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Jette un sou au sorceleur - feat. Chance

 :: Royaumes du Nord :: Temeria
Dim 29 Déc - 21:01
Jette un sou au sorceleur

Jette un sou au sorceleur - feat. Chance Giphy
9 juillet 1271 - feat. Chance

La sorceleuse tombe à genoux dans la boue et dépose son épée avec une délicatesse déconcertante comparé à la violence de ses gestes il y a quelques instants plus tôt. La goule gît là, inerte, éventrée et étêtée, dans une mare de sang se mélangeant à présent à la boue. Malgré cette victoire, elle ne se sent pas apaisée … Cette histoire semble avoir duré des jours alors qu’elle n’est là que depuis une seule journée, peut-être à quelques heures près.

Tout a commencé lorsque Skadi a quitté Velen, au grand galop, pour rallier La Valette où elle pensait pouvoir trouver une auberge acceptable pour passer ne serait-ce qu’une nuit sur une paillasse propre. Elle voulait laisser derrière elle une vieille connaissance, un mercenaire qu’elle s’est juré de toujours haïr. Elle n’aurait jamais pensé qu’elle puisse changer d’avis, ça non. Pourtant, son opinion s’était adoucie, assouplie en combattant aux côtés de Chance. Elle, la guerrière sanguinaire de Skellige, la sorceleuse au cœur de pierre, avait-elle ployé le genou pour montrer une petite faiblesse dans ses convictions ? C’en était trop, ça oui. Elle préférait fuir sans se retourner et oublier ce mercenaire plutôt que de lui montrer une partie d’elle qui l’effrayait encore.

Il ne lui restait plus qu’une bonne après-midi de chevauchée quand elle s’arrêta dans un village pour y trouver quelque chose à se mettre sous la dent. La sorceleuse ne voulait pas perdre de temps à poser un collet, l’important était de continuer sa route coûte que coûte. Une femme la héla, apparemment soulagée de la voir débarquer dans le petit village.

« Vous êtes sorceleur ? Les dieux m’en soient témoins, je les remercie de vous avoir envoyée ! Vous avez vu le contrat, enfin !
- Le contrat ?
- Oui, pour le monstre … Vous n’êtes pas au courant ?
- N… Si, bien sûr que si. Vous avez un bourgmestre, ici ? »

Ledit bourgmestre lui exposa donc la situation. Un monstre faisait des ravages depuis plus d’une semaine, s’attaquant à tout malheureux s’aventurant trop loin des habitations, sans faire de distinction. Il jurait ses grands dieux – décidément, c’était de coutume ici-bas – qu’il reconnaissait là les vils desseins d’une goule, monstre assoiffé de chair humaine. Il promettait le gîte, le couvert et de l’or. Une offre plus qu’alléchante à laquelle la jeune femme ne mit pas longtemps pour à céder. L’opportunisme fait souvent des heureux, pourquoi pas elle ?

La brune se mit en chasse dès le matin, menant son enquête, suivant les traces de lutte, préparant sa lame en l’enduisant de l’huile appropriée … Quand elle fut fin prête, elle se rendit à l’orée du village et se mit à chanter une chanson paillarde, beuglant presque pour attirer le monstre. Technique suicidaire, dirait son maitre. L’appât du gain vous fait commettre des erreurs. La goule ne vint pas. Il allait falloir être plus intelligente et suivre son instinct de chasseuse. Le temps passait et elle finit par retrouver la trace de la bête. Celle-ci fut bien lente et imprudente, comme si elle était trop lourde pour se déplacer. Au vu des événements qui ont suivi ce combat sans merci, la jeune femme aurait dû se méfier, pour sûr. Elle aurait dû examiner les entrailles de la bête qui lui sortaient du corps. Oui, si elle l’avait fait, la sorceleuse aurait compris qu’elle ferait mieux de ne pas retourner au village …

Epée dans le fourreau, la tête de la goule sous le bras, la sorceleuse refit apparition dans un village bien trop silencieux. Certes, le soleil déclinait déjà, pourtant, cela ne ressemblait pas à des habitudes de villageois ordinaire que de se cloitrer si tôt, bête ou pas. Elle poussa la porte de la cahute du bourgmestre et sut immédiatement qu’elle allait en prendre pour son grade. Ils étaient tous là, les villageois, serrés les uns contre les autres, la mine renfrognée, le regard haineux.

« Tu oses remettre les pieds ici, sorceleuse ? Après ce que tu as laissé faire ? »

Le silence s’installe, lourd, brisé seulement par les sanglots de trois femmes, prostrées au milieu de la petite assemblée. Le puzzle se résout bien vite dans la tête de la sorceleuse. Trois femmes éplorées … La goule aurait-t-elle attaqué des enfants ? Cela expliquerait sa lenteur, elle était repue ! L’effroi cloue Skadi sur place, qui ne sait plus quoi dire. La tête de la goule glisse et tombe au sol dans un bruit sourd.

« Monstre ! Va-t’en d’ici ! »

Ce qui s’est passé par la suite, on ne le raconte pas dans les chansons chantées par les bardes. On ne dira jamais que la sorceleuse fut passe à tabac par les villageois, sans qu’elle ne cherche à se défendre. Quelque chose en elle s’était brisé, la laissant subir le châtiment qu’elle jugeait mériter. Personne ne reparlera de ces pierres qu’ils ont tous lancés, enfants compris, pour assouvir leur besoin de violence.

Des enfants.

Pour des enfants, une sorceleuse baisse sa garde, se laisse atteindre par des gueux insignifiants. Parce qu’elle sait que c’est la seule chose de précieuse ici-bas, plus que les pierres, plus que l’or, et qu’elle a failli, par abus de confiance, par appât du gain. Pourquoi se battre pour vivre, alors ? Elle se laisse frapper, elle ne sourcille pas quand on lui crache dessus, qu’on la traine jusqu’à l’orée du village et qu’on la laisse là, au bord de la route, comme un avertissement à qui voudra pénétrer dans ce village meurtri. Jette une pierre à la sorceleuse, car elle est vaniteuse …

Sous le ciel à présent presque sombre, la sorceleuse ferme les yeux, plongeant dans un état second où elle peut enfin se reposer … Est-ce ça, la fin que tous les hommes redoutent ? Après tout, ce n’est pas si désagréable de pouvoir enfin lâcher prise …

Dors, sorceleuse, car bientôt, tu auras besoin de toutes tes forces, c’est le destin qui t’appelle, comme il appellera tous les combattants du continent. Oui, bientôt, tu ne seras pas la seule à verser un peu de ton sang dans la coupe de la guerre.

« Monstre … »

Sur son visage, un sourire macabre s'étend avec délicatesse.


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Skadi
Mar 31 Déc - 10:17
we do not bowSkadi & ChanceChance avait froid et faim, recroquevillé près des racines d’un arbre centenaire, faute d’avoir réussi à allumer un feu. Mais ce n’était pas le froid, la faim, ou bien même le charme rustique de Téméria qui l’agaçait : en réalité il ruminait depuis son départ de Haubreuil. Il n’avait même pas eu le temps de dire au revoir correctement à la sorceleuse que celle-ci avait aussitôt pris la fuite, sans même un regard. Pas qu’il soit vexé (c’est du moins ce qu’il essayait de se faire croire à lui-même) ; après tout pourquoi est-ce qu’elle se donnerait la peine de lui dire au revoir proprement ? C’était de Skadi qu’on parlait, pas de n’importe quel luron qu’il aurait un jour un peu trop repoussé dans ses retranchements. L’animosité qu’elle lui portait remontait déjà à trop longtemps pour qu’il espère un jour une amélioration, tant bien même il eut essayé plusieurs fois d’adoucir leurs relations. Mais ce n’était pas grave. Non. D’ailleurs il avait décrété que tout ceci ne l’atteignait pas, qu’il était un roc et qu’il s’en fichait pas mal. Le problème étant, Chance était un piètre menteur.

Après Hautbreuil et son argent en poche, Chance était remonté à cheval vers le nord, là où l’attendait son amie Nelathis à Oxenfurt. Selon ses calculs, il avait environs une petite semaine d’avance sur ce qu’il avait originellement prévu, mais l’elfe ne lui en voudrait sans doute pas d’arriver plus tôt. Après quoi, il chevaucha une demi-journée durant, et pendant toute cette durée il avait pensé au départ précipité de Skadi et il se demandait encore et encore s’il ne l’avait pas insultée par erreur. Une fois de plus. Mais il eut beau se creuser les méninges, tout ce qu’il réussit à faire fut de se provoquer lui-même une sale migraine qui le força à s’arrêter pour boire un peu d’eau. Et comme il lui arrivait très peu souvent de faire honneur à son nom, il tomba nez-à-nez avec une troupe de noyeurs en descendant vers une rivière pour remplir sa gourde, ce qui provoqua un second départ précipité pour ne pas finir dans l’estomac d’un monstre. Après quoi il chevaucha le restant de sa journée en s’empêchant de réfléchir à quoi que ce soit.

Le soir il campa en pleine nature avec pour seule compagnie son cheval qui le fixait d’un air béat. Et comme une journée qui commence mal finit bien souvent de la même manière, il ne parvint pas à allumer un feu. C’est ainsi qu’il se retrouva calé dans le creux d’un arbre en frissonnant un peu tandis qu’il revenait à son principal sujet de préoccupation. En prime, il avait faim. Quelle vie … L’important était qu’il réussit à s’endormir et que le lendemain il se réveilla à l’aube avec pour seul but repartir rapidement pour enfin arriver à Oxenfurt. Le reste du voyage se fit long et silencieux, rythmé parfois de chants d’oiseaux quand il passait près d’un sous-bois. A midi il fit halte dans un village tandis qu’il avançait lentement mais sûrement en direction du château des La Valette. A l’auberge on le servit sobrement, et les autres clients avaient une mine sombre qui ne laissait présager rien de joyeux. Lorsqu’il interrogea le patron, on lui répondit qu’une goule sévissait tout près et que quelqu’un s’en occupait en ce moment même. N’ayant pas besoin de plus, Chance retourna s’asseoir et profita de la bière locale jusqu’au milieu de l’après-midi.

Le mercenaire était en train de décuver ce qu’il avait ingurgité plus tôt dans la journée quand une foule commença à son former à l’extérieur en poussant de grands cris de colère. L’agglomération de paysans semblait se diriger tout droit chez le bourgmestre, mais Chance n’y prêta pas grande attention alors qu’il retournait à l’auberge pour payer son dû et repartir avec son cheval en espérant arriver à Oxenfurt en depuis de journée suivante. L’aubergiste lui prit plusieurs minutes de trop à discuter sur prix en prétextant qu’il avait prit une choppe supplémentaire, ce qui n’était pas le cas, et une insulte en engendrant une autre, Chance se retrouva à payer pour une choppe qu’il n’avait pas bu. Après ça, évidemment, il était devenu évident qu’il était temps de mettre les voiles. Or quelque chose n’allait pas.

Le village était silencieux, à l’exception près d’une foule enragée que l’on pouvait entendre près de la maison du bourgmestre. Si Chance avait espéré ne pas se retrouver mêlé aux histoires de ce village, il se retrouva cependant malgré lui bloqué par la foule en tentant de sortir du village avec les rênes de son cheval à la main. De la où il se tenait il ne pouvait pas voir ce que le village chassait avec tant de férocité, mais il commençait à comprendre que les choses allaient rapidement mal tourner. Il joua alors des coudes pour forcer un passage entre les gens, parfois récoltant une remarque ou un coup auxquels il ne prêta pas attention. Puis il découvrit avec horreur toute la portée de cette histoire. Là-bas, celle qu’on tirait vulgairement jusqu’à la sortie, c’était Skadi.

Soudain c’est Chance que la colère envahit. Il n’a pas tous les détails, il ignore même la raison d’un tel soulèvement, pourtant il se lança à corps perdu pour rejoindre la sorceleuse. Il n’y a qu’une dizaine de mètres qui les séparent et pourtant elle semble si loin. Sur son passage, quelques uns poussèrent des jurons agressif, tandis qu’il les repoussait tous avec fureur. Sur le bord de la route, trois villageois laissent tomber Skadi comme une poupée de chiffon et Chance eut l’impression qu’une montagne les séparait. Juste à côté, un homme eut l’audace de murmurer une insulte à l’égard de son amie … amie ? Qu’importe, un rien eut suffit à faire tourner Chance sur ses talons pour coller son poing dans la figure disgracieuse du paysan, et l’autre riposta presque aussitôt. L’affrontement s’arrêta là, peut-être que l’autre comprenait un peu, au fond. Le mercenaire tenta de se presser parmi les gens, bousculant au passage ceux qui avaient abandonné Skadi sur le bord du chemin, puis ils furent seuls et les autres s’en allèrent pour pleurer des morts dont Chance n’avait pas idée de l’existence même.

Il attacha à la hâte son cheval à une branche basse d’un arbre, tout près, puis il revint vers Skadi auprès de laquelle il se pencha pour vérifier qu’elle était encore en vie. Une chose était certaine : ses blessures faisaient peine à voir ; il n’était pas en mesure de savoir comment l’aider. Retourner au village n’était pas une option et il ignorait si le prochain était près ou loin. Il était coincé devant les faits : ils n’avaient pas beaucoup d’options devant eux. Chance attrapa Skadi et la hissa sur son épaule avec autant de délicatesse qu’il était capable, puis la tira lentement jusqu'à son cheval. « Accroche-toi sorceleuse, ton chemin ne s’arrête pas là. »

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Chance
Jeu 2 Jan - 9:07
Jette un sou au sorceleur

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9 juillet 1271 - feat. Chance

Ce qui suivit, la sorceleuse ne s’en souviendra jamais vraiment de façon claire. Celui qu’elle avait décidé d’ériger éternellement en ennemi fut son sauveur, balayant par la même des années de haine cordiale. Il l’emporta avec lui, et prit soin d’elle comme l’aurait fait le plus fidèle des amis. Ses soins furent tout ce qui raccrocha la jeune femme à la vie, bien qu’elle se trouvait dans une torpeur effrayante, pris au piège dans des rêves bien étranges.

Elle revit le visage de son maitre, la gentillesse presque paternelle qui se cachait derrière un visage creusé par les années, à l’expression sombre, faussement dure. Elle se rappela aussi la tristesse dans ses yeux lorsqu’elle lui apporta la tête du griffon. A l’époque, elle avait cru qu’il était triste car cela signifiait qu’elle allait bientôt pouvoir cheminer seule dans sa nouvelle vie. Elle voyait néanmoins cet instant différemment aujourd’hui. Cet homme s’est démené pour lui enseigner une chose qu’elle n’a jamais voulu vraiment entendre : les vrais monstres ne sont pas les créatures qu’elle chasse. « Rappelle-toi que tu les délivres de ce monde pourri jusqu’à la moelle, cerbin. »

Cerbin … En langage ancien, cela signifie Corbeau. Elle a toujours cru que cela faisait référence à sa chevelure et ses yeux sombres. Les yeux de son âme grand ouverts, elle sait à présent. Elle est le Corbeau annonciateur de mort pour ceux qui croisent son chemin, ses ailes grandes ouvertes projetant leur ombre funeste sur ceux qui ne courent pas assez vite pour échapper à cette aura malsaine.

Elle sursaute en sentant la main de sa mère sur son épaule. « Mon enfant, es-tu sûre de vouloir emprunter ce chemin ? Tu dois la vie à l’un de ces … sorceleurs, certes, mais tu n’es pas obligée de suivre leur exemple ! » Skadi aimerait se retourner, la serrer dans ses bras, baisser les armes et ne jamais quitter l’île, mais ses jambes l’emportent malgré elle vers une vie semée d’embûches sans fin, où la joie ne sera que de courte durée, aussi fugace que la vie d’un insecte.

Cerbin … Qui abandonne sa famille sans un regard en arrière ? Skadi n’a pas subi l’épreuve des herbes, certes. Bien que cela n’ait pas été le fil rouge de son apprentissage, elle n’a jamais éprouvé de difficulté a effacer des sentiments tels que l’empathie, laissant libre court aux pires aspects de son âme pour danser avec ses proies. Est-elle le plus horribles des monstres ? Non, ce serait bien trop vaniteux, cela ne lui ressemble pas. Elle est simplement un monstre parmi les autres, tout aussi humaine que ceux qui lui ont fait du mal. Ordinaire. Faible. Même pas un sorceleur digne de ce nom.

Si le destin pouvait être représenté, sans doute prendrait-il la forme d’une horloge, au mécanisme impitoyablement précis et régulier. Pourtant, lorsque Skadi prit conscience de ce qu’elle est, l’horloge eut un soubresaut. Cher lecteur, tu apprendras par la suite pourquoi cette journée marque un tournant dans l’histoire de Skadi, fille de Skellige, guerrière forte et fière, sorceleuse passable mais obstinée. Saches pour l’instant que si elle n’avait pas souffert de la perte de ces enfants innocents, les choses auraient été différentes. Ses choix auraient été moins radicaux, pour sûr. La seule certitude qui lui resterait à l’avenir, c’est de la force des amitiés qu’elle partageait avec une magicienne, un nain et à partir d’aujourd’hui, un mercenaire. Sur son chemin, elle pourrait aussi compter sur des créatures et des bardes, qui auraient l’immense bonté de ne pas la juger par ses actes mais par son cœur meurtri, où la tristesse et le cynisme écraseront pour un temps ce qui faisait d’elle, sans qu’elle le comprenne pourtant, une sorceleuse unique et pas si médiocre.

Ses yeux s’ouvrent brusquement. Elle met un temps à se faire à l’obscurité de la pièce que viennent troubler quelques bougies et un feu en train de mourir dans un âtre dont elle ne distingue que très peu l’architecture. Devant la cheminée, se découpe une silhouette familière.

« C’est toi ? » Elle n’attend pas de réponse. Le silence du mercenaire lui va tout à fait, car elle a des choses à dire. Enfin, elle aimerait pouvoir tout lui dire, mais les mots ne viennent pas, ou viennent tous à la fois. Son ennemi de toujours le comprend-il ? Il la laisse en tous cas digérer les événements. La jeune femme soupire. Il est temps de poser les armes. Cette fois, elle doit s’avouer vaincue, sinon elle ne se relèvera jamais. Elle doit le dire, ce mot qui lui brûle les lèvres et qui ouvrira une nouvelle page avec Chance.

« Merci. »


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Skadi
Jeu 2 Jan - 16:04
we do not bowSkadi & ChanceIls étaient dos au soleil couchant lorsque Chance hissa Skadi sur son cheval. Le chemin était éclairé par une lueur orangée, chaleureuse, mais la scène n’avait rien de féerique. La sorceleuse était mal en point et Chance ignorait si il était en mesure de l’aider. Pour l’heure, il devait trouver un endroit où l’emmener et la remettre sur pieds. C’était sa seule et unique certitude. Mais avant de monter à son tour sur sa monture, il se souvint que la jeune femme avait elle aussi un cheval avec lequel elle avait filé à une vitesse folle. L’animal devait encore se trouver quelque part au village ; l’idée même d’aller le récupérer en bravant la foule en furie l’épuisa d’un seul coup, mais il ne se dégonfla pas. Peut-être Skadi tenait-elle à son canasson comme certains en avaient souvent l’habitude. Il attrapa la main pendante de la sorceleuse, qu’il avait installée contre l’encolure, pour la serrer dans la sienne. « Je reviens. Ne t’avise pas de tomber avant mon retour. » Puis il la lâcha à contrecœur, courant jusqu’au village pour ne pas la laisser seule trop longtemps.

A la maison du bourgmestre on essaya de le chasser, sous prétexte qu’il était de mèche avec la sorceleuse, et qu’il avait prétendument brutalisé un homme du village. En réponse, et sous l’impatience qui commençait à monter petit à petit, Chance sortit son épée et menaça le bourgmestre lui-même en exigeant que le cheval de Skadi lui soit remis sur le champs. Les autres obtempérèrent, malgré une mauvaise volonté apparente. Deux femmes amenèrent l’animal devant la maison et le remirent au mercenaire, accompagné de regards noirs et une interdiction de remettre les pieds ici à l’avenir. Si Skadi avait laissé d’autres choses derrière elle, ils ne les rendirent pas. Ce n’était pas plus mal : moins de temps il passerait ici, plus vite il pourrait aider Skadi. Sans un regard, sans adieu, il s’en alla en direction du chemin où il avait laissé Skadi, pour ne jamais revenir.

Il eut le soulagement de voir que la sorceleuse n’avait pas glissé de la selle, par ailleurs il remarqua qu’elle s’était endormie, du moins le croyait-il en la voyant au loin. Il attacha son cheval à l’arrière de la selle du sien, puis il se hissa sur la selle, prenant soin de ne pas faire tomber Skadi au passage. Puis il se mit en route, l’espoir au cœur de tomber sur le prochain village rapidement. Ils voyagèrent pendant près d’une heure qui sembla durer bien plus longtemps pour Chance qui, de temps en temps, vérifiait que l’état de Skadi ne s’aggravait pas. La nuit était tombée lorsqu’il tombèrent sur une petit masure en face d’un champs de blé. A travers les fenêtre, Chance pouvait voir de la lumière et des silhouettes se déplacer à l’intérieur. Il eut un moment d’hésitation : le prochain village pouvait être encore très loin et il ne savait pas si il disposait d’autant de temps. D’un autre côté, il craignait que ces gens puissent être mal intentionnés ou refusent de les laisser entrer. Il fallut faire un choix, Chance n’hésita pas plus longtemps.

Il descendit de cheval et aida Skadi, encore plongée dans un état second, à en faire de même. Puis il le soutint sur son épaule et avança jusqu’à la porte où il frappa avec force. Il y eut quelques secondes où il entendit les gens se stopper et murmurer, puis une femme d’un âge avancé ouvrit, le regard méfiant. Son regard se porta sur Skadi, puis sur Chance. Ce dernier ne lui laissa pas le temps de refermer la porte. « Je vous en prie, aidez-nous ! Mon amie est blessée. » La femme bafouilla, puis un homme du même âge vint se poster derrière elle en demandant au mercenaire de rebrousser chemin car ils ne souhaitaient pas d’ennuis. Chance insista à leur suite, prétextant une attaque de bandits ayant mal tourné. « J’ai de quoi vous payer. » Ajouta-t-il sur un ton froid qui les dissuada de refuser encore une fois. Puis le couple les laissèrent entrer. A l’intérieur il put distinguer une grande pièce principale avec un âtre tout au fond et une ouverture vers ce qui devait être la chambre. Deux enfants menus les observaient prudemment sur le côté de l’encadrure.

« Vous pouvez installer votre amie près de l’âtre. Je vous amène de l’eau. » Finit par lui proposer la femme. Chance la remercia sobrement. Puis quand il eut une coupelle d’eau à disposition et un petit chiffon propre, il s’attela à nettoyer les plaies, au moins celles visibles pour ne pas dégrader l’honneur de la guerrière. Le reste, il préférait attendre qu’elle se réveille pour aviser. Puis il attendit, dans le silence, tandis que les enfants jouaient en chuchotant à l’autre bout de la pièce. La femme, au bout d’un temps, lui proposa de partager leur souper, ce qu’il accepta sobrement en gardant une part pour Skadi qui dormait encore. Puis il retourna s’asseoir près du feu, où il somnola lui-même un temps. « C’est toi ? » La voix un peu faible de la sorceleuse le fait sortir de ses pensées. Aussitôt il se relève pour aller la voir. Quand il s’accroupit à son chevet, il remarqua qu’elle cherchait à dire quelque chose, ce à quoi il la laissa trouver ses mots sans en prononcer un seul de son côté. Elle soupire, il sourit. C’est à la fois habituel et nouveau entre eux. Mais finalement ce ne sont pas des remontrances qu’elle lui servit, ni des insultes, ni de la mauvaise foi. C’est un « Merci. » qu’il accepte sans la brusquer.

« Je t’en prie, finit-il par prononcer, je n’allais pas te laisser pour morte en plein milieu de la campagne. » Puis il se releva, pour la laisser respirer. « Je t’ai laissé de la soupe près du feu, si tu as faim. » Il alla ensuite payer ce qu’il devait à la famille, qui le remercia plus chaleureusement qu’à son arrivé. Quand il revint vers Skadi, il s’accroupit à nouveau. « Tu ne me dois rien. Maintenant repose-toi. Demain sera un jour nouveau. »

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