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The Witcher a ouvert ses portes le 15.02.2019
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À la croisée des chemins - Aldric de Faroe

 :: Royaumes du Nord :: Temeria
Dim 18 Oct - 2:58
15 Aout 1271

L’auberge n’était vraiment pas vilaine pour un si petit village. Elle était bien entretenue, bien chauffée et avec une cave bien fournie. Et surtout, les aubergistes, un petit couple attachant, avaient le cœur bon. Le mobilier était simple mais de bonne facture, un comptoir, trois grandes tables auxquelles se réunissaient souvent les travailleurs le soir, paysans, chasseurs, bucherons… Il y avait aussi au fond quelques tables plus intimistes, de 2 ou 3 personnes chacune. Sans oublier les chambres, à l’étage, elles aussi rustiques mais confortables. Les femmes et les enfants se réunissaient souvent autours d’une grande tablée, un peu à l'écart. Elles riaient, échangeaient des ragots, brodaient, confectionnaient des paniers en osier ou toute autre activité manuelle.

Oui c’était un lieu paisible, chaleureux et depuis plus d’une semaine, Thorunn y chantait tous les soirs, pour le plus grand bonheur de la propriétaire, qui lui avait offert le gite et le couvert en paiement de l’animation que la barde offrait. Lorsque les hommes rentraient des champs et que l’auberge commençait à se remplir, Thorunn s’installait dans un coin de la salle, sur une chaise qui avait été mise ici à cette occasion. Elle attendait quelques instants et sentait cette atmosphère si particulière s’installer, ce sentiment de plénitude et de paix intérieure. Le silence se faisait tout naturellement, sans avoir besoin de le réclamer et les regards se tournaient vers elle, avec bienveillance, pour la plupart.

Pourtant Thorunn savait que cela ne pouvait durer éternellement, dans quelques jours elle reprendrait son chemin, sans vraiment savoir ou aller ni pourquoi, mais il le fallait. Pour la promesse qu’elle s’était faite à elle-même, pour cette liberté qui parfois l’enivrait et lui donnait des vertiges, pour l’aventure et le simple plaisir de découvrir le monde et ses habitants. Pour trouver un sens à sa vie, devenue si vide ces derniers mois depuis la disparition. Y penser était douloureux et en même temps elle avait besoin d’y songer, de laisser la place à son chagrin, quelques minutes… Et aussi de penser à ça… Cette vie perdue qui s’était épanouie en elle et s’était éteinte bien trop tôt, par sa faute.

Elle soupira et regarda son bras droit, faible, qui n’avait plus la force de porter un bouclier ou même de jouer de la harpe ou du luth. Mais ce soir, elle avait la chance d’être accompagnée par un barde de passage lui aussi… Ils avaient sympathisé, échangé des chansons et des nouvelles. Ils s’étaient mis d’accord sur les morceaux qu’ils interprèteraient pour cette soirée. Il lui avait même proposé de repartir le lendemain avec lui mais la jeune femme avait encore quelque chose à terminer dans ce village.

Elle but la dernière gorgée de sa bière et regarda son collègue. À côté de lui elle faisait un peu honte à la profession. Il portait une tenue sophistiquée et colorée, avec quelques fanfreluches, qui n’étaient à dire vrai par vraiment au gout de la jeune femme. Alors qu’elle, elle était habillée de façon beaucoup plus discrète et pratique. Son pantalon, lacé de chaque côté sur ses hanches, était usé presque jusqu’à la trame et il lui faudrait bientôt en acheter un autre. Ses bottes, alors qu’elle les avait brossées, étaient tachées par de la boue séchée mais au moins elles n’étaient pas trouées. Elle portait une tunique un peu étriquée, d’un gris bleu délavé et serrée sur ses avant-bras par des lacets. Elle la tenait de l’époque où elle avait quitté Skellige, autant dire qu’elle avait déjà servie quelques années. Enfin la seule chose neuve sur elle et dont elle était un peu fière était un gilet bleu nuit, épais, ajusté et sans manche, fermé par un lacet. Il serrait sa taille et descendait sur ses reins, rehaussant sa silhouette. Ce dernier lui avait été donné par Trille, l’aubergiste, quand Thorunn avait accepté de chanter pour eux. La bonne femme avait eu de la peine de la voir ainsi déguenillée et lui avait offert sans vraiment lui laisser le choix, « pour cacher la misère ».

La barde souriait en y repensant, jouant avec une des tresses ornant sa chevelure blonde… Elle se leva de la grande table qu’elle occupait, suivie de son comparse d’un soir. Ils allèrent s’assoir à leur place et le silence se fit progressivement. Elle ferma un instant les yeux, le barde commença à jouer de la vièle, elle sourit et se laissa envahir par la musique. Elle commença par une chanson gaie, qui parlait avec humour d’un baron qui se faisait arnaquer par un simple paysan, déclenchant des sourires et des rires dans l’assistance. Elle continua sur quelques chants courts qui parlaient de l’actualité des royaumes du nord et les villageois écoutaient avec attention, eux qui apprenaient parfois après tout le monde ce qu’il se passait autours d’eux. C’était aussi ça, le rôle des bardes, répandre des nouvelles fraiches. À un moment elle enchaina avec une ballade récente, qui contait l’amour secret d’un homme de haut rang et d’une simple servante. Elle sentit l’atmosphère changer, les femmes autours du feu avaient les yeux dans le vague, rêvant à cette passion à la fois ardente et courtoise, qu’elles ne connaitraient jamais pour la plupart. Elle vit les enfants présents qui commençaient à s’endormir au son de la musique, la nuit était tombée et elle décida de conclure avec une dernière chanson, qu’ils n’avaient initialement pas prévue. Elle se pencha à l’oreille du barde et lui donna le nom de la chanson. Il sourit et hocha la tête. Elle ferma de nouveau les yeux, inspira un instant, sentant son cœur se serrer et laissa l’émotion, puissante, l’envahir.




Aux premières notes, le son clair de sa voix emplit l’auberge. Elle garda les yeux fermés et chanta une vieille berceuse dont on supposait qu’elle avait été composée par une elfe de l’ancien temps. On racontait qu’elle avait perdu son fils, tué lors des premières batailles entre les hommes et les elfes et qu’elle chantait son amour pour lui. Une dernière berceuse, lui souhaitant de dormir paisiblement à présent. La légende avait été reprise par d’autres races et le chant était devenu universel. Il avait été entonné par bien des mères, unies dans un sentiment commun, celui de donner naissance aux massacrés de demain. Thorunn mit toute sa douceur dans ses mots et lorsqu’elle ouvrit les yeux à la fin, ils brillaient de larmes qu’elle ravala en inspirant profondément. Le barde posa sa main sur son bras en silence, elle lui sourit et tous deux saluèrent l’assistance. Personne n’osa applaudir, préservant l’ambiance qui régnait. Cette atmosphère que l’on peut parfois ressentir le soir, juste avant de se coucher, comme un instant volé et suspendu dans le temps. Quelques hommes, mal à l’aise avec les émotions suscitées, quittèrent l’auberge précipitamment, adressant un salut maladroit aux propriétaires et déposant quelques pièces pour les bardes. La plupart des femmes se levèrent petit à petit, certaines réveillant leurs enfants, d’autres les prenant dans leur bras, endormis, pour rentrer dans leur foyer et les glisser dans leur lit. Une petite fille vint près de Thorunn et lui tendit une pièce que son père venait de lui donner et dit d’une petite voix innocente

« Plus tard je serais comme vous, moi aussi je chanterai des chansons qui font chauds en dedans »

La barde rit et caressa la tête de l’enfant

« Merci Yonath, je suis sûre que tu feras une excellente barde » elle la regarda courir vers son père et ajouta pour l’homme « Ne vous inquiétez pas, je passerais demain avec les herbes et l’onguent pour votre fils » il lui adressa un signe de tête chaleureux en quittant l’auberge.

Les conversations reprirent entre les villageois qui restaient. Le barde pris sa part de piécettes et remercia Thorunn, lui proposant une dernière fois de l’accompagner le lendemain, ce qu’elle refusa à nouveau, avec douceur. Il se retira dans sa chambre et Thorunn s’accorda un instant de solitude à un petite table au fond de l’auberge. En regardant par la fenêtre, elle vit la lune, presque pleine. Elle fut parcourue d’un frisson, ne pouvant s’empêcher de redouter ce moment. L’aubergiste lui apporta un plat au fumet délicieux et une pinte de bière avant de la laisser à ses pensées...


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Thorunn
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Thorunn
Jeu 22 Oct - 2:52
Alors que les clients de l'auberge se concentraient sur les bardes qui s'apprêtaient à débuter leur représentation, un sorceleur encagoulé venait de franchir la porte de l'établissement. La mine sombre et les traits tirés, Aldric paraissait éreinté après avoir passé trois jours et surtout trois nuits à chasser une guenaude sépulcrale à quelques kilomètres d'ici.
Son regard avait très rapidement balayé la salle, ne s'attardant pas sur ceux qui s'y trouvaient, l'accueil réservé aux sorceleurs par certains braves gens n'était pas toujours des plus chaleureux. Il avait préféré se diriger au plus vite vers le comptoir, ne retirant sa capuche que pour s'adresser au propriétaire des lieux.

"Bonsoir, je vais vous prendre une chambre. Et une bière..."

L'aubergiste lui répondit en souriant.

"Vous avez de la chance, il m'en reste une seule. Enfin de chambre, pour la bière nos stocks sont plus importants. Vous comptez rester longtemps ?"

"Une nuit ou deux" en se tournant vers le salle, le natif de Faroe grimaça, visiblement endolori "en fait partons plutôt sur trois..."

Au cours de l'affrontement, la guenaude avait laissé au sorceleur un souvenir de leur rencontre. Surprenant son adversaire, elle lui avait assené un violent coup de griffe au flanc gauche. Pas de quoi empêcher Aldric de lui trancher la tête quelques minutes plus tard, mais de quoi le gêner un moment. Il avait bien désinfecté comme il pouvait les plaies et poser un bandage mais bien que ralentie, l'hémorragie n'était pas entièrement stoppée et à cet instant même il pouvait sentir du sang s'écouler de ses pansements sous son armure de cuir entaillée.
C'était pour s'offrir quelques jours de repos nécessaires à la cicatrisation de ses blessures que le chasseur de monstre avait rejoint cette auberge et s'apprêtait à y dépenser une part de la prime qu'il venait de toucher, espérant se remettre au plus vite.

L'aubergiste venait de lui apporter sa bière et Aldric s'apprêtait à la boire rapidement pour rejoindre au plus vite sa chambre quand les bardes débutèrent leurs chansons. Les premières paroles de la demoiselle figèrent le sorceleur.
Cette voix... Elle lui semblait familière... Était ce possible que ce soit elle ?
Il se retourna, dos au comptoir, pour observer le spectacle et reconnu aussitôt la jeune fille maudite qui avait été cinq ans auparavant la cible d'un contrat offert par les gens de son propre village à Skellige. Aldric avait accepté la mission sans connaitre précisément la cible avant de se rétracter en découvrant la véritable identité de la "créature" et en lui offrant son aider pour s'échapper.
Le sorceleur de l'école du Griffon avait ensuite recroisé brièvement la route de Thorunn trois ans plus tard sur le continent en acceptant un contrat offert par le groupe de mercenaire auquel elle appartenait alors.
Visiblement le destin avait remis sur sa route une troisième fois la jeune femme en les réunissant dans cette auberge au beau milieu du trou du cul des royaumes du nord.

Alors qu'il repensait à leurs précédentes rencontres, Aldric se laissa un instant envouter par la voix mélodieuse de la jolie blonde. Il était content de la revoir, et surtout de la savoir toujours en vie après leur dernière rencontre. La vie de mercenaire n'étant pas sans risque. Un peu comme la sienne en fait...
Lorsque le spectacle pris fin et que la foule se dissipa, le natif de Skellige observa la barde s'isoler à une table. L'occasion de passer saluer une vieille connaissance.

"Aubergiste, finalement je vais prendre deux bières de plus."

Les boissons servies, Aldric les pris en main et abandonna son comptoir pour se diriger vers la table de la jeune femme. Elle semblait être dans ses pensées, regardant la fenêtre. Ainsi elle ne le vit pas arriver et n'entendit que sa voix lorsqu'il s'adressa à elle, arborant un large sourire.

"Tu m'avais caché une si jolie voix Thorunn.
Ne laisse pas ta gorge sécher, je ne voudrais pas que tu la perde."


Le sorceleur déposa une bière devant la barde en prononçant ses mots. Ce mouvement lui arracha une grimace et il se tint une seconde le flanc gauche avant de retrouver aussi vite son sourire.

"Je peux m'assoir un instant avec la star de la soirée ?"
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Aldric de Faroe
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Aldric de Faroe
Jeu 22 Oct - 13:37
Elle s’apprêtait à s’étirer et à bailler quand une voix la fit sursauter. Elle esquissa par reflexe un mouvement de sa main gauche vers sa taille où aurait dû se trouver sa ceinture, qu’elle avait laissé dans sa chambre. Le temps de sortir de ses pensées et lorsque que les mots prononcés prirent enfin leur sens dans son cerveau embrumé, elle leva les yeux vers son interlocuteur… Sa bouche s’ouvrit mais elle resta muette, demeurant ainsi quelques secondes, arborant vaguement l’expression d’un poisson hors de l’eau. Entre l’étonnement et le pur bonheur de revoir un visage connu elle prononça son nom, comme pour rendre sa présence ici bien réelle.

« Aldric … »

Les souvenirs qu’elle partageait avec lui affluèrent dans son cerveau, pendant quelques secondes, comme un gout à la fois doux et amer. Il était venu, il y avait, quoi ? Cinq ans ? pour tuer le monstre de son village. Elle avait vu en lui d’abord un autre monstre, elle l’avait imaginé sans cœur, rêvé de lui en train de transpercer son corps de son épée. Il l’avait vu presque au plus mal, quand sa malédiction la possédait tout entière, quand chaque nuit les murs de sa chambre semblaient se refermer sur elle. Quand l’angoisse et l’attente l’étranglait et qu’elle fuyait le sommeil de tout son être pour essayer de résister à la créature qui bientôt allait gratter et griffer l’intérieur de son crâne. Il était venu vers elle, ou elle vers lui, alors qu’elle ne supportait plus les regards que sa propre famille posait sur elle. Elle l’avait supplié de prendre sa vie, de mettre fin à ses souffrances et le sorceleur avait tout simplement refusé.

Elle se souvenait que le monstre qu’elle avait imaginé avait laissé place à un sauveur, qui possédait sans doute plus de cœur qu’il ne voulait bien le penser lui-même. Il lui avait redonné espoir, il savait qu’une malédiction pouvait être brisée. Elle se souvenait parfaitement de ce mélange de sentiments qui l’avait envahi quand il lui avait proposé de s’échapper de cet endroit, avec lui. Sa mère avait malheureusement réduit ses espoirs à néant lorsqu’elle l’avait pratiquement enlevé et trainé sur le continent.

Mais des années plus tard, ils s’étaient retrouvés, à des kilomètres de Skellige. Thorunn avait cru au hasard et s’était demandé quelles étaient les probabilités que le contrat de son groupe soit accepté par cet homme en particulier. Elle en avait été à la fois heureuse et troublée. À l’époque, elle n’était pas certaine de vouloir se rappeler de cette période de sa vie et dans le groupe, seul Bjorn savait ce que le Sorceleur avait représenté pour elle.

Et ce soir, alors que la barde avait perdu tout ceux à qui elle tenait peu de temps avant, le voilà qui apparaissait encore comme par magie, et dans un lieu improbable qui plus est. Était-ce la Providence qui se moquait d’elle ou au contraire un coup de pouce du Destin ? Thorunn décida de croire plutôt au coup de pouce, quitte à être déçue.

Elle le détailla du regard, affichant un sourire radieux, heureuse qu’il soit toujours en un seul morceau malgré les activités qu’il menait. Elle voulut le remercier et ouvrit la bouche pour la refermer presque aussitôt, il lui avait semblé pendant un court instant qu’il souffrait… Se trompait-elle ? Elle effleura la boisson du bout des doigts et fit un signe vers lui

« Sorceleur… » Amusée, elle avait prononcé ce mot à voix très basse afin de ne pas attirer l’attention des dernières personnes présentes. Elle appuya son coude gauche sur la table et posa son menton sur sa main, scrutant ses traits « … Assieds-toi et plus longtemps qu’un instant je te prie » de la main droite, elle fit glisser doucement vers lui l’écuelle contenant son repas auquel elle n’avait presque pas touché « et sers-toi tant que c’est chaud si tu le désire, tu dois avoir faim ? » Elle revint déposer ses doigts douloureux sur sa chopine « Merci. La bière est la meilleure des amies pour nous autres bardes. Pour sauvegarder nos voix car on dit effectivement qu’elle adoucit la gorge. Pour nos chansons également car elle délie les langues et nous offre parfois des histoires édifiantes à écouter. Et j’ai hâte que tu me raconte la tienne alors bois ! »

Elle lui sourit malicieusement et attrapant sa boisson, elle but quelques gorgées rafraichissantes. Thorunn reposa la chopine et essuya par reflexe la mousse laissée sur ses lèvres avec sa langue, discrètement. Elle l’observait avec attention, curieuse, comme elle l’avait parfois fait par le passé. Son expression mutine se transforma petit à petit en moue inquiète. Elle craignait de se faire des idées sur la souffrance du sorceleur, peut-être qu’elle se trompait et qu’il n’avait rien. Mais elle craignait encore plus de ne rien faire s’il souffrait réellement. Elle se jeta à l’eau, les sourcils froissés et se redressa, sincèrement soucieuse

« Est-ce que tout va bien ? Tu sembles avoir mal… »


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Thorunn
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Thorunn
Mar 27 Oct - 16:10
La barde semblait elle aussi contente de le revoir et à son invitation, le sorceleur s'assit face à elle, non sans grimacer à nouveau en se mouvant.
Oubliant aussi vite sa douleur, Aldric retrouva le sourire face à la belle blonde mais fit non de la tête à sa proposition de repas.

"Non merci, j'ai déjà mangé du lièvre sur la route. Et puis je m'en voudrais d’ôter le pain de la bouche de la célébrité de cette taverne. Je me contenterai de boire avec toi."

Joignant le geste à la parole, il repoussa l'écuelle vers la guérisseuse tout en saisissant sa pinte de bière à pleine main. Cherchant le regard azuré de la belle, le natif de Faroe leva son verre et trinqua avec elle.

"A nos retrouvailles Thorunn !
Mais sache que les sorceleurs ont pour habitude de rester discrets, alors je ne suis pas sûr que l'aubergiste aura assez de bière pour me faire raconter mes histoires !"


Alors qu'il terminait sa phrase en arborant un large sourire, Aldric porta la pinte a ses lèvres et but une généreuse gorgée de bière.
L'ambiance chaleureuse de leurs retrouvailles dans cette auberge contrastait fortement avec l'austérité et les ténèbres qu'il avait côtoyé ces dernières nuits à la chasse à la guenaude sépulcrale. Pourtant le souvenir qu'elle lui avait laissé se rappelait toujours au sorceleur à chaque mouvement un peu trop brusque et ce petit manège n'avait visiblement pas échappé à la guérisseuse.

"Les risques du métier..."

Se contenta de répondre Aldric, souriant, à la question de la jolie blonde sur son état de santé. Presque instinctivement pourtant sa main se porta sur son flanc gauche et quand elle s'en détacha, c'est du sang qui la recouvrait.
Le sorceleur observa un instant sa main maculée avant de l'essuyer sur son armure de cuir. Visiblement il n'allait pas pouvoir prolonger éternellement cette soirée sous peine de laisser quelques traces de son passage que les propriétaires des lieux n'apprécieraient pas forcément.

"Toi aussi tu sembles avoir eu un problème au cours de ta route. Ta main... Elle est cassée ?"

La gêne de Thorunn lorsqu'elle utilisait sa main droite n'avait pas échappé à l’œil affuté du sorceleur. En dehors de ça elle semblait presque être la même que celle qu'il avait quitté lors de leur dernière rencontre. Du moins à cet instant ou ils trinquaient ensemble...
Quelque chose était pourtant très différent. Se penchant un peu vers l'avant, Aldric tourna la tête vers le coté puis vers l'arrière, comme s'il cherchait quelqu'un. Loin d'imaginer ce qu'il s'était passé, le natif de Skellige l'interrogea avec une certaine maladresse.

"Ta garde rapprochée de mercenaire et leur blondinet de chef sont partis se coucher après avoir bu leur tisane ou ils ne sont pas dans le coin ?"

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Aldric de Faroe
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Aldric de Faroe
Mer 28 Oct - 3:56
Pendant un court instant, la présence du sorceleur avait éclipsé le fantôme de Bjorn qui flottait toujours dans son esprit. Il était sa première pensée lorsqu’elle se réveillait le matin et quand enfin elle s’endormait, elle revoyait son visage dans ses rêves et ses cauchemars. Mais la, ce petit moment de répit qu’Aldric lui offrait était salvateur. Elle l’écoutait en souriant.

Thorunn regrettait quelque peu la discrétion des sorceleurs. Ses histoires l’intéressaient sincèrement et déjà lors de leur dernière rencontre, Aldric n’avait pas été très loquace concernant sa vie depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Non seulement cela aurait fait de belles chansons, mais surtout, elle avait toujours été curieuse d’en savoir plus sur celui qui lui avait fait si forte impression lorsqu’elle était plus jeune.

À la réponse que lui donna Aldric quant à son état de santé et malgré le sourire qu’il affichait, Thorunn fronça les sourcils, franchement inquiète à présent. Les risques du métier… Elle se dit que la populace avait tendance à oublier les risques que prenaient les sorceleurs afin de leur permettre de dormir en paix. Ils travaillaient dans l’ombre, accomplissant une besogne dont personne d’autre ne voulait se charger. Oh bien sur parfois ils étaient remerciés du bout des lèvres quand ils ramenaient leur trophée. Mais une fois leur exploit oublié, ils avaient droit en retour à des regards chargés de peur et de dédain. Tout au mieux ils étaient ignorés. C’était peut-être moins vrai pour ceux qui n’avaient pas d’yeux de chat ou autres mutations ? Il faudrait qu’elle pose la question à Aldric.

Lui n’avait pas d’yeux de chat mais des yeux bleus qui lui rappelaient ses îles. Par les Dieux que c’était bon de retrouver quelqu’un qui venait aussi de son royaume, un visage connu. Pensive, elle ne remarqua même pas le geste de l’homme, ni le sang qui avait maculé sa main. Elle picora un peu dans son assiette et porta la nourriture à sa bouche.

Elle allait insister pour en savoir plus sur la douleur qu’il ressentait quand il posa la question sur sa main, elle battit des cils, reprenant ses esprits. Immédiatement le souvenir du moment où son bouclier explosa ressurgit dans sa mémoire, sa maladresse, son erreur qui lui avait couté son enfant, son amant et sa dextérité. Elle regarda sa main sur la table, ses doigts légèrement tordus puis leva les yeux vers Aldric.

« Oh ça… » sa voix était un peu plus faible qu’elle ne l’aurait voulu. « … ce n’est rien » Elle acquiesça « mes doigts ont été cassé ainsi que mon bras. Un mauvais souvenir de bataille » elle répéta les mots du sorceleur, taquine « Les risques du métier »

Elle leva un peu sa main devant elle et serra légèrement le poing, ce qui lui déclencha immédiatement une douleur. Thorunn rangea sa main sous la table, la trouvant disgracieuse. La barde se para de son plus beau sourire de façade, elle en avait l’habitude. La personne qui savait le mieux voir à travers ce masque n’était malheureusement plus là.

Elle détestait la forme imparfaite qu’allaient sans doute garder ses doigts, un peu tordus. La magicienne l’avait prévenu, la barde s’y était prise trop tard pour lui permettre de rattraper complétement les fractures. Heureusement la magie l’avait soulagé et avait évité aux os de se ressouder d’une façon qui aurait rendu tout mouvement impossible. La Dame lui avait dit qu’avec du temps elle retrouverait un peu de dextérité. Pas autant qu’avant mais avec de la chance, elle pourrait peut-être à nouveau jouer un peu de musique. Son bras lui, allait mieux de jour en jour mais il restait faible et avait bien besoin d’être remusclé.

En voyant du coin de l’œil Aldric remuer sur sa chaise et chercher quelque chose, elle leva les yeux et pencha légèrement la tête sur le côté, curieuse. Elle se figea complétement à sa question. Inspirant avec force, son sourire s’estompa lentement et elle jeta un regard désespéré vers le sorceleur. Ses yeux cherchèrent les siens un court instant, suppliants silencieusement. C’était la première fois depuis la tragédie qu’elle croisait quelqu’un qui avait connu Bjorn et son groupe. Si Aldric regardait son visage à cet instant, il pouvait voir les os de sa mâchoire se crisper, elle serrait les dents à s’en faire mal alors qu’elle tentait de reprendre le dessus sur ses émotions. Elle déglutit. Elle allait vraiment le dire ? Est-ce qu’elle en était capable ?

Sa voix tremblait un peu « Non ils ne sont pas là » Dans un souffle elle se jeta à l’eau « Ils ont disparu, je sais que la plupart sont morts » Elle revoyait encore parfaitement leurs cadavres dans les fosses communes, elle avait encore cette odeur atroce dans le nez. Pour se donner une contenance, elle saisit sa bière et bu longuement. Lorsqu’elle la reposa, elle esquissa un sourire se voulant détaché et tenta même un petit haussement d’épaule qui sonnait faux. « Le « blondinet » aussi est introuvable, j’ai dû me résoudre, soit il est mort soit il m’a oublié ».

Sous la table contre sa cuisse, elle serra ses doigts abimés, la douleur remonta jusqu’à son bras, lui donnant un sentiment de contrôle sur ses sensations. Elle continua plus fort jusqu’à avoir l’impression que ses os grinçaient, jusqu’à ce que cela devienne insupportable. C’était toujours mieux que la souffrance qui hurlait dans son crâne.

Elle ne se sentait pas du tout résolue en vérité et il lui semblait qu’elle allait passer le reste de ses jours à le chercher dans tous les Royaumes du Nord, même au-delà. Bjorn avait aimé le monstre qu’elle était. Comment pourrait-elle renoncer ? De toute façon elle n’avait plus vraiment de but à présent. Mais s’il était vivant comme Thorunn le croyait, pourquoi il ne l’avait pas retrouvé ? Cette question revenait sans cesse dans sa tête et la première réponse qui lui venait était douloureuse.

Changeant de sujet avec plus ou moins de subtilité, elle pointa du doigt l’endroit ou Aldric semblait souffrir « Sinon tu comptes rester dans cet état ou tu veux bien me laisser regarder ? » En se penchant au dessus de la table pour essayer de voir son flanc gauche, la jeune femme remarqua le sang sur son armure. Agacée de n’avoir rien vu elle se leva, fit le tour de la table et se planta à côté de lui. Elle posa doucement sa main valide sur son épaule. « Tu saigne… Au lieu de me laisser déblatérer et de faire comme si de rien n’était tu n’aurais pas pu me le dire ? » Thorunn désigna les escaliers qui menaient aux chambres avec autorité « Tu veux bien venir me montrer ça et aller te reposer au lieu de faire le malin ? » Thorunn froissa ses sourcils et se radoucit. Elle esquissa un sourire doux et affectueux puis murmura, inquiète « Nigaud va… S’il te plait, ne reste pas comme ça »


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Thorunn
Lun 2 Nov - 13:39
Visiblement Thorunn n'était pas tout à fait à l'aise avec sa main cassée qu'elle s'empressa de cacher sous la table, ce qui n'échappa pas au sorceleur. Les blessures, il ne connaissait cela que trop bien. Par chance il ne s'était jamais gravement fracturé un membre, ce qui aurait pu lui être fatal lors d'un contrat et de toute façon mettre fin à sa carrière s'il en avait gardé des séquelles lourdes. Un sorceleur qui ne peut plus utiliser pleinement un de ses bras est un sorceleur mort. Tôt ou tard.
Mais la jolie blonde ne souhaitait pas dramatiser son accident et Aldric la comprenait parfaitement. En souriant, il répondit à sa remarque en se montrant tout autant taquin qu'elle.

"Il semblerait que le métier de barde devienne de plus en plus risqué..."

Le ton de leurs échanges changea brusquement lorsque le natif de Faroe l'interrogea sur l'absence de son groupe. Thorunn semblait s'être liquéfiée au moment même ou il avait posé cette question, il paraissait évident qu'un drame s'était joué même si la guérisseuse tentait tant bien que mal de garder bonne figure en lui répondant.
Aussitôt Aldric avait regretté d'avoir ainsi mis les pieds dans le plat, ressassant dans l'esprit de la barde de terribles souvenirs. Mais les mots avaient été prononcés, il était trop tard pour les reprendre.
Compatissant avec elle et s'en voulant d'avoir abordé le sujet, le sorceleur prit la main de la jeune femme dans la sienne en s'excusant.

"Je suis... Désolé. Je n'aurai pas du..."

Un lourd silence menaçait inexorablement de s'installer mais l'intervention plus ou moins subtile de Thorunn pour changer de sujet les en épargna tous les deux. Sa blessure au flanc, Aldric l'avait presque oublié avec ces dernières révélations. A vrai dire tout ça lui paraissait presque sans importance à cet instant.

"Non, ne t'inquiètes pas. Tout va..."

Mais la guérisseuse ne lui avait pas laissé terminer sa phrase avant de se lever pour l'observer, et elle avait cette fois vu le sang qui s'écoulait au travers de son armure. Le sorceleur garda le sourire, minimisant ses blessures.

"Ce n'est rien de grave. Tu sais je saigne à peu prés toutes les semaines, les créatures se laissent rarement chasser sans combattre."

Instinctivement il avait masqué son flanc gauche de sa main, comme pour le cacher du regard de la  jeune femme. Il savait pourtant qu'il allait devoir soigner ces plaies et que l'aide d'une guérisseuse serait plus que la bienvenue. Mais sa fierté de loup solitaire lui imposait de refuser cette aide. Jusqu'à ce Thorunn prenne un ton plus soucieux et lui redemande en murmurant.

"Hum... D'accord. Mais je te paierai pour ça."

Finissant sa bière d'un trait, Aldric se leva de table en grimaçant à nouveau.

"Suis moi. Ma chambre est à l'étage."

Ils traversent alors la salle qui était à cette heure en grande partie désertée par les clients. Les derniers présents devaient cependant se demander ce que la barde et ce type aux allures de sorceleur allaient faire après avoir montés ces escaliers, les apparences laissant imaginer bien d'autres choses qu'une guérisseuse venant en aide à un homme blessé.
Une fois à l'étage, Aldric ouvrit pour la première fois la porte de la chambre qu'il venait à peine de louer, en découvrant l'intérieur en même temps que Thorunn. La pièce était de taille relativement modeste, le style était très sobre mais plus que confortable aux yeux du sorceleur qui passait une bonne partie de ses nuits à l'extérieur. A droite de l'entrée se trouvait un lit semblant propre et douillet. A l'opposé il y avait une cheminée dans laquelle un feu de bois était allumé et à coté duquel une bassine d'eau chauffait. Entre les deux, enfin, trônait une petite table de bois et deux chaises.

Le sorceleur fit quelques pas à l'intérieur de sa nouvelle demeure, invitant d'un geste de tête la barde à le suivre. Puis il déposa ses affaires au pied du lit avant de se retourner vers la jolie blonde, souriant.

"Bienvenue chez moi. Enfin pour 3 jours..."
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Aldric de Faroe
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Aldric de Faroe
Lun 2 Nov - 19:41

Quelques mois auparavant, Brunhild lui avait tendu la main et voilà que maintenant, celui qu’elle considérait toujours comme son sauveur avait pris la sienne et lui avait offert du réconfort. Elle ne s’attendait pas à cette attention et cela lui avait réchauffé le cœur, plus qu’elle ne l’aurait cru possible et sans doute plus qu’elle ne voulait bien l’admettre. Décidément, Thorunn pensa que les êtres humains étaient de surprenantes créatures et que l’on pouvait attendre d’eux le pire comme le meilleur. En ce qui concernait Aldric en tout cas, la jeune femme ne s’attendait pas au pire. Il lui avait déjà prouvé à plusieurs reprises qu’il était digne de confiance et que sous ses airs de chasseur solitaire, se cachait une humanité dont peu de gens pouvait se vanter. Et elle n’avait pas souvenir qu’il s’en vante d’ailleurs, ou peut-être sur le ton de la plaisanterie.

C’était en partie pour ça que la guérisseuse s’inquiétait autant pour lui à cet instant. Peut-être que ce n’était rien de grave cette fois comme il le prétendait, mais le chasseur de monstres venait de lui confirmer ce qu’elle craignait, il était régulièrement blessé. Elle réprima un frisson et n’osa imaginer le genre de chose qu’il devait parfois affronter dans les lieux les plus sombres des Royaumes du Nord. La blonde se demanda combien de sorceleurs pouvaient perdre la vie en chassant des monstres ? Il lui semblait se souvenir qu’Aldric lui avait dit que leur existence se terminait rarement paisiblement. Tous les deux n’étaient peut-être pas très proches, en tout cas, pas autant que Thorunn l’avait ardemment souhaité quelques années auparavant - sa mère avait soigneusement veillée à ce qu’ils ne le deviennent pas en l’empêchant de partir avec lui d’ailleurs. Mais il était l’une des dernières personnes sur cette terre qui la connaissait aussi bien. Et elle devait bien avouer qu’elle tenait à lui. L’imaginer en train de se vider de son sang, seul, dans une quelconque grotte puante ou une sombre forêt lui donna quelques suées froides.

C’est pourquoi lorsqu’il accepta, la jeune femme ressenti un vif soulagement. Elle tiqua un peu lorsqu’il lui dit qu’il la paierait. La guérisseuse murmura avec un sourire en coin, amusée, en le regardant finir sa bière

« C’est ça… compte là-dessus et bois ta bière »

Elle lui devait bien ça, elle lui devait même bien plus que ça d’ailleurs. Elle lui ferait ravaler ses pièces avec plaisir quand il irait mieux, le moment était mal choisi pour négocier. Surtout qu’il venait de grimacer encore en se levant. Thorunn lui emboita le pas, inquiète, en se demandant ce qui pouvait bien l’attendre sous son armure. Enfin en ce qui concernait la blessure, rien de plus bien entendu.

Lorsque les deux natifs de Skellige traversèrent la salle, Thorunn tourna la tête vers la patronne qui frottait son comptoir avant la fermeture pour lui faire un petit signe. La barde était logée chez elle et elle ne voulait pas que sa logeuse s’inquiète de l’heure tardive à laquelle elle pourrait rentrer. Pourtant lorsqu’elle croisa son regard elle n’y vit aucune inquiétude au contraire, la bonne femme lui fit même un petit geste réjouit d’encouragement. La blonde ne comprit pas bien ce qui lui valait cette approbation ? Tout en y réfléchissant, elle montait les escaliers, gardant un œil sur Aldric et essayant d’estimer la gravité de son état à la façon dont il se déplaçait. Ce qui n’était pas chose facile le concernant, il était un combattant aguerri. Les personnes « lambda » étaient plus faciles à lire, les postures qu’ils prenaient, leur façon de se mouvoir, en disaient souvent plus long sur les douleurs qu’ils ressentaient que leurs propres mots. Mais pour un homme qui s’était entrainé des années durant comme lui, la discipline auquel il avait soumis son corps ne permettait pas à la guérisseuse de jauger de la gravité de sa blessure.

En arrivant en haut des escaliers ce qui lui avait échappé la frappa immédiatement. Elle venait de comprendre ce qui avait poussé sa logeuse à l’encourager avec autant d’enthousiasme. La femme savait Thorunn seule depuis un bon moment, elle lui avait souvent dit que c’était d’un homme dont la jeune femme avait besoin, qu’elle pourrait lui présenter des « conquêtes » tout à fait convenables selon ses termes… La bonne femme avait dû s’imaginer que… Enfin qu’ils… Et flute ! La barde se figea quelques secondes, regarda vers les escaliers s’apprêtant à retourner en bas pour dissiper le malentendu

« Je crois qu’il y a eu mépri… »

Mais Aldric venait d’ouvrir la porte et l’invitait à entrer. Sa gêne se dissipa rapidement alors que le souci qu’elle se faisait pour lui reprenait le dessus. Elle passa la tête dans la chambre avec une pointe de curiosité. La patronne lui avait parlé brièvement des chambres mais elle n’était encore jamais montée les voir. Elle n’aurait d’ailleurs eu aucune raison de rentrer dans l’une d’entre elle. Ce n’était pas comme s’il y avait tous les jours un sorceleur imprudent qui débarquait tout esquinté. C’était plutôt simple et du même genre que la chambre qu’elle occupait dans la maison des aubergistes.



Elle entra au signe de tête de celui qu’elle considérait comme son ami, un peu timidement et referma doucement la porte derrière elle. La blonde l’observa déposer ses affaires et rit doucement lorsqu’il lui souhaita la bienvenue. Encore une fois, Aldric la mettait à l’aise, lui offrait un peu de légèreté et la jeune femme trouvait toujours qu’il dégageait une aura apaisante et distrayante à la fois. C’était d’ailleurs ce qui avait tant déplu à Bjorn à l’époque, quand il avait fait la connaissance du chasseur de monstre. Thorunn riait beaucoup trop à ses blagues.

« Fait attention, moi aussi quand je suis arrivée, je disais « 3 jours pas plus ! » et cela fait plus d’une semaine que je me prélasse dans ce petit village » Elle fit rapidement le tour de la pièce en détaillant cette dernière. C’était presque une habitude chez elle, elle aimait s’imprégner d’un lieu avant de s’y sentir à l’aise. « Les villageois sont gentils et prévenants… Cela devient assez rare pour être appréciable. » Ses yeux revinrent sur lui, de nouveau taquins « Même un terrible sorceleur de ton espèce ne devrait pas déchainer de torrent de haine par ici »

Amusée, elle s’approcha lentement et lui fit signe de venir vers elle. « Viens la… » Si elle se souvenait bien, le sorceleur était joueur. Elle ne s’arrêta que quand elle fut tout près de lui, presque à le toucher. Du haut de son mètre 87 il la dépassait largement. La jeune femme leva la tête, détailla ses traits, non sans une pointe d’appréciation, puis chercha son regard afin d’y plonger ses yeux bleu clair. Elle afficha un petit sourire. Sa main gauche, encore agile, chercha les boucles de la ceinture qui maintenait l’armure de l’homme autours de sa taille. Pendant que la droite, juste assez forte pour assurer cette tâche, retenait la pièce de cuir afin qu’elle ne tombe pas par terre une fois défaite. Assez joué, Thorunn allât déposer la ceinture de l’homme sur la table et murmura doucement en reprenant son sérieux

« Tu sens le sang à plein nez Aldric, je vais regarder, d’accord ? »

Elle n’avait pas vraiment demandé l’autorisation jusque-là à vrai dire. La jeune femme lui fit lever légèrement, avec douceur, le bras du côté ou il n’était pas blessé. Elle se répéta mentalement ce qu’elle s’était déjà dit une bonne centaine de fois. Heureusement que la main qui avait été brisée n’était pas sa main directrice. Elle entreprit de défaire les liens qui retenaient son armure, sur son flanc. Troublée, elle se rappelait avoir effectué ces gestes avec Bjorn des dizaines de fois, elle aimait ce rituel ou elle l’aidait à retirer son plastron le soir avant d’aller se coucher à ses côtés. Cela la heurta. Elle réalisa que cela faisait de longues minutes qu’elle n’avait pas ressenti le chagrin lui perforer le cœur. Elle s’en sentit honteuse et misérable, adressa une prière silencieuse aux Dieux, quels qu’ils soient, pour qu’ils lui pardonnent la légèreté avec laquelle elle avait mis son deuil de côté pour un instant. Et pourtant… C’était la première fois qu’elle se sentait apaisée depuis qu’elle avait quitté la compagnie de Brunhild.

« Ne bouge pas... s’il te plait… Je ne veux pas risquer de te faire souffrir encore plus »

Thorunn se déplaça autours du sorceleur et fronça les sourcils en voyant le cuir entaillé. Quoi qui ait pu lui faire ça, cela ne l’avait pas raté et elle s’inquiétait de bientôt constater jusqu’à quel point sa blessure était profonde. Précautionneusement elle décala le moins possible son bras afin d’accéder à ce qui retenait encore l’armure.

« Je fais au plus vite »

Elle termina de la défaire, ses doigts rendus légèrement glissants par le sang poisseux qui couvrait les attaches. La jeune femme décala le pan de l’amure. Elle releva la tête et esquissa un sourire rassurant

« Désolée mon grand mais il va falloir m’en montrer plus » Elle désigna la chaise d’un petit signe de tête « Assieds-toi, on va te retirer tout ça » elle tira légèrement la chaise. « Je vais regarder mais il y a toutes les chances pour que je doive aller chercher quelques affaires chez ma logeuse »

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Thorunn
Sam 6 Mar - 19:23
Aldric déposait avec soin ses épées sur une petite commode qui se trouvait près du lit. Dos à la barde, il n'avait pourtant pas cessé de l'écouter.

"Tu sais, moi, quand je passe plus d'une semaine quelque part, j'ai l'impression de prendre racine".

Détachant de sa ceinture son arbalète, il la rangea à coté des deux lames tout en ajoutant :

"Et puis je n'ai payé que pour trois jours et les contrats n'ont pas l'air de se bousculer dans le coin."

Libéré de son matériel le plus encombrant, le sorceleur se retourna enfin vers Thorunn, fronçant très légèrement les sourcils suite à ses dernières paroles. De vieux souvenir peu agréables de sa propre expérience à travers les terres des royaumes du nord lui revenaient en tête. Comme d'autres histoires qu'on lui avait raconté.

"Permets moi de rester méfiant, on a vu de gentils villageois se transformer en foule assoiffée de sang face à quelque chose qu'ils ne comprennent pas"
Le natif de Skellige observa avec gravité la guérisseuse avant d'afficher à nouveau un large sourire et de lui faire un clin d'oeil "rassure toi, je crois que tu ne crois rien avec eux... sauf si vraiment ils n'en peuvent plus de t'entendre chanter."

A son invitation, le sorceleur fit un pas dans la direction de la guérisseuse, entrant dans son jeu. Aldric scruta dans le détail la chevelure blonde de Thorunn et les doux traits de son visage. Elle semblait presque identique à la jeune fille qu'il avait croisé à Skellige. Presque, car les derniers évènements de sa vie avaient entrainés quelques changements en elle. Particulièrement dans ce regard azuré dans lequel il s'était perdu un instant, jusqu'à ce que la remarque sur son odeur sanglante ne l'interrompe.

"Est ce une façon polie de me dire que j'aurai bien besoin de me laver ?"

Aldric lui adressa un sourire complice pour accompagner sa question puis il la laissa regarder d'avantage et lui retirer son armure. Ses gestes étaient doux, une douceur qui semblait tellement loin du quotidien du chasseur de monstre. Pourtant quelque chose sembla troubler la guérisseuse qui paru un instant distante et contrarié, ce qui n'échappa pas au regard du sorceleur qui garda pourtant le silence, comme elle.

"Ne t'inquiètes pas autant pour moi, j'ai supporté bien pire douleur. A vrai dire je me serai déjà moi même recousu si ça ne me demandait pas de tirer un peu trop sur ma peau."

En effet le risque d'agrandir la plaie l'inquiétait plus que la douleur qu'il pourrait ressentir. Chaque jour ou il resterait blessé, sur la touche, serait un jour de moins ou le sorceleur pourrait travailler et effectuer un contrat.
Lorsque la jolie blonde lui demanda d'en montrer plus, Aldric lui offrit un sourire charmeur et lui répondit d'un air taquin.

"Je ne pensai pas que ça irait si vite... mais si tu insistes..."

Le natif de Skellige plongea son regard dans celui de Thorunn quelques seconde puis il leva son bras en grimaçant et retira sa chemise de lin, non sans pousser un grognement. Autour de son torse ne se trouvait plus qu'une bande de tissu blanche maculée de rouge et enroulée à même la peau pour compresser sa blessure au flanc et en limiter le saignement.
Écoutant les consignes de la guérisseuse, Aldric s'assit sur la chaise qu'elle venait de tirer puis l'observa, interrogatif et taquin.

"Alors, qu'en dis tu ? Je vais passer la nuit ?"
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Aldric de Faroe
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Aldric de Faroe
Mar 23 Mar - 21:21


~ Take me into your arms ~
I wanna swim in your ocean
I Wanna know how to love again
Sirens call
How fast I fall
Beneath your waves

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Thorunn souriait en constatant que le sorceleur ne semblait pas avoir changé. Il avait la bougeotte, mais dans son métier c’était une nécessité. Elle non plus auparavant, n’aimait pas rester trop longtemps au même endroit mais à présent, depuis la bataille désastreuse, elle avait dû ralentir, il y avait eu sa trop courte convalescence et elle sentait qu’elle n’avait plus la même résistance qu’auparavant. Et puis cheminer avec la troupe de mercenaires avait eu une saveur particulière qu’elle savait impossible à retrouver. Peut-être retrouverait-t ’elle le plaisir de voyager à plusieurs mais rien ne serait plus exactement pareil. C’était comme ses frères qu’elle avait perdu dans ce massacre.

La blonde le regarda alors qu’il se retournait et esquissa un sourire en voyant naitre un pli soucieux entre les sourcils froncés d’Aldric à l’évocation de foules assoiffées de sang. Une nouvelle fois elle imagina le genre de situation qu’il avait dû traverser. Elle arriverait bien un jour à lui tirer quelques bonnes histoires. La barde retint un léger rire lorsqu’il lui offrit son fameux sourire, un clin d’œil et une plaisanterie bien placée sur ses chansons. Cette façon d’être, cette expression qu’il avait arborée à l’instant, c’était une des premières choses qui l’avait marqué lorsqu’elle l’avait rencontré. Cela lui avait évoqué une force de caractère, une sorte d’optimisme bienveillant et rassurant, qui lui avait donné l’impression, dès le début, qu’il était capable de tout traverser. La blonde réalisa qu’elle était toujours aussi touchée par la force tranquille qui émanait de lui et elle retrouvait cet apaisement qu’elle avait ressenti dès le début à ses côtés. Elle avait tout de suite eu envie d’avancer à ses côtés. D’autres souvenirs de moments qu’ils avaient partagés lui revenaient en mémoire et la faisaient sourire sans même qu’elle s’en aperçoive. Pourtant les Dieux savaient qu’elle n’avait pas souri aussi naturellement depuis des mois.

Tout près de lui, elle échappa un gloussement lorsqu’il lui demanda si elle lui suggérait de se laver. Elle réalisa que ce sourire complice lui avait véritablement manqué. Elle sortait d’une période pour le moins difficile - pouvait-elle-même vraiment dire qu’elle en était sortie d’ailleurs – et retrouver à cet instant une personne qui avait autant compté lui était salutaire. De plus, Thorunn se demanda à nouveau quelle était la probabilité qu’ils se retrouvent dans ce coin perdu, à cet instant de sa vie, alors qu’elle pensait à nouveau ne jamais le revoir. Pour la troisième fois le destin avait cru bon de le mettre sur sa route alors qu’elle avait cruellement besoin d’un soutien. La jeune femme allait sérieusement finir par croire en la Providence.

Lorsque qu’Aldric lui dit qu’il ne pensait pas que ça irait si vite en la taquinant, la barde afficha une fausse moue exaspérée, dissimulant ainsi de son mieux le trouble qu’il faisait renaitre en elle. Trouble qui ne fit que s’accentuer lorsque le sorceleur plongea dans ses yeux, lui faisant monter le rouge aux joues. Pendant un instant elle se dit qu’elle voulait rester cramponnée ainsi à son regard jusqu’à ce que le jour vienne puis elle secoua très légèrement la tête. Elle se sentait ridicule, elle n’était plus la jeune fille qu’il avait rencontré des années auparavant, elle n’avait plus à rougir comme une enfant devant lui, pourtant c’était plus fort qu’elle. Ce trouble lui semblait déplacé, elle portait le deuil de son compagnon et la situation actuelle ne lui permettait pas de se comporter comme une gamine timide. Un peu agacée de sa propre réaction elle leva les yeux au ciel

« Nigaud… »

Ses rougeurs s’estompèrent bien vite lorsque le chasseur de monstre dévoila le pansement taché. Elle retrouva son sérieux, fronça les sourcils en l’observant un instant, elle aurait effectivement besoin d’aller chercher ses affaires chez sa logeuse. Elle s’approcha de lui alors qu’il venait de s’assoir et fit un légère pichnette au milieu de son front pour le faire taire lorsqu’il fit le malin en demandant s’il allait passer la nuit.

La bande était maculée et comme le sang frais sur ses doigts l’attestait, il saignait encore et elle suspectait que cela durait depuis un moment. Elle plissa les yeux

« Qu’est ce qui t’as fait ça ? Et tu saigne comme ça depuis combien de temps ? » Les yeux fixés sur son flanc, elle déposa ses doigts frais sur le front de l’homme, estimant la chaleur que dégageait son corps. Elle espérait que la créature qui l’avait esquinté ne secrétait aucun poison ou autre joyeuseté. Murmurant pour elle-même, elle baissa les yeux vers lui, tous les deux tout proches. « Tu n’as pas l’air d’avoir de fièvre c’est déjà ça » La jeune femme poussa un tout petit soupir soulagé. Elle leva la tête et jeta un regard circulaire dans la pièce puis trouva ce qu’elle cherchait, le point d’eau. Bien, elle en aurait besoin. Elle estima que le sorceleur n’était pas en train de se vider de son sang, elle avait le temps d’aller prendre son matériel sans qu’il risque de perdre trop de force.

Elle esquissa un sourire en le regardant. Thorunn retira sa main du front de l’homme, esquissant du bout du doigt une caresse presque imperceptible sur sa tempe. Pendant une très courte fraction de seconde elle avait voulu poursuivre tendrement son geste en suivant l’angle de sa mâchoire mais l’instant passa et la jeune femme espéra qu’il n’avait rien remarqué. « Je vais aller chercher de quoi te rafistoler, toi tu restes tranquille, bien sagement et tu m’attends. Si tu t’en sens l’envie allonge toi » Elle désigna le lit « Cela tirera éventuellement moins sur la blessure, tu seras mieux installé et ce sera plus simple pour moi de bien m’occuper de toi » Elle esquissa un sourire un peu idiot en s’apercevant que sa phrase pouvait être interprétée de façon tendancieuse. Elle s’éloigna un peu trop rapidement et s’éclipsa de la pièce, perturbée. La barde ramena de force le souvenir de son compagnon disparu ainsi que la sensation oppressante de cette perte.

Une fois sortit de la pièce elle prit quelques secondes pour reprendre son souffle, passant la main dans ses cheveux, se frottant le visage, un peu perdue et hésitante. Elle était dévorée de honte et de remords, elle réfléchissait à ce que Bjorn aurait pensé en la voyant se troubler ainsi pour un autre homme quelques mois seulement après sa disparition. Mais d’un autre côté cet homme n’était pas un inconnu et elle devait bien se l’admettre, elle avait aimé intensément ce nigaud de sorceleur. Pouvait-on un jour oublier des sentiments aussi intenses ? Thorunn elle, ne les avait pas vraiment effacés. Malgré le peu de temps ou elle l’avait fréquenté et la soudaineté de leur séparation, pendant plus d’une année, jour après jour, elle avait choyé ses souvenirs avec Aldric. Elle avait entretenu le feu de l’amour qu’elle lui portait, non sans une certaine tristesse, persuadée de ne pas avoir marqué le sorceleur. Puis elle avait rencontré Bjorn, qui n’avait eu de cesse de défier sa mère, de lui offrir des instants de liberté, la faire rire et sourire. Il lui avait apporté de la tendresse, une protection, un confident, un ami et finalement un amant. La blonde avait alors accepté d’enfouir profondément en elle ce qu’elle ressentait pour le sorceleur, sans l’éteindre complétement. Elle avait laissé le temps faire son œuvre, les sentiments trop vifs laissant place petit à petit à de la mélancolie, les souvenirs devenant un peu plus flous, de doux instants qui lui avaient été gracieusement offerts dans une autre vie. Maintenant Bjorn avait disparu, elle ne savait pas s’il était mort. Et au moment même ou Thorunn s’était dit qu’elle resterait fidèle à la mémoire de son ancien compagnon, voilà que son premier amour réapparaissait, mettant à mal ses résolutions et ravivant des braises qu’elle imaginait éteintes. La jeune femme était plus que tiraillée et ne savait comment se comporter mais elle finit par se reprendre, elle avait plus urgent à faire.

Dévalant les escaliers deux par deux, elle manqua de trébucher par maladresse et traversa la salle de l’auberge, à présent plongée dans la pénombre, seul le feu mourant illuminait encore un coin de la pièce. Trille, l’aubergiste, avait laissé une clef sur le comptoir à l’intention de Thorunn, ce qui la fit sourire. D’un pas rapide, elle se faufila pensivement, dans le village jusqu’à la petite maison habitée par le couple de tenanciers et dans laquelle ils l’hébergeaient gracieusement. Sans bruit, la barde se glissa à l’intérieur et presque à l’aveugle, se dirigea dans la minuscule chambre qui abritait ses affaires. Les rayons de lune passaient par la petite lucarne et lui suffisaient pour réunir son matériel. Soucieuse, elle rangeait mécaniquement dans sa sacoche le peu de choses qui ne l’étaient pas déjà. Évidemment la seule chose qu’elle ne trouvait pas était la petite pochette en cuir dans laquelle se trouvait de quoi suturer le sorceleur. Elle tourna un moment dans la pièce, agacée, finit par revérifier dans sa besace et soupira en sentant sous ses doigts l’objet de sa recherche, à sa place. La jeune femme empoigna douloureusement l’anse du sac et s’éclipsa rapidement, retournant dans l’auberge. Ses yeux la brulaient légèrement et elle déglutit.

Elle monta les escaliers, prenant une profonde inspiration, puis expira lentement. Thorunn toqua tout doucement à la porte et sans attendre de réponse entra, constatant qu’il avait gagné le lit. Essayant une plaisanterie elle sourit

« Alors, toujours vivant ? »

La blonde déposa son sac près du lit et en sortit rapidement ce dont elle aurait besoin. Elle se dirigea vers le baquet qui chauffait près de la cheminée et jaugea la température de l’eau en y trempant le bout de ses doigts, elle attrapa une petite bassine destinée aux ablutions matinales pour la plonger dans l’eau avant de venir la déposer sur le lit, à côté du sorceleur, à demi remplie d’eau légèrement fumante. La jeune femme y délaya un peu d’argile, quelques feuilles, les laissant infuser.

« Je vais essayer de te remettre rapidement sur pieds. Ce serait dommage que tu doives prendre une retraite anticipée » Elle sourit, taquine. En vérité dommage n’était pas le mot le plus approprié, la sécurité de l’emploi n’étant pas vraiment le point fort de sa profession. Revenant près du grand baquet, elle plongea ses mains dans l’eau et entreprit de les nettoyer en grimaçant, l’exercice étant toujours douloureux pour sa main droite. Intérieurement Thorunn remercia l’aubergiste qui offrait aux clients la possibilité d’avoir une hygiène relativement décente. Elle secoua ses mains, attrapa un linge propre et revint auprès de Aldric, s’asseyant sur le bord du lit.

Humant la vapeur qui se dégageait de la bassine, la jeune femme déposa l’étoffe dans l’eau qui avait à présent une odeur de plantes, puis posa les yeux sur le bandage. Elle n’avait pas voulu le défaire pour regarder avant, de peur que le saignement s’accentue sans qu’elle ait avec elle les moyens de l’arrêter. Taquine, elle lui jeta un regard amusé « Si tu n’as jamais envisagé de revenir dans l’archipel et de devenir pécheur c’est peut-être le moment, je ne suis plus aussi agile qu’avant, je ne peux pas garantir que je ne vais pas t’achever » Thorunn plongea ses mains dans l’eau, prenant le linge propre et l’essora. De sa main gauche, elle entreprit de défaire précautionneusement le bandage. « Ça va peut-être picoter, à cause des plantes » Comme elle le craignait, moins comprimée, la plaie saigna presque instantanément et la jeune femme appliqua avec douceur et fermeté le linge mouillé dessus, laissant tomber au sol les bandes souillées de l’autre main. Elle resta ainsi silencieusement un instant, laissant les vertus des plantes et de l’argile agir. Ses yeux s’égarèrent un instant sur la peau du sorceleur avant de remonter vers son visage, elle lui sourit « Je vais te donner quelque chose pour diminuer la douleur avant de te recoudre » Elle souleva précautionneusement le tissu qui avait servi à compresser la plaie et constatant que le saignement avait ralenti, elle le replongea dans l’eau pour le rincer, l’essora à nouveau, retenant une grimace alors que sa main la faisait souffrir. Tamponnant délicatement la peau autours de la blessure afin de la nettoyer, elle rinça à nouveau le linge et l’appliqua encore sur la plaie. De l’autre main, Thorunn toucha encore son front délicatement pour vérifier que tout allait bien

« Comment tu te sens ? »

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