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Nos regrets d'antan

 :: Royaumes du Nord :: Kaedwen
Lun 22 Juil - 22:05
Nos regrets d'antanBrunhild & Edelweiss Janvier 1271

L’hiver était rude. La vie de scoia’tael l’était d’autant plus. Après une longue escale en Aedirn, rythmée d’échecs successifs qui n’avaient au final rien donné, Edelweiss et son commando dépité s’étaient retrouvés à être pourchassés par des mercenaires engagés par la garde de Vergen. Les hommes, pas novices dans l’art de chasser des elfes, avaient vicieusement repoussé la troupe jusqu’aux frontières de Kaedwen. La situation était sans équivoque ; pour échapper aux tueurs, il fallait s’aventurer là où il n’y avait aucune clémence pour les non-humains. Après trois jours sans sommeil à avoir longé la Liksela, le commando s’était arrêté d’épuisement au pied des monts bleus, entre Ban Ard et Ard Carraigh, incapable de continuer davantage. Loin, très loin désormais la forteresse de leur enfance, l’innocence et les jeux. Blessés, épuisés, affamés. Voilà la situation à laquelle ils étaient condamnés, bloqués dans un pays hostile où on leur réservait la potence, et pire encore. Le repos ne dura qu’une nuit. Après ça, ils reprirent la route vers le grand nord, vers la Gwenllech où aucune âme ne réside désormais. Là, ils panseraient leurs plaies.

Longue fut la route, rythmée par un silence de mort et les soupirs accablés. Quand ils ne purent plus longer le fleuve jusqu’à sa source, ils continuèrent vers le nord en suivant la chaîne des montagnes, filant entre les forêts éparses et les sous-bois défrichés par la guerre qui n’en finit plus de gronder. Pas une fois ils ne s’attardèrent pour s’en prendre aux hommes ; ils n’étaient pas fous. Mieux valait les éviter, pour ne pas s’attirer plus d’ennuis qu’ils n’en avaient déjà. La chance, qui les avait pourtant abandonné en Aedirn, leur sourit à nouveau lorsqu’ils passèrent sans ennuis. Le silence les accompagnait. La solitude aussi. Edelweiss ne se plaignit pas de la douleur que lui provoquait son dos, pas plus qu’elle ne se plaignait des plaies suintantes qu’elle avait récolté comme le fruit de son avidité. Plus les jours passaient, plus elle méditait sur sa rencontre avec l’humain qui allait à un mariage. Elle pensait à ses mots à lui et elle pensait aussi à ceux qu’elle avait employé. La guerre, la guerre, quelle folie ardente qui brûle le cœur de ceux qui chantent pour elle. Et parfois, la nuit, elle rêvait de sa dryade, qui elle aussi chantait pour la guerre dans les méandres de Brokilon.

Leur course prit fin lors des derniers jours de l’année, à travers la neige épaisse et le vent glacial. Loin, très loin des hommes qui pourraient leur vouloir du mal, loin, très loin de ceux à qui ils pourraient eux-même nuire. Ils s’arrêtèrent avant la vallée tout au nord ; ils n’eurent pas besoin de continuer lorsqu’ils trouvèrent une grotte creusée par la nature dans la roche même de la montagne. Protégeant son entrée, une forêt de pins qui toucheraient presque le ciel du bout de leurs épines. Ils auraient été, de toute manière, bien incapables d’avancer un jour de plus. Ils posèrent bagages dans la grotte.

Les trois premiers jours, Edelweiss se contenta d’alterner entre le sommeil et le repos éveillé près du feu qu’entretenaient ses aînés. Le quatrième, quand ses blessures commencèrent à guérir et que l’épuisement s’évaporait en même temps que la douleur lancinante qui lui avait écorché les pieds, Edelweiss prit la décision de pointer le nez dehors. Ce fut un vent brutal qui l’accueillit. Il fallait attendre le lendemain pour que la tempête de neige se calme enfin. Un problème de taille fit cependant son apparition : la nourriture, pas éternelle, vint rapidement à manquer, surtout lorsqu’il fallait nourrir cinq individus adultes et un maudit corbeau qui croassait toute la sainte journée. Penstemon proposa qu’on le mange ; Edelweiss ne lui adressa pas la parole jusqu’au soir. Aux premières lueurs du jours, Edelweiss prit son arc et son carquois pour braver l’hiver cruel qui sévissait au-dehors. A la fin de la matinée, sous le ciel gris mais néanmoins calme de l’hiver kaedwenien, elle découvrit dans une clairière reculée un troupeau de chevaux sauvages qui cherchaient péniblement de quoi manger. Elle se reconnu en eux tandis qu’elle se ravisa d’en tuer pour le ramener en guise de repas. Trop lourd à traîner sur une longue distance, de toute manière. A la place, sa flèche infaillible se logea dans un jeune sanglier trop téméraire. L’effort qu’il fallut dépenser pour le ramener lui coûta deux jours de repos mérités. Au moins dormirait-elle le ventre plein.

Le lendemain, elle retourna voir les chevaux. Perchée sur une branche d’arbre, elle oublia la faiblesse encore omniprésente au sein de ses muscles. Ses jambes la lâchèrent et l’elfe chuta dans la neige immaculée. Le bruit effraya le troupeau. Tous partirent ; sauf un. Celui-là, dans toute sa curiosité, vint humer l’étrange créature qui avait troublé sa tranquillité. A la fin du jours, on pouvait voir entre les arbres une elfe aux cheveux roux marcher aux côtés d’une jument noire.

Après une semaine à mutuellement s’apprivoiser, Edelweiss pouvait finalement monter à cru sur la jument sauvage. Puisqu’elle avait un moyen de se déplacer sur de plus longue distance, la jeune scoia’tael prit la décision de descendre plus au sud-ouest, là où la neige se ferait moins épaisse. Ensembles, elles galopèrent durant des heures et des heures jusqu’à ce que le soleil, timide en cette funeste saison, soit bien haut dans le ciel. Comme elle l’avait prévu, mettre de la distance avec la montagne rendrait le paysage plus praticable. Les landes qui défilaient étaient dorénavant de vastes étendues blanches, parfois agrémentées de quelques corbeaux décrépis qui se disputaient un ver ou deux. Finalement, Edelweiss et sa jument s’aventurèrent dans dans une forêt en pente qui semblait être coupée en deux par un ravin au fond duquel coulait une petite rivière gelée. Edelweiss dirigea la jument vers un côté moins escarpés et elles longèrent jusqu’à ce que les arbres se fassent moins espacés. Après ça, l’elfe descendit de sa monture et cette dernière la suivit presque docilement, parfois fouinant un peu plus loin du bout du nez à la recherche de quelques racines à grignoter.

Puis soudain, un grognement fracassant, ni humain ni animal, résonne dans la forêt. Instinctivement, Edelweiss se retourne pour attraper le licou qu’elle a attaché autour du cou de la jument afin de le nouer autour d’un arbre. Celle-là, pas question qu’elle se fasse manger. Une fois son nœud fait, Edelweiss grimpa agilement à l’arbre où patientait la jument pour se mouvoir de branche en branche. Rapidement, elle évoluait vers la source du bruit. Branche après branche, arbre après arbre, Edelweiss se stoppa net lorsqu’elle fit en contrebas ce qui s’apparentait à une ravine profonde, avec en son sein deux silhouettes distinctes. La première était celle, imposante, d’un arachas fort en colère qui s’avançait à pas effrayants vers la silhouette plus menue, à plus mètres devant. Si il ne fuyait pas immédiatement, l’inconnu finirait dévoré. Mais Edelweiss ne voyait pas d’autres issues que celle de grimper le long des parois, rien qui ne lui laisse la moindre chance. Peut-être était-ce parce que les combats lui semblaient loins et confus, mais Edelweiss eut une forte réticence à laisser cet individu mourir là. Humain ou pas, elle savait qu’il risquait une fin pire qu’attroce. Alors elle descendit de l’arbre, doucement, sans faire de bruit comme les elfes savent si bien le faire. Dans le calme le plus absolu, elle se mouva jusqu’au rebord qui surplombait la ravine, dans le dos de l’arachas, puis glissa son arc de son épaule, prit trois flèches dans son carquois, et en encocha. Elle tira, ajusta, plissa les yeux, et lorsqu’elle trouva un point où longer ses pointes meurtrières, en lâcha la corde.

Les flèches ne tuèrent pas la créature, comme Edelweiss s’en était douté, mais elles avaient en tout cas rempli l’objectif premier, soit celui de détourner l’attention de la bête. Celle-ci poussa un rugissement terrible, avant de se retourner furieusement. La voilà, la faille, lorsque l’insecte géant ouvrit la gueule pour siffler à nouveau. Rapide, Edelweiss encocha une flèche qui fila se longer à l’intérieur du bec béant, assez profondément pour achever le monstre. Lorsqu’Edelweiss baissa son arme, l’arachas ne bougeait plus. Prudente cependant, Edelweiss cria à la silhouette encore prise au piège dans la ravine : « Dépêchez-vous de sortir de là, je ne sais pas si je l’ai tué. », dans un accent très typique.  

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Jeu 1 Aoû - 14:35

Haute dans le ciel, la lune ronde recouvrait le monde des hommes d’une douce lueur blanche. Un vent froid et mordant soufflait entre les arbres de la foret, brisant le maigre silence de la nuit. Une ombre inquiétante courait sur la neige immaculée. Sans un bruit. Sans une trace. Les ténèbres prenaient le pas sur l’astre lunaire. Au loin le hurlement d’un loup. S’en suivirent d’autres, chantant en cœur une mélodie terrifiante pour le commun des mortels. Le souffle glacé de l’hiver portait leurs voix partout aux alentours. La neige commençait à tomber tandis que les nuages avaient déjà envahis le ciel. La rumeur des loups se fit alors plus lointaine, pareil à un rêve. Il n’y avait plus qu’une légère brise faisant danser les flocons. Bientôt ils recouvrirent d’un manteau blanc le sillage laissé par les paysans et les voyageurs. Les campagnes fertiles avaient gelé, emprisonnant avec elles la vie jusqu’au printemps prochain. La saison Morte avait mordu à pleine dents les terres des Royaumes du Nord.

Un souffle puissant troubla la paix. Une fumée blanche et éphémère brisait la danse légère et gracieuse de la neige. La couverture cotonneuse qui recouvrait le sol était projetée dans tous les sens, défigurant le décor hivernal. Un cheval à la robe blanche galopait avec vaillance, s’enfonçant parfois dans la neige jusqu’au poitrail. Il bondissait allègrement au dessus de tout ce qui lui faisait obstacle, presque comme s’il n’y avait jamais eu de neige devant lui. A sa suite, deux destriers tout aussi robustes. Le voile tendre qui recouvrait l’humus ne leur faisait point peur. Là-bas sur Ard Skellig, ils avaient connu des temps plus rudes, la glace et la brûlure du froid. Depuis plusieurs jours ils galopaient à travers les contrées, explorant des régions qu’ils n’avaient jamais foulé de leurs sabots, ne sachant pas où ce voyage allait les mener. La cavalcade était pareil à un tambour de guerre aux percussions étouffées par la neige.

Sans un mot le cavalier de tête talonna sa monture. C’était une femme à la longue chevelure brune et ondulée. Ses yeux noisettes dardaient sur le monde un regard suspicieux tandis que la peau de son visage aussi blanche que la neige. Ses épaules étaient recouvertes d’une peau de loup gris, lui donnant une allure élégante et martiale. Sa robe, faite d'une étoffe épaisse pour la saison, épousait sa silhouette fine et élancée. Une cape sombre en laine lui tombait sur le dos, cachant la croupe de son cheval. En elle, vivait une âme bienheureuse, et pourtant elle semblait bien inquiète d'être ici. Une expression farouche se dégageait du visage des hommes qui la suivaient vaillamment. Vêtus d’une façon bien moins élégante, ils portaient des plaques d’armures ouvragées mais démodées. Épée à la ceinture, peau de bête sur le dos, ils étaient semblables à une armée d’ours. Les épaules larges, ils avaient la carrure des guerriers de Skellige, ceux qui étaient appelés berserkers par les gens qui vivaient sur l'archipel.

Le chant des loups résonna à nouveau dans la foret, donnant force et courage à la troupe qui émergeait à la lisière des arbres. Les flocons avaient cessé de danser avec la brise tandis que les chevaux galopaient à vive allure. Des volutes de vapeur blanche continuaient de s’échapper de leurs naseaux à chaque souffle. Dans la nuit, ils ressemblaient à un monstre, terrifiant et maléfique. Parfois des villageois les voyaient au loin et pensaient à des fantômes. Ils apparaissaient et disparaissaient sans plus laisser de traces. Beaucoup croyaient qu’il s’agissait de magie ou bien des ancêtres qui s’en allaient au combat dans l’autre monde. Les voyageurs de nuit avaient la fâcheuse tendance à ne jamais prendre les routes et les chemins tracés par les hommes, préférant couper à travers champs, empruntant des sentiers qu’eux seuls pouvaient connaître. Ils disparurent soudainement en s’engouffrant de nouveau dans la foret. Le calme de l’hiver revint. Troublé dans la paix du sommeil gelé, cela n’avait compté que comme un instant. La vie allait et venait par ses sentiers sans que la nature puisse avoir quelque chose à y redire.

Temeria et Mahakam étaient derrière eux et la traversé de Kaedwen se passait sans entrave. Arriva bientôt le temps où il faudrait faire halte et laisser les chevaux se reposer un temps. Le trio s'arrêta ainsi à la lisière d'une forêt, non loin de la rivière – où la glace avait bien de la peine à se former à cause du courant – pour laisser boire les montures et monter un petit campement pour la nuit. Tandis que l'astre solaire éclairait encore ce monde-ci, la magicienne s'était écarter de ses hommes pour faire quelques pas seule. Tant et tant de jours sur une scelle était fort désagréable et chaque pas qu'elle pouvait faire sur la terre ferme était un réconfort bienvenue. Ainsi marcha-t-elle quelques mètres, puis d'autres encore. Soudain elle entendit un bruit étrange qui n'était pas sans lui rappeler quelque chose… Au détour d'un arbre, elle se retrouva nez à nez avec un de ses insectoïdes monstrueux qu'elle détestait tant. Sans chercher à crier, elle tenta néanmoins de s'en écarter rapidement. Là elle porta son regard sur les deux guerriers et les montures. Il fallait qu'elle les éloigne d'eux pour éviter le moindre accident, la moindre mort. Sans plus réfléchir, elle ouvrit un portail dans l'espoir d'y précipiter la créature hideuse, mais cette dernière ne semblait pas vouloir suivre.

La sorcière attrapa bon nombre de cailloux pour les lancer de façon plus ou moins victorieuse sur la bête. Certains tombèrent à côté, d'autres rebondir dessus et le dernière le toucha en pleine tête. La bête gronda de colère et pris la direction de la magicienne sans plus tarder. Sitôt, la femme se précipita vers le portail et passa au travers en espérant que la créature allait la suivre.

Une prison naturelle aux parois rocheuses, une ravine sillonnée par une rivière gelée. La magicienne glissa à la surface avant de tomber de tout son long. Son regard se porta sitôt sur le portail toujours ouvert et l’immonde créature ne tarda pas à apparaître. Un grondement pour partager son mécontentement et l'écho fit de l'arachas une bestiole plus terrible encore. La brune se releva tant bien que mal et s'éloigna de la bête mais celle-ci avait trouver sa proie du jour, cette petite humanoïde qui n'avait pourtant l'air d'avoir que la peau sur les os. Tant pis.

- Maudite merdaille, laissa-t-elle échapper avant de se retrouver prise au piège d'une parois rocheuse.

Mais bientôt des flèches vinrent trouver leur cible en s'attaquant au monstre. Ce qui eut pour effet presque immédiat de détourner son attention. Bientôt elle put distinguer la présence d'une nouvelle protagoniste à la chevelure de feu. Jusqu'à ce qu'enfin l'une des flèches vint arracher la vie de l'insectoïde. La masse imposante de ce dernier s'effondra sur le sol et la magicienne resta la regarder.

- Dépêchez-vous de sortir de là, je ne sais pas si je l’ai tué, dit l'inconnue.

La brune sursauta et comme elle avait déjà pu le faire en présence d'une certaine sorceleuse dont elle tairait le nom pour l'heure, elle fit s'enflammer la bête qui pris rapidement feu. Oups… Au moins, elles seraient certaine que la créature était belle et bien morte. A moins bien sûr qu'elle ne revienne les hanter ? Est-ce possible ?

- Merci, dit-elle, sans vous… Oh et bien il a fort à parier que je serais morte et oublier dans ce trou comme beaucoup d'autres avant moi. Je m'appelle… Brunhild…

Les derniers mots se suspendirent dans les airs lorsque toute son attention fut concentré sur la jeune femme à l'accent atypique. Ce visage, cette chevelure rousse… Elle avait l'impression de l'avoir déjà vu quelque part. Tandis que l'arachas continuait de flamber, Brunhild fit quelques pas en arrière pour s'écarter de sa sauveuse. Pendant un instant elle resta interdite tandis que les souvenirs remontaient à la surface, oui tout était très clair maintenant. La trahison, la terreur, le chaos, l’effroi... La mort.

- Vous… Vous étiez à Thanedd n'est-ce pas ?
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Brunhild de Dorndal
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Brunhild de Dorndal
Dim 4 Aoû - 21:02
Nos regrets d'antanBrunhild & Edelweiss

A peine Edelweiss eut-elle le temps d’intimer à la pauvre victime de l’arachas de prendre la fuite que celle-ci mit le feu à la bête. Si l’arachas n’était pas mort avant, il était définitif que le sort l’acheva complètement. Ainsi s’agissait-il d’une magicienne ; l’idée ne plut pas énormément à Edelweiss qui se renfrogna rapidement. Son expérience avec les magiciens n’était pas excellente, il fallait l’avouer. Cela dit, elle n’allait pas abandonner la pauvre femme à son destin. Après tout, peut-être s’était-elle perdue dans cette forêt. L’idée pouvait paraître saugrenue, mais Edelweiss n’y réfléchit pas davantage car la dame eut tôt fait de la rejoindre là où elle se tenait, arc encore en main. Toujours absorbée par sa contemplation de l’arachas enflammé, Edelweiss ne tourna pas les yeux vers elle, mais peut-être aurait-elle dû. D’abord, la magicienne la remercia. C’est en général ce que font les gens et l’elfe ne l’écouta que d’une oreille distraite. Puis vint le moment où l’inconnue se présenta, afin de ne plus être si inconnue. Avant qu’elle ne prononce son nom, Edelweiss tourna la tête dans sa direction pour enfin poser les yeux et la détailler de près. Le choc, brutal, était innommable.

Ce visage, elle l’avait déjà vu voilà bien longtemps de cela. Lorsqu’Edelweiss n’était animée que par la haine et la soif de vengeance envers les Hommes. Ce visage, il l’avait déjà observé aussi, à une autre époque, où toutes deux devaient être bien différentes. Edelweiss détourna les yeux, tandis que ses joues se mirent à chauffer sévèrement. L’hésitation que cette dénommée Brunhild avait eut en prononçant son nom ne mentait pas : elle l’avait elle aussi reconnue. Le coeur de la scoia’tael se mit à battre à tout rompre tandis que ses sourcils se froncèrent et que ses oreilles tournaient au rouge pivoine. Elle n’osait pas la regarder en face. Il n’en était pas question ; ou peut-être que c’était tout simplement plus fort qu’elle. Il n’y avait rien de plus déplaisant que de se retrouver face à ses propres problèmes. Et cette dame, cette Brunhild sortie de nulle part, était témoin de beaucoup de choses horribles qu’Edelweiss avait commis. La magicienne s’était écartée ; Edelweiss en fit de même, lui tournant allégement le dos pour ne pas avoir à croiser son regard. Sans doute avait-elle peur d’y lire l’accusation, la colère, le mépris.

« Vous… Vous étiez à Thanedd n'est-ce pas ? » Edelweiss ne se retourna pas, pas plus qu’elle ne parla durant les longues secondes qui suivirent la question. Un silence significatif, cela allait sans dire. Pourtant, fébrile, Edelweiss rangea son arc autour de ses épaules, avant de croise les bras autour de sa poitrine comme pour se donner un peu de courage. « Vous faites erreur, je ne sais pas de quoi vous me parlez. » Puis elle se tourna vers Brunhild, le visage rouge et les yeux brillant de colère amère. Elle resta interdite face à la magicienne. Aucune des deux n’avait vraiment changé, pour être vraiment honnête. La mauvaise foi d’Edelweiss en était d’autant plus évidente. Difficile d’oublier ce qui était arrivé à Thanedd, difficile d’oublier le visage d’une femme qui avait vu ce qu’elle avait fait. « Bon, vous n’êtes plus en danger et moi j’ai fort à faire. Vous m’excuserez, mais je dois vous laisser. J’imagine que vous n’aurez aucun mal à rentrer chez vous avec votre magie. » Ajouta-t-elle finalement d’une voix étranglée tandis qu’elle se détournait à nouveau pour prendre la fuite.
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Jeu 8 Aoû - 16:35

Sur sa joue, la chaleur du brasier qui était entrain de consumer lentement l'insecte géant. Une chaleur qui lui faisait oublier pour un temps le froid de l'hiver, comme une caresse désagréable et bien trop brûlant pour apporter le moindre réconfort. Mais la magicienne était prise ailleurs, dans un souvenir beaucoup trop tangible à son goût. Les cris, la peur, les formules que l'on lançait à haute voix. La fureur des combats pour des avis, des points de vue et de la politique. Elle ne comprenait pas comment l'on pouvait se déchirer pour ce genre de choses aussi… ri-di-cules. Oui, aujourd'hui encore cela lui paraissait complètement fou, risible. Elle se souvenait du corps sans vie de sa maîtresse, agenouillé sur le sol, le regard noyé de larmes, à observer le combat qui se déroulait devant ses yeux. Pourquoi ? A quoi est-ce que tout cela avait servis ? La mort avait fauché à grande brassé, créant ainsi des cicatrices invisibles au tréfonds de leurs âmes.

- Vous faites erreur, je ne sais pas de quoi vous me parlez.

Brunhild ne pouvait pas se tromper elle reconnaîtrait cette chevelure rousse entre toutes. Pourtant, la rouquine se détourna de la magicienne pour lui cacher son visage rougit et quelque chose dans le fond de ses prunelles, quelque chose qu'elle n'avait pas eu le temps de voir. La brune pencha légèrement la tête sur le côté, à la fois surprise et curieuse du comportement de sa sauveuse. Sa sauveuse… C'était un mot étranger, un nom bizarre à lui donner au vu des souvenirs qu'elle en avait.

- Bon, vous n’êtes plus en danger et moi j’ai fort à faire. Vous m’excuserez, mais je dois vous laisser. J’imagine que vous n’aurez aucun mal à rentrer chez vous avec votre magie.
- Non, attendez ! S'exclama la sorcière, le bras tendu vers l'elfe alors même qu'elle n'était pas à porté de main. Attendez… Je vous suis redevable, vous m'avez sauvé la vie.

Oui, à présent elle avait une dette envers l'archère, quoi qu'elle en dise. Mais pourquoi, alors que l'autre ne semblait pas vouloir rester, pourquoi vouloir la retenir ? L'elfe avait participer au soulèvement de Thanedd d'une façon… enfin elle y avait participer, qu'importe de quel côté elle s'était retrouvée. Brunhild avait sans doute côtoyer bien trop d'hommes d'honneur dans sa vie, à présent, elle les imitait, voulait payer la dette qu'elle avait envers l'autre. Oui, elle avait une dette de vie envers elle. Pourrait-elle seulement la rembourser un jour ? Tout ce que savait la magicienne, c'était que le destin et le hasard n'étaient que des points de vue, que peut-être leur chemin s'était croisé pour une bonne raison. Laquelle ? Cela restait encore à déterminer. Mais à cette heure, il fallait se douter que les deux femmes étaient en proie à des fantômes et des souvenirs qu'elles auraient peut-être préféré taire. La sorcière n'était pas dupe, si l'archère s'était montrée si prompte à vouloir la quitter, c'était sans doute qu'elle avec quelques tourments sur sa conscience…
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Brunhild de Dorndal
Mar 19 Nov - 20:46
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Edelweiss ne pouvait pas la regarder, la honte l’empêchait de voir ses yeux sans lui donner envie de se frapper elle-même pour absoudre ses crimes les plus ignobles. Combien en avait-elle tué, là-bas ? Des dizaines et des dizaines de magiciennes et des magiciens, tués au nom de quoi ? Quelle folie avait bien pu la prendre lorsqu’elle s’était portée volontaire pour accompagner ses aînés ? C’est la magnifique Francesca qui leur avait ouvert les portes de l’enfer, et c’est un homme qui avait tout fait basculer. Quel était son nom déjà ? Vilifort, peut-être. Vileman, sans doute. Elle préférait autant oublier. Mais comment effacer tout le reste lorsqu’on était rattrapé par son passé dans le plus sordide des décors ? Edelweiss était déjà prête à fuir, comme la lâche qu’elle était, mais la magicienne en avait décidé autrement. « Non, attendez ! » Edelweiss se sentit raidir, mais ne s’arrêta pas. Elle ne s’arrêterait pas, quoi qu’il se passe.

Mais la magicienne en avait décidé autrement.

« Attendez… Je vous suis redevable, vous m'avez sauvé la vie. » Ces mots transpercèrent sa peau comme la lame d’un couteau. La honte reprit sa place à l’intérieur de son cœur meurtrit et tout doucement, elle sentit ses poings se serrer tandis qu’elle s’arrêtait de marcher. Son cœur palpitait, rapide et brutal, presque comme s’il cherchait à exploser. Elle avait les nerfs à rudes épreuves, Edelweiss. Ce n’était pas tout les jours qu’on se retrouvait confrontés aux fantômes du passé. Alors tout doucement, prise d’une colère et d’une mélancolie plus grande encore, elle se retourna brutalement, faisant virevolter sa chevelure chatoyante dans les airs. Ses yeux étaient brillants et pleins de fureur. « Va faill, d’hoine ! » Cria-t-elle avec colère. « Ne comprends-tu donc pas ? Tu dois me laisser partir ! Tu ne me dois rien du tout, rien, tu m’entends ? Si j’avais su … Si j’avais su je ... » Mais elle ne pouvait pas continuer. Des larmes brûlantes avaient commencé à ruisseler jusqu’à prendre fin aux limites de sa mâchoire tendue. Elle renifla bruyamment en essuyant ses joues grossièrement, comme une enfant mal élevée – mais ne l’était-elle pas, finalement ?

Elle ne s’arrêta pas là, cependant. Tout aurait été trop facile dans le cas contraire et Edelweiss était elfe à se compliquer la vie. Reprise d’une vigueur soudaine, elle releva le menton avec dignité et les larmes fraîchement chassées, elle reprenait un air féroce. Car malheureux celui qui aurait l’audace d’entrevoir sa faiblesse. Plutôt que d’avouer ses peines, elle se chargea de courroux. En deux ou trois pas, elle était tout près de la magicienne. Dans un geste agressif, elle lui attrapa le bras sans douceur. Dans ses yeux verts dansait une flamme mauvais, presque méchante. « Crois-moi, sorcière, tu n’as pas envie de me devoir quoi que ce soit. Tu ne m’as jamais vu, tu m’entends ? Nous ne sommes jamais croisé ici et je ne t’ai jamais aidé. Tu as vaincu le monstre par toi-même et tu vas retourner faire ce que tu faisais, qu’importe ce que c’était. Oublie-moi, ça vaut mieux pour nous deux. »
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Edelweiss Aep Gwendeith
Mar 28 Jan - 10:48

Petite tête de mule, voilà ce qu’était Brunhild en cet instant. Elle aurait dû partir, revenir auprès de son escorte. Pourtant elle n’en fit rien, comme bloquée face à cette réalité ou plutôt ce passé. Elle se souvenait, elle voulait oublier mais elle n’y arrivait pas. Mais il y avait une violence chez son interlocutrice qui était bien plus parlante que tous les mots qui pouvaient sortir de sa bouche. Nul besoin de bien comprendre les choses pour savoir que son âme était marqué au fer rouge, que la nuit qu’elles avaient en commun avait déchiré son cœur. La magicienne sentait cette détresse, cette violence aussi, la volonté de fuir au plus loin quelque chose qu’elle n’assumait pas. C’était trop tard, le mal était fait depuis longtemps.

Brunhild lui faisait face, l’observant avec un calme désarmant. Si l’une et l’autre avait été mise sur la même robe, c’était bien pour une raison, n’est-ce pas ? Pourtant elle voyait l’elfe renifler, les larmes ruisseler sur son visage si jeune. Son esprit était meurtrie. Bientôt tout cela céda la place à quelque chose de plus féroce mais la magicienne ne semblait pas en tenir cas, elle avait vu la vérité de son âme et ne pouvait plus voir ce masque farouche. Quelques pas et voilà que les deux femmes se faisaient à nouveau face à face, la brune arquant un sourcil plutôt que de marquer une quelconque stupeur. Elle n’était pas surprise, pourquoi faire ?

- C’est ce que tu souhaites ? Demanda-t-elle calmement, une mèche de cheveux dansant contre sa joue. Si le destin nous a réuni une deuxième fois c’est qu’il y a bien une raison.

Le destin avait toujours ses raisons, mais il était impossible de deviner lesquelles avant qu’il ne décide de mettre les gens au pied du mur. Brunhild aurait accepté avec plaisir d’écouter l’elfe, de passer son chemin et de continuer le fil de sa vie. Hélas elle ne pouvait pas ignorer ce murmure du destin, le fil qui était entrain de se tisser au travers de cette trame chargée d’une certaine ironie.

- Demandes toi quelle sera la prochaine de nos rencontres, car alors toi qui veux fuir tu devrais les affronter à chaque fois, poursuivit la magicienne.

La vie était parfois bien plus cynique que les hommes eux-même. Le hasard n’avait pas de place ici-bas, chaque rencontre était le fruit d’une conséquence, heureuse ou non. Pour l’heure cette deuxième rencontre s’était faite sous de bons hospices, c’était chose assez rare pour en profiter. Brunhild avait envie d’apaiser ce cœur malheureux mais elle savait que si l’elfe venait à résister, le destin saurait se montrer malicieux et violent.

- Voilà peut-être l’occasion de laver quelques pêchés et de voir la chance te sourire pour un temps.

Car oui, la chance ne s’accordait pas ad vitam æternam, surtout pas dans ce monde, l’on finissait toujours pas jouer de malchance à nouveau. Alors tant que l’on pouvait se targuer d’être sous la protection du ciel, il fallait en profiter. Brunhild espérait que l’archère prendrait cette main tendue plutôt qu’à vouloir jouer les sauvages.
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Brunhild de Dorndal
Dim 16 Fév - 19:25
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La fureur d’Edelweiss ne semblait pas impression la magicienne qui semblait garder toute sa dignité en l’observant avec une tranquillité qui ne manqua pas d’agacer un peu plus la jeune elfe. Pourquoi n’était-elle pas en colère, elle aussi ? N’avait-elle pas perdu des proches, dans le massacre d’Aretuza ? N’avait-elle pas vu quel genre d’horreur cette elfe-là était capable ? Pourquoi ne faisait-elle rien, cette magicienne pleine de calme ? Edelweiss serra les dents, sans la lâcher, tandis qu’elles s’observaient l’une et l’autre. Peut-être la plus âgée aurait été aussi la plus judicieuse si elle n’avait rien dit, pourtant elle parla, elle prononça même des mots qui vinrent brûler le cœur blessé d’Edelweiss.

Rien que des inepties, pensa-t-elle rageusement. Voilà qu’elle lui parlait de destin, comme si cette rencontre avait été inévitable et pas juste le fruit du hasard, les choix faits par l’une et l’autre qui les avaient amenées jusqu’ici. « Je me moque bien du destin, dh’oine. Ce n’est pas lui qui dirige ma vie. » Mais elle ne s’attarda pas sur la première question, parce qu’elle ignorait tout bonnement ce qu’elle souhaitait. Parce qu’elle le savait, au fond, la vérité. Elle avait une dette envers cette femme qu’elle ne pouvait pas rembourser. Lui sauver la vie une fois ne ramènerait pas tous ceux qu’elle lui avait volé autrefois. Mais ces mots-là, elle ne les prononcerait pas, trop fière pour s’excuser auprès d’une humaine qui ne pouvait comprendre d’où elle venait, cette elfe meurtrière pleine de colère amère.

Loin de s’inquiéter des réactions qu’elle pourrait provoquer chez la rousse, la magicienne continua sur son élan en évoquant le fait qu’elles se recroiseraient un jour. Edelweiss, de son côté, plissa ses yeux rougis par les dernières larmes coulées, tandis qu’elle observait la brune d’un air agressif, sans l’accabler de quelques cris encore. Cette fois elle écoutait, avec certes un certain mépris car elle ne croyait pas en la destinée, mais elle écoutait sans l’interrompre. Et bien qu’elle se promettait en silence de faire en sorte de ne jamais la croiser à l’avenir, il fallait bien avouer qu’elle préférait mettre les chances de son côté. Dans le pire des cas, elle s’enfuirait sans demander son reste et la magicienne pourrait toujours continuer de croire qu’elles seraient à nouveau réunie par des prétendues forces supérieures. « Voilà peut-être l’occasion de laver quelques pêchés et de voir la chance te sourire pour un temps. » Si la colère s’était apaisée, l’agacement, lui, continuait de s’auto-alimenter dans un coin de son esprit.

Edelweiss lâcha finalement le bras de la magicienne et recula d’un pas. Elle la toisa un instant, le regard froid et l’attitude hautaine, avant de croiser les bras, comme pour se protéger du reste du monde. « Très bien, et puisque tu es si maligne tu pourras aussi me dire comment je suis censée faire ça ? » Car se laver de ses pêchers, à moins de mourir autant de fois qu’elle avait volé la vie de quelqu’un, elle n’y croyait plus vraiment. « N’as-tu aucune haine, dans ton cœur ? N’as-tu aucune envie de vengeance, toi qui me sors de jolis mots en me faisant miroiter la rédemption ? » Elle voulait savoir, être sûre de ce que cette femme cachait au fond. Il était impossible pour elle que celle-ci soit propre de tout sentiment négatif à son égard.
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Mer 25 Mar - 14:12

Voilà ce que les elfes étaient devenus, semblable à des créatures sauvages pour certains. Le cœur rempli de haine et de chagrin après le déclin de tout un peuple. C’était triste, là était une certitude mais pas une raison valable pour tous les maux qui pouvaient arriver. Aussi, face à la fougueuse demoiselle, la magicienne avait perdu tous les attraits dont elle s’était parée pour affronter l’insectoïde répugnant. Elle avait tenté aussi de parler avec sagesse car même si elle pouvait être jeune contrairement à certaines de ses consœurs, elle n’en n’avait pas moins déjà expérimenté les affres de la vie. S’il était une chose en laquelle Brunhild pouvait être sûr, c’était bel et bien que le hasard était l’un des visages du Destin.

Allait-elle contredire l’elfe pour autant ? A l’entendre elle avait déjà son idée sur le sujet et ne comptait pas en démordre. Sur le visage de cette dernière, bien des émotions venaient à s’y dessiner, un tourbillon qui paraissait l’emporter bien loin de ce que furent les elfes autrefois. La magicienne continuait de sentir la poigne de la jeune femme sur son bras mais n’en fit rien. Dans le regard de son interlocutrice elle voyait le chaos et la lutte qu’elle se livrait à elle-même.

- La haine n’apporte rien, c’est une guerrière stérile au même titre que la vengeance, répondit-elle dans un premier temps avant de poursuivre, si la Mort fait parti de la vie, la colère et la cohorte d’émotions qui la suit ne sont qu’une perte de temps. Cela ne nous ramènera jamais ceux que nous avons perdu. Nous devons avancer, vivre pour ceux qui sont morts.

Brunhild avait perdu bon nombre d’êtres chers avec le temps, arraché par le destin ou parce que c’était dans l’ordre naturel des choses. Combien de mages avaient déjà tenté la nécromancie pour ramener ceux qu’ils avaient dans le cœur ? Combien avaient passé des pactes avec les démons pour repousser l’inévitable ? Il fallait accepter l’inévitable, faire preuve de résilience, car se battre contre le vent c’était se battre contre soi-même et les fantômes du passé.

- J’ai perdu ma famille, j’en ai trouvé une nouvelle que je perdrai tôt ou tard, je garde à l’esprit que rien n’est immuable, ajouta Brunhild. Nous ne sommes rien et nous ne seront personne une fois que nous serons mortes, nous tomberons dans l’oublie lorsque la dernière personne à se souvenir de nous viendra à quitter ce monde.

Alors oui, pourquoi haïr lorsqu’il était préférable d’aimer ? Pourquoi se venger lorsqu’il fallait tout simplement avancer et passer à autre chose ? Certains cœurs étaient sans doute plus amers que d’autres. La magicienne préférait passer du temps avec Skadi et Ulrack pour vivre des aventures improbables, embêter Joachim avec l’aide de Melka lorsque c’était possible, cheminer avec Chance lorsque leurs routes devaient se croiser. Oui, elle préférait faire tout cela que de fomenter quelques vengeances et rater l’essentiel.

- Mais puisque tu veux me fuir, vas je t’en prie, ta vie sera plus longue que celle des hommes qui t’ont offensé.
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Brunhild de Dorndal
Dim 29 Mar - 14:50
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Des jolis mots : voilà tout ce que cette magicienne lui desservait. Pas de colère, pas d’amertume, pas de vengeance. Rien de tout ça. C’était évident après tout, elle était bien plus sage que ce qu’Edelweiss pourrait être pour le restant de sa très longue vie. Elle était sage et patiente, avec son discours digne des poètes les plus renommés. Combien d’années avait-elle vécu avant d’être telle qu’elle l’était aujourd’hui ? Combien de fois avait-elle haï avant de pouvoir prononcer de tels propos qu’Edelweiss ne pouvait pas encore comprendre. Parce que c’était tout ce que l’elfe avait désormais : une haine inébranlable. Pour avancer. Pour ne pas s’effondrer. Elle n’avait pas besoin d’entendre que tout ce qu’elle faisait, tout ce qu’elle ressentait, n’était qu’une perte de temps ; ou peut-être ne voulait-elle simplement pas en prendre conscience. La ligne entre ces deux notions s’amincissait jour après jour. Et aujourd’hui peut-être se brisait-elle.

Edelweiss n’avait jamais été directement mise face à ses erreurs. Elle avait tourné le dos au premier humain qu’elle avait tué. Elle avait fuit et tenté d’oublier Thanedd, puis Brenna, puis Dol Blathanna quant à leur tour leurs soi-disant alliés leur tournait le dos. Une de vie de trahisons, de pertes et de déceptions était-elle vraiment une vie après tout ? Ces pensées-là, elle n’en ferait pas part à la magicienne, ni à sa famille, ni à quiconque car elle les gardait tout au fond de son cœur, pareil à un coffre lourdement cadenassé. Elle ne laisserait personne l’approcher : ainsi était son destin, pour peu qu’elle y croit. Alors fatalement, elle érigeait un mur entre elle et la magicienne pleine de sagesse.

Elle aussi avait perdu sa famille, mais Edelweiss ne pouvait s’empêcher de croire qu’elles n’étaient pas pareilles. Pas les mêmes circonstances, pas les mêmes répercutions … et sans doute pas la même douleur, elles qui vivaient si différemment. Mais l’empathie, Edelweiss n’en était pas dénuée. Sa colère était un peu diminuée pour quelque chose de différent, pour quelque chose de plus doux. Évidemment, qu’elle avait perdu des gens. Peut-être aussi à Thanedd, pour peu qu’Edelweiss le sache. Et de fil en aiguille, elle songea que malgré ce qu’elle se confortait à penser, elles avaient bien un ou deux points communs. Elle était pour la magicienne ce que les êtres humains étaient pour elle.

« Mais puisque tu veux me fuir, vas je t’en prie, ta vie sera plus longue que celle des hommes qui t’ont offensé. » L’elfe, en face, étouffa un rire nerveux en détourna la tête. « D’abord tu cherches à me retenir, et maintenant tu m’invites à partir ? Laquelle de ces deux options veux-tu, finalement ? » La colère était encore là, pour peu qu’elle puisse disparaître un jour, mais désormais cachée sous quelque chose de différent. Dans un murmure à peine audible, elle prononça : « Tu le sais, n’est-ce pas, que je suis celle qui t’es redevable ? » Elle ne fuyait pas la magicienne : elle fuyait la réalité de ces actes, ces mêmes actes que l’humaine lui rappelait par sa simple présence.
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Lun 13 Avr - 14:17

- D’abord tu cherches à me retenir, et maintenant tu m’invites à partir ? Laquelle de ces deux options veux-tu, finalement ?

La question était posée et Brunhild en connaissait déjà la réponse. Quand bien même la magicienne pouvait avoir quelques airs naïfs, elle avait un instinct qui la guidait avec persévérance à travers les aléas d’une vie tumultueuse entre les guerres, la mort et toute la multitude des petits bonheurs qui parvenaient à se frayer un chemin en ce monde. La stratégie qu’elle avait décidé d’adopter, en voyant le comportement de elfe, était celle de l’esprit de contradiction. Puis qu’elle ne voulait rien entendre des suppliques de la magicienne, alors cette dernière irait dans son sens. Preuve en était l’oreille pointue avait mordue à l’hameçon quasiment aussitôt.

Jusqu’à présent Brunhild s’était refusée à sonder plus en profondeur cet esprit tourmenté, mais force était de constater que l’elfe avait passé une vie de fuite, comme une bête sauvage traquer par ses propres actes. Tout ce que la Douce pouvait faire était de lui tendre la main tout en sachant que la fierté de son interlocutrice l’empêcherait de la saisir. Ce n’était pas la première, ni la dernière fois qu’elle devait essuyer ce genre de refus.

- As-toi de me dire ce que tu veux, répondit la magicienne en haussant les épaules.

Dans les deux cas, le destin finirait par se rappeler aux deux créatures qui se tenaient l’une en face de l’autre. Alors qu’importe ce que voulait la magicienne, elle avait déjà tout dit à l’elfe. Peut-être répondrait-elle le stricte minimum, ou peut-être répondrait-elle autre chose que ce que la question impliquait. Encore une dérobade ? Peu importait là encore. Ce n’était qu’une question, combien avaient été ceux qui la lui avait posé ? Qui se souciait réellement de cette furie à la chevelure de feu ? Brunhild peut-être, quand bien même l’elfe acceptait un peu de son attention, sans que ce soit de la pitié pour autant.

Mais qu’importe, est-ce que sous cela avait du sens ? Peut-être pas, peut-être n’était-ce qu’une perte de temps et d’énergie. Tant pis, l’avantage d’être magicienne résidait dans le fait que le temps n’était plus un problème, plus un obstacle. Dans tous les cas elle n’avait pas entendu ce que l’autre avait dit entre ses dents. Voulait-elle seulement l’entendre ? Sans doute pas.

Brunhild croisa les bras sans pour autant que cela veille dire qu’elle fermait le dialogue entre elles. Non, elle étai davantage dans l’attente tout en scrutant le visage de l’elfe, détaillant toutes les émotions qu’il lui était possible de lire car les larmes avaient laissé place à tout autre chose. La colère était là pourtant, cependant la Douce ne se sentait pas spécialement visé car il y avait fort à parier que l’archère avait bien des conflits intérieurs à régler avec elle même. La magicienne pouvait l’aider ou bien elle pouvait fuir encore, toujours. Mais un jour elle finirait par trouver les limites de sa propre existence et alors elle devrait tourner le dos pour faire face à tout ce qu’elle avait tenté de semer derrière elle...
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Brunhild de Dorndal
Lun 13 Avr - 14:58
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« A toi de me dire ce que tu veux. »

Et Edelweiss ne dit rien. Ce n’était pas de la mauvaise volonté ; elle n’était pas si obtuse dans le fond. Mais à cette question, elle ne sut pas quoi répondre. Voulait-elle fuir ou se faire pardonner ? Voulait-elle choisir la fierté ou la voie du pardon ? Elle ignorait quel chemin prendre, quel chemin ferait le moins de dégât, pour elle ou pour la magicienne. Le temps l’avait rendu égoïste, Edelweiss. Et plus que le temps, les expériences traumatiques qui avaient laissé leurs marques invisibles sur et sous sa peau. Toute cette agressivité qui ressortait d’elle, ce n’était que le résultat des derniers jours, des derniers mois, des dernière années même. Elle était affamée, et frigorifiée, et blessée, et elle n’en pouvait plus de fuir constamment. Au fond elle n’était encore une enfant, pleine de doutes et de peurs informulées. Une enfant qu’on avait projetée dans ce grand monde et à qui on avait donné une arme pour tuer afin de ne pas être tuée.

« Comment pourrais-je le savoir ? Je suis ... » Fatiguée ? Oui, fatiguée serait le bon mot. Épuisée, même. Épuisée de courir partout et nulle part, de fuir pour sa vie et celle des siens. Épuisée d’avoir été entraînée dans une guerre sans fin. Les siens avaient obtenu un bout de terre, offert à leur soi-disant princesse comme un bout de gras jeté à des chiens. Et tout ceci pour quoi ? Pour qu’on offre son père en pâture au Nord, elle qui enfant avait déjà perdu sa mère aux mains de la cruauté des hommes ? Il ne lui restait rien à présent, sinon le reste de sa famille qui avait juré d’obtenir vengeance, peu importe à quel prix. Si elle les laissait pour un quotidien tranquille à Dol Blathanna, quel intérêt de continuer à vivre siècle après siècle si c’était pour se condamner à la solitude ? A quoi bon avoir des rêves et des envies, songea-t-elle. Il ne m’appartient pas de décider de ce que je suis et deviendrai un jour.

« Je ne voulais pas ... » Commença-t-elle à voix basse, la mâchoire serrée. L’autre en face ignorait à quel point il lui en coûtait de prononcer ces mots. Mais peut-être comprendrait-elle. Elle avait l’air d’être ce genre de personne qui pouvait comprendre. Entendre. « Je ne voulais pas les tuer. Les tiens, sur l’île. Mais je l’ai fais, ça nous le savons toutes les deux. » Elle leva les yeux instant, mais dans l’angoisse de croiser ceux de la magicienne, elle les braqua à nouveau au sol comme un animal blessé. « Je ne sais pas ce que tu cherches. Veux-tu m’entendre dire pardon ? Si c’est le cas voilà : je suis désolée. » Il y avait encore cette pointe de colère dans sa voix, peut-être davantage frustration à présent. Mais ce n’était pas à l’attention de la magicienne. Ces sentiments, elle les retournait contre-elle, faible qu’elle était.

« Peut-être dis-tu vrai, peut-être que nous sommes condamnées à nous croiser. Je n’y crois pas vraiment, mais tu es celle qui sait les choses ; et moi je ne sais rien. » Pas de reproches. Ces mots-là, elle y croyait vraiment. Elle était devenu comme la fleur qui lui avait donné son nom. Frêle. Pâle. Rien qu’une gamine troublée qui se laissait porter par le courant brutal de la vie. « Tu as raison, je peux fuir ou rester et pour toi ça ne changera rien. Tu me dis que je peux laver mes pêchés, comme si je savais déjà comment faire ça. Or je ne sais pas, je ne sais vraiment pas. Mais je peux essayer ... » Son cœur qui plus tôt s’était emballé commençait enfin à se calmer, tandis que la colère, qui prenait racine plus profondément que le reste, restait tapie dans l’ombre comme un prédateur prêt à frapper.
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Edelweiss Aep Gwendeith
Jeu 28 Mai - 9:56

Beaucoup des motions, comme un torrent qui venait d’être relâcher soudaine car le barrage était entrain de céder lentement. Les paroles s’écoulaient avec hésitation mais non sans une certaine fébrilité. Brunhild pouvait le sentir, le voir. Elle devinait aussi comme cela pouvait brûler les lèvres de lui avouer tout cela à demi-mot. La courbure de la mâchoire de cette dernière était crispée, retenant avec peine le flot qui souhaitait lui échapper. La fierté laissait lentement place à la culpabilité, celle qu’elle avait sans doute tenté de fuir depuis un temps maintenant. Un brin de colère vint à refaire surface, mais la magicienne n’était pas son ennemie. L’eau avait coulé sous les ponts de la Yaruga et du Pontar depuis cet événement tragique. L’elfe était l’ennemie d’elle-même. Peut-être cette conversation lui faisait-elle du bien dans le fond, l’exhortait à faire sortir tous les mauvais sentiments qu’elle avait accumulé avec les années. Seuls les dieux savaient à quel point la vie d’un elfe pouvait être longue.

Pour enfin, un peu de douceur dans les mots de son interlocutrice, comme si elle cessait de se battre contre elle-même, acceptant de se laisser porter par le courant. La magicienne avait scruté avec attention le comportement de la rousse, laissant son propre esprit à la surface de la tempête qui s’était agitée sous la chevelure rousse. Le regard de Brunhild se baissa pour fixer un instant le vide afin de réfléchir aux dernières paroles de l’elfe. Elle cherchait dans sa mémoire toutes les leçons qu’elle avait apprise des autres et de la vie en général pour apporter quelques pistes de réflexion, car pour laver ses pêchés il n’y avait jamais la même réponse d’un individu à l’autre. Puis après un court instant, elle reporta son attention sur la jeune créature.

- Je ne saurais te donner de tâches en te disant que si tu les fais, ton âme et son esprit seront saufs, répondit-elle, car après tout elle n’était pas prêtresse. Mais il existe un équilibre subtil entre le Destin et les choix que nous faisons. Sache que quoi qu’il arrive, tu as toujours le choix. Le Destin te poussera toujours à choisir entre le bon et le mauvais. Si dès aujourd’hui tu sais choisir le bon, alors tout ce que tu donneras aux autres te sera rendu de la même façon. Parfois ce ne sera pas le cas, parce que le Mal existe en ce monde et qu’il habite bien des êtres.

Le Bon ne pouvait exister que parce qu’il lui fallait cohabiter avec le Mauvais. Voilà une des leçons que la magicienne avait su apprendre en une de vie humaine, à présent elle était entrain d’en apprendre une seconde car la pratique de la magie lui donnait l’occasion d’avoir bien plus de temps pour l’apprentissage.

- Un cœur léger n’enlève pas la peine et les tragédies passées, mais il permet d’avancer plutôt que de rester enchaîné, poursuivit-elle. Tu mérites d’être libre dans ta vie et dans tes pensées.

Après avoir vu tout ce qui agitait les errances de l’elfe, Brunhild ne pouvait que lui souhaiter une vie meilleure et plus belle. Après tout elle avait le monde pour maison quand d’autres devaient se cantonner à une vie de servitude pour un seigneur ou un travail qui allaient les user jusqu’à la mort sans jamais connaître la vraie joie de vivre. Elle esquissa un sourire bienveillant, la paix faisant vibrer son âme avec douceur.
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Brunhild de Dorndal
Mer 17 Juin - 10:12
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Aux réponses de la magicienne, Edelweiss comprit qu’il n’y avait ni réponse universelle, ni formule miraculeuse pour la remettre sur le droit chemin, si tant est qu’il y en ait un. Mais cela ne voulait pas dire qu’elle se résignerait à nouveau : elle avait une petite étincelle d’espoir, un fond de compassion qui longtemps avait été cachée sous la peine et la haine. La dualité de son esprit s’était enfin apaisé après tant d’années de lutte, tant de temps à passer dans une douleur invisible. Elle n’était pas guérie de ses maux, pas encore, mais elle avait l’image d’un futur où elle ne serait pas en fuite, pourchassée comme une bête pestiférée. Ce futur-là ne lui semblait pas si laid. Peut-être retournerait-elle un jour à Dol Blathanna, où elle s’était pourtant elle-même promis qu’elle n’y reposerait plus jamais les pieds. Un temps pour la colère, un temps pour le pardon. Un même pardon qu’elle s’était longtemps refusé parce qu’elle avait tenu bien des gens responsables de la mort de son père, et qu’à la fin elle n’avait pas su qui accuser le plus.

Elle ignorait si elle méritait vraiment la paix de l’esprit ; elle avait tué bien plus de gens qu’elle n’en avait sauvé et cela devait bien compter pour quelque chose, si dieux il y avait vraiment. La magicienne lui soufflait de bien jolis mots (et cela était tout à son honneur) sans savoir toute la cruauté des actes de son interlocutrice. Peut-être bien qu’il valait mieux qu’elle l’ignore, car ce n’était pas des choses à partager. Edelweiss emmènerait le poids de ses regrets dans sa tombe, si par chance on lui en creusait une. Parce que les criminels comme elle, on les pendait et les laissait pourrir au soleil, bouffés par les corbeaux. Mais ces pensées furent balayées comme de la poussière par le sourire que lui offrit la magicienne. Un sourire, songea Edelweiss, voilà bien longtemps que je n’en avait pas vu un. Et parce qu’elle était au moins un peu reconnaissance de ne pas avoir rencontré d’amertume ou de jugement ce jour-là, l’elfe lui sourit en retour. C’était là le moins qu’elle puisse faire. Ce n’était pas un sourire large ou un sourire joyeux, mais c’était un début, le début de quelque chose de meilleur.

Si ses doutes étaient changés si facilement, c’était bien qu’elle n’était pas un si grand monstre pour commencer n’est-ce pas ? Elle avait envie de croire qu’elle était capable de mieux, capable de faire le bon choix. Par où commencer, ça, elle l’ignorait, mais elle saurait le moment venu, cela ne faisait aucun doute. « Le destin est une chose étrange. » Avoua-t-elle en détournant les yeux doucement. « Nous nous sommes rencontrées dans des circonstances terribles et voilà que tu réapparais dans ma vie pour en changer son cours. Je ne sais pas si je dois te remercier ou me méfier de ce que ces jolis mots peuvent cacher. » Son sourire s’était un peu agrandi. « J’essaierai de faire le bon choix, mais je me doute bien que c’est une chose plus facile à dire qu’à faire. Je ne peux qu’espérer prendre les bonnes décisions, quand je pourrais les prendre. » Le bien, le mal, c’était là des concepts abstraits. Ce qui était bien pour l’une ne le serait probablement pas pour l’autre. « Tu disais que tu m’étais redevable, tout à l’heure, mais je crois bien que c’est l’inverse tout compte fait. »

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Edelweiss Aep Gwendeith
Sam 20 Juin - 17:53

La situation, la maigre relation entre les deux femmes s’était inéluctablement calmée. Une forme d’apaisement était née des mots de la magicienne à l’encontre de l’elfe à la chevelure flamboyante. Le chemin à parcourir pour trouver la paix était encore long et tumultueux mais le premier pas semblait avoir été fait dans le bon sens. Du reste, l’avenir n’appartenait qu’à l’archère, Brunhild ne pourrait l’aider davantage, sauf peut-être l’aider à se relever lorsque le Destin, la vie chercherait à la mettre à terre.

Était-ce un sourire sur le visage de son interlocutrice ? Il se pourrait bien. Voilà qui métamorphosait cette figure autrefois courroucée. Celui de la magicienne se faisait plus grand encore, d’une bienveillance à toute épreuve. Jusqu’à présent, à moins de ne point avoir de cœur et de compassion, le sourire et le calme de Brunhild étaient toujours venu à bout des esprits fougueux. Même le plus cruel des hommes était parvenu à l’aimer même un bref instant dans les débuts sa longue vie.

-Tu disais que tu m’étais redevable, tout à l’heure, mais je crois bien que c’est l’inverse tout compte fait.
- Seul le temps nous le dira, répondit simplement la brune. Mais si tu le souhaites, je serai là pour toi.

D’un geste inattendu, elle se défit du collier qu’elle portait cou. Une simple formule le fit scintiller à la façon d’un éclat céleste avant qu’il redevienne inerte. Là elle resta l’observer un court instant avant de le tendre à l’attention de l’archère.

- Quand l’obscurité viendra à naître dans ton cœur, n’oublie pas cette lumière et cette rencontre, penses fort à moi et je viendrai.

Le bijou laissa échapper faible éclat de lueur dans le reflet du saphir qui l’ornait en son centre. Le reste pendait délicatement dans le vide dans l’attente qu’on le saisisse avec délicatesse. Voilà qui était un cadeau et non une simple promesse en l’air. Brunhild n’avait jamais été de ceux qui aimaient à mentir, à se répandre en trahison seulement parce qu’ils aimaient la palabre. Sans doute aussi était-ce bientôt la fin de cette conversation car bientôt leur faudrait retourner auprès de ceux qu’elles avaient quitté. Dans le cas de la magicienne, il s’agissait de son escorte qui devait penser qu’elle avait sans doute péri sous les crocs de la bête qui gisait non loin, morte.

Ce moment était une parenthèse inattendue dans le flot d’une vie intense et ininterrompue. Un présent bienvenue malgré l’événement qui l’y avait conduit. Ce n’était pas une simple anecdote que l’on aurait tôt fait de conter à quelques amis. Non, Brunhild ne se voyait pas en parler parce que ce souvenir appartiendrait seulement aux deux femmes. Dans un monde de cruauté et d’égoïsme, c’était une bouffée d’air frais qui faisait grand bien à l’âme. Il existait encore des personnes avec un bon fond, du moins c’était ce qu’elle espérait ardemment, plutôt qu’une énième déception. Mais sachant sa vie longue, les bons et les mauvais moments allaient se succéder sans interruption. Là était la vie des mages et de ceux à qui l’on accordait une longue vie.
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Brunhild de Dorndal
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Brunhild de Dorndal
Jeu 13 Aoû - 20:20
Nos regrets d'antanBrunhild & Edelweiss

Edelweiss se mit à trembler. Froid ou angoisse ; qui aurait pu savoir ? Elle-même l’ignorait. Il y avait quelque chose de paisible à cette scène, quelque chose de presque doux sans vouloir l’être. La beauté d’un paysage immaculé où se tenaient deux silhouettes fragiles, celle d’une elfe pleine de rancœur et celle d’une magicienne pleine de sagesse. Distantes et proches à la fois. Au fossé qui s’était creusé entre elles deux, il y avait été ajouté un pont désormais, et il ne tenait qu’à elles de le laisser exister. Désormais la colère quittait Edelweiss, elle qui n’avait pourtant connu que cela. A la place elle recevait désormais un bien précieux : le cadeau d’une âme charitable. La tentative de reforger ce qui avait été autrefois brisé. Alors entre ses doigts gelés, Edelweiss laissa le collier glisser.

C’était un pendentif, très beau et sans doute très précieux, mais loin d’elle l’idée de revendre ce bijoux qui avait plus de valeur en sa possession que troqué pour quelques pièces éphémères. Elle fit tourner le pendentif dans le creux de sa main, observant l’éclat du saphir avec une curiosité nouvelle. L’artefact était-il sans doute magique, s’il pouvait invoquer la magicienne à ses côtés dans les temps les plus durs, mais l’elfe décida de ne pas s’en préoccuper pour le moment. Ce n’était pas le plus important, car cela résidait dans le geste de la magicienne, dans la bonté dont elle avait fait preuve. « Merci. » Murmura simplement Edelweiss en ne cessant d’observer son cadeau. Elle ignorait ce qui motivait la brune ; pourquoi elle accordait tant de pitié pour une tueuse dans son genre en sachant ce qu’elle avait fait. Peut-être ne le saurait-elle jamais. « J’en prendrais grand soin. » Et elle se rappellerait le pouvoir qu’il renfermait. Elle lui faisait confiance : elle savait qu’elle pouvait.

Elle savait aussi que ce moment hors du temps devrait tôt ou tard toucher à sa fin. La magicienne n’était que de passage, et Edelweiss avait un chemin à prendre. Elle aurait aimé que ses journées soient toutes semblables. Calmes, sans brutalité, sans les fuites interminables pour échapper à une mort certaine. Elle ne voulait plus fuir. Et peut-être qu’il serait bientôt temps de rentrer à Dol Blathanna, si ses frères et sœurs le permettaient. Elle voulait échapper à la colère, avant qu’elle ne la consume toute entière. Elle voulait vivre.

« Les miens m’attendent. Je vais devoir repartir. » Elle ignorait comment dire au revoir. Ce n’était pas un monde de certitude, là dehors, et bien des gens lui avaient promis de revenir sans jamais pouvoir le faire. « Je me souviendrais de toi, de ce que tu m’as dis. Je n’oublierai pas. » Puis elle attacha le collier autour de son cou pour montrer qu’elle avait retenu leur conversation. Elle ignorait quoi dire d’autre. Il y avait des tas de mots aux barrières de ses lèvres, mais aucune pour les franchir. « Prends soin de toi ... » Finit-elle par prononcer avec un sourire discret. « … et ne te laisse plus attraper par les monstres. » Et par monstre elle voulait dire bien des choses. Edelweiss lui accorda un dernier regard, avec toute la sympathie dont elle était capable, puis se détourna. L’elfe s’éloigna dans la neige, et pas une seule fois elle se retourna. Elle était désormais seule dans le paysage enneigé de Kaedwen.


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Edelweiss Aep Gwendeith
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