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Count yourself lucky ✶ Asmodée

 :: Royaumes du Nord :: Temeria :: Gors Velen
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Lun 6 Avr - 19:47

Count yourself lucky
Asmodée & Eir

« You've cheated the game and won without even knowing it. »
Gors Velen, Août 1271.

Je ne compte plus le nombre d'étapes que nous avons effectuées avec Thramir. Gors Velen pourrait bien être l'une des dernières avant de nous rediriger vers le Nord, vers notre Redania natale. Les rumeurs vont bon train et depuis la mort du Roi Foltest, tout le monde par de guerre imminente. Il semblerait que tout cela ne soit plus une simple rumeur mais bel et bien la vérité qui nous attend tous.

Nous traversons la petite ville de Gors Velen comme si de rien n'était. Si les mots et les nouvelles vont vite, personne ne semble vouloir bouleverser ses petites habitudes et ce n'est pas pour nous déplaire. L'enjeu est grand, il va probablement nous falloir vendre un maximum de services ainsi que de vêtements si nous voulons être certains de vivre tranquillement jusqu'à ce que nous soyons quelque part où nous serons en sécurité. Le mot guerre ne me ravit pas, et j'avoue ne pas être sereine, mais Thramir ne bronche. Les affaires avant tout, dit-il.

J'aime beaucoup cette petite ville, peut-être parce qu'elle a quelque chose me rappelant Novigrad. Le port, l'air marin. Je me surprends même à me demander ce qu'il est advenu de l'homme qui m'était promis. Je me demande s'il m'attend, ou s'il n'est tout simplement plus de ce monde. Un marin est fait pour vivre en mer, mais j'ai toujours tendance à penser que de partir pour cette aventure juste après que nous ayons été fiancés, c'était une mauvaise décision. Peut-être ai-je perdu l'occasion de vivre une vie paisible, ou peut-être ai-je échappé à un homme froid et mauvais. Je ne saurai probablement jamais la vérité à ce propos.

L'objectif est donc de trouver de nouveaux clients ponctuels ou susceptibles de refaire appel à nous. Seulement, avant de passer de nouvelles commandes, il y a tout un tas d'ouvrages qu'il faudrait épuiser. Lorsque la route est longue et que Thramir décide de ne pas être bavard, il m'arrive de confectionner des robes sans patron et sans mesures. J'ai tendance à généralement les coudre bien trop petites pour moi. C'est sûrement une habitude conservée de l'époque où j'étais encore une enfant. Cette époque où j'ai su que je voulais suivre les traces de ma mère et cette époque où mes mains sont devenues si précieuses dans ma vie. Je chéris ces mains, elles ont bien plus de valeur que mes jambes. Je pourrait perdre mes jambes ou ma voix que ma vie ne s'effondrerait pas. En revanche, mes mains, je ne sais pas ce que je deviendrais sans elles.

« On se retrouve ici dans deux heures, Eir. Ne t'éloigne pas et fais en sorte de nous trouver de nouveaux clients. »

Et il ne parle pas que des robes. Il sait de quelle manière je parviens à nous ramener de l'argent. Je n'étais pas fière d'agir ainsi au départ, et puis c'est devenu monnaie courante. Je n'ai pas l'impression de faire quelque chose de mal, je n'ai jamais prétendu être douée de magie ou ni même demandé de l'argent. C'est une réputation qui s'est crée sans mon aide et les clients me tendent volontairement leur bourse. Je ne force personne à rien, alors avec le temps, j'ai appris à beaucoup moins culpabiliser.

Je me dirige vers le marché où, j'en suis certaine, je trouverai au moins un ou deux clients. La mode de Gors Velen laisse à désirer. J'adopte donc une démarche soignée et assez lente, de manière à être vue. Les femmes parlent, se retournent, et je continue, montrant cette robe qui est l'une de mes dernières créations. Avec de si beaux tissus et une technique héritée par la plus grande couturière de Redania, il est difficile de passer inaperçue. Mais personne n'ose franchir le pas, pas même cette jeune fille dont mon regard a croisé le sien l'espace de quelques secondes. Je m'approche d'elle et de l'étale qui se trouve à quelques pas d'elle. Je n'arrive pas à lui donner un âge, mais elle semble jeune, plus jeune que moi. Je la regarde une nouvelle fois, lui adressant un sourire.

« J'ai peut-être une robe à ta taille dans ma chariote. »

Puisque ce n'est pas sur mesure, je pourrais peut-être lui faire un prix raisonnable. La générosité, ça a toujours été une bonne manière de vendre d'après Thramir. J'ai encore du mal à croire que je commence à penser comme lui.

« Est-ce que celle-ci te plaît ? »

Lui ai-je demandé en désignant ma propre robe. Elle semble perdue, et dégage quelque chose d'étrange. Je n'arrive pas à savoir si cette jeune fille est perdue ou si elle cache quelque chose. Peut-être est-elle juste un peu trop timide pour répondre à mes questions.
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Eir de Novigrad
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Eir de Novigrad
Ven 10 Avr - 15:00




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☾☾  Asmodée n’avait jamais mis les pieds dans une ville aussi grande.

Ce n’était pas Novigrad, ou une autre de ces immenses cités qu’on lui avait souvent décrit, mais pour elle l’endroit dépassait tout ce qu’elle avait vu jusque là. Et Asmodée détestait cet endroit de tout son être. Elle détestait le bruit constant, la foule et les odeurs jusque là inconnue. Elle détestait la sensation d’être observée, tant bien même elle était celle qui scrutait les autres avec curiosité.

Ce n’était pas naturel ; elle était en territoire inconnu. Mais pour de bonnes raisons, du moins était-ce qu’elle se répétait tandis que ses petites jambes la portaient à travers les ruelles de Gors Velen.

L’enfant cherchait son amie, la magicienne, ou du moins des indices de son passage, de se direction, de son emplacement. Elle tendait l’oreille, patiente, attentive, prête à recueillir les informations qu’elle cherchait depuis un mois ou presque.

Ce jeu-là n’était pas si facile.

Ce n’était pas dans ses habitudes de se préoccuper de la vie de quelqu’un d’autre qu’elle-même. Ce n’était pas dans sa nature, et pourtant la voilà, sur la piste de quelqu’un qu’elle n’avait connu que le temps d’une nuit sombre, rencontré autour d’un cadavre encore frais, d’un homme sans nom et sans futur. Asmodée gardait ce souvenir précieusement, comme le plus fragile des trésors. Un fragment d’humanité. Autour de son cou était enroulé le tissu zerrikanien que la magicienne lui avait offert en cadeau, et sur lui flottait encore cette odeur d’ailleurs qui lui plaisait tant.

Il y avait aussi des odeurs qu’elle aimait à Gors Velen, des odeurs que jamais elle n’avait senti autrefois. Le marché, particulièrement, avec ses poissons, ses épices, ses pâtisseries … Un mélange étrange qui la faisait détester un peu moins la ville dans laquelle elle se trouvait.

Il y avait aussi tous ces gens rassemblés ensembles entre les étals, piaillant inlassablement, comme un essaim d’oiseaux. Asmodée naviguait entre eux, l’oreille tendue, patiente, silencieuse. Elle cherchait ces histoires de guerres, ces récits du front qui approchait inlassablement. L’un pleure la mort de son roi, l’autre s’inquiète de l’approchée du Nilfgaard. Mais rien qui ne l’intéresse, juste des complaintes pathétiques qui lui donnaient mal à la tête. Une bonne femme, un peu à l’écart avec deux autres de ses amies, narrait sa rencontre avec une magicienne. Ce détail, lui, fait stopper Asmodée. Était-ce de son amie qu’elle parlait avec tant de passion ? Une petite silhouette s’approcha dans l’ombre des hauts bâtiments, attentive à l’histoire que la lavandière narrait à son public.

Une bienfaitrice était arrivée en ville, une bienfaitrice qu’elle avait rencontré autrefois. Une femme pleine de sagesse qui aidait son prochain pour une modeste somme. Une femme qui vendait aussi des robes. Ce n’était pas celle qu’elle cherchait ; probablement une contrefaçon, une menteuse de plus ou une de ces diseuse de bonne aventure à qui il manquait une case. Quelque chose bouillonna au fond d’Asmodée, quelque chose de très mauvais qui, sans contrôle, aurait provoqué le chaos qui lui était autrefois si familier. Mais il ne fallait pas, plus maintenant. Elle devait se faire discrète, se cacher du sorceleur qui voulait sa mort.

Asmodée s’éloigna de la lavandière et de ses amies, la mâchoire serrée, mais son attention est à nouveau sollicité lorsque la conteuse d’histoire s’écria doucement derrière elle pour prononcer d’une voix impressionnée ‘c’est elle’, et elle était la bienfaitrice qui faisait tant parler d’elle. La prétendue sorcière n’avait pas l’air bien vieille, peut-être même était-elle dans ses jeunes années. Asmodée, qui n’avait bougé, l’observa sans ciller. Bien sûr qu’elle n’était rien de ce qu’on disait d’elle. Une charlatan de plus. L’enfant soupira. Et la bienfaitrice vint à elle.

La jeune femme lui offrit un sourire auquel Asmodée ne répondit pas, ses grands yeux noirs fixés dans les prunelles de celle qui désormais s’adressait à elle. Quelque chose de mauvais s’éveilla à nouveau en elle, quelque chose qui voulait apaiser la rage de voir en face d’elle celle qui n’était pas l’objet de ses recherches. La bienfaitrice lui désigna la robe qu’elle portait, un beau tissu assurément mais pour lequel Asmodée n’avait que très peu d’intérêt mais qui fit germer dans son esprit cruel un plan aussi sombre que ses yeux.

« Oui. » Mentit-elle en feignant un sourire poli. « Elle est très jolie. » Et dans un geste qu’elle avait souvent remarqué chez les Hommes, l’enfant entortilla ses mains l’une dans l’autre. « Est-ce vous qui l’avez fabriquée ? » Après toutes ces années, elle était passée maître dans l’art du faux et du mensonge, fausse innocente, fausse humaine.


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Sam 11 Avr - 4:28

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Asmodée & Eir

« You've cheated the game and won without even knowing it. »
Je ne suis pas sourde et j'entends parfaitement tous ces chuchotements à mon égard. Des chuchotements d'admiration, d'autres sont emplis de peur voire de haine. Je suis partagée entre un sentiment de satisfaction et un sentiment de honte. Le mensonge est le plus grand de mes péchés. Je garde le sourire, comme si de rien n'était, comme si je n'entendais pas toutes ces messes basses. Gors Velen n'est pourtant pas de ces grandes villes où le commérage est de mise, moi qui pensais que l'on serait tranquille dans un petit coin comme celui-ci.

Je tente de ne pas penser à ce qui se dit autour de moi et porte mon attention toute entière sur une jeune fille. Elle dégage ce quelque chose d'inexplicable. Elle a l'air si jeune d'apparence et pourtant, son visage semble dire le contraire. Ce n'est qu'une impression et j'ignore le passé de cette enfant. Je fais partie de ces personnes qui ont eu la chance d'avoir une enfance tendre et tranquille. Novigrad n'est pas la cité la plus sécuritaire de Redania, mais dans certains quartiers, il faut tout de même avouer qu'il y fait bon vivre. Je n'ai pas connu de problème quelconque durant mon enfance, ce n'est que la mort de mon père qui a tout chamboulé dans nos vies à moi, mes sœurs et ma mère. Cette jeune fille, à en juger ses habits, n'est pas née avec une cuillère d'argent dans la bouche.

Peut-être était-ce stupide de ma part d'aborder la jeune fille de cette manière. Une lavandière vient tout juste de me désignée comme étant une sorcière et, pour certains, ce n'est pas toujours une bonne chose. Si les mages ont tendance à être respectés depuis de nombreuses années, dans certains recoins de certains royaumes, il m'a été conté que les sorcières avaient une toute autre connotation. Alors oui, peut-être que je n'aurais pas dû adresser la parole à quelqu'un que je risque d'effrayer pour des rumeurs que je peine à démentir.

Je lui parle de ma robe, persuadée que son attention était portée sur moi pour cette raison. Je préfère parler de ce que je préfère. Je ne suis peut-être pas réellement une sorcière comme le prétendent certaines personnes, mais je n'ai jamais agi dans le but de faire du mal à qui que ce soit. Des miracles, certains osent même dire. Évidemment, ma question n'est pas innocente. Devoir écouler des stocks de robes qui sont presque invendables puisqu'elles ne sont pas faites sur mesures, c'est une affaire qui demande des efforts.

Elle dit trouver la robe très jolie, me demandant alors si je l'ai fabriquée. Mon sourire s'étend. J'avais bien peur qu'elle ne me réponde pas et s'enfuie ou qu'elle me demande si les rumeurs sont vraies.

« Oui, toutes les robes que je porte et que je vends, je les fabrique de mes mains. Je devais avoir à peu près ton âge la première fois que j'ai aidé ma mère à coudre l'une des robes qu'on lui avait commandées. »

Loin de moi l'envie de me venter, il est juste difficile de m'arrêter lorsqu'il est question de mon travail. Montrez-moi un quelconque intérêt pour un vêtement et il sera alors difficile de m'arrêter d'en parler et d'exposer mon savoir à ce sujet.

« Comme je te l'ai dit, je dois en avoir quelques unes à ta taille dans ma chariote. Est-ce que tu serais intéressée de les voir ? Je couds toujours des modèles supplémentaires, au cas où. »

Je ne peux lui dire que c'est simplement mon ennui qui m'a poussé à utiliser tout ce tissu pour des modèles difficilement vendables. Thramir déteste quand je fais ça, mais il faut bien que j'occupe mon temps quand la route est trop longue. Evidemment, les tissus choisis pour ces modèles sont les moins précieux, mais les finitions sont toujours très propres.

« Tu n'es pas accompagnée ? »

J'ai beau regarder, je ne vois personne qui semble surveiller cette jeune fille. Je savais certains enfants débrouillards dans ces contrées et en dehors des villes, mais je crois que c'est simplement parce que ma mère ne m'aurait jamais laissée seule dans les rues de Novigrad sans la surveillance d'une nourrice ou d'un chaperon, pas en étant aussi jeune.
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Sam 11 Avr - 17:41




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☾☾  La prétendue bienfaitrice souriait encore, ignorant tout des sombres plans d’Asmodée. Mais pouvait-elle seulement imaginer quel genre de monstre se cachait derrière l’innocence apparente ?

Asmodée feignait l’ignorance à la perfection ; peut-être même était-ce là son trait le plus dangereux. Elle n’en était pas à son premier coup d’essai, la fillette. Elle savait y faire quand il fallait attirer les innocents dans ses pièges les plus terribles. La pauvre femme ne devait pas se douter de ce qui risquait de l’attendre au tournant. Mieux valait pour elle rebrousser chemin, et pourtant …

La voilà qui continuait son petit numéro, persuadée de pouvoir impressionner le monstre déguisé en enfant. Elle lui décrivait son travail de couturière avec une fierté toute particulière, l’arrogance typique des Hommes comme le songeait Asmodée en l’écoutant parler. Elle hocha parfois la tête, pour donner l’impression que le discours l’intéressait. Et la jeune femme se condamna elle-même lorsqu’elle acheva ses descriptions sur la réitération de sa proposition. Si seulement elle savait.

Asmodée esquissa un sourire timide, un de ceux qui la rendent presque humaine, mais si faux … Si faux. Elle qui voulait punir la couturière pour ses mensonges, la voilà bien hypocrite. Mais elle n’y songea pas. Son esprit tordu se croyait plein de justice ironique. Puis elle hocha la tête, libérant ses deux mains l’une de l’autre.

« C’est vrai ? Je peux les voir ? Ce serait merveilleux ! »

Tout chez elle respirait l’innocence ; même jusqu’à son ton admiratif. Puis vient une autre question, de celle qu’on lui pose bien souvent. Et comme toutes les autres fois, une excuse vient se poser, les mêmes réponses, encore et encore. Une mère trop occupée, un père absent ou trop noyé dans l’alcool pour faire attention à une énième enfant, parfois deux parents morts et le destin cloué dans un orphelinat où les filles de son âge n’en ressortaient rarement autrement qu’en mendiantes ou filles de joie.

« ‘Pa est parti à la pêche ce matin. J’ai réalisé toutes mes tâches à la maison, alors je me suis dis que je pouvais bien sortir un peu. Il ne verra pas la différence. » Un autre sourire, puis elle passa ses mains dans son dos avant de se rapprocher de la bienfaitrice.

Elle observait son visage, puis sa robe, avant de finalement prendre un air impressionné. « Je croyais que vous veniez d’Aretuza, au début. Vous ressemblez à toutes ces belles magiciennes qui descendent à Gors Velen lorsqu’elles en ont l’occasion. Elles sont toujours bien vêtues. » Son regard se tourna vers l’île de Thanedd qu’on pouvait apercevoir tout au loin, perdu dans la brume du bord de mer. Un endroit où on se donnerait à cœur joie de disséquer les créatures dans son genre.

« ‘Pa dit toujours qu’on doit se contenter de ce qu’on a, que vouloir être jolie, porter des robes élégantes, c’est de l’orgueil, et que l’orgueil c’est mal. » Elle marqua une pause en faisant mine de songer à quelque chose, puis reprit sur un ton pensif. « Vous croyez qu’il a raison ? »


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Asmodée Grzech
Sam 11 Avr - 20:12

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Asmodée & Eir

« You've cheated the game and won without even knowing it. »
Je réalise que je perds peut-être mon temps à vouloir essayer de refourguer une de mes robes à cette enfant. Après tout, elle n'a pas l'air d'avoir les moyens de se payer une robe de bonne facture, même après une réduction spéciale pour elle, à moins de lui en faire cadeau, j'ai l'impression d'avoir mal ciblé mon objectif. Cependant, elle semble si heureuse de pouvoir m'accompagner voir ce que j'ai dans ma chariote. Après tout, si je peux faire rêver une enfant et si je peux être éclaboussée par cette innocence qui fait un bien fou, je n'aurai pas de regrets. Thramir reprend beaucoup trop confiance en lui ces derniers temps, mais il oublie que je suis capable de gérer mes affaires comme bon me semble. Évidemment que sans lui, je ne serais pas là, mais il sait aussi que je sais faire correctement mon travail.

La jeune fille me répond que son père est parti à la pêche et qu'elle a décidé de sortir après avoir fini toutes ses tâches. Je n'aime pas trop la savoir seule dans les rues d'une petite ville comme Gors Velen, mais j'imagine qu'elle doit être habituée.

« D'accord. Dans ce cas, suis-moi, mais ne t'éloigne pas trop, on n'est jamais trop prudentes. »

Elle doit pourtant mieux connaître les rues de Gors Velen que moi si, comme elle le dit, elle vient d'ici. Je lui fais signe de me suivre tout en me dirigeant vers la chariote que Thramir a garée un peu plus loin et la jeune fille fait alors une remarque à laquelle je ne sais pas bien répondre. Aretuza, cette fameuse académie qui a vu se former les plus grands talents de mages et magiciennes du Continent. Elle me compare alors à ces magiciennes, exactement de la manière dont cette vieille femme m'a confondue avec l'une d'entre elles il y a deux années de cela, débutant cette fichue supercherie.

« J'en déduis que tu me trouves bien vêtue, alors. Je prends cela comme un compliment. »

Répondis-je en souriant timidement. Je ne veux pas démentir, je ne veux pas entrer dans le mensonge, je détourne cette remarque du mieux que je peux. Je n'ai jamais affirmé être une magiciennes d'Aretuza, mais dire le contraire ferait s'effondrer toute l'affaire que Thramir a construite autour de moi.

« Tu en as rencontré beaucoup, des magiciennes ? »

J'en suis pas moins curieuse. Je ne savais pas qu'elles venaient régulièrement dans ce coin-là, si tel était le cas, j'aurais préféré que l'on s'arrête ailleurs. Un jour, elles vont s'en prendre à moi, fatiguée de savoir qu'une charlatan comme moi fait du profit dans leur dos. Puis la jeune fille parle alors de ce que son père lui a enseigné. Je fronce les sourcils, à moitié d'accord avec ce que la jeune fille dit. Je m'arrête dans ma marche et m'abaisse à la hauteur de l'inconnue.

« Il a raison, mais seulement à moitié. Se contenter de ce que l'on a est noble. En revanche, porter des robes élégantes n'est en rien un signe d'orgueil. C'est ce que les hommes veulent nous faire croire, pendant qu'eux n'auront aucune honte à porter de beaux pourpoints neufs et délicats. Est-ce qu'on parlera d'orgueil pour eux ? Non. On parlera de réussite, de respect de soi, de richesse. Ils évoqueront le respect. Si tu as envie de porter une jolie robe simplement parce qu'elle te plaît, fais-le. »

J'en ai rencontré des hommes en deux années qui ont tenté de me dicter ce que je devrais faire de ma vie. Thramir, bien qu'il ne soit pas très différents de toute la gente masculine, n'a jamais trouvé rien à redire à mon amour pour le bel habit. Si certains aiment manger, d'autres aiment être bien habillés.

« Nous y voilà. Attends-moi ici, je vais te sortir les quelques modèles qui pourraient t'aller. »

Je me mets alors à la recherche de ces robes bien trop petites pour moi mais qui n'en restent pas moins des ouvrages que je trouve réussis.
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Eir de Novigrad
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Eir de Novigrad
Dim 12 Avr - 16:04




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☾☾  Deux silhouettes cheminaient à présent vers la chariote. L’une un peu plus grande que l’autre, prétendant parfois être ce qu’elle n’était pas. L’autre plus petite, fausse tout autant. Elles faisaient bien la paire, après tout, mais le monstre avait déjà prit une décision. Elle observait du coin de l’œil celle qui désormais l’escortait pour lui montrer sa collection de robes pour lesquelles Asmodée n’avait aucun intérêt. Comme demandée par la jeune femme, l’enfant resta à ses côtés sans broncher, patiente comme le prédateur prêt à sauter. La conversation continua, alimentée par les questions posées l’une à l’autre, et l’autre à l’une. A quoi pensait-elle, la bienfaitrice, lorsqu’on la comparait à celles dont elle volait l’identité ? Était-elle gênée, inquiète ? Ou au contraire s’en fichait-elle éperdument, peu alertée à l’idée d’une conséquence ? Elle n’avait pas l’air de démentir les sous-entendus, si bien qu’Asmodée songea qu’il serait plus facile de la mener à dire qu’elle était une celles que l’enfant avait mentionnée.

« Quelques unes. » Continua-t-elle en gambadant aux côtés de la jeune femme. « Parfois les étudiantes descendent de l’île en secret pour aller s’amuser en ville. Parfois ce sont les maîtresses à la recherche de celles qui font l’école buissonnière. Elles ne font jamais attention aux gens comme moi, mais parfois j’en croise une ou deux. » Ces mots, quoi que déformés de quelques termes, elles les avaient entendus de la bouche d’une autre gamine un peu plus tôt dans la journée. Elle entendait beaucoup de choses, Asmodée. Des mensonges, des murmures, des rires, parfois des pleurs. Mais ce ne sont que des mots de passages, et là voilà à nouveau qui change de sujet pour parler d’un père qui n’existait même pas. A ses déclarations, l’autre semble en désaccord. Asmodée pouvait le lire sur son visage élégant. Les sourcils froncés, elle s’était alors penchée vers l’enfant pour lui faire des leçons de vie. De beaux conseils qui dans la soirée seront déjà oubliés. Mais la fillette n’en laissa rien paraître. Sur son visage s’affichait à nouveau un sourire amusé. « Vous devez avoir raison ! » Et très vite elles se remirent en chemin.

Le chariot apparut alors, signant l’arrêt de leur marche au fil des ruelles. L’adulte demanda à l’enfant de rester à sa place, et l’enfant s’exécuta sans protester. Quiconque connaissant un tant soit peu la nature bestiale d’Asmodée aurait trouvé la scène surprenante, mais rien en apparence ne laissa deviner ce qui suivrait bientôt. Asmodée, de son côté, resta figée sur place sans dire un mot, sans bouger ne serait-ce d’un pouce. De ses yeux noirs, elle observa la bienfaitrice fouiller dans ses affaires afin d’en sortir les modèles promis. Des tissus colorés apparurent sous ses mains agiles tandis que l’enfant patientait. « Vous avez besoin d’aide ? » Demanda-t-elle de loin en levant la tête pour voir ce que l’autre faisait de son côté. Une part d’elle était curieuse de ce que la fausse magicienne allait bien pouvoir lui présenter. Pour sûr, Asmodée ne porterait jamais rien de tel ; sur les chemins cela ferait d’elle une cible facile. Mais pour un instant, un très court instant, elle s’était imaginée humaine.


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Asmodée Grzech
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Asmodée Grzech
Dim 12 Avr - 22:47

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Asmodée & Eir

« You've cheated the game and won without even knowing it. »
Je ne connais pas Gors Velen et j'imagine que ça doit se lire à des kilomètres que tel est le cas. Alors quand elle m'apprend que de nombreuses magiciennes ont l'habitude de venir ici, je réalise que je suis dans une impasse. Je veux à tout prix changer de sujet. Je suis à moitié rassurée quand je comprends qu'elle ne connaît pas personnellement ces étudiantes d'Aretuza mais qu'elle ne fait que les croiser. Encore une fois, je tente de ne rien dire concernant mon lien non existant avec les magiciennes.

Je me sens soulagée lorsqu'elle passe au sujet de son père. Je trouve les idées de son père bien typique de celles de tous les hommes – ou presque – que j'ai pu rencontrer. Je lui donne mon point de vue qui s'avère être l'opposé de celui de cet homme, non pas dans l'idée de la convaincre de quoi que ce soit, mais à son âge, elle est en droit d'avoir toutes les cartes en mains pour se faire son propre avis. Elle dit alors que je dois avoir raison, ce à quoi je réponds immédiatement.

« Peut-être ai-je tort. Ce que je voulais te dire, c'est que je ne suis juste pas totalement d'accord avec les propos de ton père. A toi de juger ce qui te semble être le plus juste. »

Nous sommes bien éloignées de la place marchande à présent, et de plus en plus proches de ma chariote dans laquelle se trouvent mes trésors. Certains raffolent de bijoux, et moi ce sont ces tissus si précieux qui me font tourner la tête. Je demande finalement à la jeune fille de rester où elle est, le temps que je fouille dans mes affaires, une fois arrivées à destination. Je trouve alors trois robes qui semblent être parfaitement à la taille de la jeune fille. L'une d'un tissu bleu nuit en lin doublé, une coupe droite et des manches ballonnées, au décolleté carré très discret, arborant des broderies dorées à chaque extrémités des tissus. La seconde est bordeaux, plus saillante, au col remontant assez haut et aux manches courtes laissant alors apparaître un chemisier qui se doit d'être porté en dessous. La jupe est elle évasée. La dernière est noire, sombre, discrète mais laissant apparaître les épaules. La coupe de la jupe est droite, mais la robe est ceinturée. Des fleurs sont brodées un peu partout sur cette robe. C'est de loin ma préférée. Je les prends toutes les trois avant de revenir vers la jeune fille qui me demande si j'ai besoin d'aide.

« Non, merci ! Tout va bien, je les ai trouvées. »

Je me dirige vers la petite tête blonde et lui présente une à une chacune des robes.

« Je peux te les faire essayer si tu le souhaites, mais à condition que tu me dises ton prénom. Moi c'est Eir. Eir de Novigrad. »

Je tente de disposer les robes sans les salir sur un muret qui est juste à côté de ma chariote. De cette manière, les passantes pourraient également se voir intéressée par l'une d'entre elles. Si les dires de la jeune fille sont vrais, peut-être même qu'une de ces magiciennes se verra intéressée par mes ouvrages. Si la rumeur de mes activités secondaires ne parvient pas jusqu'à leurs oreilles, je serais ravie de les avoir comme clientes. Elles seraient une incroyable publicité.

« Alors, laquelle préfères-tu ? »
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Eir de Novigrad
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Eir de Novigrad
Mer 15 Avr - 17:43




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☾☾  Asmodée n’attendait pas spécialement de réponse ; positive ou négative, elle ne changerait rien à ce qu’elle avait prévu pour le grand final de cette rencontre infortunée. Pâle fillette, plantée au milieu de la ruelle, elle ressemblait à un spectre errant, sans but et sans volonté. Mais ce n’était qu’une façade, et bientôt la prétendue magicienne le découvrirait. Pas tout de suite, encore un peu. Un tout petit peu, le temps de goûter à l’humanité, au plaisir d’une jolie robe, à la douceur d’un tissu neuf contre sa peau glacée. De la où elle se tenait, elle vit trois modèles apparaître, trois de couleurs différentes, trois belles pièces à l’élégance impeccable. Asmodée les observa de loin, la bleue, la bordeaux et la noire, toutes les trous successivement. Ses yeux se posèrent plus longtemps sur la seconde, la bordeaux avec les manches courtes. Voilà quelque chose lui irait peut-être à ravir ; elle l’ignorait encore. Elle n’était pas familière avec le beau et le laid. Qu’importe, elle verrait bien. Et voilà enfin la jeune femme qui revint avec les trois robes entre les bras, refusant une aide finalement inutile. Tant mieux, songea Asmodée en arborant un sourire.

La jeune femme, qui portait le nom d’Eir et qui venait de Novigrad, lui proposa l’échange de son nom contre la possibilité d’essayer les robes qu’elle lui présentait. Si elle n’avait été plus attentive, Asmodée aurait sans doute froncé les sourcils dans une expression mauvaise ; mais pas chance, elle se contenta de garder l’air amical qu’elle s’efforçait d’alimenter par des regards impressionnés et des sourires d’enfant. « Je m’appelle Aesma. Juste Aesma. Parfois on m’appelle la fille du pêcheur. » Puis après un instant de silence elle reprit sur un ton qui se voulait hésitant. « Alors je peux maintenant ? Les essayer ? » Elle prononça ces mots tandis qu’Eir disposait les trois modèles sur un muret près de là où elles se tenaient. Ses yeux sombres suivirent le mouvement, puis elle s’approcha discrètement pour les voir de plus, tant bien même elle arrivait à distinguer les détails de là où elle était un peu auparavant. D’une main hésitante, elle effleura le tissu de la seconde robe, celle qui avait attiré son attention. Et lorsqu’Eir lui demanda laquelle préférait-elle, l’enfant répondit sans hésiter qu’il s’agissait de celle-là.  

« Elle est drôlement jolie, ça a du vous prendre un temps fou. Vous êtes sûre qu’elle est à ma taille ? C’est que je suis pas très grande, elle risque de traîner par terre et se salir. » Elle se mit sur la pointe des pieds pour avoir une meilleur vision d’ensemble sur la robe bordeaux, posant ses petites mains sur la surface du muret pour éviter de toucher le tissu précieux. « Elle doit valoir cher, je ne sais pas si je pourrais vous l’acheter. On dirait le genre de beaux vêtements que portent les princesses. » Puis elle se retourna vers la jeune femme, tout doucement pour la regarder droit dans les yeux. « Votre nom, il m’est familier. Vous êtes la bienfaitrice, n’est-ce pas ? Celle qui soigne les maux. Les lavandières en parlaient tout à l’heure, mais je n’était pas certaine que vous … Enfin, c’est juste que votre nom … Ah, pardon, je dois vous embarrasser avec mes questions idiotes. » Puis elle se détourna, cachant à Eir le sourire mauvais qui naquit sur ses lèvres dans l’ombre du muret.


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Asmodée Grzech
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Jeu 16 Avr - 7:18

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Asmodée & Eir

« You've cheated the game and won without even knowing it. »
J'ai fait ce rêve il y a peu de temps. Je rêvais d'une vie toute autre que la mienne, sûrement des suites d'une rencontre avec une famille qui n'avait rien et qui pourtant était prête à tout donner. C'était lors d'un arrêt dans un petit village témérien dont le nom m'échappe encore. Alors j'ai fait ce rêve dans lequel j'avais une vie tout à fait différente de celle que j'ai actuellement. J'étais née dans la misère, dans la mauvaise famille, et ces robes que je couds aujourd'hui, j'en rêvais jour et nuit sans pouvoir espérer franchement avoir la chance d'en porter une un jour. Alors je réalise que ce que je suis en train de faire, là, tout de suite, est sûrement stupide. Cette enfant n'a certainement pas les moyens de se procurer l'une de mes robes, alors à quoi bon lui faire essayer ?

Si Thramir me voyait, il me tuerait probablement. Mais est-ce que son avis compte réellement ? Pas vraiment. Il n'est pas là, et il ne saura rien de cet essayage. Je deviens un peu curieuse concernant cette fille du pêcheur. Cela fait quelques minutes qu'elle me tient compagnie à présent, et je ne connais toujours pas son prénom tout comme je ne lui ai pas encore donné le mien. Je me présente donc sans réelle prétention. Je n'utilise plus mon patronyme depuis bien longtemps maintenant, ne laissant comme indice uniquement la ville d'où je viens. La jeune fille se présente à son tour. Aesma. Juste Aesma.

« C'est un prénom ravissant, Aesma. »

Je lui adresse un sourire tendre. C'est un prénom qui lui va bien et qui ne nécessite aucune enjolivure telle qu'un patronyme ou autre pseudonyme. Une fois les trois robes exposées délicatement sur le muret, la jeune Aesma jeta son dévolu sur la seconde robe, celle à la couleur bordeaux. Un très bon choix qui irait à ravir avec sa chevelure blonde. Et les compliments pleuvent. Compliments auxquels je suis habituée mais que j'apprécie toujours autant. La reconnaissance est une de mes motivations.

« Merci. Ça me prend effectivement de nombreuses heures à réaliser ce genre de robe. Beaucoup moins qu'une robe à taille adulte, évidemment. »

Il faut peut-être compter le double pour une robe que je confectionnerais pour moi-même. Évidemment, je ne lui précise pas que ces robes ont été confectionnées lors de voyages durant lesquels je ne savais pas comment m'occuper. J'y ai mis moins de cœur, probablement. Ça doit sûrement se ressentir si l'on compare ces ouvrages à des commandes bien précises.

« Fais-moi confiance, j'ai l’œil pour ce genre de chose. Elle sera parfaitement à ta taille une fois essayée. »

Elle fait alors mention du prix et du fait qu'elle n'a probablement pas les moyens de se l'offrir. Je m'y attendais, après tout, elle est fille de pêcheur. A moins d'être la fille du plus grand pêcheur de Temeria, le contraire m'aurait étonné, mais je ne veux malgré tout pas la priver de l'occasion d'essayer cette robe.

« Elle coûte effectivement un certain nombre de couronnes. Mais rien ne t'empêche de l'essayer, juste le temps de quelques minutes. Pour ça, ça ne te coûtera rien. »

J'entends déjà la voix de Thramir qui rouspète, demandant ce que je veux dire par ne rien coûter. Avant que je n'ai le temps de suggérer à la jeune Aesma d'aller se mettre derrière la chariote si elle veut se changer, elle change de sujet, revenant sur mon nom et sur ce que je suis, autrement qu'une couturière. Elle sait.

« C'est effectivement un nom que l'on me donne à l'occasion. »

Pourrait-on considérer comme un acte de bienfaisance que de permettre à cette jeune fille d'essayer une robe qu'elle ne s'offrira jamais ? Ou serait-ce considéré comme un acte de torture ?

« Disaient-elles de vilaines choses à mon sujet ? Je ne fais que rendre service quand besoin est, ce nom m'a été attribué au fil du temps, je ne suis pas bien placée pour juger si je fais le bien ou le mal. »

Je sais que je ne fais pas que du bien. Je le sais.

« Allez. Si tu veux essayer la robe, tu peux aller te mettre derrière la chariote, personne ne te verra ainsi. »
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Eir de Novigrad
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Eir de Novigrad
Dim 26 Avr - 15:33




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☾☾  Les compliments que l’enfant maléfique proférait sans vraiment y penser semblaient plaire à la jeune femme. C’était sans doute mieux, dans un sens ; elle avait encore moins de raisons de se méfier d’Asmodée. Par ailleurs, celle-ci se laisser porter par ses contemplations de la robe, absorbée par la jolie couleur qui rendaient grâce à ses yeux. Et si la couturière semblait croire que la robe serait à sa taille, alors pourquoi ne pas l’essayer, après tout. Un instant dans la peau d’une autre, ça ne ferait de mal à personne, et surtout pas à elle-même. Celle qui regretterait ce choix, cela dit, était Eir qui ignorait tout de la véritable nature de son interlocutrice. Eir qui parlait de prix à une créature qui ne comprenait pas grand-chose au concept de l’argent et qui n’avait pas le moindre sou en poche, même pour acheter ne serait-ce qu’un petit ruban. Tout ce qu’elle possédait, c’était des offrandes et des loques volées ça et là de son cheminement sans but. Mais les pensées du monstre reviennent rapidement sur son objectif premier, à savoir tourmenter la pauvre Eir. Celle-ci avoua à moitié qu’elle était bien cette bienfaitrice dont beaucoup de gens parlaient avec passion. Et si elle n’évoqua pour l’heure aucun pouvoir surnaturel, elle ne démentit pas son titre.

Elle s’inquiétait davantage des dires et rumeurs à son sujet, si elle risquait de se faire repérer par les magiciennes de Thanedd peut-être, ou si elle pouvait se faire dévoiler sa véritable nature au grand jour. Un sourire apparu à nouveau sur le visage d’Asmodée tandis que la jeune femme lui proposait se de changer derrière le chariot, à l’abri des regards. Ce genre de pudeur, ça non plus elle ne le comprenait pas, mais elle s’exécuta sans broncher pour donner l’illusion persistante d’être humaine. Dissimulée derrière l’objet imposant, elle retira d’abord le petit corset en lin qui couvrait sa chemise épaisse, découvrant son torse pâle, dissimulé à l’abri de la curiosité des passants et d’Eir. Celle-ci ne put pas voir la vilaine cicatrice sombre de deux pouces qui lui traversait le milieu de la cage thoracique. Une cicatrice comme-ça, elle aurait été fatale pour n’importe quel être vivant. Mais Asmodée, pour son propre malheur, ne l’était pas vraiment. Sans penser à l’horrible aspect de son buste, elle retira ensuite son jupon. « Elles ne disaient rien de mal, du moins dans tout ce que j’ai pu entendre. Elles disaient que aidez les gens. » Ajouta-t-elle en déposant ses vêtements sur le chariot. Enfin elle attrapa le tissu bordeaux pour le faire passer au dessus de ses épaules étroites avant de le faire glisser jusqu’à ce qu’elle soit entrée dedans complètement. Puis l’enfant épousseta le tissu, s’assura que tout était bien fermé et en place.

Asmodée sortie de la protection du chariot pour se dévoiler à Eir, un faux sourire rehaussant ses lèvres. « C’est si joli ! » S’exclama-t-elle en imitant ce qu’elle avait observé chez les jeunes filles quelques fois. Et tout au fond, sans se l’avouer, elle aimait la sensation du tissu sur sa peau froide. « Qu’en pensez-vous ? Est-ce que vous trouvez que ça me va ? » Puis elle fit un tour sur elle même en agrandissant son sourire. « Merci beaucoup. Je suis contente d’avoir pu l’essayer. » Ajouta-t-elle en s’arrêtant devant Eir. Puis elle prit un air pensif, à nouveau, avant de lever ses yeux sombres vers ceux de la couturière. « Si vous aidez vraiment les gens, est-ce que … Est-ce que vous pensez pouvoir me délivrer de mes cauchemars ? Je fais toujours ce même rêve, où mon père disparaît en mer et c’est une pensée terrifiante qui me tient souvent éveillée la nuit. Je dois avoir une ou deux pièces dans mes affaires, pour vous payer. » Asmodée ignorait tout de ce qui était advenu du fiancé d’Eir ; cette phrase était le fruit d’un hasard malchanceux.

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Asmodée Grzech
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Asmodée Grzech
Mer 13 Mai - 8:22

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Asmodée & Eir

« You've cheated the game and won without even knowing it. »
Je suis curieuse de savoir ce que l'on dit à mon sujet. Je ne pensais pas que ma réputation allait aussi loin dans l'Ouest de la Temeria. Je ne pensais pas que ma réputation parviendrait jusqu'aux oreilles d'une jeune fille et du coup cela m'inquiète. Je suis toujours curieuse de savoir si l'on dit du bien de moi ou si au contraire, on me diabolise. Je sais que la rumeur court concernant mes capacités, et c'est d'ailleurs pour cela que je parcours les royaumes aux côtés de Thramir, mais est-ce que l'on me voit d'un bon œil. Je ne devrais pas trop m'en soucier tant que notre affaire fonctionne bien, mais pour mon amour propre, je veux savoir. Mais d'après Aesma, elle n'aurait rien entendu de mauvais, seulement que j'aide les gens. Je lui adresse un sourire, ravie d'entendre ces mots.

« Je fais de mon mieux. »

On pourra dire ce que l'on veut, j'ai le don de rendre le sourire à des personnes qui ont l'impression d'être au bord du gouffre. Même si je suis un charlatan, je rends service. Je sais qu'il y a une part de bon dans ce que je fais, j'en suis certaine. Je serai peut-être un jour jugée pour ce que je fais, mais en attendant, je ne compte pas m'arrêter. C'est mon seul moyen de survivre au delà de la vente de mes vêtements. Avec une situation politique aussi fragile, les habitants de Temeria et de Redania n'ont malheureusement pas vraiment besoin de nouveaux habits.

La jeune fille va se changer derrière la chariote. Je ne sais même pas pourquoi je fais ça. Je devrais être en train de chercher de vrais clients, être en train de faire tourner notre affaire, mais au lieu de ça, je permets à une jeune fille sans le sou d'essayer une robe qu'elle ne portera jamais. Rien ne sert d'avoir des remords. Aesma sort de sa cachette vêtue de la robe choisie, le sourire aux lèvres. Elle est adorable et la robe lui va à ravir, comme si elle avait été faite spécialement pour elle. La coupe est parfaite, la couleur lui va au teint, il ne manque plus que les cheveux à coiffer et elle pourrait être la fille d'un seigneur de Temeria.

« Elle te va à ravir. »

Je la regarde presque avec tendresse, me rappelant de ces moments où je faisais essayer mes premières créations à mes petites sœurs. Aesma pourrait être ma petite sœur. La seule différence, c'est que mes sœurs pouvait porter de telles robes quand elles le souhaitaient, et en changer tous les jours. J'ai l'impression d'être cruelle en ayant permis à cette jeune fille de jouir d'un petit plaisir éphémère et de devoir le lui reprendre aussitôt. Si Thramir la voit dans cette robe sans débourser une couronne, il risque de très mal le prendre, et le connaissant, il n'aura pas la même tendresse que moi à l'égard de la fille du pêcheur.

Alors qu'elle me remercie, elle lève alors les yeux vers les miens, prenant un air légèrement plus grave. Elle en revient à mon autre travail, me demandant de l'aider à la délivrer de ses cauchemars. Elle m'explique qu'elle fait toujours le même rêve dans lequel son père disparaît en mer. Un frisson parcourt mon corps lorsqu'elle donne les détails de ce dit cauchemar, me rappelant alors mon fiancé disparu lui aussi en mer. J'en ai souvent fait des cauchemars au début, même si nous nous connaissions à peine, j'étais ravie à l'idée de l'épouser, et la situation de la jeune fille me rappelle de mauvais souvenirs. Elle propose même quelques pièces pour payer mes services. Je me sens vraiment mal, mais, prise de pitié, je me baisse pour lui faire face d'égale à égale.

« Non, non, Aesma... Garde tes pièces. Est-ce que... tu fais ce cauchemar toutes les nuits ? Est-ce que tu veux me raconter en détail ce que tu y vois ? Je sais que ça peut être difficile, et que tu n'as pas envie d'y penser, mais c'est la seule manière pour moi de t'aider, d'accord ? »

Je ne me savais pas aussi charitable. A vrai dire, je n'ai jamais vraiment eu à faire à une cliente aussi jeune et attendrissante. Elle représente tout ce que je n'ai plus, à la fois mes sœurs, et le possible enfant que je ne porterai sûrement jamais étant donné le tournant que ma vie a pris. Tout ce que Thramir ne sait pas ne peut lui faire de mal.

« Viens, on va s'asseoir. Je vais essayer de te débarrasser de ces mauvais rêves. »

Jusque là, ça avait toujours fonctionné, il n'y avait aucune raison pour que cette petite fille n'obtienne pas le même résultat.
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Eir de Novigrad
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Eir de Novigrad
Sam 16 Mai - 17:07




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☾☾  Elle te va à ravir. « C’est bien ce que je pensais ! J’aimerai bien savoir coudre comme vous un jour. » Asmodée fit un tour sur elle-même, puis un second dans l’autre sens avant de lisser le tissu pour éviter de le froisser. C’était différent pour elle qui n’avait jamais rien porté d’autre que des vêtements volés dans les villages de campagne. Mais l’enfant n’y pensa guère longtemps ; elle attaquait déjà le vif de son plan maléfique. Tandis qu’Eir se penchait vers elle avec une inquiétude palpable affichée sur son visage, Asmodée replaça ses mèches blondes derrière ses épaules pour ne pas la gêner. Son visage était pâle, presque livide, et sa peau faisait ressortir la couleur de la robe. Elle croisa les bras contre sa poitrine, vissant ses yeux sombres dans ceux d’Eir qui était à présent à son niveau. Celle-ci lui répondit avec le plus grand sérieux qu’elle refusait le paiement qu’Asmodée lui proposait ; elle préférait autant ça parce qu’elle ne possédait pas la moindre monnaie. Elle n’en avait pas l’utilité.

« Non, pas toutes les nuits. Mais celui-là revient souvent. Toujours pareil. Peut-être que je m’inquiète trop de ce qui peut lui arriver ? » Asmodée marqua une pause dans sa réponse et son regard se perdit sur le côté. « Dans mon rêve je vois la mer, sombre et enragée, comme lorsqu’il y a une tempête. Dans ces rêves, mon père est seul sur sa barque, au milieu de nulle part, et je vois qu’il a peur. A chaque fois que je fais ces rêves, je me réveille lorsqu’une vague immense l’engloutit. » Nouveau silence, cette fois pour regarder à nouveau Eir. Asmodée était incapable de pleurer, mais son visage se rapprochait de ce qu’on pouvait identifier comme étant de la tristesse. « Ma mère a disparu lorsque j’étais toute petite. On ne sait pas si elle est morte ou si … elle s’est juste volatilisée. » Une petite voix tout au fond lui hurlait de ne pas dire ces mots-là. La vérité. Sur ce point-là, Asmodée ne mentait pas : sa créatrice était partie pour ne plus revenir. « Peut-être est-ce la raison pour laquelle j’ai si peur. Vous croyez que vous pouvez m’en débarrasser ? » Quelque chose s’était tordu en elle, comme une boule amère qui prenait toute la place dans ses boyaux. Asmodée ignorait quel était cette sensation, mais elle ne l’appréciait que très peu.

Lorsqu’Eir lui demanda d’elle s’asseoir, elle dit également à l’enfant qu’elle allait tenter d’accéder à sa requête. La sensation désagréable à l’intérieur d’Asmodée s’éclipsa pour un sentiment de victoire toute proche. Elle se retint d’esquisser un sourire mauvais tandis qu’elle suivait la couturière pour s’installer à sa suite. Asmodée s’assit à côté d’elle, les mains sagement posées sur ses genoux en attendant la suite. Eir avait mordu à l’hameçon, il ne lui restait plus commettre ses méfaits. « Comment est-ce que vous allez vous y prendre ? » Demanda-t-elle sur un ton songeur. « Avec de la magie ? » Mais ce que la pauvre Eir ne savait pas, c’est que l’enfant qu’elle avait à ses côtés pouvait voir sans mal qu’Eir n’était en rien une magicienne, une sorcière ou quoi que ce soit de similaire.



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Asmodée Grzech
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Asmodée Grzech
Mar 9 Juin - 8:15

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Asmodée & Eir

« You've cheated the game and won without even knowing it. »
Il n'y a rien de plus flatteur que lorsqu'une femme dit vouloir savoir coudre comme moi. Je crois que je tiens ça de ma mère, l'amour pour les compliments et les flatteries. Après tout, j'ai été à bonne école, j'ai pu l'observée pendant des années avec ses clients et la manière dont elle réagissait lorsque l'on complimentait son travail, son talent ou sa personne tout simplement. Je lui ressemble bien plus qu'on ne voudrait le croire aujourd'hui. Après tout, lorsque je croise des clients pour qui elle travaillait dans le passé, il ne leur faut pas plus de dix secondes pour comprendre que je suis la fille de Sonia.

« Si j'avais plus de temps ici à Gors Velen, j'aurais pu t'apprendre les rudiments de la couture. »

Comme beaucoup de choses, la couture est un savoir qui se transmet. Même si ça crée de la concurrence, ma mère m'a toujours dit qu'il ne fallait pas garder ce talent pour soi et toujours le transmettre dès que c'est possible.

Pour l'heure, un autre problème se posait, celui du cauchemar de la petite Aesma. J'aimerais pouvoir faire quelque chose dont j'aurais la certitude du résultat. Mais je veux quand même essayer, nombreuses sont les fois où mes paroles ont suffi à apaiser les maux de mes clients. Les rares fois où ça n'a pas fonctionné, Thramir était là pour rattraper le coup, clamant que s'ils avaient fourni plus de couronnes, j'y aurais mis davantage de moi-même pour que ça fonctionne. Un jour, la vérité sera découverte et je risquerai gros, probablement. Mais pour l'instant, je suis encore Eir la bienfaitrice de Novigrad.

Aesma m'explique ce mauvais rêve, me dit qu'il ne revient pas toutes les nuits, mais assez souvent pour la troubler. Un mauvais rêve qui ne nous embête qu'une seule fois n'est jamais bien inquiétant, mais lorsqu'il revient à plusieurs reprises, il est vrai que parfois, ça peut troubler et hanter l'esprit. Je suis moi-même passée par là il y a quelques années. Son rêve n'a rien d'étrange, rien d'énigmatique, la mer et son père, la peur de le voir englouti par les vagues est une réaction normale. A vrai dire, mon cauchemar autrefois était assez similaire, lorsque je rêvais de mon fiancé perdu en mer... Il faut croire que la jeune fille et moi sommes davantage liées que je ne l'imaginais.

« Il est normal que tu aies peur pour ton père, surtout après la disparition de ta mer. Et il est vrai que la mer est un endroit imprévisible. Cependant, tu ne devrais pas t'en inquiéter, ça n'a rien de prophétique, c'est simplement parce que tu es inquiète pour ton père. »

La première phase est de rassurée et rationaliser le mauvais rêve. Beaucoup trop de personnes essayent de comprendre les secrets oniriques alors que parfois, ce n'est qu'une reproduction de nos angoisses. Je lui demande de s'asseoir avec moi, lui promettant de l'aider à se débarrasser de ce mauvais rêve. Et la jeune fille demande comment je compte m'y prendre, demandant si je compte utiliser de la magie. Je lui adresse un large sourire.

« Oui, avec de la magie. »

Je farfouille dans ma besace à la recherche de ces herbes que j'utilise et que je recommande généralement pour apaiser les nuits agitées et angoissantes. Ça n'a rien de magique, à vrai dire, il suffit de connaître ses herbes, mais je sais parler de magie rassure plus de la moitié des clients. Parfois il suffit de croire qu'une force supérieure les aide à se débarrasser de quelque chose pour que ça fonctionne. Évidemment, pour perfectionner mon rôle, en deux ans, j'ai appris deux trois petites choses pour me rendre plus crédible, comme les runes, par exemple.

« Ferme les yeux. »

Je dessine alors sur son front, simplement armée de mon doigt, la rune wunjo « ᚹ » qui est une rune apportant la joie et la paix. Je prends ensuite sa main pour y déposer les herbes que j'avais dans mon sac. La passiflore est le seul remède que je connais d'efficace pour dormir en paix.

« Ce soir, tu feras infuser ce mélange d'herbe juste avant de dormir, et tu le boiras. Tes mauvais rêves s'en iront de cette manière. »
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Eir de Novigrad
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Eir de Novigrad
Mar 16 Juin - 21:08




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☾☾  Elles y sont.
Asmodée attendait son heure et Eir ignorait tout des sombres plans du monstre en sa présence. Du monstre qui lui narrait un rêve qu’il n’avait jamais fait. Du monstre qui lui parlait d’une vie qu’il n’avait jamais eu. Asmodée regardait patiemment la couturière tomber dans son piège vicieux, comme une araignée attendant son heure sur sa toile mortelle. L’adulte pensait rassurer l’enfant, mais ses mots étaient vides car ceux d’Asmodée l’étaient tout autant. Ah si seulement elle savait …

Pendant un instant, un très court instant, Asmodée avait hésité à la laisser en paix, et à repartir chercher son amie magicienne (une vraie, au moins), mais ses instincts cruels avaient reprit le dessus sur sa conscience fragile. Non, pas de compassion, il n’y avait plus de place pour la pitié désormais. Parce que Eir avait confirmé le fond de ses mensonges, la raison pour laquelle le monstre avait porté son attention sur elle dans un premier temps. Oui, c’était bien de la magie dont elle usait pour aider. Mais il n’y avait pas de magie, ça le monstre le sentait. Une pensée discrète germa dans son esprit. Sa vengeance était-elle vraiment si importante ? Tout ça, toutes ces machinations, elles étaient pour un artifice inoffensif. A quoi rimait cette ironie cruelle ? A rien, oui, mais ça ne l’empêcherait pas d’agir. L’autre devait retenir la leçon.

Les yeux noirs de l’enfant se posèrent sur les gestes doux de la couturière, patientant jusqu’au moment fatidique. Elle était impassible, comme une poupée sculptée dans le bois, et ses cheveux blonds encadraient son visage livide. Comme elle aurait été mignonne, si elle avait été humaine. Mais le destin en avait décidé autrement, et puisque le destin ne lui accordait aucune pitié, alors elle n’en aurait pas non plus. C’était décidé. Pourtant ce n’est pas des gri-gri que sort Eir de son sac, mais des herbes qu’Asmodée connaissait bien. Elle n’en dit pas un mot, figée sur place en observant l’opération de la prétendue magicienne. Celle-ci lui demande de fermer les yeux, et l’enfant s’exécuta sans dire un mot, offrant sa vision à l’obscurité désormais. A travers ses paupières elle parvenait à distinguer la lumière, rougie par l’entremise de la peau translucide. Elle aimait la sensation de la lumière sur sa peau froide. C’était réconfortant, comme les bras d’un parent. Mais Asmodée chassa très vite ces pensées pour se concentrer sur le toucher d’Eir qui traçait quelque chose sur son front. Puis quelque chose – les plantes sans doute – vinrent se caler dans sa paume et Asmodée rouvrit brusquement les yeux.

Ce soir elle n’irait pas dormir parce qu’elle n’en avait pas la nécessité. Ce soir elle n’aurait pas de cauchemar. Mais Eir, elle, serait sans doute hantée par cette journée. Parce que l’enfant agrippa les mains de la couturière, écrasant les fleurs entre leurs doigts. Et sur le visage de marbre d’Asmodée se creusa un sourire mauvais, le plus vil qu’on puisse distinguer sur le visage d’une enfant. « Il n’y a rien que j’abhorre plus que ceux qui se font passer pour des êtres de pouvoir. » Siffla-t-elle sans quitter des yeux le regard d’Eir. « Des filles comme toi, j’en ai vu tout un tas. Certaines faisaient le bien, d’autres débordaient d’égoïsme purement humain. Mais aucune n’a su me tromper. Parfois je les teste et je m’amuse à leur dépend, mais vois-tu Eir de Novigrad, aujourd’hui je ne suis pas d’humeur généreuse. » Ses iris étaient noires comme une nuit sans lune, et comme une encre qui se déverse sur un papier, l’obscurité vint s’étaler sur le blanc de ses yeux. Ses petites mains serrèrent celles d’Eir un peu plus fort, enfonçant ses ongles sales dans la peau de sa victime. « Souvent tu tiendras ton aiguille mais plus de jolies robes désormais tu ne coudras. Car à moins de rompre le sort, tes mains ne connaîtront plus le répit. » Murmura-t-elle en langue ancienne. Le sort était jeté.



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Asmodée Grzech
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Asmodée Grzech
Jeu 18 Juin - 6:59

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Asmodée & Eir

« You've cheated the game and won without even knowing it. »
J'aimerais être celle que je prétends. J'aimerais avoir l'assurance que ce que je fais pour ces personnes donne de véritables résultats grâce à moi. Jusque là, tout s'est bien passé, mais je sais que ça nous pend au nez. Un jour, je tomberai sur une cliente qui sera en réalité une magicienne et qui me prendra la main dans le sac. On en a déjà discuté avec Thramir et même s'il sait que c'est un risque, il est prêt à le prendre. Le fait est que les revenus sont doublés grâce à cette activité secondaire. Evidemment, on vivrait correctement en comptant uniquement les revenus des vêtements que je confectionne, mais l'appât du gain est toujours plus fort. J'aimerais dire que c'est quelque chose de masculin, que c'est la cupidité de Thramir qui nous fera tomber, mais je suis toute autant cupide, malheureusement.

Ma cliente du jour n'est pas comme les autres. C'est une enfant, le genre qui me touche et que j'aimerais aider au mieux. Je songe même à lui offrir la robe qu'elle porte, mais pour le moment, je me contente de lui offrir mes services pour l'aider à se débarrasser de son cauchemar. Après tout, je sais que ce n'est pas réel et j'ai moins de culpabilité à ne pas lui demander d'argent. Je fais de mon mieux, je refais exactement ce que j'ai déjà fait par le passé et je sais que ces fleurs de passion ont un réel effet pour apaiser les terreurs nocturnes. Je tente de la protéger à l'aide d'une rune et je lui donne quelques indications. Je ne peux rien faire de plus, je ne suis même pas sûre qu'une magicienne, une vraie, puisse faire quoique ce soit de plus. Les mauvais rêves sont si mystérieux. J'ignore d'où ils viennent, de quoi ils sont faits, mais j'espère de tout cœur que la petite Aesma dormira paisiblement ce soir.

Je commence à esquisser un sourire et j'entrouvre la bouche pour lui dire qu'elle peut rouvrir les yeux. Mais j'aperçois alors un sourire sur ses lèvres qui dénote avec la petite fille qui était présente depuis le début. Un sourire beaucoup trop malsain pour une enfant de son âge. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il se passe. Je n'ai le temps de rien dire qu'elle prend la parole et ses mots résonnent dans ma tête. Elle sait. Il n'y a aucun doute, son regard ne quitte pas le mien, et même si je voulais briser le lien, impossible, elle soutient mon regard si durement que c'est comme si je ne pouvais me détacher de ses yeux. Elle sait. Mais c'est une enfant et ceux-ci ont tendance à toujours s'inventer des histoires. Personne ne la croira. Du moins, j'ose espérer que personne ne la croira. Elle déclare en avoir croisé plusieurs des comme moi mais il semblerait que la chance ne soit pas avec moi. Je déglutis difficilement. La petite Aesma qui était toute adorable me donne alors des frissons dans le dos. Ses mots ressemblent à ceux d'une adulte.

« Aesma, tu ne sais pas ce que tu dis... »

Je parviens à dire quelques mots, mais ça ne sert à rien. Son regard, ses yeux sont terrifiants, vide de toute vie. Je ne parviens pas à défaire mes mains des siennes, et elle se met à serrer ces dernière de toutes ses forces venant me blesser avec ses ongles sans douceur aucune. Je veux la supplier de me lâcher et de me laisser tranquille, tentant en vain de me débattre et de me libérer de son emprise, mais elle ne me laisse pas le temps d'en placer une. Son regard fixe toujours le mien, si l'on peut réellement qualifier cela de regard. Il n'y a plus rien c'est comme si ses yeux n'étaient plus là. On dirait un démon, elle n'a plus rien d'humain, plus rien d'innocent. Et elle se met à prononcer des phrases en langue ancienne, langue que je ne comprend pas. Je tente de me débattre, et ce n'est que lorsqu'elle finit de parler que je parviens à me libérer. Je me lève aussitôt, le cœur battant la chamade. Mon réflexe premier est de lui donner une gifle.

« Va-t-en sale monstre ! Va-t-en !! »

Un monstre, il n'y a pas d'autre mot. Mon attention se porte alors sur mes mains qui me font mal. Elles tremblent et sont en sang là où l'enfant démoniaque a planté ses ongles. Vite, il faut que je retrouve Thramir. Si ça s'infecte, je perdrai mes mains. Et sans mes mains, je ne suis plus rien.
(c) DΛNDELION


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