et son affection. Il finit par la relâcher pour la laisser lui montrer le chemin.

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Juan aep Deithdhu
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Juan aep Deithdhu
Mar 29 Oct - 18:32

Février 1271 Metinna


Heureuse bien entendu de revoir celui qui partagera sa vie, sans le connaître plus qu'ils n'en ont eu l'occasion, elle se rassure en se disant qu'ils auront bien assez de temps pour se découvrir. Ils ont déjà pu parler, ils ne sont pas de parfaits inconnus bien qu'il y ait tant de choses qu'elle ne sait pas de lui. Sans doute que l'un et l'autre savent qu'ils ont le devoir de s'accoutumer à l'un et à l'autre afin que tout se passe bien. Peut être qu'ils ne s'aimeront pas, peut être que si, dans tous les cas elle aimerait qu'il devienne son meilleur allié. Ainsi empressée d'aller à sa rencontre, Juan la salue et lui fait part de sa joie de la revoir également. C'est une bien belle journée pour des retrouvailles, le soleil réchauffe quelque peu le paysage hivernal, comme s'il l'avait rapporté avec lui.  

L'attention bienvenue quand il dépose sa cape à ses épaules, illuminant le visage de la jeune femme qui se sent honorée de porter la cape d'un vaillant soldat. Et pas n'importe lequel ; son futur époux se soucie de sa santé alors qu'elle s'était précipitée dehors dans la hâte de le voir. Un sourire reconnaissant, ses pommettes tintées de rouge, elle perçoit la chaleur des mains de Juan par dessus le tissus comme une bise chaude et tandis que leurs regards se croisent ils offrent une jolie image aux domestiques, manifestement sous le charme de son fiancé. Sa suivante sera la première à le raconter aux autres domestiques, elle  veille sur elle depuis sa plus tendre enfance, elle est comme une seconde mère mais cette dernière bien plus émotive à l'idée de la voir mariée. Adrianna remercie Juan d'un mouvement de tête et contre son cœur  garde les pans de cette laine aux fragrances aromatiques mêlées à la chaleur de la sienne. Marchant à ses côtés, elle  glisse son bras au sien, son autre main posée sur la manche de son fiancé elle le guide à l'intérieur.  Elle frémit de joie, son pas s’emboîte au sien et ils se retrouvent entourés de la chaleur de sa maison. Rien n'a changé depuis sa dernière visite, si ce n'est la saison qui rend sa demeure davantage chaleureuse. Le feu dans l'âtre du salon est nourrit et ravivé de sorte de ne pas faire frissonner les fiancés. Les domestiques s'affairent pour leur laisser de la place et une fois le vin chaud servit sur la table, Adrianna et Juan se retrouvent ainsi seuls. Elle ôte la cape de son futur époux avec soin et la replie sur une chaise tandis que tous s'en vont. Et le calme revient, l'on n'entend que le sol de planches qui craque sous les pas saccadés des domestiques dans un son très faible toutefois.

Ses doigts délicats se referment sur le gobelet fumant de vin aux épices, quelques pas et elle le tend à son fiancé et ne manque pas de lui adresser un sourire. « Pour vous. » Et le sien au creux de ses mains, elle le porte à ses lèvres pour s'en abreuver. Boisson apaisante, aux mille saveurs, parfaite avec la saison de l'hiver. « Le comte et la comtesse sont en déplacement pour la journée, mais ils seront ravis de vous inviter à souper ce soir. » Il logera ici tant qu'il le souhaite, les domestiques déjà en train de préparer leur plus belle chambre d'invités pour lui laisser tout le confort nécessaire et propice à un repos maximal durant son séjour ici. Elle le désire en forme pour reprendre son voyage, car elle sait qu'il ne restera pas, qu'il est de passage et il est de son devoir de prendre soin de lui, c'est là le devoir d'une épouse. Alors cet endroit devra être source de repos, il ne manquera de rien, ici c'est chez lui aussi même si leurs pales n'ont pas encore été liées par le mariage. « Mais pour le reste de la journée votre compagnie est entièrement mienne ! » Petit air de malice dans le coin du sourire, sur cette commissure étirée à son attention. Il doit être épuisé de son voyage, alors il n'y aura rien pour le fatiguer davantage, même si elle sait qu'il est bien assez résistant.

Adrianna s'accroche à son regard magnétique, c'est celui-là même qui a d'abord fait qu'elle est désormais sous son charme ; il l'a plongée dans le silence bien trop longtemps pour qu'elle en soit indifférente. Mais elle ose, bien que cela la trouble, elle ne le fuit pas du regard, bien au contraire - Elle cherche sa place dans ce dernier. « Votre route a t-elle été prospère ? »
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Adrianna Trysfin
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Adrianna Trysfin
Dim 17 Nov - 11:02


Le pas était sans précipitation et pourtant il y avait quelque chose de l’ordre de l’enchantement qui s’échappait de se piétinement sur la pierre de la demeure familiale. Une joie cachée qui se muait en une démarche gracile et douce. Une paire de bras était venue enlacer celui de Juan, sans la moindre once de timidité, comme si ils étaient à leur place. Adrianna semblait rayonnante. Bientôt ils se retrouvèrent seuls, auprès d’un verre de vin chaud, dans le conforme et la chaleur des murs. L’odeur des épices vint à chatouiller son nez, lui qui n’avait connu, jusqu’alors, que la rudesse de la route en cette saison froide. Mais ici, à Métinna, l’hiver était bien plus supportable. Oublié le vent du nord et ses tempêtes de neige. Oublié l’humidité des zones marécageuses qu’il lui avait fallut affronter pour venir dans le sud et ces quelques monstres croisés à la hâte sans plus s’attarder à vouloir les combattre. Un noyeur ou deux s’était glissé sur son chemin sans jamais pouvoir l’inquiéter. Peut-être une tête était-elle tombée, volant dans les airs avant de rouler un peu plus loin. Ne restait dans son sillage qu’une silhouette qui s’était affaissé pour s’en aller pourrir sur la terre. Oui, parfois il aimait à s’amuser, laisser son cheval charger et son épée fendre l’air, de quoi lui donner assez d’inertie pour ces petits jeux macabres dont il n’en raconterait jamais rien à sa fiancée.

Alors, il accepta le gobelet qu’elle lui tendait, le prenant entre ses doigts. D’un sourire il la remercia, ne cessant de l’observer quant à son tour elle pris le sien. Le calme de ce moment était parfaitement appréciable, agréable même, loin du tumulte de la vie militaire et des jeux politiques. Juan but une gorgée, laissant sa langue apprécier les saveurs, cherchant à reconnaître les épices qui s’étaient mêlée avec délice au vin rouge. Quelques notes de miel aussi, pour venir adoucir sa gorge.

- Le comte et la comtesse sont en déplacement pour la journée, mais ils seront ravis de vous inviter à souper ce soir, dit-elle pour poursuivre la conversation.
- Et j’accepterai l’invitation avec joie, répondit-il en laissant son regard parcourir le visage de la jeune femme.
- Mais pour le reste de la journée votre compagnie est entièrement mienne ! Fit-elle.
- Vous me voyez le plus heureux des hommes de vous savoir à mes côtés ce jour.

Juan fit tourner le liquide pourpre dans son gobelet, d’un mouvement de poignet rapide et léger, nerveux et vif aussi. Adrianna vint à plonger son regard dans le sien, il se souvenait encore de leur première rencontre, ce jour où il avait posé ses yeux sur elle. Aujourd’hui elle était plus assurée à le faire et pourtant il sentait une certaine fébrilité, une fragilité dans le fond de sa prunelle. Le capitaine trouvait cela plus que charmant, attirant même, mais il ne faisait rien car il lui fallait respecter l’étiquette.

- Votre route a t-elle été prospère ? Demanda-t-elle.

Cette fois-ci, il ne lui répondit pas tout de suite, se rappelant les quelques détails qui avaient étayé son voyage. Certaines choses ne pouvaient être partagées avec sa fiancée, pour lui épargner une part de la réalité de la vie du nilfgaardien. Entre autre les quelques vies arrachés, les cadavres pendus sur les abords des villes et villages ou bien encore les quelques pillards qu’il avait fallu passer sur le fil de la lame. Non, s’il pouvait lui épargné ces histoires là, il se devait de le faire.

- Autant que l’hiver puisse le permettre, le voyage fut froid et la route parfois difficile, répondit-il finalement, mais rien que mon cheval n’aurait su affronter. Et vous ma mie, quelles sont les nouvelles du domaine ? Comment vous portez vous ?

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Juan aep Deithdhu
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Juan aep Deithdhu
Dim 17 Nov - 21:57

Février 1271 Metinna

Elle ignore encore bien des choses de ce monde, mais plus elle grandit plus elle en prend connaissance. La curiosité la prend parfois, interroge son père sur les chemins sinueux de guerre qu'il a empruntés. Hélas d'un passé douloureux, il ne dit rien sur les monstruosités qui se dressaient au chemin des soldats et des cavaliers. Partagée entre la volonté de le préserver dans cette bulle de confort après un voyage peut être éreintant et l'envie qu'il puisse se confier à elle sans craindre de l'effrayer, Adrianna demeure muette. Ce seront là des exercices à faire au temps où ils seront mari et femme. En attendant ses prières le couvriront et elle ne pourra toujours pas imaginer quels dangers se présentent à lui au delà de la guerre. Juan est un combattant robuste et dont la carrure témoigne des années d'expérience. Il ne lui fait pas de doute qu'il lui en faut bien assez pour l’impressionner et qu'en toutes situations il soit capable de faire preuve de sang froid. « Froid et difficile, pas de doute l'hiver est bien installé ! » Commente t-elle avec un petit sourire espiègle. Elle doute qu'il n'y a que cela à raconter de son chemin mais ne s'aventurera pas à lui forcer le discours de ses aventures. Elle pose un regard bienveillant sur lui souffle dans le récipient et trempe de nouveau ses lèvres dans le vin chaud, expire silencieusement. Un regard sur l'extérieur, l'écuyer par delà la fenêtre prend soin de son compagnon de route, brave et noble animal qui mérite comme son cavalier de faire une petite pause dans son Odyssée.

Il lui retourne la question, sait qu'après l'accident de son père, elle est bien plus active sur la tenue du domaine dont elle héritera, dont ils hériteront une fois les vœux célébrés. En tant que fiancée, son rôle est simplement d'être bonne et en santé optimale pour porter ses enfants. Son éducation l'a faite de cette manière, mais l'esprit d'Adrianna est trop à l'étroit parfois dans ces conventions comme bien des filles d'ailleurs, son cas n'est sans doute pas isolé. Sa mère d'ailleurs étant plus jeune s'était prise d'intérêt pour le tir à l'arc contre l'avis de ses parents.  Alors son quotidien, elle fait en sorte de le remplir afin que ça ne soit pas fade, afin qu'elle ait autre chose à dire que raconter de quelle manière elle a appris la musique et la poésie. « Le domaine se porte bien, nous avions revu l'organisation des dernières grandes récoltes et ainsi tout le monde a eu sa ration pour l'hiver à temps et nous avons de quoi remplir de nombreux foudres de Metinna Rose cette année, ce qui ravira les commerçants.» Adrianna se pince les lèvres, elle n'aurait jamais cru avoir autant de responsabilités et apprécier d'autant plus être dirigeante de certaines opérations. Puisque son père ne se déplace pas, elle se charge d'aller sur le terrain converser avec les habitants de la province en son nom. Adrianna est moquée parfois, elle fait aussi des erreurs aussi ; mais elle apprend à son rythme et se sent à bonne école en étant directement confrontée à la réalité. Metinna est vaste et a un poids important dans l'empire Niflgaardien et ils sont un domaine bien assez important de la province - mais elle se sent de relever le défi, elle le fait pour l'honneur de sa famille et en souvenir de son frère et de sa sœur.

Elle prend place sur la banquette, invite d'un geste tendre son futur époux à la rejoindre là, devant les flammes crépitantes de l'âtre. « Et à la recherche d'une nouvelle occupation ici je suis tombée sur les manuscrits de mon père dans la bibliothèque. Vous savez qu'il se passionne d'histoire, j'ai donc eu envie de compléter la chronologie qu'il avait commencée des grands événements de l'empire il y a de cela quelques années. » Du temps où il ne considérait pas la vie comme un fardeau, qu'il tenait debout et sur le dos de son cheval. « Hélas je ne suis pas soldat, j'ignore s'il a voulu ajouter des dates de victoire pour impressionner ma mère sur ces victoires remportées auxquelles il a participé et si toutes ont vraiment eues lieu. » Adrianna échappe un rire et dépose son vin sur le côté. Un instant de silence, un sourire à l'adresse de son fiancé, elle garde son regard sur lui. Sa mère lui disait qu'il finirait par la confondre avec un homme si elle parle trop des affaires du domaine et qu'elle n'est pas assez ouverte à des sujets plus engageants les concernant comme leur avenir  « Souhaiteriez vous m'aider à la compléter? »  
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Adrianna Trysfin
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Adrianna Trysfin
Mar 31 Déc - 11:44


Il était étrange de constater que malgré la simplicité de leur conversation, il y avait quelque chose de bien plus complexe qui se jouait dans leurs esprits. A avoir eu des membres de la famille qui s’en étaient allés en guerre, il fallait se douter qu’Adrianna n’était pas à ses premières interrogations sur le sujet en la présence de Juan. Mais à cette heure, ce genre de conversation ne seyait guère à deux fiancés. Plus tard oui, plus tard il lui expliquera comme l’on peut ôter la vie avec la même facilité que l’on coupe la tête d’un poulet et qu’alors, la clémence devient une arme à double tranchant. Que la vengeance anime l’âme de ceux qui n’ont pas périe et qu’ainsi ils préparent le jour où ils pourront occire ceux qui avaient cru bon de leur offrir la vie sauve. Car le jour où Juan lui parlerait de tout cela, alors elle n’aurait de cesse d’avoir de crainte pour lui, pour sa vie. Or pour le moment tout était encore pure et paisible entre eux, il fallait que cela dure encore un peu sinon le père de sa promise lui en voudrait plus que de raison d’avoir mêlé sa fille à ce genre d’histoire d’homme. Et encore, il ne s’agissait là que d’affaires par l’épée, viendrait un jour où il lui parlerait peut-être des monstres qui rôdent dans le Nord, de cette fois où il avait lutté pour sa vie afin d’étriper une goule en Téméria, le royaume des monstres...

Le capitaine Nilfgaardien eut un sourire à l’adresse de son interlocutrice en l’écoutant répondre à propos de l’hiver. Suite à quoi, après un peu temps de flottement dans la conversation, Adrianna pris le temps de répondre à la question qu’il lui avait posé concernant le domaine. Du même temps, Juan caressait le rebord de son gobelet du bout de son index, l’esprit occupé à écouter la jeune femme qui semblait avoir bien des choses à faire ici bas. Son regard bleu parcourait le visage de cette dernière, y voyant une forme de plaisir et de joie à œuvrer pour le bien de ses terres. Il ne pouvait pas être plus ravis pour elle. Il voyait bien comme elle semblait prendre les choses à cœur et que c’était une tâche qu’elle ne se refusait pas à prendre. Au moins il n’avait pas à s’inquiéter de savoir à quoi elle pouvait bien passer son temps lorsqu’il était ailleurs dans le Nord à arpenter les cités ou les campements.

Juan fut sorti de la torpeur de ses pensées lorsqu’elle l’invita à prendre place à ses côtés sur la banquette auprès du feu. Ce dernier s’exécuta sans peine, son gobelet toujours à la main. Il le regarda d’ailleurs, se demandant s’il était en argent. Un sourire fugace l’anima quand une idée lui zébra l’esprit. S’il était véritablement en argent, au moins Adrianna avait-elle la preuve qu’il n’était pas un doppler. Mais enfin, il ne savait pas pourquoi il pensait cela, après tout elle était bien loin des intrigues qui pouvaient animer des royaumes comme Kaedwen ou la Rédanie. Des intrigues il devait y en avoir d’autres à Métinna ou bien encore dans ce domaine. Des problèmes moindres en comparaison de ce qu’il devait gérer lui. Après de là à dire qu’il s’agissait, pour Adrianna, de régler des conflits de l’ordre de qui à la plus grosse citrouille, cela l’aurait étonné. Loin de lui l’envie de la prendre pour une sotte, ce serait bien orgueilleux de sa part. Non, à la vérité, il avait beaucoup d’affection pour la jeune femme et cette envie qu’elle avait d’agir au mieux pour le bien de son peuple. Ce genre de personne était bien souvent trop rare.

Mais la suite de la conversation revint à la guerre, d’une certaine façon. L’espace d’un battement de cils Juan fronça légèrement les sourcils, à la fois surpris et perplexe quant au passe-temps qu’évoquait la jeune femme. Il aurait été idiot de croire que parce qu’elle était une femme, une fille ne s’intéresserait pas au passif de son père. Pour un enfant, la figure paternelle avait quelque chose d’héroïque et le passé du seigneur de ses lieux devait l’être aux yeux d’Adrianna. Aussi n’y avait-il rien de bien choquant à entendre les dires de la jeune femme à propos des guerres qu’il semblait avoir mener et qu’il avait couché sur le papier à l’époque où il était encore vaillant.

- Souhaiteriez vous m'aider à la compléter ? Demanda-t-elle après avoir laissé échapper un léger rire.
- Je ne puis qu’accepter cette proposition, répondit-il avec l’esquisse de se sourire énigmatique peint sur le coin de ses lèvres, je suppose avec plus ou moins de justesse, mais je peux me tromper, qu’il a au moins participer à la première des Guerre du Nord ? Peut-être à la seconde également ?

Lui même n’avait participé qu’à la seconde, trop jeune pour la première, mais il s’en souvenait encore. Simple aspirant à l’époque, il avait assisté au massacre de Cintra et le chaos qui en avait découlé. La lionne avait péri par sa propre main plutôt que d’offrir satisfaction à l’ennemi nilfgaardien. Puis avec le temps et la protection du Comte Ahmar à la tête de la IIIème armée, il avait gravis paisiblement les échelons pour devenir Capitaine. Quand bien même il avait encore du chemin à faire pour obtenir de nouveaux grade, il était ravis de cette ascension si rapide. Enfin là n’était pas la question. Dans tous les cas, il tenterait de répondre de son mieux aux interrogations de sa douce fiancer à propos des guerre et des batailles que son paternel avait mené quelques années avant sa disgrâce physique. Il fallait garder à l’esprit que cela pouvait arriver à tout homme et qu’importe son âge. Juan espérait rester de ceux qui étaient victorieux et que le Destin ne semblait affligé d’aucun des maux qui terrassaient les mortels, qu’ils soient pauvres ou riches.

Ses lèvres gouttèrent à nouveau au plaisir du goût épicé du vin chaud qui lui avait été servis. Puis son regard se posa sur les mains délicates et fines de sa douce amie qui enserrait encore son gobelet. Qu’il était bon de profiter de ce genre de moment paisible, loin des cancans que l’on pouvait trouver dans tous les cours, du Nord comme du Sud. Il se demandait alors si, dans ces lieux loin des hommes, d’autres éprouvaient ce genre de satisfaction ? Était-ce cela lorsque l’on quittait le tumulte de trop de vie ? Où bien était-on livré à soi-même avec la peur au ventre de mourir d’une flèche tirée par une dryade échappée de Brokilon ?

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J.8 - 1000 mots - Inclure les mots Kaedwen, Temeria, Goule, Doppler, Brokilon, Citrouille et Campement
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Juan aep Deithdhu
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Juan aep Deithdhu
Lun 6 Jan - 22:42

Février 1271 Metinna

Il est attentif, il l'écoute parler et c'est quelque chose qu'elle apprécie énormément chez lui. C'est qu'elle ne doit pas être ennuyeuse, peut être ? En tout cas s'il fait semblant il le fait très bien et elle apprécierait l'effort qu'il fait. C'est agréable de pouvoir parler de choses qui font son quotidien à une oreille aussi concernée, qui ne la juge pas ou qui ne se permet pas de dire que son rôle n'est pas d'aller vérifier les foudres de Metinna Rose pour être certaine que ce sera apte au commerce. Elle ne se dégonfle pas, mûrit et grandit dans cet environnement et espère avoir un peu plus de responsabilités à venir, mais ne peut s'empêcher de rougir un peu à croiser son regard de cette façon. Quand Juan reviendra en visite, elle sera une parfaite châtelaine. Elle lui évoque ses occupations, l'invite à s'asseoir près d'elle et lui propose aussi de l'aider à compléter la frise historique. Ce sera un joli travail et puis la bibliothèque est un lieu agréable, les domestiques ne risquent pas d'écouter aux portes pour savoir ce qu'ils se disent, c'est d'un gênant.

« La première et la seconde, c'est bien cela » Elle n'ajoute pas que c'est la seconde guerre qui lui a paralysé le bassin et qu'il est incapable de marcher depuis. Pour elle et pour la famille il est un soldat brave et qui a rempli son devoir avec tout son cœur. Les blessures hélas nous ne pouvons pas les prévoir, parfois il a honte, parfois il faut l'aider quand il rétorque qu'il aurait préféré mourir que devenir handicapé. Mais jusqu'au jour où il verra qu'il n'y a pas de honte à avoir, elle s'occupe du domaine à sa place, pour ne pas le brusquer. Et bien qu'elle apprécie son rôle et ses nouvelles responsabilités, elle espère que son père voudra reprendre les affaires avant qu'elle en hérite. Parce que cela voudra dire qu'il aura repris du pouvoir de la bête et pourra aussi constater tout ce qu'elle a entrepris tout ce qu'elle a dû faire et apprendre en ayant en amont pas la moindre formation. Elle prie pour que ce jour arrive, qu'il soit fier enfin et cesse de se morfondre le visage tourné vers le passé. Un instant son regard se perd sur le visage de Juan, dans le silence, perturbé seulement par le chant d'un coucou au dehors. Ces instants paisibles, elle lui en offrira d'autres, juste le temps que la joie de le voir se tasse, elle a tant de choses à lui montrer. Adrianna espère que cet endroit lui plaît, elle a entendu dire que parfois les soldats ne supportent pas le silence, comme s'il s'agissait d'un creux avant la vague d'une attaque. Ici il n'y a pas d'ennemis,  dans leur demeure il pourra dormir à poings fermés. La jeune femme se lève, dépose le récipient de son vin chaud sur la table après l'avoir terminé et invite son fiancé à faire de même. « La bibliothèque est dans la tour, nous avons encore un peu de temps ! » Doucement, délicatement, sa main se glisse dans la sienne et elle l’entraîne avec elle avec un large sourire. Ils traversent le salon, elle ouvre la porte et vérifie que les domestiques ne soient pas dans le passage, emmène Juan dans les escaliers de pierre qu'ils doivent gravir pendant quelques minutes jusqu'à arriver en haut. La porte en bois grince à leur passage et elle lâche sa main pour veiller à la fermeture de celle-ci. Les lieux ne sont occupés que par son père en général, Adrianna n'a pas réellement sa place ici alors que l'ambiance y est incroyable et magique. Un peu plus silencieux, un peu plus sombre également mais il y a une douce odeur de papier et d'encre. Un table, un fauteuil, un autre divan plus loin où il lui arrive de s'assoupir quand elle est ici la nuit quand le sommeil ne vient pas.

Enfant, sa grand mère lui disait que savoir lire ne lui serait pas utile, son grand père disait volontiers qu'instruire une femme c'était prendre le risque qu'elle obéisse moins. Heureusement ses parents avaient bien moins ce genre de réflexions et même si elle a reçu une bonne éducation, la bibliothèque était quand même le territoire de son père, aujourd'hui devenu refuge mais non pas pour écrire. C'est en regardant par la fenêtre que l'on devine pourquoi il reste ici ; la vue sur le domaine y est imprenable, comme si l'on pouvait tout voir. Il se soucie du domaine, mais n'ose pas se montrer dans sa condition et cela lui fait beaucoup de peine. C'est d'ailleurs de là qu'elle a vu Juan arriver et l'on remarque son cheval brossé avec soin pendant qu'il se nourrit de foin. « Venez, approchez !» Adrianna rajoute un peu d'huile dans la lampe et déroule une frise chronologique sur la table de la bibliothèque. L'écriture de son père est gracieuse et soignée, celle d'Adrianna l'est aussi et parfois il est difficile de faire la distinction entre les deux. Ses doigts lissent le papier un peu abîmé a force d'être roulé et déroulé depuis qu'elle y touche. « Hm... » Elle réfléchit un instant, il y a bien des choses qui sont complétées grâce aux manuscrits de son père et aux quelques leçons d'histoire qu'elle a eu étant plus jeune. Mais rien ne vient d'avant la fondation de l'Empire du Nilfgaard. « J'ai un peu de place tout au début, j'aurais aimé pouvoir dater l'arrivée des Hommes et les fondations des royaumes du Nord et du Sud. » Elle lui montre le reste assez complété, la première guerre est la plus complète grâce aux journaux de son père, la seconde est presque terminée, il manque la fin de la seconde guerre puisqu'il a été blessé à ce moment là. « Qu'en pensez vous ? Ai-je bien travaillé ? » 
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Lun 10 Fév - 20:27


L’odeur de la poussière, du bois, du cuir et des parchemins. Voilà le mélange subtil que l’on ne retrouvait que dans les bibliothèques du monde civilisé. Le souvenir lointain, l’évocation de son enfance aussi, du temps où il arpentait les demeures nilfgaardiennes pour échapper à sa gouvernante ou pour jouer à se cacher avec sa petite sœur. Cette époque encore innocente où bien des choses lui étaient inconnues. L’époque de toutes les découvertes, autant dans le monde de l’imaginaire que dans celui du réel. Un univers fantastique qu’il lui avait fallu abandonner par la force des choses, car le temps n’attendait pas, les années filaient plus vite qu’un cheval au galop.

Alors pénétrer ici, en compagnie de sa fiancée, c’était un peu comme retourner en enfance, cette période où la moindre aventure devenait une exploration de tous les dangers. Juan suivit la jeune femme, se laissant guider par elle, la future maîtresse des lieux. Il la sentait à l’aise, ravis de recevoir un invité et de partager quelques moments avec lui. Le sourire du Nilfgaardien restait une esquisse immuable, énigmatique aussi mais le témoin de son ravissement à être entre ces murs. Le voyage avait valu la peine en fin de compte, aussi chaotique fut-il. Adrianna avait confirmé la présence de son paternel aux deux guerres du nord. Sur cet aveu à demi-mot, il comprenait que l’état de son beau père était certainement dû à la deuxième des guerres contre le Nord car il le savait estropié. C’était malheureusement le revers de la médaille lorsque l’on s’en allait guerroyer, un risque dont chaque homme avait conscience, une peur qu’il fallait braver avant de plonger dans la bataille. Le Capitaine ne dit mot lui aussi, cela n’était pas nécessaire. Et de toute façon s’il avait eu quelque chose à dire, il aurait dû le faire lorsqu’ils étaient encore dans le salon, maintenant il était bien trop tard pour le faire, les yeux rivés sur la chronologie martiale du maître des lieux.

Juan parcourait le parchemin des yeux, l’effleurant du bout des doigts lorsqu’il voulait lire quelques dates ou se remémorer certaines batailles. Beaucoup d’entre elles n’étaient que des histoires qu’on lui avait racontées, quant à d’autres, il y avait participé ou les avait vu de loin. C’était toujours étrange de voir cela couché sur le papier, comme-ci cela n’était que des histoires. Le réel se mêlait à l’imaginaire sans que l’on en voit la frontière. C’était à la fois effrayant et fascinant.

- Malheureusement pour nous, les événements de l’arrivée des Hommes dans le Nord est assez flou, répondit-il tout en réfléchissant aux textes qu’il avait déjà pu lire durant ses nombreux séjours dans les Royaumes du Nord. Mais je peux vous assurez, ma dame, qu’elles sont bien peu héroïques en comparaison de celles qui nous sont plus récentes. Je crois même pouvoir affirmer qu’en ce temps-là, les gens du Nord pires que les monstres que nous chassons et haïssons ce jour encore. Du reste, votre travail est fort bien documenté.

C’était un travail de qualité qui lui laissait à penser que la fille tenait énormément à son père et vouait pour lui un amour et un respect comme on en voyait rarement. Il fallait croire que tous les enfants de noble lignage n’étaient pas tous des ingrats comme Juan avait pu le constater par la force des années, surtout dans le Nord. Toujours dans le Nord. A croire qu’il y avait quelque chose là-bas qui poussait les gens à la dissidence.

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Juan aep Deithdhu
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Ven 14 Fév - 9:11

Février 1271 Metinna

Les liens familiaux ont toujours été importants chez elle, bien que cadette elle a longtemps été laissée derrière. Son père l'a toujours beaucoup aimée, mais il n'essayait pas de partager plus que ces liens là avec elle. Adrianna n'a cependant jamais été malheureuse, c'est ainsi la vie de famille chez eux et a toujours bien compris que son grand frère lui demandait plus d'attention pour la tâche qui l'attendait plus tard. L'amour familial a surmonté cela et après le tragique accident ils se sont tout de même serré les coudes bien que cela n'ait pas été facile tous les jours. Un large sourire s'étire à ses lèvres, Adrianna observe le regard de son fiancé rivé sur le parchemin, observant son labeur. Est il surpris ? Impressionné ? Son visage est si énigmatique, qu'elle ne saurait dire ce qu'il se passe dans son esprit. Ou peut être qu'elle a été trop envoûtée par son regard qu'elle s'en voit troublée à chaque fois qu'elle essaye de savoir. Il la complimente et elle lui adresse un joli sourire, cela n'a pas été évident de tout mettre en ordre mais elle y a passé longtemps et est bien assez satisfaite. Même si elle ne peut pas rajouter des dates antérieures, se fie aux déclarations de son fiancé, cela restera alors ainsi et ce sera tout autant apprécié. Elle hoche la tête, comprend ce qu'il veut dire et se demande si Juan lui apprécie faire parti de ces glorieuses batailles, ces dates couchées sur le parchemin. Puisqu'il n'avait rien à ajouter alors elle entreprit de rouler délicatement le parchemin pour le ranger un peu plus en hauteur caché derrière une rangée de livres en montant sur une chaise pour se surélever. Elle avait quelques retouches à faire, peut être la rendre plus esthétique visuellement, que cela puisse être plaisant à regarder s'il choisissait de l'afficher. L'index contre sa bouche, elle se tourne vers son fiancé et lui demande silencieusement de garder le secret de la cachette. Un petit rire et elle redescend de la chaise, replacée soigneusement au bureau de son père.

« Je vous dirais ce qu'il en a pensé le jour où je lui en ferai présent. » Elle se poste aux côtés de son fiancé, un dernier coup d’œil sur le haut de l'étagère pour vérifier que la cachette n'est pas suspecte. Puis elle tourne la tête vers lui. Un bref instant de silence finalement perturbé par une bourrasque venant taper sur les carreaux. « J'aime beaucoup cet endroit même si les coups de vents font des sons effrayants parfois. Mon frère parlait de ces monstres là justement ! » C'est la lecture, les ouvrages écrits à la main, le parfum du papier qui l'attirent ici. Ces lieux remplis d'ouvrage ont toujours eu une part de mystère pour elle et d'autant plus avant qu'elle ne sache lire. Elle a souvenir d'avoir ouvert des livres simplement pour admirer la délicatesse des lettres formées à l'encre, les détails rajoutés, les accents, la ponctuation. Toutes ces petites choses qui ont un peu perdu de leur magie à partir du moment où elle a été capable de les déchiffrer. Mais une bibliothèque garde son âme, archives témoin d'histoire, c'est une pièce à ses yeux qui aura plus de valeur que les trésors que possède sa famille. Elle venait se cacher ici avec son frère et sa sœur la nuit tombée, ils se racontaient chacun leur tour des histoires et votaient ensuite pour la meilleure. Parfois c'était des histoires drôles et le but était de ne pas rire pour ne pas alerter les domestiques et parfois c'était des histoires qui faisaient peur, Adrianna ramenait alors toujours un oreiller pour étouffer ses cris de peur. C'était son frère qui gagnait ces concours là en général, il avait le chic pour décrire tout un tas de monstruosités et elle s'est rendu compte plus tard que les monstres qu'il décrivait étaient bel et bien réels. Mais assez parlé de monstres et de guerres pour l'heure, son fiancé est ici et elle compte bien en profiter. « Vivre ici vous plairait il ?Je veux dire, dans le domaine, pas dans la bibliothèque... » Un rire s'échappe, précision exigée
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Dim 15 Mar - 10:52


L’œil était observateur, toujours. Bien qu’il soit déjà venu ici quelques fois, Juan n’avait de cesse de découvrir de nouvelles choses. Après tout il s’agissait là de la première fois qu’il découvrait la bibliothèque lovée en ces murs. Qui avait-il d’autre que ces yeux n’avaient encore vu ? Se faisant, il regardait la belle damoiselle s’affairer à cacher le petit trésor qu’elle avait préparé pour son paternel. C’était une bien délicate attention. La sœur de Juan avait-elle aussi quelques attentions envers son frère ou même son père, mais Juan lui-même n’avait pas cette fibre délicate comme pouvait avoir bien des femmes. On n’inculquait pas aux garçons ce genre de chose.

Lui qui se faisait habituellement si loquace, force était de constater qu’il laissait toute la place à sa fiancée pour s’exprimer et lui partager ce qui lui tenait à cœur. Ce n’était peut-être pas plus mal ainsi. C’était une façon d’apprendre à la connaître, de découvrir son monde à elle, la vie qu’elle menait dans le domaine. Pour Juan, c’était la preuve qu’elle lui accordait sa confiance et ceci était chose précieuse dans un mariage. Bien des couples se déchiraient parce qu’il n’existait entre les conjoints rien qui ne puisse les lier, et encore moins l’amour.

Puis elle lui posa une question à laquelle il n’avait jamais pensé. Vivre ici ? Dans ce domaine, cela allait de soi. Juan était un homme du monde, il n’aurait su dire depuis combien de temps il n’avait pas considéré quelque part comme sa maison. Aussi la question lui paraissait-elle étrange.

- Ma dame, j’ai bien peur de ne pouvoir reconnaître ce castel comme une demeure, répondit-il dans un premier temps. Quand bien même devrais-je compter ce domaine comme fief, Il est certain qui je n’y résiderai point, car je suis un homme de guerre et non un seigneur lige. A cette heure ma place est aux côtés du Lieutenant-Général aep Aenye.

Malgré ses mots, il se voulait optimiste envers son interlocutrice. Il prit délicatement Adrianna par les épaules et plongea son regard dans le sien. Un sourire s’était peint sur ses lèvres avant de lui déposer un chaste baisé sur le front.

- Mais il serait présomptueux de ma part de parler à la place l’avenir lui-même, poursuivit-il. Sans doute le destin me ramènera-t-il ici pour gouverner à vos côtés lorsque la guerre aura laissé place à la paix pour quelques années.

Ses mains glissèrent le long des bras de la jeune femme jusqu’à lui saisir les phalanges avec bienveillance et douceur. Il déposa un autre baisé sur le dos de la main d’Adrianna avant de les relâcher. Ma foi il ne pouvait lui offrir quelques illusions qu’il aurait tôt fait de briser en manquant consciemment à sa parole. Juan était bien des choses, avait commis des actes dont la jeune femme n’avait même pas idée, mais ne pas tenir une promesse ? Il en était bien incapable, sous bien des aspects il restait homme d’honneur et de parole. Et puis il ne pouvait se résoudre à lui faire miroiter de vint espoir alors même qu’il ne savait ce que le destin lui réservait dans les années à venir.

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Juan aep Deithdhu
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Juan aep Deithdhu
Mar 17 Mar - 0:57

Février 1271 Metinna

Secret caché, Adrianna a grand hâte de terminer son travail pour l'offrir à son père. Au moins il n'aura pas idée d'aller le chercher tout en haut de l'étagère. Son attention revient sur son futur époux alors qu'elle lui a fait découvrir un nouveau lieu de cette demeure et lui vient quelques interrogations sur leur avenir, si cet endroit lui plaît, s'il pourrait la considérer comme sa maison quand elle en aura hérité. Il y répond, elle apprécie sa franchise, n'étant que peu convaincue par les fausses promesses qu'elle a le don de reconnaître assez vite. Alors elle l'écoute avec attention et réalise qu'après leur mariage il leur sera tout aussi compliqué de se voir sur de trop longues périodes comme maintenant. Elle détaille ses iris, il parle franchement et même si ses mots peuvent la rendre attristée, elle est aussi inspirée par le courage qu'il lui témoigne de parler sans filtre devant sa future épouse. Il sait qu'elle a bien assez d'esprit pour comprendre.

Un baiser sur le front fait rougir ses joues, elle apprécie l'attention et l'affection qu'il lui offre, comme un signe qu'il l'apprécie ou alors il n'aurait pas osé de rapprochement physique sans doute. Elle repense un instant à ce qu'il dit, fait le tri rapidement dans les informations. Même s'il n'est pas certain de résider à ses côtés, elle est heureuse de devenir sa femme. Leur bonne entente est promesse d'un avenir en confiance et cela la rassure beaucoup. Elle ne peut le retenir, et bien que l'idée de le voir partir l'attriste elle n'a pas le droit de l'en empêcher pour demeurer à ses côtés. Elle ne se le permettrait pas, Juan est un soldat, il rempli ses devoirs envers l'empire d'abord, et ensuite envers sa famille et elle. Ces temps ci bien que l'on raconte les prémices d'une nouvelle guerre, elle espère égoïstement que celle-ci n'éclatera pas. « Je le comprends aisément » elle souffle doucement, parce que son père et son frère eux aussi étaient soldats et que leur devoir principal ne résidait pas en ces terres. Durant les temps où son père quittait le domaine, c'était sa mère et son oncle qui avaient pour devoir la gestion des terres. Adrianna désire savoir le faire, prendre assez de maturité et d'expérience pour tenir son rôle d'héritière, tenir le pari, montrer qu'elle n'est pas choix de dernier recours mais qu'elle en est réellement capable. Elle désire s'imprégner de cette même conviction dont fait preuve son fiancé pour ses devoirs, s'en inspirer pour y parvenir. Adrianna baisse le regard sur leurs mains liées après la course de ses mains sur ses bras en subtiles effleurements qui la firent frissonner. Il lui reviendra de manière définitive quand la paix sera certaine, l'espoir là lui donne un sourire tandis qu'elle le regarde déposer ses lèvres sur sa main. La caresse de son baiser laisse une trace fantomatique, fait battre son cœur d'une façon étrangère mais pas désagréable. Et sous le charme de ses iris profonds et mystérieux, elle ne peut lui demander plus ni se montrer égoïste.

« Vous pouvez me faire confiance pour vous créer un foyer où vous trouverez le repos et la tranquillité à la fin de vos missions Juan. » C'est sa mission à elle aussi, en tant qu'épouse, mais aussi parce qu'elle désire qu'il se sente ici chez lui et qu'au jour où il pourra rester près d'elle, il sera heureux. « Je vous attendrai » hissée sur la pointe des pieds, elle ose déposer un baiser sur le coin de ses lèvres. Chaste, doux, ce sera aussi un secret bien que cela ne soit pas interdit entre fiancés jusqu'à une certaine limite mais là est le plus loin où elle a pu s'aventurer. Elle revient sur ses pieds alors qu'elle ne parvient pas à soutenir son regard par tant de trouble qu'il lui provoquer, un dernier sourire apparaît sur ses lèvres pourtant et elle se tourne, lui prend la main et l'emmène hors de la bibliothèque. Tout sourire, ravie de sa visite ici, elle a attendu ce moment où il viendrait lui rendre visite, espère qu'il pourra rester quelques jours ou bien revenir plus souvent pour qu'ils apprennent à se connaître avant leur mariage. Elle l’entraîne dans les couloirs, relâche sa main et marche à ses côtés. « J'aimerais beaucoup revoir votre sœur. Pensez vous que nous puissions l'inviter ici pendant votre séjour ? Sa compagnie doit vous manquer » Elle sait qu'ils sont proches tous les deux, autant qu'elle l'était de son frère et de sa sœur. Et quand tout peut basculer, si elle peut offrir un instant en plus à deux frères et sœurs, alors elle est contente. « L'idée de la faire venir pour vous faire une surprise m'est passé par la tête mais il est plus sage de vous demander avant. Mais vous avez l'air de si bien vous entendre...Avez vous toujours eu cette complicité ? »
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Adrianna Trysfin
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Adrianna Trysfin
Dim 26 Avr - 11:05


Le jeune homme éprouvait un curieux sentiment par égard pour la demoiselle qui se tenait à ses côtés. Il éprouvait bien de la paix à se tenir là, dans la quiétude de ces murs. Oui, il aurait voulu lui dire qu’il serait un époux affable contre lequel elle pourrait se blottir sitôt que le trouble viendrait à la saisir, mais hélas la réalité était toute autre. Sans doute devrait-elle s’en quérir auprès de sa mère pour comprendre qu’il n’est pas toujours chose aisé d’être l’épouse d’un homme de guerre, car dès lors que cette dernière aurait pointé le bout de son nez, la couche deviendrait froide.

Ainsi était le monde des hommes, laissant aux femmes solitudes et devoirs sans savoir si un jour la mort viendrait frapper pour emporter ceux qui leur étaient chers au cœur. Sans doute certaines avaient grande joie à se retrouver veuves, tandis que d’autres se retrouvaient sans le sous pour pouvoir subsister. Tous ces petits drames de tout une vie, l’incertitude sur le bout des lèvres. Mais Juan n’avait pas la moindre inquiétude concernant Adrianna, il la savait assez vive d’esprit pour parvenir à tenir le rôle d’unique héritière du domaine de Trysfin. Elle comprenait aussi qu’ils ne seraient un couple paisible comme l’on en trouve dans la campagne.

Un sourire vint à naître sur les lèvres du nilfgaardien tandis que celle de la douce déposaient un doux baiser. Voilà qui était pour parfaire la quiétude qui habitant le cœur du combattant. Bientôt déjà ils quittaient le cocon protecteur que représentait la bibliothèque pour s’en aller ailleurs. Le pas était mesuré, lent, de quoi prendre le temps d’une nouvelle conversation sans que ce soit incohérent pour autant. Tout entre eux était simple, fluide. Voilà qui était pour continuer d’être agréable au Capitaine de la IIIème armée.

- Ce serait avec plaisir de la voir séjourner ici parmi nous, répondit-il dans un premier temps, cela lui fera sans doute oublier davantage encore le décès de son précédent mari.

En effet, sa sœur avait connu bien des douleurs en mariage, ne jouant pas avec la chance pour vivre heureuse dans le duché de Toussaint. Par chance elle était restée à la tête du vignoble de son défunt mari, se faisant également dame à la cour du Duché.

- Nous sommes une famille tout ce qu’il y a de plus dysfonctionnelle, il faut bien l’avouer, poursuivit le jeune homme pour répondre à la douce. La vie à la cour impériale est faite de rivalités et de vengeances, à ceux qui auront le plus d’influence pour obtenir ce qu’ils veulent de l’empereur et de l’empire lui-même. Mais c’est un jeu dangereux car Emhyr var Emreis n’est pas homme à supporter les complots et les messes basses. Aussi, la famille est-elle ce que nous avons de plus précieux pour survivre entre ces meutes de chiens qui rivalisent de fourberie et de ruses pour salir l’honneur des autres et caresser l’empereur dans le sens du poil. Ma sœur est de ces joyaux que l’on ne veut pas voir terni par la bassesse d’une famille rivale, alors plus elle sera loin de la capitale et mieux mon cœur se portera de la savoir à tes côtés.

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Juan aep Deithdhu
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Juan aep Deithdhu
Dim 26 Avr - 12:56

Février 1271 Metinna
Quand elle a rencontré Juan, aux premiers abords elle n'avait pas pensé pourvoir partager tels instants avec lui. Il lui avait apparu si froid et si mystérieux qu'elle en avait perdu confiance en elle pour créer un lien entre eux. Mais aussitôt sous le charme de son regard, cela avait été plus facile et maintenant elle ne craint pas de converser avec lui. Elle apprécie cette sérénité qui les enveloppe tous les deux lorsqu'ils sont ensemble, ses sourires qui se font naturels, il l'écoute et la suit sans émettre de désaccord. Adrianna a eu de moins en moins de mal à imaginer son avenir avec lui, tout en ayant conscience de sa position. Elle espère néanmoins qu'un jour il puisse rester, que les conflits se finisse et qu'elle puisse lui offrir une vie de calme après tout ce qu'il aura fait pour l'empire, que la famille qu'ils auront l'occasion de fonder demeure son seul combat. Ils marchent, après qu'elle ait osé se montrer plus intime, Adrianna espère que la conversation avec elle ne l'ennuie pas. Cela n'a pas l'air d'être le cas alors elle en profite pour le questionner sur sa sœur après avoir eu l'idée de la faire venir ici.

A l'affirmative il répond et Adrianna lui adresse un large sourire qui s'efface lentement lorsqu'il évoque ses préoccupations suite au décès de son époux. Elle demeure silencieuse, désolée pour elle d'avoir à vivre telle perte - si jeune et veuve déjà. Adrianna sait que cela pourrait lui arriver aussi, de vaillants soldats meurent à chaque conflit. Elle ne souhaite pas penser à cette éventualité, choisi de le bénir d'espoirs et de fortune plutôt que de craintes et de mauvaises idées quand il s'en ira au front. Elle ignore de quoi est mort l'époux de sa sœur, probablement cette dernière aura l'occasion de lui raconter ce qu'elle a sur le cœur. Elle trouverait la paix ici, assurément, Adrianna a de quoi occuper ses journées, cette dernière pourrait même l'assister si cela lui plaît.

Adrianna écoute avec attention ce qu'il lui confie. Elle ne connaît pas la vie à la cour impériale bien qu'il lui soit arrivée d'y aller à l'occasion de banquets et de réceptions spéciales, d'événements. La vie là-bas ne l'a jamais attirée et elle n'est pas réellement surprise de la manière qu'il a de décrire les quelques désavantages qu'il y a d'y séjourner. Elle ne connaît pas encore tout ce qu'il y a à savoir sur la famille de Juan et leur laisse le temps de se découvrir bien qu'ils ne se voient pas aussi régulièrement que toute fiancée pourrait le désirer. Elle croit pourtant de tout son cœur que c'est de cette manière là qu'ils pourront tous es deux devenir les meilleurs alliés et avoir confiance l'un en l'autre.  Elle comprend le désir de Juan d'éloigner sa sœur de ces pratiques égoïstes que de ternir les autres pour en redorer son blason et Juan a sans doute bien à faire que passer tout son temps à surveiller ce qu'il se passe autour de sa sœur. Ici il n'y a rien de tel, ils vivent sur leurs terres, reçoivent de la visite et les jours s'écoulent. « Rien ne me ferait plus plaisir que de veiller sur le confort de votre sœur, ici personne ne lui causera du tort. »  Adrianna s'empressera de lui faire parvenir une lettre pour l'inviter à séjourner ici, ainsi elle lui fera aussi préparer une de leurs plus belles chambres avec bien assez d'espace pour qu'elle puisse se sentir à l'aise. Adrianna ne fait pas seulement cela pour plaire à Juan, pour les quelques fois où elle a rencontré sa sœur, elle l'a trouvée tout à fait charmante et a toujours eu dans le désir de faire plus ample connaissance avec elle. Mais si cela rassurerait Juan de la savoir ici alors elle ferait tout pour lui ôter cette épine du pied, qu'il puisse aller l'esprit tranquille en la sachant ici. « Dès demain je me missionnerai sur cette tâche, elle sera escortée jusqu'ici. »

Adrianna lui offre un doux sourire, tandis qu'ils continuent de marcher l'un à côté de l'autre. Leurs pas les ont alors menés jusque dans le couloir où se dressent nombreux portraits de sa famille, là sur un pan de mur elle espère pouvoir faire le leur un jour, mettre en image leur union. « Les rumeurs courent sur une guerre arrivant. » Adrianna laisse son regard courir sur les détails des visages qu'elle croise sur ces toiles, reconnaissant chacun d'entre eux, jusqu'à apercevoir son frère fièrement peint. « Vous allez être appelé n'est ce pas ? » C'est une affirmative, plus qu'une interrogative. Elle ne veut pas qu'il ait à se confondre dans la délicatesse pour apaiser ce qu'elle pourrait ressentir de le savoir là-bas. « Combien de temps puis-je profiter de votre présence à partir d'aujourd'hui ? »
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Adrianna Trysfin
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Adrianna Trysfin
Jeu 28 Mai - 15:06


Être aep Deithdhu était source de bien des complications, être Juan en était une autre. S’il était resté à la Capitale, il aurait sans conteste fait partie de ceux qui intriguaient et complotaient à la cour pour grapiller de cette influence si précieuse. La vie en ayant voulu autrement, il était parti combattre dans le Nord pour un tout autre intérêt qui avait quelque chose de hautement plus intéressant que ce pour quoi se battaient les courtisans. Le pouvoir militaire avait cet attrait bien plus fascinant que ne pouvait avoir l’influence. Le côté martial de la chose était un pouvoir brutal qui influence l’histoire et écrivait cette dernière avec le sang. On se souvenait davantage de ceux qui avaient conquis par la force et la ruse que ceux qui agissaient dans l’ombre. Juan voulait briller sous la puissance de la bannière noire et or de l’empire et pas seulement se contenter d’être un bâtard qu’on avait légitimé faute d’héritier mâle.

Mais de tout cela, il ne saurait en converser avec la douce qui se tenait à ses côtés. Tout cela elle n’avait besoin de le savoir car elle était bien trop pure pour avoir cure de ces détails. Certainement son père l’avait-il tenu éloignée de ces sujets qui ne convenaient pas à la damoiselle. Juan était satisfait de voir qu’elle avait davantage à cœur s’occuper du domaine et des gens qui en arpentaient les terres. C’était une très bonne chose même. Lorsque le prochain conflit prendra fin, il aura la certitude de ne point en trouver un autre dans son foyer.

- Me voilà l’esprit léger de savoir que ma sœur sera ici en très bonne compagnie, un peu de paix loin de la cour de la Duchesse Anna-Henrietta devrait lui faire le plus grand bien.

Leurs pas les avaient menés jusque dans ce couloir où trônaient bien des portraits de gens que Juan ne connaissait pas, du moins pas de nom car certainement la Mort les avait déjà emportés. La conversation glissa sur un autre sujet qui amenait de l’inquiétude dans la voix d’Adrianna, la rumeur d’une nouvelle guerre. Encore quelques pas et la belle lui demanda s’il serait appelé. Bien sûr, aux yeux du Capitaine c’était une évidence, sa mission dans le Nord était liée aux aspirations de l’empereur.

- Oui, répondit-il simplement tandis qu’elle lui demandait combien de temps allait-il séjourner ici.

Pas assez longtemps au goût de chacun, mais les impératifs de la famille et de la guerre étaient pour lui priver de davantage de temps avec sa promise. Les jours étaient comptés avant qu’il ne retourne dans le Nord pour jouer les émissaires du Nilfgaard.

- Quatre ou cinq jours tout au plus, après il me faudra reprendre la route.

Était-ce beaucoup ? Était-ce peu ? Il ne le savait mais c’était tout ce dont il disposait ce jour. Toussaint, Cintra puis les Royaumes du Nord. Témérie, Rédanie, Kaedwen et bien d’autres… Il lui fallait encore exacerber les tentions et les complots pour briser l’unité du Nord qui avait autrefois permis de défaire l’empire.

- astrithr -

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Juan aep Deithdhu
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Juan aep Deithdhu
Mar 9 Juin - 18:31

Alors c'est décidé, sa future belle-soeur viendra résider à Trysfin et sera accueillie comme une membre de la famille. Adrianna est assurée que ses parents approuvent cette idée, sa mère en particulier appréciera un peu plus de présence féminine autre que les domestiques et Adrianna. Quand à Adrianna elle, pourra aussi retrouver la sensation d'avoir une sœur. Et puisque cela rassure Juan, elle a hâte de pouvoir enfin la voir ici. Ce sera alors plus facile pour lui de la visiter et de voir sa sœur, en particulier en périodes difficiles de conflit il n'aura pas à se départager. C'est un petit rire qu'elle laisse échapper, il est certain que sa sœur sera bien plus à l'aise ici qu'au sein de la cour de la Duchesse Anna-Henrietta. Ceci dit, Adrianna ose poser la question de ce fameux conflit, les rumeurs courent dans les campagnes, quelque chose se prépare et elle sait déjà ce que Juan va lui répondre. Il va être appelé, il le lui confirme. Alors sa question principale est de savoir combien de temps encre peut elle oser avoir le plaisir d'être en sa présence. Elle apprécie son honnêteté, alors qu'il lui répond encore.

Quatre ou cinq jours, c'est peu, mais le choix n'est pas le sien et elle l'entend, elle le comprend. Alors même si son visage affiche une mine un peu triste, elle n'ira pas jusqu'à étendre sa peine. Il n'a pas besoin de cela, il est ici pour être en sa compagnie et pas pour l'entendre se plaindre du peu de jours qu'il lui offre. Elle est touchée qu'il le fasse avant de partir, c'était sans doute prévu de cette manière et elle fera tout pour rendre ces quatre ou cinq jours agréables pour lui. « Je me dois alors d'en faire quatre jours inoubliables alors.  Saurais-je relever le défi ?» Elle ose et dédramatise, une pointe de malice dans le regard quand elle croise le sien, histoire de lui montrer qu'elle ne se lamentera pas, au contraire. Puisqu'ils seront amenés à se quitter souvent, elle veut qu'il puisse partir le cœur plus léger que lourd, de la savoir en sécurité et confiante. Elle a sa mère en modèle, et même s'il lui arrivait de craquer, elle passait aussi de belles journées avec le sourire même en le sachant loin. Une pensée toujours pour leur père pour qui ils laissaient un couvert à table au cas où il rentre plus tôt.

Marchant à ses côtés, elle espère que la légèreté dont elle essaye de faire preuve pour ne pas l'accabler lui fait aussi plaisir ; elle le voit, il n'est pas homme qui aime voir les femmes pleurer leur départ. Et elle a trop souffert de départs brusques qu'elle ne pourrait de nouveau se noyer dans cette amertume. Le manque la prendra certainement, c'est naturel, mais des au-revoir lourds sont pires encore. Elle espère qu'il sera séduit par sa force d'esprit, mais aussi par tout ce qu'elle essayera de mettre en place pendant ces quelques jours afin qu'il s'en aille avec le désir de revenir un jour et non pas parce qu'elle est sa fiancé, mais parce qu'ils auront su tisser une complicité qui ira de pair avec leur union.

« Demain, à la nuit tombée il y a des festivités organisées dans le village, nous irons ensemble si vous le souhaitez. Et si vous aimez danser alors je vous proposerai sans doute d'être mon cavalier. » Elle le taquine un peu, se fait un peu moins timide maintenant qu'elle est en sa compagnie depuis quelques instants déjà. Elle a la volonté de lui arracher un sourire. Car quand il sourit elle aime voir ses jolis iris sourire aussi. Une fête tombant à pic, il pourra faire la rencontre des autres habitants de Trysfin mais ils pourront aussi festoyer ensemble et continuer d'apprendre à se connaître dans une ambiance peut être plus vive qu'entre les murs de sa demeure. Adrianna s'est depuis quelques mois découvert des facettes un peu plus sauvage : elle qui avait toujours été sage, occupée le plus clair de son temps à lire, à broder et à peindre, la voilà qui s'est aussi découvert un intérêt à se retrouver au galop les cheveux dans le vent et à s'allonger dans les hautes herbes pour se reposer. Des traits de sa personnalité qu'on ne devine pas en la voyant et pour cause elle le garde assez secret ; ces moments de défoulement lui ont été très thérapeutiques pour faire le deuil de son frère et de sa sœur mais aussi pour passer outre du traumatisme vécu et ne pas enfoncer ses peines en s'enfermant davantage. Le grand air l'inspire de plus en plus, et elle a aussi à cœur de faire quelques balades avec son futur époux.

« Il y a t-il quelque chose que je puisse organiser ici pour vous qui vous ferait plaisir ? »
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Adrianna Trysfin
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